Languedoc-Roussillon

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Languedoc-Roussillon
Languedoc-Roussillon in France.svg
Arms of the French Region of Languedoc-Roussillon.svg Flag of Languedoc-Roussillon.svg
Administration
Pays France France
Préfecture Montpellier
Départements Aude (11)
Gard (30)
Hérault (34)
Lozère (48)
Pyrénées-Orientales (66)
Démographie
Population 2 729 721 hab. (2013)
Densité 99 hab./km2
Géographie
Superficie 27 376 km2
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Le Languedoc-Roussillon (en occitan : Lengadòc-Rosselhon ; en catalan : Llenguadoc-Rosselló) est une ancienne région administrative de France. Le 1er janvier 2016, elle fusionne avec Midi-Pyrénées pour former l'actuelle région Occitanie.1 Elle comprenait cinq départements et bordait au nord les autres régions françaises de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes, Auvergne et Midi-Pyrénées et au sud l'Espagne, Andorre et la mer Méditerranée. Il s'agissait de la région la plus méridionale (sud) de France métropolitaine continentale.

Toponymie[modifier | modifier le wikicode]

Le nom Languedoc vient du français « langue d'oc » qui désignait à l'origine une région historique. En langue occitane, parlée dans le sud de la France, le mot oui se disait oc. Par opposition, les langues du centre et du nord de la France étaient désignées comme les langues d'oïl jusqu'au XVIe siècle puisque oïl signifiait oui en ancien français. L'édit de Villers-Cotterêts a fait du français la langue nationale officielle en 1539. Quant à Roussillon, il s'agit du nom d'un ancien comté médiéval.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Carte des gouvernements du Languedoc, de Foix et du Roussillon par Rigobert Bonne (1727-1795), vers 1795 à Paris.
La province du Languedoc dans ses limites du XVIIIe siècle avec les communes et départements actuels.

Vers la fin du IIIe siècle av. J.-C., un peuple celte, les Volques, s'installe dans la région comprise entre Rhône et Garonne, des Cévennes aux Pyrénées. Leurs capitales étaient Toulouse et Nîmes.2

Ils concluent une alliance avec les Romains dès le Ier siècle av. J.-C. Narbonne est alors créée pour pacifier la province en 118 av. J.-C. et devient la capitale de la Narbonnaise.

Au début du Ve siècle, les Vandales envahissent la province et les Wisigoths finissent par s'y établir. La région, tout comme la péninsule Ibérique, demeure sous domination wisigothique jusqu'à sa conquête par les Maures en 719 lors de la prise de Narbonne, suivie en 725 par les prises de Carcassonne et de Nîmes.3 Narbonne devient dès lors la capitale de l'un des cinq provinces d'Al-Andalus et est dirigée par un wali (guide musulman) pendant près de quarante ans.4

La région est ensuite conquise par Pépin le Bref en 759, qui y crée le marquisat de Gothie, intégré dans le royaume d'Aquitaine en 778. Ce vaste territoire englobait tout le sud de la France actuelle du Rhône jusqu'à l'Atlantique et fut légué par Charlemagne à son fils Louis le Pieux en 781. Il était dirigé par les comtes de Toulouse.

À l'époque féodale, le royaume est fragmenté politiquement : les comtés de Roussillon et de Cerdagne passent dans l'orbite de la couronne d'Aragon tandis que le Bas-Languedoc passe sous la domination de la maison de Trencavel et des comtes de Toulouse.5

Raymond IV (1042-1115) parvient par son mariage à élargir ses terres qui incluent alors le comté de Rouergue, Nîmes, Narbonne, le Gévaudan, Agde, Béziers et Uzès.6

La lutte contre le catharisme et la croisade des Albigeois7 conduisent à l'extinction de la dynastie des comtes de Toulouse. Toute la province est intégrée au royaume de France en 1271 à l'exception de Montpellier, qui demeure sous l'influence de la maison de Barcelone puis de Majorque et n'est rattachée au royaume de France qu'en 1349. De là naquit le Languedoc royal qui perdura jusqu'à la Révolution française.

