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Grèce

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République hellénique
(el) Ελληνική Δημοκρατία
Flag of Greece.svg Coat of arms of Greece.svg
Drapeau Blason
Devise (el) Ελευθερία ή θάνατος
La liberté ou la mort
Hymne national Ύμνος εις την Ελευθερίαν ("Hymne à la liberté")
Localisation
EU-Greece.svg
Géographie
Capitale Athènes
Plus grande ville Athènes
Superficie 131 957 km2
Rang Classé 96ème
Eau 0,84 %
Fuseau horaire UTC+2
Démographie
Population (2021) 10 432 481 habitants
Densité 79 habitants/km2
Gentilé Grec(que) ou Hellène
Langue(s) officielle(s) Grec moderne, aroumain, mégléno-roumain, arvanite, tsakonien, pontique
Politique et fonctionnement
Formation Indépendance de l'Empire Ottoman
Date 25 mars 1821
Type de gouvernement République parlementaire
Président de la République Ekateríni Sakellaropoúlou
Premier Ministre Kyriákos Mitsotákis
Monnaie Euro
Domaine Internet .gr
Indicatif téléphonique +30
Économie
Indice de développement humain (IDH) 0,893 (très élevé)
voir modèle • modifier

La Grèce (en grec : Ελλάδα, Elláda), officiellement nommée la République hellénique (en grec : Ελληνική Δημοκρατία, Ellinikí Dimokratía) est l'un des 27 États souverains composant l'Union européenne. Elle est peuplée par environ 11 millions d'habitants formant une société très homogène dont la langue majoritaire est le grec et la religion principale est le christianisme orthodoxe.

Outre Athènes, capitale et ville la peuplée du pays, les grandes villes grecques sont (en ordre décroissant) Thessalonique, Le Pirée, Patras, Héraklion et Larissa, qui sont des centres politiques, économiques et culturels régionaux.

Le pays occupe une position stratégique entre l'Europe, l'Asie et l'Afrique et partage ses frontières terrestres avec l'Albanie au nord-ouest, la Macédoine du Nord et la Bulgarie au nord, et enfin la Turquie au nord-est. Ses 13 676 km de côtes, qui lui confèrent le 11e plus long littoral du monde, sont baignés par trois mers : la mer Égée à l'est, la mer Ionienne à l'ouest et la mer Méditerranée au sud. Le territoire grec comprend sept archipels comptant environ 1 400 îles, dont seulement 227 sont habitées. Environ 80 % de son relief est constitué de montagnes dont la plus élevée est le mont Olympe, qui culmine à 2 917 mètres d'altitude.

L'État grec moderne puise ses origines dans la Grèce antique, berceau de la civilisation occidentale ayant vu naître la démocratie, la philosophie occidentale, les Jeux olympiques, la littérature, l'étude de l'histoire, la politique et certains concepts parmi les plus importants dans les mathématiques et les sciences. Le pays actuel, comprenant la majeure partie du noyau historique de la civilisation grecque, a été créé en 1830 au terme d'une longue guerre d'indépendance contre l'Empire ottoman. L'héritage de sa longue et riche histoire se reflète dans les arts, l'architecture, la gastronomie et la littérature du pays.

De nos jours, la Grèce est un État démocratique et développé avec un indice de développement humain très élevé. Membre de l'Union européenne depuis 1981, elle utilise l'euro depuis 2001, fait partie de l'OTAN depuis 1952 et de l'Agence spatiale européenne depuis 2005. C'est également un membre fondateur de l'ONU et de l'OCDE. Néanmoins, la Grèce fut l'un des pays les plus impactés par la crise économique de 2008 et a perdu 25 % de son PIB en cinq ans, ce qui a fortement augmenté la pauvreté et les inégalités sociales.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Préhistoire et Grèce antique[modifier | modifier le wikicode]

Article détaillé : Grèce antique

Fresque minoenne d'Akrotiri, sur Santorin.
Porte des Lionnes à Mycènes.

La plus ancienne trace de présence humaine attestée sur le territoire grec actuel se trouve dans la grotte de Petrálona, sur la péninsule Chalcidique, où a été mis au jour un crâne connu sous le nom d'Homme de Petrálona, dont la datation est contestée.1 Il existe sur le territoire grec des vestiges d'établissements des trois périodes de l'âge de pierre - paléolithique, mésolithique et néolithique ; certains sites, comme la grotte Franchthi, furent occupés durant les trois périodes. Étant donné que le pays est situé sur la route par laquelle l'agriculture s'est développée du Proche-Orient vers l'Europe, les plus anciens établissements néolithiques du continent se trouvent en Grèce, certains remontant au 7e millénaire av. J.-C.

De même, les premières civilisations européennes ont émergé sur l'actuel territoire grec, qui est pour cette raison considéré comme le berceau de la civilisation occidentale.2 Les premières à apparaître furent la culture des Cyclades sur les îles de la mer Égée (vers 3 200 av. J.-C.), la civilisation minoenne en Crète (2 700-1 500 av. J.-C.) et la civilisation mycénienne sur le continent (1 900-1 100 av. J.-C.).3 Ces sociétés possédaient un système d'écriture : les Minoens utilisaient un alphabet non déchiffré connu sous le nom de linéaire A tandis que les Mycéniens ont développé le linéaire B, une forme primitive du grec ancien. Les Mycéniens absorbèrent progressivement les Minoens jusqu'à ce que leur propre civilisation s'effondre brutalement vers 1 200 av. J.-C. au cours d'une période de forte instabilité régionale qui provoqua l'effondrement de l'âge du bronze. La période consécutive à ces événements est connue sous le nom de "siècles obscurs" car aucune trace écrite n'en est parvenue.

Territoires occupés par les Grecs et leurs colonies durant la période archaïque (750-550 av. J.-C.).

Traditionnellement, on situe la fin des siècles obscurs et le début de la période archaïque en 776 av. J.-C., année des premiers Jeux olympiques. En outre, on pense que c'est entre le VIIIe siècle et le VIIe siècle av. J.-C. qu'Homère écrit l'Iliade et l'Odyssée, textes fondateurs de la littérature occidentale. À la fin des siècles obscurs, plusieurs royaumes et cités-États ont émergé de la Grèce jusqu'aux côtes de la mer Noire, d'Italie du sud (Grande-Grèce) et d'Asie Mineure. Ces États et leurs colonies ont atteint un tel niveau de prospérité qu'ils ont favorisé la mise en place d'un épanouissement culturel sans précédent – c'est la période de la Grèce classique – notamment dans les domaines de l'architecture, du théâtre, des sciences, des mathématiques et de la philosophie. En 508 av. J.-C., Clisthène a introduit la première démocratie mondiale à Athènes.

