Héraklion

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Héraklion
Administration
Nom local (el) Ηράκλειο
Pays Grèce
Périphérie Crète
Code postal 71000
Maire Ioannis Kourakis (PASOK)
Localisation
Superficie 245 km2
Démographie
Population 173 450 hab. (en 2011)
Densité 708 hab./km2
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Héraklion (du grec ancien : Ἡράκλειον ; en grec moderne : Ηράκλειο, prononcé iraklio) est la plus grande ville et capitale de la Crète ainsi que de l'unité périphérique d'Héraklion, dont elle est également le centre économique, le plus grand port maritime de l'île et enfin la quatrième ville la plus peuplée de Grèce. Jusqu'au XXe siècle, le nom de Candie a été appliqué à la ville comme au reste de l'île de Crète.

Toponymie[modifier | modifier le wikicode]

Fontaine de Morosini, 1628.

Les envahisseurs arabes d'Andalousie, qui fondèrent l'émirat de Crète, déplacèrent la capitale de l'île de Gortyne, dans les années 820, vers la forteresse appelée rabḍ al-ḫandaq, « château des douves ». Ce toponyme a été hellénisé en Χάνδαξ puis latinisé en Candia, nom qui a été conservé jusqu'à nos jours dans plusieurs langues européennes : Candia en italien (utilisé notamment lors de la période vénitienne) ou encore Kandiye en turc ottoman.

Ainsi, le nom de Candie a été attribué non seulement à la ville mais également à toute l'île de Crète jusqu'au début du XXe siècle.

Depuis la reconquête byzantine, la ville est connue localement sous le nom de Megalo Kastro (grand château) et ses habitants sont les kastrinoi.

L'ancien nom Ἡράκλειον, qui désignait à l'origine le port romain voisin d'Héracléum (« ville d'Héraclès ») dont l'emplacement exact est inconnu, a été réemployé à partir du XIXe siècle.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

La déesse aux serpents (1 600 av. J.-C.) au musée archéologique d'Héraklion.

Héraklion se trouve près des ruines du palais de Cnossos qui, à l'époque minoenne, était le plus vaste de Crète. D'après Strabon, Héraklion était le port de Cnossos et aurait été fondé vers 2 000 av. J.-C. mais aucun vestige archéologique n'en subsiste. Pline l'Ancien, dans son Histoire naturelle, évoque également la cité comme le prolongement vers la mer de Cnossos.

Au début de l'ère byzantine, le site d'Héraklion joue encore un rôle très mineur sur l'île ; appelé Kastro (château, Κάστρο), les véritables capitales politique et religieuse de l'île étant, depuis l'époque romaine, Cnossos et Gortyne. Comme d'autres villes crétoises, elle subit régulièrement des pillages de la part des pirates sarrasins.

La ville actuelle est fondée en 824 apr. J.-C. par les Sarrasins qui avaient été expulsés d'Al-Andalus par l'émir Al-Hakam Ier et avaient conquis l'île qui appartenait jusqu'alors à l'Empire romain d'Orient. Ils construisirent des douves autour de la ville pour se défendre et l'appelèrent rabd al-handaq (ربض الخندق), « château des douves ».

En 961, les forces impériales sous le commandement de Nicéphore II Phocas débarquent en Crète assaillent la ville. Après un siège prolongé, Héraklion finit par tomber. Les habitants sarrasins sont massacrés, la citadelle est pillée puis incendiée. Reconstruite à la suite de ces événements, elle restera sous contrôle grec pendant 243 ans.

En 1204, la ville est rachetée par la république de Venise dans le cadre d'un accord politique complexe impliquant notamment la quatrième croisade et la restauration d'Isaac II Ange sur le trône de l'Empire romain d'Orient.

Les Vénitiens renforcent les douves de la citadelle en construisant d'immenses fortifications dont la plupart sont encore debout de nos jours. Sa muraille géante atteignant jusqu'à 40 m d'épaisseur par endroits et comprenant 7 bastions en font une forteresse portuaire importante.

Le siège de Candie représenté sur une gravure de 1680.

La ville est officiellement nommée Candia et la province vénitienne de Crète est rebaptisée regno di Candia (royaume de Candie). Elle conservera ce nom pendant des siècles, de même que l'île toute entière. La coexistence des deux cultures sur l'île à l'époque de la Renaissance italienne ont permis un épanouissement des lettres et des arts à Candie (la ville et l'île), connu de nos jours sous le nom d'école crétoise.