En 1258, le traité de Corbeil entérine le partage des territoires méridionaux de la région. Les Corbières formaient alors la frontière entre le royaume de France et la principauté de Catalogne, dans la couronne d'Aragon.

En 1659, le traité des Pyrénées entraîne l'annexion du Roussillon ainsi que du nord de la Cerdagne au royaume de France.8

Démographie[modifier | modifier le wikicode]

La région a connu la plus forte croissance démographique de France depuis les années 2000. Cette augmentation rapide est essentiellement due à la migration interne (arrivée de Français venant d'autres régions), l'accroissement naturel étant plutôt faible.9

Les Pyrénées-Orientales comptent la plus grande proportion de personnes âgées (12 % de plus de 75 ans). À l'inverse, le Gard et l'Hérault sont les départements les plus jeunes même s'ils seront amenés à vieillir dans les années à venir. Entre 2012 et 2020, le nombre de personnes âgées de plus de 75 ans a augmenté de 12 % dans la région.

Religions[modifier | modifier le wikicode]

Le catholicisme était la religion la plus représentée dans la région. La province ecclésiastique de Montpellier correspond à l'ancienne région administrative. La région comptait 16 cathédrales (Agde, Alès, Alet, Béziers, Carcassonne, Elne, Lodève, Maguelone, Mende, Montpellier, Narbonne, Nîmes, Perpignan, Saint-Papoul, Saint-Pons-de-Thomières, Uzès).

Le protestantisme était également bien représenté dans la région, notamment dans l'ancien fief huguenot des Cévennes. La région Cévennes-Languedoc-Roussillon de l'Église protestante unie de France comprend le Gard, la Lozère, l'Hérault, l'Aude, les Pyrénées-Orientales ainsi que l'est de l'Aveyron.10 Il s'agit d'une région importante par sa population protestante (environ 20 000 foyers) mais aussi l'une des moins étendues de France. En plus de cette église réformée majoritaire, la région compte depuis le XIXe siècle une grande variété d'églises évangéliques, baptistes, méthodistes et pentecôtistes.

Le judaïsme est présent dans la région depuis le Moyen Âge avec de nombreuses communautés fuyant les Almohades à Narbonne ou à Béziers.11 Des Juifs sont même cités dans le testament de Guilhem V de Montpellier.12 L'islam y est également présent depuis la même époque.13

Le catharisme est apparu dans l'Aude au milieu du XIIe siècle.

Géographie[modifier | modifier le wikicode]

Paysage de Lozère.
Paysage de l'Aude.

La région est composée des cinq provinces historiques suivantes :

  • 69 % du Languedoc-Roussillon faisait autrefois partie de la province du Languedoc : départements de l'Hérault, du Gard, de l'Aude, l'extrême sud de la Lozère et l'extrême nord des Pyrénées-Orientales. L'ancienne province du Languedoc s'étendait également sur ce qui constituait jusqu'en 2015 la région Midi-Pyrénées, sa capitale était par ailleurs Toulouse ;
  • 18 % du Languedoc-Roussillon faisait autrefois partie de la province du Gévaudan : actuel département de la Lozère. Une petite partie du Gévaudan se trouvait dans l'ancienne région Auvergne. Le Gévaudan étant souvent considéré comme une sous-province de l'ancien Languedoc, ce dernier pourrait représenter 87 % du Languedoc-Roussillon ;
  • 13 % du Languedoc-Roussillon, à l'extrême sud de la région, constituaient un ensemble de cinq pays historiquement catalans : le Roussillon, le Vallespir, le Conflent, le Capcir et la Cerdagne, qui font désormais tous partie du département des Pyrénées-Orientales. Ces pays faisaient partie de la province d'Ancien Régime du Roussillon, nom du plus grand et peuplé des cinq pays. Le nom officiellement employé après l'annexion définitive de la région en 1659 était "province de Roussillon et de Cerdagne" en raison de la division traditionnelle entre le comté de Roussillon (Roussillon et Vallespir) et celui de Cerdagne (Cerdagne, Capcir et Conflent). Llívia est une commune de Cerdagne de la province de Gérone, Catalogne, en Espagne, qui forme une enclave espagnole en territoire français (département des Pyrénées-Orientales).