Vers 500 av. J.-C., les Perses, contrôlant un territoire immense qui s'étendait de l'Iran jusqu'au nord de la Grèce et au sud de l'Ukraine actuels, formaient une nouvelle menace pour les Grecs. Les cités-États helléniques situées en Asie Mineure tombent sous la domination de l'armée perse, qui envahit en 492 av. J.-C. la Grèce continentale avant d'être contrainte de battre en retraite à la suite de sa défaite à la bataille de Marathon en 490 av. J.-C. Dix ans plus tard, les Perses lancent une seconde offensive. Malgré la résistance héroïque dont font preuve les Grecs et tout particulièrement les Spartiates lors de la bataille des Thermopyles, les forces perses parviennent jusqu'à Athènes.

Après une série de victoires grecques en 480 et 479 av. J.-C. aux batailles de Salamine, de Platées et du cap Mycale, les Perses sont une nouvelle fois contraints de battre en retraite. Ces conflits, connus sous le nom de guerres médiques, sont largement dominés par Athènes et Sparte. La division de la Grèce donne lieu à de multiples conflits entre les différents États helléniques.

Le Parthénon, sur l'acropole d'Athènes, est l'un des principaux symboles de la Grèce classique.

Parmi ces conflits, la confrontation la plus importante fut la guerre du Péloponnèse (431-404 av. J.-C.), à l'issue de laquelle la victoire de Sparte marqua la fin de la suprématie athénienne sur la Grèce. Par la suite, la bataille de Leuctres (371 av. J.-C.) assoit l'hégémonie de Thèbes qui, peu de temps après, est renversée par la Macédoine. Ce royaume parvient à unifier le monde grec au sein de la Ligue de Corinthe – également connue sous le nom de « Ligue des Hellènes » – sous le commandement de Philippe II, chef du premier État grec unifié de l'histoire.

À la suite de l'assassinat de Philippe II, son fils Alexandre le Grand assuma la direction de la Ligue de Corinthe et, en 334 av. J.-C., envahit l'Empire perse avec les forces combinées des différents États grecs. Quatre ans plus tard et après avoir remporté les batailles du Granique, d'Issos et de Gaugamèles, les Grecs marchent vers Suse et prennent Persépolis, capitale cérémonielle de la Perse. L'empire créé par Alexandre le Grand s'étendait d'ouest en est de la Grèce jusqu'au Pakistan actuel et jusqu'à l'Égypte au sud.

La mort soudaine d'Alexandre le Grand, en 323 av. J.-C., conduit à la division de son empire en plusieurs royaumes : l'empire des Séleucides, l'Égypte ptolémaïque ainsi que divers royaumes gréco-bactriens et indo-grecs. De nombreux Grecs ont émigré à cette époque vers Alexandrie, Antioche, Séleucie et de nombreuses autres cités hellénistiques qu'ils avaient fondées en Asie et en Afrique. Bien que l'unité politique de l'empire d'Alexandre le Grand n'ait pu être maintenue, il a permis à la civilisation hellénistique et à la langue grecque de s'étendre et de dominer de vastes régions pendant deux siècles voire, dans certaines parties de la Méditerranée

Le mécanisme d'Anticythère (IIe siècle av. J.-C.) est considéré comme la première machine à calculer.

orientale, pour une période beaucoup plus longue.

Périodes hellénistique et romaine[modifier | modifier le wikicode]

Articles détaillés : Époque hellénistique et Empire romain

La Rotonde de Galère, monument romain de Thessalonique.
Alexandre le Grand a conquis le vaste Empire perse en moins de cinq ans, créant un nouvel empire hellénique qui s'est étendu des Balkans jusqu'à l'Égypte et en Inde actuels. Il mourut en 323 av. J.-C. à l'âge de 32 ans.

Alexandre le Grand (dont le buste ci-dessous date du IIe siècle av. J.-C., Alexandrie) poursuivit le plan de son père Philippe II visant à affirmer sa domination sur la Grèce, étendit ses territoires dans le sud-est de l'Europe et poussa plus loin encore sa visée panhellénique en arrachant à l'Empire perse les cités grecques d'Asie Mineure et d'Égypte mais finit simplement par conquérir l'empire tout entier jusqu'en Afghanistan et en Inde. Il est mort à l'âge de 32 ans.

En Grèce, le décès d'Alexandre le Grand fut suivi d'une période assez troublée. En 276 av. J.-C., la dynastie des Antigonides, descendants de l'un des généraux d'Alexandre, prit le pouvoir en Macédoine ainsi que dans la plupart des cités-États grecques. Depuis le IIe siècle av. J.-C., la participation croissante de la République romaine aux affaires intérieures des Grecs déclencha les guerres de Macédoine.4 La défaite macédonienne à la bataille de Pydna (168 av. J.-C.) met fin à la domination antigonide en Grèce.5 En 146 av. J.-C., Rome annexa la Macédoine en tant que province et le reste de la Grèce devint un protectorat romain.

Cette situation politique prend fin en 27 av. J.-C. lorsque l'empereur romain Auguste s'empara du reste de la Grèce pour en faire la province sénatoriale d'Achaïe.6 Malgré leur suprématie militaire, les Romains admiraient et se laissèrent influencer par la culture grecque, d'où la célèbre phrase d'Horace : Graecia capita ferum victorem cepit (« La Grèce conquise conquit le conquérant barbare »). Les mathématiques et les sciences grecques atteignirent leur apogée au cours de la période hellénistique.

Les communautés hellénophones (de langue grecque) de l'Orient ont joué un rôle clé dans l'expansion du christianisme au cours des IIe siècle et IIIe siècle étant donné que les premiers auteurs chrétiens, notamment Paul de Tarse, écrivaient en grec. Cependant, la population grecque elle-même avait plutôt tendance à adhérer au paganisme et la Grèce (contrairement à d'autres provinces de langue grecque) n'était pas l'un des piliers du christianisme primitif : en fait, quelques pratiques de la religion grecque antique sont restée en vigueur jusqu'à la fin du IVe siècle et certaines parties du sud-est du Péloponnèse ne furent converties au christianisme qu'au Xe siècle.

Période médiévale[modifier | modifier le wikicode]

Article détaillé : Empire byzantin

L'Empire byzantin atteint son apogée sous le règne de Justinien Ier, en 555 apr. J.-C.

Suite à la division puis à la chute de l'Empire romain, la Grèce a intégré l'Empire byzantin, ou Empire romain d'Orient, qui a duré du Ve siècle jusqu'en 1453. Sa capitale était située à Constantinople, sa langue et sa littérature étaient essentiellement grecques, sa religion prédominante était le christianisme orthodoxe.

