Troisième République (France)

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La Troisième République est le régime politique de la France de 1870 à 1940. C'est une démocratie parlementaire.

Elle est créée le 4 septembre 1870, après la défaite de Napoléon III à la guerre franco-prussienne qui a permis de mettre fin à son régime (le Second Empire). Elle survécut à la Première Guerre mondiale, mais l'invasion de la France par le Troisième Reich en 1940 y mit fin. Sa longévité est intéressante : en France, aucun régime politique n'a duré aussi longtemps depuis la révolution française de 1789. C'est encore aujourd'hui le régime politique de la France ayant duré le plus longtemps.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

Adolphe Thiers :
Après la démission de Gambetta, il signe le traité de Francfort.

Président depuis trois ans, Louis-Napoléon Bonaparte dissout l'Assemblée nationale en décembre 1851 et abolit la Seconde République française par un coup d'État. Suivant la trace de son oncle, Napoléon Ier, il se fit proclamer empereur sous le nom de Napoléon III et mit en place le Second Empire français. Il dut faire face à l'émergence de l'Empire allemand : pour unifier l'Allemagne, le Premier ministre prussien Otto von Bismarck conduisit la Prusse à déclarer la guerre à la France. Mal préparée, l'armée française recule devant les Allemands. Napoléon III est capturé à Sedan le 2 septembre 1870 et sous l'impulsion des républicains, un gouvernement de défense nationale fut formé.

La Troisième République est proclamée le 4 septembre 1870 en pleine guerre contre la Prusse. Le 19 septembre, Paris est assiégée. Le gouvernement se déplace à Tours puis à Bordeaux. Unis, les souverains allemands se réunissent au château de Versailles le 18 janvier 1871 : Guillaume de Prusse devint empereur d'Allemagne. Le 28 janvier, la France signe un armistice et Gambetta démissionne. Le 10 mai 1871, Adolphe Thiers, chef du gouvernement, signe le traité de Francfort : l'Alsace et la Lorraine sont annexées à l'Allemagne. La France doit payer une énorme indemnité de guerre. Les troupes allemandes défilent sur les Champs-Élysées. Cependant du 18 mars 1871 au 28 mai 1871, les Parisiens, irrités par l'attitude capitulatrice du gouvernement, échauffés par le long siège de la capitale par les Allemands et inquiets de l'avenir, car les députés élus sont surtout des royalistes, se soulèvent contre le gouvernement Thiers : ils forment alors la commune de Paris. Par manque de moyens, cette dernière est écrasée dans le sang fin mai.

Le régime commence sa stabilisation après l'écrasement de la commune de Paris, le pouvoir étant cependant toujours dominé par les royalistes. Ces derniers perdent cependant en popularité, en raison des différends existants entre-eux : ils ne parvenaient pas à se décider sur la question du drapeau français, certains groupes souhaitant conserver le drapeau tricolore et d'autres souhaitaient le remplacer par le drapeau blanc de la Restauration. Les Français, mécontents de l'absence de décision et luttant pour l'héritage de la Révolution, vote dès-lors plus en faveur de candidats républicains. Les royalistes deviennent minoritaires dès les élections de 1876.

Organisation[modifier | modifier le wikicode]

Le président est élu au suffrage universel indirect. Seuls les hommes de plus de 21 ans ont le droit de voter. Ils élisent les députés au suffrage direct pour un mandat de 4 ans, et les sénateurs au suffrage indirect pour un mandat de 9 ans. Les députés et les sénateurs (pouvoir législatif) élisent le président de la République pour un mandat de 7 ans.

Le président peut dissoudre la Chambre des Députés. L'organigramme suivant décrit le système d'élection. Le pouvoir de nomination du Président du conseil par le président de la République est tout théorique (après 1877). En fait, c'est l'Assemblée nationale et le Sénat qui désignent le président du Conseil et les ministres, qui doivent alors disposer d'une majorité dans les deux assemblées pour obtenir l'investiture. Quand il n'a plus de majorité, le gouvernement tombe.

Pour en savoir plus, lis l’article : Constitution de la Troisième République française.
Organigramme de la Troisième République Française.png

Acquis de la Troisième République[modifier | modifier le wikicode]

La Troisième République a permis de montrer une expérience durable de la démocratie en France.

Loi du 1er juillet 1901 autorisant les libres associations[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis l’article : Association loi de 1901.

