Otto von Bismarck

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Otto von Bismarck

Otto von Bismarck, comte de Bismarck, puis prince de Bismarck-Schönhausen et duc de Lauenburg, est un homme politique allemand, né à Schönhausen le 1er avril 1815, mort à Friedrichsruh le 30 juillet 1898.

Bismarck fut ministre-président de la Prusse de 1862 à 1890 et il fut aussi chancelier de la Confédération de l'Allemagne du Nord de 1867 à 1871, puis il devint le premier chancelier fédéral de l'Empire allemand de 1871 à 1890.

Bismarck reste dans l'histoire un des principaux artisans de l'unité allemande, réalisée à la suite de la guerre franco-prussienne de 1870-1871.

Bismarck chancelier de l'empire allemand[modifier | modifier le wikicode]

En 1871 lorsqu'il devient chancelier de l'empire allemand, Bismarck a 56 ans. Il entend gouverner l'Allemagne d'un manière autoritaire. Le chancelier ne dépend que de l'empereur, qui est en même temps roi de Prusse ; il ne put être renversé par un vote des deux assemblées existantes (le Reichstag et le Bundesrat). Le chancelier dirige les affaires communes à tous les États allemands regroupés dans l'empire : la diplomatie, l'armée et la marine, les voies de communication les postes et télégraphes, le commerce et les douanes.

Le Kulturkampf[modifier | modifier le wikicode]

Jusqu'en 1878, Bismarck s'appuie sur le parti national libéral qui avaient la majorité au Reichstag. Représentants surtout les bourgeois installés à l'est de l'Elbe comme commerçants, industriels professeurs, les nationaux libéraux sont partisans de libre-échange et s'opposent à l'influence de l'Église catholique dans la gestion de l'État. Bismarck, pour des raisons politiques est très hostile au catholicisme, en qui il voit une menace pour l'unité de l'Allemagne. Il engage la lutte pour réduire l'influence de l'Église catholique dans la société allemande : c'est le Kulturkampf. Diverses lois votées en 1873, 1874 et 1875 tentent d'éliminer les religieux catholiques de l'enseignement, d'imposer le mariage civil avant le mariage religieux. La résistance d'une partie du clergé catholique aboutit à des arrestations et des emprisonnement. Cependant soucieux d'apaisement Bismarck profite de l'avènement en 1878 d'un nouveau pape Léon XIII pour assouplir les lois contre l'Église catholique, les lois existantes sont progressivement non-appliquées (sauf celles de l'expulsion des jésuites et du mariage civil).

La lutte contre le parti socialiste allemand[modifier | modifier le wikicode]

Cependant à partir de 1878, Bismarck abandonnant ses soutiens nationaux libéraux se tourne vers les conservateurs. Ceux-ci représentent surtout les intérêts des grands propriétaires terriens, des nobles installés dans les régions de l'est de l'Allemagne, ils soutiennent l'armée, l'empereur et l'Église luthérienne. Bismarck entreprend alors la lutte contre le nouveau parti socialiste, fondé en 1875, l'activité du parti est entravée par des mesures policières, l'interdiction de s'exprimer par la presse et les réunions. Cependant élections après élections les députés socialistes siègent de plus en plus nombreux au Reichstag (12 députés en 1881 mais 35 en 1890, 312 000 électeurs socialistes en 1881 mais 1 427 000 en 1890). Pour détourner les ouvriers du socialisme Bismarck fait voter de nombreuses lois destinées à améliorer les conditions de vie et de travail des salariés (caisses d'assurances contre la maladie et les accidents, caisse retraite pour les vieillards et les infirmes), l'Allemagne dispose alors que la protection sociale la plus avancée d'Europe.

Soucieux de protéger l'industrie allemande qui se lance dans la concurrence face à la puissante industrie britannique, Bismarck fait voter des tarifs douaniers protectionnistes, ce qui de plus fournit des revenus supplémentaires au gouvernement fédéral.

La timide colonisation allemande[modifier | modifier le wikicode]

Contrairement à la France et au Royaume-Uni pendant longtemps Bismarck fut opposé à la colonisation qui pour lui n'était destinée qu'à fournir des postes faciles à des fonctionnaires sans envergure. Ce sont des initiatives privées qui lancèrent l'Allemagne dans la colonisation. Bismarck pour répondre à la propagande efficace des mouvements pro-coloniaux se résout alors à transformer ces initiatives privées en entreprises d'État. Entre 1884 et 1889, sont alors créées les colonies allemandes du Togo, du Cameroun, du Sud-Ouest africain allemand, de l' Afrique Orientale allemande. Certaines îles du Pacifique ainsi que la Nouvelle-Guinée sont également colonisées.

La chute de Bismarck[modifier | modifier le wikicode]

En juin 1888, l'empereur Guillaume II de Prusse, succède à son père Frédéric III de Prusse dont le règne est éphémère (mars-juin 1888). Guillaume II qui a 29 ans se heurte rapidement à son chancelier. Celui-ci vieillissant devient de plus en plus autoritaire et s'absente pendant de longs mois de Berlin, où il laisse gouverner son fils.

Guillaume s'oppose à la politique Bismarck qui cherchait à se concilier le parti du centre (les catholiques) il cherche à "neutraliser" le monde ouvrier pour le détacher des socialistes auxquels il mène une guerre sans merci. Bismarck cherche aussi une entente avec la Russie d'Alexandre III, entente qui , en contrepartie d'une neutralité russe dans un éventuel conflit franco-allemand, laissait les mains libres aux Russes dans les Balkans, aux mépris des intérêts des Autrichiens dans cette région. Ces orientations déplaisent à l'empereur.

En 1890, la crise éclate entre l'empereur et son chancelier qui lui reproche de prendre des décisions sans en avoir discuter avec lui, contrairement aux règles constitutionnelles édictées en 1850. L'empereur lui demande de modifier cette règle. Le 20 mars 1890, Bismarck donne sa démission espérant que l'empereur la refuserait, ce qui ne fut pas le cas.

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