Dès le IVe siècle, les provinces balkaniques et la Grèce souffrent d'assauts constants lors des invasions barbares. Les raids et les ravages des Goths et des Huns puis l'invasion slave du VIIe siècle sont provoquèrent un effondrement dramatique de l'autorité impériale sur la péninsule. Après l'invasion slave, l'empire n'a maintenu son contrôle qu'uniquement sur les îles et certaines zones côtières, notamment dans les alentours d'Athènes, Corinthe et Thessalonique, tandis que certaines zones montagneuses de l'intérieur ont opposé une certaine résistance à l'occupation slave et ont continué à reconnaître l'autorité impériale. Quelques villages slaves se sont établis dans la région, bien qu'à une échelle beaucoup plus réduite qu'on ne l'a pensé auparavant.

Entrée du Palais des grands maîtres de Rhodes, construit au cours des croisades sur l'île.

À la fin du VIIIe siècle, l'Empire byzantin commença à récupérer progressivement les territoires perdus au siècle précédent et, au IXe siècle, la majeure partie de la Grèce actuelle est repassée sous contrôle byzantin. Les grandes migrations des Grecs de Sicile et d'Asie Mineure vers la péninsule balkanique ont facilité la récupération des ces terres, alors que de nombreux Slaves étaient capturés et déplacés de force Asie Mineure pendant que ceux qui sont restés en Grèce ont été assimilés. Aux XIe siècle et XIIe siècle, le retour de la paix et de la stabilité sur le territoire grec fut à l'origine d'une forte croissance économique, bien supérieure à celle que connaissait l'Anatolie à la même époque.

Palais de Mistra, vestige du despotat de Morée.

Après la quatrième croisade et la chute de Constantinople aux mains des Latins en 1204, la majeure partie du territoire grec passa aux mains des Francs - période connue sous le nom de « francocratie » -, pendant que certaines îles furent conquises par Venise. En 1261, le redressement de l'Empire byzantin à Constantinople rend possible la récupération de la quasi-totalité de ces régions. Cependant, la principauté franque d'Achaïe, dans le Péloponnèse, resta en place jusqu'au XIVe siècle tandis que la majorité des archipels demeurait sous le contrôle de Gênes ou de Venise.

Au XIVe siècle, l'Empire byzantin perd à nouveau certaines régions de Grèce actuelle au profit des Serbes et des Ottomans. Au début du siècle suivant, l'avancée ottomane réduit le contrôle byzantin sur la Grèce au seul despotat de Morée, dans le Péloponnèse. Après la chute de Constantinople aux mains des Ottomans en 1453, la Morée fut le dernier vestige de l'Empire byzantin qui poursuivit sa lutte contre l'invasion turque avant de tomber à son tour en 1460. Conséquemment à la conquête ottomane, de nombreux érudits gréco-byzantins – à qui l'on doit la préservation d'une grande partie des connaissances de la Grèce classique – ont émigré vers l'Occident en emportant avec eux un grand nombre d'œuvres littéraires et y ont contribué au développement de la Renaissance.

Période ottomane[modifier | modifier le wikicode]

Le château byzantin d'Angelokastro a résisté aux attaques ottomanes lors des sièges de Corfou en 1537, 1571 et 1716.
La Tour blanche de Thessalonique, l'une des principaux monuments ottomans en Grèce.

À la fin du XVe siècle, la plupart de la Grèce et des îles de la mer Égée étaient sous domination ottomane tandis que seules Chypre et la Crète sont sont restées sous domination vénitienne et n'intégrèrent pas l'Empire ottoman avant 1571 et 1670 respectivement. La seule partie du monde grec à n'avoir jamais été conquise par les Turcs sont les îles Ioniennes, qui sont restées entre les mains de Venise jusqu'à leur conquête par la Première République française en 1797 puis par le Royaume-Uni en 1809 jusqu'à leur réunification avec la Grèce en 1864.

Les Grecs des îles Ioniennes et de Constantinople vécurent dans la prospérité et, pour ceux qui habitaient la nouvelle capitale ottomane, accédèrent parfois à des postes importants au sein de l'administration impériale. Au contraire, la majeure partie du peuple grec a subi les lourdes conséquences économiques de la conquête turque. Ces derniers leur imposèrent des impôts élevés puis mirent en œuvre la création de titres héréditaires, inexistants sous l'Empire byzantin, transformant les habitants des zones rurales en serfs.

Le gouvernement ottoman considérait l'Église de Grèce et le patriarcat œcuménique de Constantinople comme les principales autorités de l'ensemble de la population chrétienne orthodoxe de l'empire, quelle que soit son origine ethnique. Bien que l'Empire ottoman n'ait jamais forcé la population à se convertir à l'islam, les chrétiens ont subi diverses discriminations afin de rappeler leur statut inférieur au sein de l'empire. Cette discrimination, couplée aux mauvais traitements infligés par les autorités locales, fut à l'origine de nombreuses conversions à l'islam (souvent superficielles). Au XIXe siècle, de nombreux « crypto-chrétiens » retournèrent à leurs anciennes pratiques religieuses.

La nature de l'administration ottomane en Grèce variait d'une région à l'autre mais elle se caractérisait systématiquement par sa négligence et son arbitraire. Certaines villes étaient dirigées des gouverneurs nommés par le sultan tandis que d'autres, à la manière d'Athènes, formaient des municipalités autonomes. Les régions montagneuses de l'intérieur sont restées pratiquement indépendantes du gouvernement ottoman et ont vécu en autarcie pendant plusieurs siècles.

Lorsque des conflits militaires éclataient entre l'Empire ottoman et d'autres pays, la Grèce en profitait la plupart du temps pour se soulever contre les Turcs. Jusqu'à l'indépendance, les Grecs ont connu de multiples affrontements avec les Ottomans. Ainsi, les Grecs ont notamment participé à la bataille de Lépante en 1571, aux révoltes paysanes d'Épire en 1600-1601 et à la guerre de Morée en 1684-1699, toujours contre l'empire. Ces soulèvements furent durement réprimés par l'armée ottomane.

Les XVIe siècle et XVIIe siècle sont considérés par certains auteurs comme un « âge sombre » de l'histoire grecque, car l'espoir d'expulser les Ottomans semblait alors lointain. L'armée turque a tenté à plusieurs reprises de conquérir les îles Ioniennes : Corfou a résisté à trois sièges majeurs en 1537, 1571 et 1716. Au XVIIIe siècle, une riche classe marchande émerge sur l'île. Ces marchands ont dominé le commerce ottoman en établissant des comptoirs commerciaux dans toute la Méditerranée, les Balkans et l'Europe occidentale. Bien que la domination turque ait laissé la Grèce à l'écart des grands mouvements intellectuels européens tels que la Réforme protestante et les Lumières, leurs idéaux, ainsi que ceux de la Révolution française et du nationalisme romantique, ont commencé à pénétrer le monde grec grâce à cette diaspora marchande. À la fin du XVIIIe siècle, Rigas Féréos, le premier révolutionnaire revendiquant la création d'un État grec indépendant, publia à Vienne une série de textes relatifs à l'indépendance de la Grèce, avec un hymne et une carte détaillée du pays. Il fut assassiné en 1798 par des agents de l'Empire ottoman.