Loi du 9 décembre 1905 séparant les Églises et l'État[modifier | modifier le wikicode]

Suite aux élections législatives de 1902, Émile Combes, du parti radical, et Jean Jaurès, du Parti socialiste, formèrent le bloc des gauches. Combes mena une politique anticléricale. En 1905, il proposa une loi demandant la séparation de l'Église et de l'État. C'est la fameuse Loi de séparation des Églises et de l'État.

Scandales[modifier | modifier le wikicode]

Affaire Boulanger[modifier | modifier le wikicode]

Le général Boulanger est ministre de la guerre en 1886. Il est remercié en 1887, puis mis à la retraite en 1888. Il devient le point de ralliement de tous les mécontents : les radicaux et socialistes, les nationalistes, les monarchistes et les bonapartistes.

Il est élu plusieurs fois député en province en 1888 puis à Paris en 1889. Menacé de passer en Haute Cour de Justice pour « atteinte à la sûreté de l'État », il s'enfuit à l'étranger en avril 1889 en Belgique.

Pour en savoir plus, lis l’article : Boulangisme.

La pression anarchiste[modifier | modifier le wikicode]

La pression des anarchistes montre le climat d'instabilité à la fin du XIXe siècle. Le 22 juin 1892, Ravachol est guillotiné pour avoir fait exploser les domiciles de deux juristes parisiens en mars ; il crie « Vive l'anarchie » avant que sa tête tombe. Commence alors une vague d'attentats. Le 24 juin 1894, le président de la République Sadi Carnot est assassiné par l'anarchiste Sante Geronimo Caserio.

Des lois sont votées en décembre 1893 pour répondre à ces attentats. Ces lois sont appelées « lois scélérates » par les anarchistes. Elles condamnent toute apologie d'un crime, toute participation à un attentat, et toute personne ayant usé de propagande anarchiste. Les condamnés risquent le bagne.

Pour en savoir plus, lis l’article : Anarchisme#Histoire.

Le scandale de Panamá[modifier | modifier le wikicode]

La construction du canal de Panamá débuta en 1881 mais s'avéra plus coûteuse que prévue. L'entrepreneur dut déposer le bilan en 1889. En 1892, Édouard Drumont, un journaliste ouvertement antisémite, dénonce l'affaire et met en cause plusieurs financiers juifs qui ont soutenu le projet. Ce regain d'antisémitisme en France sera l'un des déclencheurs de l'affaire Dreyfus, trois ans plus tard.

Pour en savoir plus, lis l’article : Scandale de Panamá.

Affaire Dreyfus[modifier | modifier le wikicode]

L'affaire Dreyfus est une grave crise sous la Troisième République française. Elle reflète l'antisémitisme qui existait en Europe à la fin du XIXe siècle.

Pour en savoir plus, lis l’article : Affaire Dreyfus.

La colonisation française[modifier | modifier le wikicode]

Pendant la Troisième république, la France se constitue un vaste empire colonial, le second en étendue après l'empire britannique. À partir de régions acquises dès la Monarchie de juillet et le Second Empire, la France colonise une partie de l'Afrique de l'ouest, de l'Afrique équatoriale, Madagascar. Elle s'empare également de l'Indochine. L'essor colonial est fortement encouragé; dès 1880, par les républicains tels Léon Gambetta et Jules Ferry. Cependant il y des opposition, les royalistes et les républicains les plus à gauche ne veulent pas détourner l'attention des Français de la nécessaire reconquête de l'Alsace-Lorraine perdue en 1871.

Pour en savoir plus, lis l’article : Colonisation pendant la Troisième République.

Relations internationales de la France avant la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le wikicode]

La France qui a dû abandonner l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne en 1871 est isolée en Europe par l'action diplomatique de Bismarck qui veut éviter une guerre de revanche. Mais à partir des années 1890, le rapprochement avec l'empire russe et avec le Royaume-Uni permet la création de la Triple Entente dirigée contre l'Allemagne.

Pour en savoir plus, lis l’article : Rivalités entre l'Allemagne et la France avant 1914.

La France pendant la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le wikicode]

Dès la déclaration de la guerre, le 2 août 1914, les partis politiques font taire leur divisions et organisent l'Union sacrée. Les partis participent au gouvernement.

Ce n'est qu'avec la lassitude devant l'impossibilité de triompher rapidement de l'adversaire allemand que les tensions politiques réapparaissent. Certains socialistes français tentent de renouer les liens avec leurs anciens amis des partis socialistes allemand, autrichien ou russe.

