Première Restauration

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Histoire de la France
Avant la chute de Rome
Moyen Âge et temps modernes
Depuis le XIXe siècle

La Première Restauration est le nom donné, en France, à la période comprise entre avril 1814 et mars 1815. Elle succède au Premier Empire et est remplacée par les Cent Jours (c'est-à-dire le retour de Napoléon Ier). Le roi Louis XVIII revient en France et installe un régime qui tient compte de certains acquis de la révolution française de 1789 mais qui rétablit certains usages de la monarchie d'Ancien régime. Le retour des Émigrés et leurs exigences inquiètent ceux qui ont profité de la Révolution et de l'Empire. La nouvelle monarchie est vite impopulaire. En mars 1815, Napoléon est de retour en France où il compte de nombreux partisans.

L'installation de la nouvelle monarchie[modifier | modifier le wikicode]

Le roi Louis XVIII en costume royal

Depuis le début de 1814, la France est envahie par les armées coalisées (Russes, Autrichiens, Prussiens, Suédois...). Malgré quelques victoires pendant la campagne de France, Napoléon ne peut empêcher la capitulation de Paris le 30 mars 1814. Le 2 avril, le Sénat et le Corps législatif, dont les membres ont pourtant été nommés par Napoléon, proclament la déchéance de l'empereur. Le 6 avril, au château de Fontainebleau, Napoléon Ier abdique. Dès le 5 avril, le Sénat, inspiré par Talleyrand, a appelé au trône le frère du dernier roi louis XVI. Louis-Stanislas-Xavier de Bourbon, qui depuis la mort de son neveu en 1795, se fait appeler Louis XVIII abandonne son exil anglais et, le 3 mai, fait son entrée dans Paris.

Pour ne pas compromettre les chances de la nouvelle monarchie, les vainqueurs lui imposent le traité de Paris relativement clément. La France retrouve ses limites d'avril 1792, c'est-à-dire au moment de la déclaration de guerre. Elle conserve le comtat Venaissin, Nice et un tiers de la Savoie. Le territoire n'est pas occupé et la France ne doit pas d'indemnité de guerre.

Bien que datant ses actes de la « dix neuvième année de son règne », le roi Louis XVIII conserve le code civil (qui garantit l'égalité des Français), et la vente des biens nationaux n'est pas contestée. Conscient que l'on ne peut revenir à la monarchie absolue, le roi octroie (accorde) une Charte constitutionnelle qui met en place un régime politique beaucoup plus libéral que celui de l'Empire

La tentation d'un retour à l'Ancien Régime[modifier | modifier le wikicode]

Le retour des nobles émigrés déclenche une réaction. Beaucoup d'entre eux veulent se persuader que la France n'a pas changé depuis 1789. Ils réclament les places dans l'armée, l'administration, le clergé concordataire considérant que celles-ci leur reviennent de droit. Certains, qui dans l'armée de Coblence ou dans des armées étrangères, ont combattu la France révolutionnaire et impériale, font valoir leurs états de services chez l'ennemi, pour réclamer un avancement à l'ancienneté. Une cour nouvelle s'installe au palais des Tuileries. On y rétablit le cérémonial et une partie des services de la cour de Louis XVI. Des nobles qui ont perdu leurs propriétés vendues comme biens nationaux exigent leur restitution, certains prêtres refusent les sacrements aux acheteurs de ces biens.

Profitant du fait que la religion catholique retrouve son statut de « religion de l'État », le clergé attaque l'Université qui a le monopole de l'enseignement. Il espère ainsi réinstaller un enseignement dirigé par des prêtres catholiques. Le clergé tente de réglementer la vie privée, en interdisant les bals du dimanche ou en imposant des processions. Des services funèbres publics (cérémonies expiatoires) en souvenir des victimes de la Révolution sont célébrés un peu partout. Dans le Midi languedocien, les protestants sont de nouveau menacés.

La disparition du drapeau tricolore et son remplacement par le drapeau royal blanc fleurdelysé est ressenti comme un désaveu par les soldats. La Marseillaise est interdite. Par soucis d'économies et parce que l'on espère une paix permanente entre États européens, le gouvernement met à la retraite près de 10 000 officiers, 12 000 autres sont licenciés avec une demi-solde. Désœuvrés, ils passent leur temps à ressasser leurs exploits passés et sont disponibles pour tous les complots.

Un régime menacé[modifier | modifier le wikicode]

Bien qu'appréciant la fin de la réquisition des jeunes hommes pour servir dans l'armée (comme ce fut le cas des Marie-Louise en 1814), les paysans sont mécontents du maintien de la pression fiscale (qui avait été forte pendant les dernières années de l'Empire). Dans de nombreuses régions ils refusent de payer les impôts. La grogne couve dans les casernes et même des généraux se mutinent, sans succès, à Cambrai et à Lille. Des anciens du régime impérial, tel Fouché, préparent une éventuelle succession royale en misant sur la branche cadette de la famille royale, les Orléans réputés plus accommodants aux idées de la Révolution bourgeoise. Tenu au courant de l'évolution de l'opinion publique, Napoléon qui s'ennuie dans son petit royaume de l'île d'Elbe envisage un retour en France. Le 26 février 1815, il quitte secrètement l'île et débarque le 1er mars près d'Antibes. Le 20 mars il est à Paris d'où Louis XVIII s'est enfui la veille, pour se réfugier à Gand en Belgique.

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