Guerre d'indépendance[modifier | modifier le wikicode]

Article détaillé : Guerre d'indépendance grecque

La Sortie de Missolonghi, pendant la guerre d'indépendance grecque (1821-1830) par Theódoros Vryzákis.

En 1814, une société secrète nommée Filikí Etería – société des amis en grec – fut fondée dans le but d'organiser l'indépendance de la Grèce. Filikí Etería prévoyait de lancer une révolution dans le Péloponnèse, les principautés danubiennes et à Constantinople. La première révolte commença le 6 mars 1821 dans les principautés du Danube sous la direction d'Alexandre Ypsilántis mais fut rapidement réprimée par les Ottomans. Les événements danubiens encouragent les Grecs du Péloponnèse à prendre les armes et, le 17 mars, ces derniers déclarent la guerre aux Ottomans.

À la fin du mois de mars, le Péloponnèse était impliqué dans une grande rébellion contre les Ottomans et, en octobre, les Grecs dirigés par Theódoros Kolokotrónis prirent Tripoli. La rébellion du Péloponnèse fut immédiatement suivie par d'autres mouvements de révolte en Crète, en Macédoine et en Grèce centrale, rapidement réprimés. Dans le même temps, une flotte grecque improvisée a vaincu la marine ottomane dans la mer Égée, empêchant ainsi les renforts turcs d'arriver par voie maritime. En 1822 et 1824, les Turcs et les Égyptiens envahirent les îles, notamment Chios et Psará, où ils commirent des massacres civils. Ces événements tragiques ont radicalisé l'opinion publique occidentale à la faveur des rebelles grecs.

Cependant, des différends ont surgi entre les multiples factions grecques, conduisant à deux guerres civiles consécutives. De son côté, le sultan a négocié avec le gouverneur égyptien Méhémet Ali, qui a accepté d'envoyer son fils Ibrahim Pacha en Grèce avec une armée pour réprimer la rébellion en échange de certains territoires. Ibrahim débarqua dans le Péloponnèse en février 1825 et remporta un succès immédiat : vers la fin de l'année, la majeure partie de la région était passée sous contrôle égyptien et la ville de Missolonghi — assiégée par les Turcs depuis avril 1825 — tomba un an plus tard. Bien qu'Ibrahim finit par être vaincu, il parvient à chasser les rebelles et à reprendre Athènes.

Au terme de longues années de négociations, les trois grandes puissances – la Russie, le Royaume-Uni et la France – décidèrent d'intervenir dans le conflit et chacune des trois nations envoya une flotte en Grèce. Après avoir appris qu'une flotte ottomane se dirigeait vers l'île d'Hydra, les alliés l'interceptèrent au large de Pýlos. Après une semaine de tensions eut lieu la bataille qui se solda par la destruction des flottes ottomane et égyptienne. Une corps expéditionnaire français supervisa l'évacuation de l'armée égyptienne du Péloponnèse tandis que les Grecs poursuivirent la reconquête de la Grèce centrale en 1828. Après deux ans de négociations, la Première République hellénique est internationalement reconnue en vertu du protocole de Londres.

XIXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

Article détaillé : Royaume de Grèce

L'entrée d'Othon à Athènes, Peter von Hess, 1839.

En 1827, Ioánnis Kapodístrias fut élu gouverneur de la nouvelle république. Toutefois, après son assassinat en 1831, les puissances occidentales y établirent une monarchie dirigée par Othon Ier de la Maison de Wittelsbach. En 1843, un soulèvement contraint le roi à promulguer une constitution et à établir une assemblée représentative.

Nauplie fut capitale de la Grèce de 1830 à 1833.

En raison de son attitude autoritaire, le roi fut détrôné en 1862 et, un an plus tard, remplacé par le prince Georges de Danemark qui prit le nom de Georges Ier et emmena avec lui les îles Ioniennes grâce au traité de Londres, cadeau de couronnement de la part du Royaume-Uni.7 En 1875, Charílaos Trikoúpis, qui améliora considérablement les infrastructures du pays, a limité le pouvoir de la monarchie en l'empêchant d'intervenir dans l'assemblée et a promulgué un vote de confiance pour le premier ministre.8 La corruption et l'augmentation des dépenses de Trikoúpis pour construire les infrastructures nécessaires au pays - comme le canal de Corinthe - ont affaibli la fragile économie grecque. En 1893, le gouvernement fit faillite et accepta les demandes d'une autorité internationale de contrôle financier de payer ses débiteurs.

Évolution territoriale du royaume de Grèce de 1832 à 1947.

Un nouveau problème politique fait son apparition en Grèce au XIXe siècle : la question linguistique. La population parlait majoritairement une forme de grec dite démotique. Les élites intellectuelles le considéraient comme un dialecte paysan et étaient déterminés à restaurer la gloire du grec ancien. Les documents gouvernementaux étaient publiés en grec katharévousa (« purifié »), une variante que peu de gens étaient capables de lire. Les libéraux ont défendu la reconnaissance du démotique comme langue nationale, mais les conservateurs et l'Église orthodoxe s'y sont opposés. Lorsque le Nouveau Testament a été traduit en démotique en 1901, une série de manifestations ont éclaté à Athènes et ont fini par renverser le gouvernement, un événement connu sous le nom d'Evangeliaka.​ La question linguistique a persisté dans l'environnement politique jusque dans les années 1970.

Malgré tout, tous les Grecs étaient unis dans leur détermination à libérer les provinces de langue grecque de l'Empire ottoman. En Crète, une révolte prolongée entre 1866 et 1869 a exacerbé les sentiments nationalistes. Lorsque la guerre russo-turque de 1877-1878 éclata, le peuple grec était favorable au soutien des Russes ; mais en raison de la situation économique précaire et de la possibilité d’une intervention britannique, la Grèce n'est pas entrée en guerre. Lorsque les Russes battirent les Turcs en 1881, le traité de Berlin obligea l'empire à céder la Thessalie et certaines parties de l'Épire à la Grèce, mais pas l'île de Crète, qui faisait partie des principales revendications grecques.

De leur côté, les Crétois continuèrent d'orchestrer une série de rébellions et, en 1897, le gouvernement grec de Theódoros Deligiánnis, cédant à la pression populaire, déclara la guerre aux Ottomans. Ainsi, lors de la guerre gréco-turque de 1897, les Ottomans ont vaincu une armée grecque mal préparée et mal équipée. Grâce à l'intervention des grandes puissances toutefois, la Grèce n'a perdu qu'une petite partie de son territoire à la frontière avec la Turquie, tandis qu'un État autonome présidé par le prince Georges de Grèce a été établi en Crète.

