Communisme

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La faucille et le marteau, symbole du communisme.
L'étoile rouge, autre symbole du communisme.

Le communisme est un projet de système économique (wp) dans lequel tout ce qui sert à produire quelque chose (outils, matières premières, machines, bâtiments, institutions...) appartiendrait à tout le monde, collectivement (tout serait en commun (wp)). La société ne pourrait donc pas se diviser en classes sociales et serait ainsi égalitaire.

Le mot désigne aussi l'idéologie qui le vise, généralement classée à l'extrême gauche de l'échiquier politique (en raison des millions de morts qu'ont fait les régimes qui l'ont appliquée). Le communisme s'oppose au capitalisme.

Principes[modifier | modifier le wikicode]

Les communistes contestent ce qu'ils considèrent comme « l'organisation capitaliste de l'économie », car ils la voient comme un système dans lequel le propriétaire d'un moyen de production imposerait sa volonté aux travailleurs qu'il emploie. Pour les communistes, les moyens de production doivent appartenir à la société, c'est-à-dire à l'ensemble de la population. L'utilisation de ces moyens peut être décidée soit par les travailleurs eux-mêmes, grâce à des scrutins, soit par un État républicain (donc, en fait, par le courant politique majoritaire).

Moyens proposés pour accéder à une société communiste[modifier | modifier le wikicode]

Les militants communistes ne sont pas tous d'accord sur la manière dont il faut passer du capitalisme au communisme.

Communisme socialiste (étatiste)[modifier | modifier le wikicode]

La majorité des communistes sont ceux qui s'inspirent du marxisme-léninisme.

Karl Marx pense que pour remplacer le capitalisme par le communisme, il faut passer par un État socialiste et laïc, dirigé par les prolétaires : la dictature (temporaire) du prolétariat. Vladimir Ilitch Lénine pense que les prolétaires doivent s'organiser en un seul parti politique (le parti communiste) pour prendre le pouvoir, et commander ensuite la société pour construire le communisme. Il considère aussi que les communistes doivent rigoureusement obéir aux décisions votées par les membres du parti.

On utilise le mot de « stalinisme » pour désigner l'idéologie de Joseph Staline, qui devient le chef suprême dans l'Union soviétique après la mort de Lénine.

Le maoïsme est le type de communisme qui s'inspire des idées de Mao Zedong, chef des communistes chinois. Mao pense que les paysans doivent jouer un grand rôle dans la révolution, et que le tiers-monde doit se révolter contre les pays riches.

Le trotskisme s'inspire des idées de Léon Trotski, révolutionnaire russe compagnon de Lénine mais ennemi de Staline (qui le fera assassiner durant son exil au Mexique). Il veut officiellement que le parti communiste soit dirigé plus démocratiquement que sous Staline, mais ce qui caractérise son courant de pensée est qu'il veut étendre la révolution partout dans le monde, contrairement à Staline qui voulait se concentrer sur le communisme dans l'Union soviétique.

Communisme non socialiste (anti-étatiste)[modifier | modifier le wikicode]

Certains anarchistes se disent communistes, parce qu'ils sont pour une société sans propriété privée. Leur refus de l'État, y compris socialiste, les distingue des précédents.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

AttentionCette section gagnerait à être déplacée dans État communiste.

De nombreux philosophes, au cours des siècles, écrivent des livres qui proposent de supprimer la propriété privée, ou simplement de rendre la société plus juste en réduisant les inégalités. A la fin du XVIIIe siècle, Gracchus Babeuf, un révolutionnaire français, a eu des idées qui ressemblent beaucoup au communisme contemporain. Plus tard, dans les années 1800, les socialistes veulent résoudre les problèmes des ouvriers et de l'injustice sociale. Certains socialistes se disent communistes : les plus connus sont les allemands Karl Marx et Friedrich Engels, qui écrivent le Manifeste du Parti communiste et Le Capital. Marx étudie le fonctionnement du capitalisme. Il propose de résoudre l'injustice en supprimant la propriété privée de l'économie (les moyens de production) et pense que c'est le prolétariat (les ouvriers) qui doit faire la révolution, pour établir une « dictature du prolétariat » et arriver à une société plus juste. Le marxisme - les idées inspirées de celles de Marx - deviennent très influentes chez les socialistes.

En 1917, les bolcheviks, un mouvement dirigé par Vladimir Ilitch Lénine, prennent le pouvoir en Russie après que le tsar Nicolas II a été renversé. Lénine est un théoricien marxiste : il pense que c'est le parti représentant le prolétariat qui doit commander, et que son parti est le seul représentant authentique du prolétariat. Après avoir pris le pouvoir, les bolcheviks deviennent le Parti communiste. Ils interdisent l'opposition et font tuer des milliers de personnes. La Russie s'unit avec les autres pays sortis de l'ancien Empire russe et devient l'URSS (Union des républiques socialistes soviétiques), le premier pays du monde à être dirigé par un gouvernement dit communiste. L'URSS devient par la suite une puissance mondiale.