Politique et administration[modifier | modifier le wikicode]

Armoiries non officielles du Languedoc-Roussillon.

Aux élections régionales de mars 2004, le maire socialiste de Montpellier Georges Frêche bat l'ancien président de centre-droit. Depuis lors, le nouveau président s'est lancé dans une refonte complète des institutions régionales. Ainsi, le drapeau de la région, qui arborait la croix occitane ainsi que le drapeau du Roussillon (la Senyera), a été remplacé par un nouveau drapeau ne présentant pour référence aux anciennes provinces que les couleurs rouge et jaune, symboles du Languedoc et de la couronne d'Aragon.

Georges Frêche a également souhaité modifier le nom de la région afin de gommer sa dualité (Languedoc et Roussillon) et renforcer son unité. Ainsi, il a proposé de renommer la région Septimanie, nom qui remonte à la fin de l'Empire romain pour désigner la zone côtière correspondant approximativement à celle du Languedoc-Roussillon (sans inclure le Gévaudan, donc, puisque celui-ci est éloigné du littoral) et employé au haut Moyen Âge pour désigner la région. Ce nom, cependant, n'a plus été utilisé depuis le IXe siècle et est inconnu de la plupart des Français.14 Une forte opposition populaire amène Georges Frêche à renoncer à son idée.

Les nationalistes catalans du Roussillon voulaient que le département des Pyrénées-Orientales fasse sécession du Languedoc-Roussillon pour devenir une région indépendante à lui seul en proposant pour nom officiel Catalunya Nord (Catalogne du Nord), l'un des Països Catalans (Pays catalans). Cette idée reçoit un soutien minime.

À l'inverse, certains désiraient fusionner les régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées (ce qui sera fait), afin de créer une vaste région réunifiant l'ancienne province du Languedoc. Georges Frêche (décédé entretemps), avec son projet Septimanie, aurait sans doute été défavorable à cette union contrairement aux maires de Béziers, Narbonne et surtout Nîmes, réticents à l'idée que Montpellier soit chef-lieu régional à leur place et surtout hostiles à la politique qu'avait exercé Georges Frêche, qu'ils considéraient comme "hégémonique".

Culture[modifier | modifier le wikicode]

Aqueduc du pont du Gard, près de Nîmes.

Langues[modifier | modifier le wikicode]

Jusqu'au XXe siècle, l'occitan était la langue couramment parlée dans le Languedoc et le catalan dans le Roussillon. Ces deux langues ont énormément faibli face à la pression linguistique du français. En 2004, une étude menée par le gouvernement de Catalogne a démontré que 65 % des adultes de plus de 15 ans dans le Roussillon parvenaient à comprendre la catalan mais que seuls 37 % déclaraient être capables de le parler.15

Ces dernières années, des tentatives de revitalisation des deux langues traditionnelles ont été entreprises, notamment via l'enseignement du catalan dans les écoles de La Bressola.

Littérature[modifier | modifier le wikicode]

La littérature occitane – encore abusivement parfois appelée littérature provençale – regroupe un ensemble de textes écrits en occitan dans ce qui correspond au sud de la France. Elle puise ses racines dans la poésie des troubadours des XIe siècle et XIIe siècle et a inspiré l'essor de la littérature vernaculaire (en langue couramment parlée et non plus en latin) dans toute l'Europe médiévale.

Musique[modifier | modifier le wikicode]

Aimeric de Péguilhan, Giraut de Bornelh et Bertran de Born furent des références majeures parmi les compositions des troubadours au haut Moyen Âge. La tradition des troubadours est par ailleurs considérée comme étant originaire de la région.

Le compositeur de musique romantique Déodat de Sévérac est né dans la région et, après avoir fait ses études à Paris, y revient pour composer sa musique. Il a cherché à incorporer la musique régionale dans le répertoire de ses compositions.