Depuis le XXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

Voir aussi : Guerre civile grecque

Grecs d'Anatolie en 1910 : les locuteurs du grec démotique (jaune) ; du grec pontique et du grec cappadocien (orange) ; populations isolées de langue grecque (vert), les carrés violets indiquent celles qui, jusqu'en 1922, étaient des villes avec une population grecque importante, par exemple Constantinople, Smyrne, Trébizonde, Nicodémie, Nicée et Sinope.

À la fin des guerres balkaniques, la superficie et la population de la Grèce avaient considérablement augmenté. Dans les années suivantes, la lutte entre le roi Constantin Ier et le premier ministre Elefthérios Venizélos pour le contrôle de la politique étrangère a dominé la scène politique et divisé le pays. Durant la Première Guerre mondiale, la Grèce possédait deux gouvernements : un gouvernement pro-allemand en faveur du roi, siégeant à Athènes ; l'autre pro-britannique en faveur de Venizélos, siégeant à Thessalonique. Les deux gouvernements furent unis en 1917, lorsque la Grèce entra officiellement en guerre aux côtés de l'Entente.

Peu après la Première Guerre mondiale et avec la partition de l'Empire ottoman, la Grèce a tenté d'étendre ses territoires en Asie Mineure, qui était à l'époque une région avec une importante population d'origine grecque, mais a été vaincue lors de la guerre gréco-turque de 1919-1922. À l'issue du conflit et de la signature du traité de Lausanne, les deux pays ont orchestré un important échange de population : les Grecs qui vivaient sur le territoire turc ont émigré en Grèce, et vice versa.9 ​De plus, des milliers de Grecs pontiques sont morts pendant la guerre, au cours de l'épisode du génocide grec pontique, lors duquel près d'un demi-million de Grecs pontiques ont été assassinés par les Turcs.10 Les années suivantes ont été caractérisées par l'instabilité croissante, à laquelle s’ajoute l'énorme tâche d'accueil de plus de 1,5 million de réfugiés grecs expulsés de Turquie. La population grecque d'Istanbul (ancienne Constantinople) est passée de 300 000 individus en 1900 à environ 3 000 en 2001.

Des soldats allemands hissant le drapeau du Troisième Reich sur l'acropole d'Athènes en mai 1941.

Suite aux événements dramatiques d'Asie Mineure, un référendum fut organisé en 1924 pour abolir la monarchie et proclamer la Seconde République hellénique. ​Le premier ministre Geórgios Kondýlis a pris le pouvoir en 1935 et a aboli la république en restaurant la monarchie par un autre référendum. L'année suivante, Ioánnis Metaxás a mené un coup d'État et établi une dictature connue sous le nom de régime du 4-août. Bien qu'il s'agisse d'une dictature fasciste, la Grèce est restée en bons termes avec le Royaume-Uni et est restée à l'écart des forces de l'Axe.

Le 28 octobre 1940, l'Italie exige la reddition de la Grèce, mais le gouvernement grec refuse et déclare la guerre à l'Italie. Lors de la guerre italo-grecque, la Grèce repoussa les forces italiennes en Albanie, remportant première victoire des Alliés au cours d'une bataille terrestre. Cependant, peu de temps après, le pays fut vaincu par les forces allemandes lors de la bataille de Grèce. Bien que l'occupation allemande ait dû faire face à la résistance grecque, plus de 100 000 civils sont morts de faim au cours de l'hiver 1941-1942, et la grande majorité des Juifs grecs ont été déportés et assassinés dans les camps de concentration nazis.

Après sa libération, la Grèce a sombré dans une guerre civile opposant forces communistes et anticommunistes ayant entraîné un nouvel affaiblissement économique et des tensions politiques entre les partis de droite et de gauche.11 Après la victoire des anticommunistes, les deux décennies suivantes ont été caractérisées par une grande marginalisation de la gauche dans les sphères politiques et sociales, mais aussi par une croissance économique grâce à l'aide du plan Marshall.

En juillet 1965, la démission devant le roi Constantin II du gouvernement centriste de Geórgios Papandréou crée des troubles politiques qui culminent avec le coup d'État du 21 avril 1967 par un groupe de colonels qui instaurent une dictature militaire.12 Le 17 novembre 1973, la répression brutale de la révolte de l'École polytechnique d'Athènes affaiblit le régime, c'est pourquoi un conseil nomma le général de brigade Dimitrios Ioannidis comme dictateur. Le 20 juillet 1974, alors que la Turquie envahissait Chypre, le régime s'est effondré.

L'ancien premier ministre Konstantínos Karamanlís a été invité à revenir de son exil à Paris afin d'inaugurer le Metapolítefsi (changement de régime). À l'occasion du premier anniversaire de la révolte de l'École polytechnique d'Athènes, les premières élections multipartites depuis 1964 ont eu lieu le 11 juin et une constitution démocratique a été promulguée.13 Andréas Papandréou​ a fondé le Mouvement socialiste panhellénique (PASOK) en réponse au parti conservateur de la Nouvelle Démocratie de Karamanlís. Depuis lors, les deux partis se sont succédés au gouvernement jusqu'en 2015.

Manifestations à Athènes contre la politique d'austérité financière en réponse à la crise de la dette publique grecque.

La Grèce est devenue le dixième membre de la Communauté économique européenne – précurseur de l'Union européenne – le 1er janvier 1981, soutenue par une période de croissance régulière. De multiples investissements dans des entreprises industrielles et des infrastructures, ainsi que des fonds de l'Union européenne et des revenus croissants provenant du tourisme, des transports et du secteur des services, ont élevé le niveau de vie du pays à un niveau sans précédent. Bien que les relations avec la Turquie aient été traditionnellement tendues, elles se sont améliorées après les deux tremblements de terre qui ont frappé les deux pays en 1999. La Grèce a adopté l'euro comme monnaie en 2001 et Athènes a accueilli les Jeux olympiques de 2004.