Entre les deux guerres mondiales, des partis communistes apparaissent dans les pays du monde entier. Ils essaient de faire la révolution dans d'autres pays que la Russie, mais ils échouent. En Chine, c'est la guerre civile entre les nationalistes et les communistes. En Europe, les fascistes et les nazis se servent de la peur qu'inspire le communisme pour arriver au pouvoir en Italie, puis en Allemagne.

En URSS, Joseph Staline devient le chef suprême après la mort de Lénine. Sa politique cause des dizaines de millions de morts et il fait tuer ou mettre en prison tous les communistes qui ne lui obéissent pas.

Avant la Seconde Guerre mondiale, Staline fait un pacte avec Hitler, car il pense pouvoir rester en dehors du conflit. Mais en 1941, Hitler l'attaque par surprise. La guerre en URSS cause des dizaines de millions de morts. L'armée soviétique réussit à repousser les Allemands et joue un rôle très important dans la victoire contre les nazis. A la fin de la guerre, les Soviétiques libèrent les pays sous domination nazie et installent des gouvernements communistes ; de ce fait, ils occupent presque toute l'Europe de l'Est.

En Europe[modifier | modifier le wikicode]

Les pays qui avaient été repris à l'Axe par l'Union soviétique, comme la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, la Tchécoslovaquie et l'Est de l'Allemagne, deviennent des dictatures communistes. Les seuls partis politiques qui ont le droit d'exister sont les partis communistes, et les autres partis fantoches qui leur obéissent.

En France, où les communistes ont participé à la résistance, le Parti communiste devient très puissant, jusqu'à être le premier parti en terme de voix aux élections législatives de 1946 : mais les autres partis s'allient contre lui et il ne peut accéder au pouvoir. En Italie, les communistes sont aussi très influents, mais ils perdent également les élections. Au XXIe siècle, principalement en France, le retour du communisme s’explique par la crise économique : c'est l’économie du partage (autrement dit le néo-communisme). Le communisme du XXIe siècle dit que la notion de propriété privée devient obsolète au profit de celle de la propriété mutualisée, c'est-à-dire partagée par le peuple.

Entre 1945 et le début des années 1990, l'Europe est séparée en deux, entre d'un côté les pays occupés par l'URSS et dirigés par des gouvernements communistes obéissant à Moscou, et les autres pays, démocratiques, tournés vers l'Ouest. La frontière entre ces deux « blocs » s'appelle le « Rideau de Fer ». C'est la Guerre froide. Le reste du monde est lui aussi partagé : les États-Unis deviennent le pays le plus important du monde démocratique et font tout pour empêcher le communisme de s'étendre.

On a donc deux États qui prônent leurs idéologies : à l'ouest, les États-Unis et ses alliés avec un système capitaliste ; à l'est, l'URSS et ses alliés avec un système communiste.

En 1953, Staline meurt, mais ses successeurs laissent en place le système autoritaire et continuent de contrôler les pays d'Europe de l'Est. Une partie des crimes de Staline sont révélés après sa mort, ce qui contribue à discréditer le communisme.

En 1956, l'URSS écrase une révolution qui voulait renverser les communistes en Hongrie. En 1961, le mur de Berlin est construit pour empêcher les habitants d'Allemagne de l'Est de passer en Allemagne de l'Ouest. En 1968, l'URSS empêche la Tchécoslovaquie de se réformer, c'est le Printemps de Prague.

En Asie[modifier | modifier le wikicode]

Après la Seconde guerre mondiale, en Chine, la guerre civile reprend entre les nationalistes et les communistes. Les communistes gagnent finalement et créent la République populaire de Chine tandis que les nationalistes se réfugient sur l'île de Taïwan.

Mao Zedong, le chef des communistes chinois, devient président : il réorganise le pays et reconquiert le Tibet. En 1959, il veut transformer toute l'économie de la Chine : c'est le Grand bond en avant. Sa politique est toutefois un échec et des millions de Chinois meurent de faim. Par ailleurs, les Chinois se brouillent avec les Soviétiques car ils ne veulent plus leur obéir. En 1966, comme le Parti communiste chinois ne lui obéit plus assez, Mao organise la révolution culturelle pour pouvoir à nouveau tout contrôler en le purgeant.

Après la mort de Mao, la Chine décide de réformer son économie : elle devient petit à petit un pays capitaliste, mais reste contrôlée par le Parti communiste chinois.