Après les Vénitiens vint l'Empire ottoman. Pendant la guerre de Crète, les Ottomans assiégèrent la ville pendant 21 ans, de 1648 à 1669, ce qui constitue peut-être le plus long siège de l'histoire. Lors de la dernière phase du siège, qui dura 22 mois, périrent 70 000 turcs et 67 000 crétois.1 L'armée ottomane parvient tant bien que mal à conquérir la ville en 1669. Sous la domination ottomane, la cité était officiellement nommée Kandiye (nom qui s'appliquait toujours à la totalité de l'île de Crète) mais la population hellénophone (qui parle le grec) locale continuait de l'appeler Megalo Kastro (Μεγάλο Κάστρο, grand château). Le port est peu à peu obstrué par l'envasement et la majeure partie du trafic se déplace vers La Canée, à l'ouest de l'île.

En 1898, une entité politique autonome fut créée sur l'île, la Crète autonome, toujours sous souveraineté ottomane mais aussi sous supervision du prince Georges de Grèce et de la communauté internationale. C'est à cette époque que la ville prend le nom d'Héraklion, hérité de l'ancien port romain d'Héracléum, dont l'emplacement exact n'est toujours pas connu à ce jour. En 1913, Héraklion ainsi que l'île de Crète sont incorporés au royaume de Grèce.

Climat[modifier | modifier le wikicode]

La Crète possède un climat méditerranéen tempéré. Dans les zones côtières, les étés sont chauds, secs et ensoleillés mais modérés par la brise marine. Les parties montagneuses de l'île sont beaucoup plus froides, notamment en hiver avec des précipitations beaucoup plus abondantes. À l'inverse, à basse altitude, les hivers sont doux et les gelées très rares. Située plus au sud, Héraklion connaît ainsi un climat plus doux qu'Athènes.

Architecture[modifier | modifier le wikicode]

La ville est découpée en trois secteurs, le secteur ouest, est et sud.

Secteur est2[modifier | modifier le wikicode]

C'est la partie historique et la plus fréquentée de la ville, limitée au nord par le port où fut entamé la construction initiale d'Héraklion, à l'est par les vieux remparts vénitiens et au sud par l'ancienne murailles de l'ère byzantine. La majorité du terrain est constitué d'artères étroites et de passages réservés aux piétons.

La rue du 25-Août, qui se trouve dans le secteur, est la place centrale de la ville, celle où les passagers de l'Antiquité passaient pour rejoindre les monuments reconnus. Elle comporte de nombreux lieux touristiques, comme des magasins, des restaurants ou des boutiques de souvenirs. La fontaine de Morosini, située dans cette même rue, est un héritage vénitien construit au cours du XVIIe siècle.

Secteur sud[modifier | modifier le wikicode]

Elle est délimitée au nord par la rue de la Justice, qui comporte notamment le palais de Justice régional et la préfecture, au sud par plusieurs bastions et au nord par l'avenue Kalokairinos, qui mène à la porte de Panigra3.

La rue de 1866 est une rue commerçante, célèbre culturellement pour son marché.

L'église orthodoxe Sainte-Catherine comporte un monastère, qui sera un recueil des arts intellectuels à l'époque byzantine, puis un centre de diffusion de la renaissance italienne et des sciences pendant la période vénitienne. Elle est transformée en mosquée après la conquête ottomane. Le musée des icônes Sainte-Catherine, située dans l'église éponyme, est une collection d'objets artistiques datés d'entre le XIVe siècle jusqu'à l'intégration ottomane.

Secteur ouest[modifier | modifier le wikicode]

Le musée d'histoire naturelle de Crète, qui se trouve près de la mer, permet d'apercevoir une représentation des aspects naturels de la région, incluant l'exploration d'écosystèmes variés (déserts, océans, etc...) et l'implantation humaine sur le territoire. Une reconstitution d'un dinothère géant, plus grande espèce ayant vécue dans la région et troisième plus grande espèce terrestre de l'histoire, est également visible4.

Le musée d'histoire de Crète se situe près du port historique de la ville, et couvre l'histoire de l'île par périodes, de la période byzantine jusqu'à l'époque contemporaine en passant par la domination ottomane et l'occupation des Sarrasins. Il met en valeur les mouvements luttant pour l'indépendance de l'île, présentant l'écrivain local Nikos Kazantzakis lors du XXe siècle, des constructions d'art antique comme des sculptures ou des mosaïques dans le sous-sol, ainsi que des pierres tombales ottomanes et vénitiennes. Une partie est dédiée aux coutumes traditionnelles crétoises, où y sont exposés notamment des costumes, des objets artisanaux comme des bijoux, et des tapis et tissus.

Musée archéologique d'Héraklion[modifier | modifier le wikicode]

Le musée archéologique d'Héraklion est le deuxième musée de Grèce en nombre de visiteurs. Il rassemble des objets provenant de toute la Crète, datant de l'époque néolithique à l'époque romaine.

On y trouve la plus importante collection au monde d'objets minoens, dont une grande partie des fresques trouvées dans les fouilles du palais de Cnossos.

Références[modifier | modifier le wikicode]

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