L'économie grecque a été fortement affectée par la crise économique de 2008. La situation s'est aggravée lorsqu'on a découvert que le gouvernement de droite de la Nouvelle Démocratie présidé par Kóstas Karamanlís était largement corrompu et que, grâce à l'aide de la banque d'investissement Goldman Sachs, de nombreuses données macroéconomiques avaient été sous-évaluées pour cacher pour cacher la dette extérieure et le déficit public du pays.14 Cet endettement a entraîné d'importantes coupes dans le secteur public. Ceci, ajouté à la grave crise économique qui, pendant plus de cinq ans, a réduit le PIB national d'un quart depuis 2008, a fait s'envoler le taux de chômage jusqu'à 27 %, le seuil de pauvreté a dépassé les 35 % de la population tandis qu'environ 3 millions de personnes se sont retrouvées privées de soins de santé. En réponse, de nombreuses manifestations et émeutes ont éclatées dans les principales villes grecques et plus d'une trentaine de grèves générales ont eu lieu entre 2009 et 2014. En janvier 2015, dans un pays toujours plombé par la crise économique, le parti SYRIZA a remporté les élections législatives, une première pour un parti de gauche, permettant à la social-démocratie d'accéder au gouvernement.

Géographie[modifier | modifier le wikicode]

Image satellite de la Grèce en mars 2003.
Carte topographique de la Crète.

Le territoire grec est essentiellement montagneux et forme une péninsule à l'extrémité sud des Balkans, qui s'achève par une autre péninsule plus petite, celle du Péloponnèse, séparée du reste du continent par le canal de Corinthe, dans l'isthme de Corinthe. En raison de son littoral accidenté et de ses nombreuses îles, la Grèce possède le dixième plus long littoral du monde, s'étendant sur 13 676 km de long.15 Au nord, elle partage ses frontières avec l'Albanie, la Macédoine du Nord, la Bulgarie et la Turquie d'ouest en est ; ses frontières terrestres s'étendent quant à elle sur plus de 1 160 km.

Il comprend entre 1 200 et 6 000 îles – leur nombre dépend de ce que l'on considère comme étant une île – dont 227 sont habitées. Parmi celles-ci, la Crète est la plus grande et la plus peuplée ; l'Eubée, séparée du continent par le détroit de l'Euripe, 60 m de long, est la deuxième plus grande île grecque, immédiatement suivie par Rhodes et Lesbos.

Les îles grecques sont communément regroupées en six archipels : les îles Saroniques, situées dans le golfe Saronique, près d'Athènes ; les Cyclades, vaste et dense archipel occupant le centre de la mer Égée ; les îles de l'Égée septentrionale, dispersées au large de la côte ouest de la Turquie ; le Dodécanèse, dispersé dans le sud-est de l'Égée, entre la Crète et la Turquie ; les Sporades, petit archipel au large de la côte nord-est de l'île d'Eubée ; et enfin les îles Ioniennes, à l'ouest de la Grèce, sur la mer Ionienne.

Entre 70 et 80 % du territoire grec étant couvert de montagnes ou de collines, il s'agit de l'un des pays les plus montagneux d'Europe.16 Le mont Olympe, la demeure mythique des dieux grecs, est le point culminant du pays avec un sommet atteignant les 2 917 m d'altitude. Dans l'ouest de la Grèce, le paysage, recouvert par de nombreux lacs et marécages, est dominé par les montagnes du Pinde. Ces dernières, prolongement des Alpes dinariques, atteignent 2 637 m au Smólikas, deuxième point culminant de Grèce, qui a de tout temps formé une barrière majeure entre la Thessalie et l'Épire.

Vue du mont Olympe.

La chaîne montagneuse du Pinde poursuit son voyage vers le sud à travers le Péloponnèse, les îles de Cythère et d'Anticythère et enfin le sud-ouest de la mer Égée jusqu'à atteindre l'île de Crète, où elle se termine. Les îles de la mer Égée sont en réalité les sommets de montagnes sous-marines qui formaient autrefois le prolongement des chaînes de montagnes continentales. Le Pinde se caractérise par des sommets hauts et abrupts, souvent coupés par de gigantesques ravins, et connaît une grande diversité de paysages karstiques. Le Livre Guinness des records reconnaît les gorges de Vikos, dans le parc national de Vikos-Aoos, comme la vallée la plus profonde au monde.

Une autre haute chaîne de montagnes, les Rhodopes, traverse la périphérie de Macédoine-Orientale-et-Thrace, dans le nord-est de la Grèce. Cette région est couverte de vastes et luxuriantes forêts, notamment dans les alentours de Dadiá. Quant aux plaines grecques, elles se trouvent principalement en Thessalie, en Macédoine centrale et en Thrace. Particulièrement fertiles, ces rares plaines jouent un rôle important dans l'économie nationale.

Climat[modifier | modifier le wikicode]

Crique sur l'île de Zante.

Le climat de la Grèce est principalement méditerranéen avec des hivers doux et humides et des étés chauds et secs. Ce climat prédomine dans toutes les régions côtières du pays, notamment vers Athènes, dans les Cyclades, le Dodécanèse, la Crète, le Péloponnèse, les îles Ioniennes et certains parties de la Grèce centrale.17 La chaîne de montagnes du Pinde affecte grandement le climat du pays puisque les secteurs situés à l'ouest des montagnes sont beaucoup plus humides que le reste du pays tandis que les secteurs orientaux souffrent d'un effet d'ombre pluviométrique (la montagne bloque les masses d'air humide, qui stagnent sur son versant ouest et n'atteignent que rarement son versant est).

Les zones montagneuses du nord-ouest de la Grèce – certaines régions d'Épire, de Grèce centrale, de Thessalie ainsi que les collines de l'intérieur du Péloponnèse (Achaïe, Arcadie, Laconie) – connaissent un climat alpin avec de fortes chutes de neige. L'intérieur des régions du nord, en Macédoine et en Thrace, sont soumises à un climat tempéré avec des étés chauds et secs mais des hivers froids, humides et aux orages fréquents. Les chutes de neige atteignent les montagnes et les régions septentrionales tous les ans. Plus rarement et avec beaucoup moins d'intensité, elles peuvent également tomber sur les régions de basse altitude au sud, notamment Athènes.

Faune et flore[modifier | modifier le wikicode]

Oliviers sur l'île de Thassos.

30 % du territoire grec est couvert de forêts dont la végétation peut s'étager des grands conifères alpins à une flore beaucoup plus méditerranéenne.18 Selon la WWF, la Grèce est divisée en huit écorégions distinctes. Les forêts tempérées s'étendent à travers les forêts mixtes des Balkans et celles des altitudes des Rhodopes.19 Les forêts méditerranéennes sont classées en quatre catégories (en Grèce) : forêts décidues illyriennes à l'extrême nord-ouest, forêts mixtes du Pinde, broussailles méditerranéennes de Crète et forêts sclérophylles/mixtes de la mer Égée et de Turquie occidentale.

Grâce à la variété de ses climats et de ses paysages, on trouve en Grèce plus de 5 500 espèces végétales. Dans les terres de basse altitude, les arbres fruitiers tels que l'oranger, l'olivier, le dattier, l'amandier, le grenadier, le figuier et la vigne sont très courants. Sur les hauteurs, ce sont plutôt le pin, le chêne et le châtaignier qui abondent. Quant au hêtre et au sapin, ils ne poussent que dans les zones montagneuses de plus de 1 070 m d'altitude.