Viticulture[modifier | modifier le wikicode]

La région Languedoc-Roussillon est occupée par 2 996 km² de vignes, soit trois fois la superficie totale des vignobles de Bordeaux, et constitue un grand centre de production viticole depuis plusieurs siècles. La vigne existerait dans le sud de la France depuis le Pliocène, donc avant même l'apparition d'Homo sapiens. Les premiers vignobles domestiqués des Gaules se sont développés dans les environs de Béziers et de Narbonne. Le climat méditerranéen et les terres fertiles grâce à l'abondance de sable et d'argile dans les sols ont été très propices à la production de vin jusqu'à nos jours et on estime qu'une bouteille de vin sur dix dans le monde a été produite dans la région au cours du XXe siècle. Malgré cette quantité énorme, l'importance viticole de la région a souvent été négligée par les publications scientifiques et les revues commerciales, notamment parce que le vin produit localement n'a bénéficié d'aucune appellation d'origine contrôlée (AOC) jusque dans les années 1980.

De nombreux entrepreneurs tels que Robert Skalli ou James Herrick ont radicalement amélioré l'image de la région en y plantant des cépages plus rentables économiquement et en faisant pression pour obtenir de nouveaux labels AOC. Si certaines AOC sont appliquées sur des vignes existant depuis le XVIe siècle, d'autres sont beaucoup plus récentes, notamment le Cabardès dont l'existence légale ne remonte qu'à 1999.

La région est ainsi le plus grand contributeur à la surabondance (supériorité de l'offre sur la demande) de vin dans l'Union européenne.

Elle s'est également dotée d'une marque pour commercialiser ses productions sous un autre label. La marque Sud de France a ainsi été adoptée en 2006 afin d'aider la clientèle étrangère à reconnaître les vins originaires de Languedoc-Roussillon.16 Le label ne se limite toutefois pas au vin puisqu'il est également appliqué aux fromages et à l'huile d'olive.

Sports[modifier | modifier le wikicode]

Le Languedoc-Roussillon fut l'un des épicentres du rugby à XIII en France depuis l'introduction de ce sport dans le pays au cours des années 1930. La région abrite également les équipes de rugby à XV de l'AS Béziers, le Racing Club narbonnais et l'Union sportive Arlequins Perpignan-Roussillon.

La ville de Montpellier abrite quant à elle le Montpellier HSC, fondé en 1974 et évoluant en Ligue 1, la première division française. Le club a remporté le championnat de France lors de la saison 2011-2012. Les matchs à domicile sont joués au stade de la Mosson, dans le quartier éponyme, construit en 1998 et d'une capacité d'accueil de 31 250 places.

Personnalités notables[modifier | modifier le wikicode]

Auteurs[modifier | modifier le wikicode]

  • Paul Valéry (1871-1945), écrivain, philosophe, poète et épistémologue ;
  • Claude Simon (1913-2005), écrivain né à Madagascar et ayant grandi à Perpignan, il a manifesté tout au long de sa vie un réel attachement à la culture catalane. Il passe les dernières années de sa vie dans sa demeure de Salses-le-Château ;
  • Malika Mokeddem, née en Algérie en 1949, titulaire d'un doctorat en médecine commencé à Oran et terminé à Paris en 1977. Habitant Montpellier, elle est l'auteure de L'Interdite et Je dois tout à ton oubli, œuvres inspirées de son parcours personnel ;
  • Joseph Delteil (1894-1978), poète et écrivain, il fut l'ami de Georges Brassens et de Pierre Soulages ;
  • Jean Joubert (1928-2015), poète et écrivain, auteur de Arche de la parole et de Le chien qui savait lire. Il reçoit le prix Renaudot en 1975 pour L'Homme de sable ;
  • Alphonse Daudet (1840-1897), écrivain et dramaturge, est né à Nîmes et a grandi à Bezouce ;
  • Robert Lafont (1923-2009), poète et écrivain en occitan, essayiste et linguiste.

Artistes illustrateurs[modifier | modifier le wikicode]

  • Albert Dubout (1905-1976), étudia aux Beaux-Arts de Montpellier et devint illustrateur de journaux nationaux puis affichiste et dessinateur. Il parodia très souvent le petit train reliant Montpellier à Palavas-les-Flots, où un musée lui est consacré.17

Chanteurs[modifier | modifier le wikicode]

Comédiens[modifier | modifier le wikicode]

  • Rémi Gaillard ;
  • Mathieu Madénian.

Villes principales[modifier | modifier le wikicode]

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