En Corée, une guerre éclate en 1950 entre les communistes, qui contrôlent le Nord, et le Sud. En 1953, c'est la paix et le pays reste divisé.

Au Viêt Nam, le pays est aussi divisé en deux après le départ des Français. Le Nord est communiste et le Sud anti-commmuniste : le Sud est bientôt aidé par les États-Unis, et c'est la guerre du Viêt Nam. En 1975, après le départ des Américains, les communistes gagnent et conquièrent le Sud. Deux autres pays voisins du Viêt Nam deviennent communistes en même temps : le Laos et le Cambodge. Au Cambodge, les communistes, les Khmers rouges, prennent le pouvoir : ils causent des millions de morts mais entrent ensuite en guerre contre les Vietnamiens, qui les chassent.

En Amérique latine[modifier | modifier le wikicode]

À Cuba, une petite île dans les Caraïbes, Fidel Castro prend le pouvoir en 1959 et s'allie avec l'URSS. Il réussit à résister aux États-Unis qui voulaient le renverser et survit à plus de six cents tentatives d'assassinat de la CIA. Mais dans le reste de l'Amérique du Sud, les communistes échouent à prendre le pouvoir. Che Guevara, révolutionnaire argentin proche de Fidel Castro, essaie d'« exporter la révolution » dans d'autres pays, mais il est tué en 1967 en Bolivie sur ordre de la CIA.

La fin des régimes communistes en Europe[modifier | modifier le wikicode]

Dans les années 1980, les pays communistes en Europe ont de nombreux problèmes. Leur économie marche de plus en plus mal. Mikhaïl Gorbatchev, le nouveau chef de l'URSS, tente de réformer le système : c'est la Perestroïka. Il fait aussi la paix avec les États-Unis. Mais ses réformes arrivent trop tard et tous les régimes communistes d'Europe s'écroulent. Le mur de Berlin est abattu à la fin de 1989. L'URSS disparaît en 1991 quand la Russie et les autres républiques soviétiques se séparent.

Aujourd'hui, seuls cinq pays se déclarent communistes : le Laos, la Chine, le Viet Nam, Cuba et la Corée du Nord. Toutefois, si la Chine reste communiste politiquement, elle ne l'est plus économiquement.

Des partis communistes existent partout dans le monde, mais aucun n'est au pouvoir dans un pays démocratique : en France, le Parti communiste français a participé au gouvernement avec le Parti socialiste à différentes époques, mais il est beaucoup moins puissant qu'avant. Dans certains pays, comme l'Italie, le parti communiste a cessé d'exister après la fin des pays communistes en Europe de l'Est.

Critique[modifier | modifier le wikicode]

Le communisme est souvent critiqué, principalement parce que tous les États qui sont ou qui ont été communistes étaient des dictatures, souvent totalitaires.

La plupart des critiques du communisme concernent surtout les près de 100 millions de morts causés par les différents États communistes tout au long du XXe siècle1,2, entre la Terreur Rouge de Léon Trotski, la police politique, les déportations au goulag et les exécutions sommaires massives ordonnées par Lénine puis Staline, le « grand bond en avant » de Mao Zedong et les nombreuses arrestations et exécutions sommaires, ainsi que les nombreux crimes de guerre.

Les militants communistes répondent souvent que ces systèmes dictatoriaux voire totalitaires n'auraient rien à voir avec le communisme, puisque leur idéal démocratique a été dévoyé par une personne avide de pouvoir (le leader communiste, comme Lénine ou Mao).

Les anticommunistes répondent que :

  • la "dictature du prolétariat" a l'objectif de voler les plus riches au nom de l'égalité, or cela réduit leur liberté à défendre leur propriété privée, ce qui pour les libéraux est un droit naturel inaliénable. De plus, l'orientation de la dictature est certes guidée par des votes mais ceux-ci ne représentent qu'une partie de la population, et en plus, les oppositions ne peuvent pas être prises en compte. C'est pourquoi, selon les anticommunistes, le communisme finit toujours en dictature à vie. L'histoire des 120 dernières années prouve cette réalité historique et humaine au prix de dizaines de millions de morts : par des exécutions politiques, mais aussi par la guerre, la famine, l'insécurité...
  • même s'il n'y avait pas de dictature du prolétariat, le fait d'appliquer la démocratie à tout engendrerait une « tyrannie de la majorité », qui est toujours une forme de tyrannie, puisque, chaque action individuelle étant décidée par un vote, les opinions minoritaires n'auraient jamais l'occasion d'être essayées.

Courants du communisme[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

Ailleurs sur Internet[modifier | modifier le wikicode]

Article mis en lumière la semaine du 21 février 2022.
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