Dans les années 2000, on a recensé en Grèce 116 espèces de mammifères, 422 d'oiseaux, 126 de poissons, 60 de reptiles et 20 d'amphibiens même si, comme partout ailleurs, ces chiffres seront amenés à diminuer dans le futur. Certaines espèces rares telles que des phoques pinnipèdes ou des tortues caouannes vivent dans les mers entourant la Grèce continentale. Les forêts les plus denses abritent certaines espèces de mammifères menacés comme l'ours brun, le lynx ou le chevreuil.20 La chèvre sauvage, éteinte partout ailleurs en Europe, vit encore dans certaines montagnes et sur les îles grecques.

Hydrographie[modifier | modifier le wikicode]

Les fleuves grecs sont plutôt courts et se jettent généralement dans les mers Ionienne et Adriatique. Les anciens Grecs élevaient leurs fleuves et leurs rivières au rang de divinités en raison de leur beauté exceptionnelle. Les fleuves grecs les plus longs sont l'Évros, l'Axiós et l'Aliakmon.

Drapeau[modifier | modifier le wikicode]

Drapeau de la Grèce.

Le drapeau grec est composé de neuf bandes horizontales de taille identique alternant entre bleu et blanc. Dans le coin supérieur proche du mât se trouve un carré bleu avec une croix blanche, symbole de l'Église orthodoxe grecque.

C'est en 1969 que la dictature des colonels en a fait le drapeau officiel de la Grèce, alors qu'il n'était auparavant utilisé que par la marine marchande. Avant cette date, c'est un simple drapeau bleu avec une croix blanche qui était utilisé pour tous les autres usages. En 1975, après la chute de la dictature, l'ancien drapeau a été restauré jusqu'en 1978, qui voit l'adoption définitive du drapeau actuel.

Ancien drapeau de la Grèce.

Les neuf bandes représentent les neuf syllabes de la devise nationale, Ελευθερία ή Θάνατος (Elevthería i Thánatos, « la liberté ou la mort »).

Gouvernement et politique[modifier | modifier le wikicode]

Palais Maxímou, résidence officielle du premier ministre grec.

La Grèce est une république parlementaire dont le chef de l'État est la président de la République, élu par le Parlement pour un mandat de cinq ans.21 La constitution actuellement en vigueur a été rédigée et promulguée par le Parlement en 1975, après la chute de la dictature militaire qui gouvernait le pays depuis 1967. Depuis lors, trois amendements ont été apportés en 1986, 2001 et 2008. Composée de 120 articles, la constitution établit la répartition des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire tout en stipulant de manière détaillée et spécifique les garanties des libertés civiles et des droits sociaux.

D'après la constitution, le pouvoir exécutif est détenu par le président de la République. L'amendement constitutionnel de 1986 a limité bon nombre des droits du président, en vertu desquelles la plupart de ses fonctions sont devenues cérémonielles, une grande partie du pouvoir politique étant aux mains du premier ministre. ​Le poste de premier ministre – chef du gouvernement grec – appartient au dirigeant du parti politique qui obtient le vote de confiance du Parlement. Le président nomme formellement le premier ministre et, sur la base de ses recommandations, élit ou révoque les autres membres du gouvernement.

Le Parlement hellénique à Athènes.

Le pouvoir législatif est détenu par un parlement monocaméral (à une seule chambre) composé de 300 membres élus par le peuple. Les lois approuvées par le Parlement sont ensuite promulguées par le président de la République. Des élections parlementaires ont lieu tous les quatre ans, mais le président est obligé de dissoudre le Parlement un peu plus tôt, lors de l'élection du cabinet, afin de traiter un problème national d'une importance exceptionnelle. ​Le président est également obligé de dissoudre le Parlement plus tôt si l'opposition adopte une motion de censure. Depuis le rétablissement de la démocratie, le système bipartite grec a été dominé par les libéraux-conservateurs de la Nouvelle Démocratie (ND) et les sociaux-démocrates du Mouvement socialiste panhellénique (PASOK).

Le pouvoir judiciaire est indépendant de l'exécutif et du législatif et est détenu par trois cours suprêmes : la Cour de cassation, le Conseil d'État et la Cour des comptes, les plus hautes juridictions du pays.22 Le système judiciaire est également composé de tribunaux civils, qui jugent les affaires civiles et pénales, et de tribunaux administratifs, qui résolvent les litiges entre les citoyens et les autorités administratives.

La police grecque est une très grande agence dont les responsabilités vont du contrôle de la circulation aux actions antiterroristes. Elle a été créée en 1984 par une loi fusionnant la gendarmerie et la police municipale.

Relations extérieures[modifier | modifier le wikicode]

Ambassade de Grèce aux États-Unis, Washington D.C.

Le ministère des Affaires étrangères est en charge de la politique extérieure de la Grèce. Ces principaux objectifs sont de représenter la Grèce auprès des autres États et des organisations internationales, de sauvegarder les intérêts de l'État grec et de ses citoyens vivant à l'étranger, de promouvoir la culture grecque, de tisser des relations plus étroites avec la diaspora grecque et enfin de promouvoir la coopération internationale.23 En outre, la Grèce a développé une politique extérieure régionale par laquelle elle s'engage à promouvoir la paix et la stabilité dans les Balkans, en Méditerranée et au Moyen-Orient.

Il identifie également trois situations actuellement problématiques pour le gouvernement grec : les revendications de la Turquie sur la mer Égée et son espace aérien ; la légitimité de la République turque de Chypre du Nord sur l'île de Chypre ; le débat autour du nom de la Macédoine, petit pays des Balkans qui partage son nom avec la deuxième région la plus peuplée de Grèce.24 La Grèce est membre de nombreuses organisations internationales, dont le Conseil de l'Europe, l'Union pour la Méditerranée, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord et l'ONU, dont elle est membre fondateur.

Forces armées[modifier | modifier le wikicode]

Cérémonie de relève de la garde devant le Parlement grec.

Les forces armées grecques sont dirigées par l'état-major général de la défense nationale grecque et le ministère de la Défense nationale. Elles sont composées de trois branches : l'armée de terre, la marine et l'armée de l'air. En plus de ce qui précède, la Grèce dispose également de la marine de guerre hellénique pour le maintien de l'ordre en mer et les opérations de recherche et de sauvetage.

Le service militaire est obligatoire en Grèce pour tous les hommes. Même si les femmes en sont exemptées, elles peuvent s’engager dans l’armée. Tous les hommes âgés de 19 à 45 ans doivent s'engager pour au moins 9 mois. Cependant, à mesure que les forces armées deviennent de plus en plus professionnelles, le gouvernement envisage la possibilité de réduire ou d'abolir la conscription obligatoire.