En 1917, les socialistes quittent le gouvernement. Celui-ci, regroupant la droite et le centre droit, va désormais être dirigé par Georges Clémenceau dont la politique est entièrement tournée vers la guerre et la victoire.

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Le Bloc National (1919-1924)[modifier | modifier le wikicode]

La guerre terminée la vie politique reprend. Les socialistes de la SFIO sont divisés, sur l'attitude à avoir vis à vis de la révolution russe qui vient d'avoir lieu, et sur la prise du pouvoir par les Bolcheviks. Cette division socialiste empêche qu'ils s'allient avec les radicaux comme ils le faisaient avant la guerre. Par contre les nombreux partis de droite s'unissent sous la direction d'Alexandre Millerand, ils forment le Bloc National qui va largement gagner les élections de novembre 1919 à la chambre des députés.

Le Bloc national va mener une politique favorable aux catholiques mais répressive vis à vis des syndicalistes. Mais il doit faire face au financement du gigantesque effort de reconstruction après les dégâts de la guerre dans les département du Nord et de l'est de la France. Pour cela la France compte sur les réparations dues par l'Allemagne. Mais celle-ci ne peut ni ne veut payer. L'occupation de la Ruhr en 1923 par l'armée française crée une crise économique gigantesque en Allemagne. Sous la pression des Américains et des Britanniques, la France devra accepter de négocier la dette allemande. Aux élections de 1924, les français déçus des partis de droite portent au pouvoir le Cartel des gauches.

Pour en savoir plus, lis l’article : Bloc National (France).

Le cartel des Gauches (1924-1926)[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis l’article : Cartel des gauches.

1940[modifier | modifier le wikicode]

Le maréchal Pétain :
Chef de l'État français, qui collaborera avec l'occupant allemand.

Hitler arrive au pouvoir en 1933. Il annexe l'Autriche à l'Allemagne en violant le traité de Versailles. La France ne réagit pas à temps. Elle souhaite éviter une nouvelle guerre : en septembre 1938, Edouard Daladier, chef du gouvernement français, laisse volontairement Hitler occuper les Sudètes. Les Allemands occupent ensuite la Pologne le 1er septembre ; la France et l'Angleterre déclarent la guerre. Commence la Seconde Guerre mondiale.

Selon les autorités françaises, la ligne Maginot devrait protéger la France. Mais les erreurs se répètent dans l'Histoire. Le 15 mai 1940, les Allemands contournent la ligne. Le nord de la France est rapidement occupé. Le gouvernement démissionne en juin. Le maréchal Pétain signe l'Armistice. La France est en partie occupée. La Troisième République disparaît et la France n'est plus une République pendant les quatre années d'occupation que dure le gouvernement collaborationniste de Pétain appelé État Français, connu sous le nom de Régime de Vichy.

Source[modifier | modifier le wikicode]

Source : cette page a été partiellement adaptée de la page Troisième République (France) de Wikipédia.
Chefs d'État de la France depuis la Révolution française

Première République :
Grande instabilité politique.

Premier Empire :
1804 - Napoléon Ier

Première Restauration :
1814 - Louis XVIII

Cent-Jours :
1815 - Napoléon Ier

Seconde Restauration :
1815 - Louis XVIII
1824 - Charles X

Monarchie de Juillet :
1830 - Louis-Philippe Ier

Seconde République :
1848 - Louis-Napoléon Bonaparte

Second Empire :
Empereur - Napoléon III

Troisième République :
1871 - Adolphe Thiers
1873 - Patrice de Mac Mahon
1879 - Jules Grévy
1887 - Sadi Carnot
1894 - Jean Casimir-Perier
1895 - Félix Faure
1899 - Émile Loubet
1906 - Armand Fallières
1913 - Raymond Poincaré
1920 - Paul Deschanel
1920 - Alexandre Millerand
1924 - Gaston Doumergue
1931 - Paul Doumer
1932 - Albert Lebrun

Régime de Vichy :
1940 - Philippe Pétain

Gouvernement provisoire de la République française :
1944 - Général de Gaulle
1946 - Félix Gouin, Georges Bidault, Léon Blum

Quatrième République :
1947 - Vincent Auriol
1954 - René Coty

Cinquième République :
1959 - Charles de Gaulle
1969 - Alain Poher (intérim)
1969 - Georges Pompidou
1974 - Alain Poher (intérim)
1974 - Valéry Giscard d'Estaing
1981 - François Mitterrand
1995 - Jacques Chirac
2007 - Nicolas Sarkozy
2012 - François Hollande
2017 - Emmanuel Macron

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