Seconde République (France)

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En France, la Seconde République, parfois appelée Deuxième République1, est le régime politique qui caractérise le pays entre la révolution de 1848 et le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte en 1852 (plus précisément du 24 février 1848 au 2 décembre 1852). C'est une période instable, où s'affrontèrent violemment les partisans d'une république qui ferait des réformes sociales et ceux d'une république qui se contenterait de réformes politiques, voire qui se terminerait par un retour à la monarchie. Elle se situe entre la monarchie de Juillet et le Second Empire.

La création de la Seconde République[modifier | modifier le wikicode]

L'établissement définitif du suffrage universel masculin en 1848.

Le 24 février 1848, une révolution parisienne renverse la monarchie de Juillet, dirigée par Louis Philippe Ier. Un gouvernement provisoire dirigé par Ledru-Rollin et le poète Lamartine prend quatre mesures consacrant la chute de la monarchie. La République est proclamée, deuxième régime républicain de l'histoire de la France après celle de 1792. Une Assemblée constituante doit être élue au suffrage universel masculin. L'esclavage est aboli dans les colonies françaises et la peine de mort est supprimée pour les délits politiques. Un climat d'euphorie s'installe alors : c'est « l'esprit de 1848 ». Les Français semblent réconciliés autour d'un idéal de fraternité. Les femmes s'expriment, mais sans obtenir le droit de vote. Le gouvernement, dont font partie le socialiste Louis Blanc et l'ouvrier Albert, entend régler la question sociale négligée par le précédent régime.

De la question sociale à la guerre civile[modifier | modifier le wikicode]

Les républicains modérés, majoritaires à l'Assemblée élue le 23 avril 1848, ne souhaitent pas une intervention trop forte de l'État dans le domaine social. Mais les républicains radicaux ou socialistes, qui constituent une minorité agissante, réclament la reconnaissance du droit du travail. Le gouvernement est divisé. Il crée une commission pour les travailleurs, chargée de réfléchir à la question sociale, et organise des ateliers nationaux pour employer les ouvriers parisiens confrontés au chômage. Cette mesure est financée par une hausse des impôts qui irrite les paysans. Le gouvernement décide de fermer les ateliers. Cela provoque l'insurrection des quartiers populaires de l'est de Paris du 23 au 26 juin 1848 ; le soulèvement est violemment écrasé par l'armée.

La République aux mains des monarchistes[modifier | modifier le wikicode]

Le président de la République et futur empereur Louis-Napoléon Bonaparte.

Le gouvernement, sous la pression des monarchistes, prend alors des mesures contre les socialistes qui limitent la liberté d'expression. La République ne sera pas sociale et elle n'est plus vraiment démocratique. Elle ne parvient pas non plus à se doter d'institutions claires. La Constitution votée le 4 novembre 1848 prévoit une Assemblée législative unique et un président élu au suffrage universel direct. C'est un compromis entre le régime parlementaire et le régime présidentiel, car on ne sait pas si les ministres sont responsables devant l'Assemblée ou devant le président.

Ces ambiguïtés font le jeu de Louis Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, qui est élu le 10 décembre 1848 président de la République, car il sait rassurer les notables et séduire le peuple. Il gouverne d'abord avec les monarchistes qui ont gagné les élections législatives de 1849. Le suffrage universel est limité par la loi du 31 mai 1850. Le cléricalisme est encouragé par la loi Falloux qui accroît le contrôle de l'Église catholique sur l'enseignement.

La Constitution limite le président à un unique mandat de 4 ans, et Louis Napoléon souhaite une révision de cette dernière afin d'augmenter la durée de son mandat. Il soumet en vain à plusieurs reprises des propositions de loi à l'Assemblée afin de modifier la durée du mandat du président : les projets de loi sont alors rejetés par les membres de l'Assemblée.

Louis Napoléon s'éloigne alors des royalistes parce qu'il veut recréer une dynastie en sa faveur. Un changement légal n'étant alors plus possible (son mandat se terminant dans moins d'un an), il décide d'organiser un coup d'État. Le 2 décembre 1851, Louis Napoléon renverse le gouvernement et dissous l'Assemblée. Il soumet par plébiscite un nouveau projet de Constitution, qui octroie tous les pouvoirs au « Prince-Président ». Il instaure alors un nouveau régime, provoquant des émeutes républicaines dans plusieurs grandes villes, notamment Dijon et Marseille. Un an après le coup d'État, le 2 décembre 1852, le Second Empire est proclamé, Louis Napoléon devient empereur sous le nom de Napoléon III, mettant officiellement fin à la Deuxième République.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Note[modifier | modifier le wikicode]

  1. En principe, on devrait employer l'expression Deuxième République, car la France a eu ensuite d'autres régimes républicains (de nos jours, c'est la Cinquième République). Pour plus d'explications sur l'usage des mots « deuxième » et « second(e) », voir : « {{{1}}} ». Banque de dépannage linguistique de l'OLFQ. [Page consultée le 21 septembre 2008]
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