La marine peut exiger le service de tous les hommes âgés de 18 à 60 ans qui vivent dans des zones stratégiquement sensibles. Ce service n'est pas à temps plein et est rémunéré. En tant que membre de l'OTAN, la Grèce participe à des exercices militaires sous le parrainage de ses alliés. En 2012, la Grèce a investi plus de 7 milliards de dollars dans l'armée, soit 1,7 % de son PIB.

Religions[modifier | modifier le wikicode]

Monastère de la Sainte-Trinité aux Météores, Thessalie.

La constitution reconnaît la foi chrétienne orthodoxe comme la religion « prédominante » dans le pays tout en garantissant la liberté de culte à ses citoyens. Le gouvernement grec ne soumet pas de statistiques concernant ses communautés religieuses et ne pose aucune question concernant l'appartenance religieuse lors des recensements. Selon le département d'État des États-Unis, on estime que 98 % des Grecs s'identifient comme étant chrétiens orthodoxes, relevant de l'Église grecque orthodoxe.

L'Eurobaromètre de 2010 a démontré que 79 % des Grecs ont répondu « oui » à la question « Est-ce que Dieu existe ? ». Selon d'autres sources, 15,8 % des Grecs se définissent eux-mêmes comme étant « très religieux », soit le pourcentage le plus élevé parmi les pays européens. Ainsi, seuls 3,5 % déclarent ne jamais se rendre à l'église, contre 4,9 % en Pologne ou 59,1 % en République tchèque.

Monastère Stavronikitia, Mont Athos.

On estime qu'environ 50 000 citoyens grecs sont catholiques25 et, avec les immigrants de la même confession, ils représentent plus de 200 000 personnes dans le pays. Les vieux-calendaristes grecs (orthodoxes en désaccord avec l'abandon du calendrier julien) comptent plus d'un demi-million d'adeptes. Les protestants, dont les églises évangéliques comptent plus de 30 000 pratiquants dans tout le pays, sont représentés entre autres par les Assemblées de Dieu, l'Église Foursquare et d'autres églises pentecôtistes mineures ne comptant pas plus de 12 000 pratiquants.26 De leur côté, les Témoins de Jéhovah rapportent qu'ils comptent près de 29 000 membres actifs en Grèce.

Monastère Saint-Jean-le-Théologien, Patmos.

Les estimations reconnaissant la minorité musulmane de Grèce, principalement implantée en Thrace, varient de 98 000 à 140 000 personnes - environ 1 % de la population -, alors que la communauté musulmane immigrée est d'environ 200 000 à 300 000 Albanais. Suite à la guerre gréco-turque de 1919-1922 et au traité de Lausanne en 1923, Grèce et Turquie ont procédé à un échange de populations à grande échelle basé sur l'identité culturelle et religieuse de leurs habitants. Environ 500 000 musulmans de Grèce, essentiellement turcs, sont échangés contre des Grecs d'Anatolie.27

Le judaïsme est présent en Grèce depuis plus de 2 000 ans. Les Juifs séfarades étaient autrefois très nombreux dans la ville de Thessalonique : en 1900, environ 80 000 personnes, soit la moitié de la population urbaine, étaient juives. Cependant, aujourd'hui, la communauté juive de Grèce a été réduite à 5 500 personnes suite à l'occupation allemande et à l'Holocauste pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le dodécathéisme, ou néopaganisme hellénistique, une version moderne de la religion qui était pratiquée dans la Grèce antique (croyance aux dieux olympiens), compterait environ 100 000 adeptes dans toute la Grèce d'après les dirigeants du mouvement.28

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Sources[modifier | modifier le wikicode]

  1. https://books.google.fr/books?id=614pd07OtfQC&pg=PA58&dq=petralona+cave+oldest&hl=en&sa=X&ei=xAzmT-DRNNKXhQeSu8DdCQ&ved=0CFMQ6AEwBQ#v=onepage&q=petralona%20cave%20oldest&f=false
  2. https://books.google.fr/books?id=VrXWLLwigTEC&pg=PA55&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false
  3. https://books.google.fr/books?id=b5vHRWp8yqEC&pg=PA1458&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false
  4. https://archive.org/details/cambridgecompani0000unse_s0h2/page/248/mode/2up
  5. https://www.britannica.com/topic/Antigonid-dynasty
  6. https://archive.org/details/historyofromanpe00alle/page/276/mode/2up
  7. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k960368/f31
  8. https://www.greece.com/info/people/Charilaos_Trikoupis/
  9. https://www.spiegel.de/international/christians-in-turkey-the-diaspora-welcomes-the-pope-a-451140.html
  10. https://www.nytimes.com/2000/09/17/nyregion/a-few-words-in-greek-tell-of-a-homeland-lost.html
  11. https://www.globalsecurity.org/military/world/war/greek.htm
  12. https://www.historycentral.com/dates/1967.html
  13. https://archive.org/details/sim_west-european-politics_2005-03_28_2/page/316/mode/2up
  14. https://web.archive.org/web/20100305175636/http://www.businessinsider.com/henry-blodget-greece-paid-goldman-300-million-to-help-it-hide-its-ballooning-debts-2010-2
  15. https://web.archive.org/web/20110503213215/https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/fields/2060.html?countryName=Greece&countryCode=gr&regionCode=eu&#gr
  16. https://web.archive.org/web/20140630094811/http://www.eduplace.com/ss/socsci/ca/books/bkf3/reviews/pdfs/LS_6_11_01.pdf
  17. https://web.archive.org/web/20140704063616/http://www.hnms.gr/hnms/english/climatology/climatology_html
  18. https://read.oecd-ilibrary.org/environment/oecd-environmental-performance-reviews-greece-2009_9789264061330-en#page101
  19. https://www.worldwildlife.org/biomes/temperate-broadleaf-and-mixed-forests
  20. https://www.crystalinks.com/greekgeography.html
  21. https://web.archive.org/web/20140728032354/http://www.parliament.gr/UserFiles/f3c70a23-7696-49db-9148-f24dce6a27c8/001-156%20aggliko.pdf
  22. https://web.archive.org/web/20120501142205/http://www.ste.gr/FL/main_en.htm
  23. https://www.mfa.gr/en/the-ministry/structure/mission-and-competences.html
  24. https://www.mfa.gr/en/foreign-policy-issues/
  25. https://web.archive.org/web/20070605013415/http://ec.europa.eu/employment_social/fundamental_rights/pdf/aneval/religion_el.pdf
  26. https://web.archive.org/web/20130922005307/http://www.pentecost.gr/English/history.htm
  27. https://countrystudies.us/turkey/24.htm
  28. https://archive.archaeology.org/0501/abstracts/letter.html