Haïti

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Haïti
Drapeau d'Haïti.svg Coat of arms of Haiti.svg
Drapeau Blason
Devise L'union fait la force
Géographie
Capitale Port-au-Prince
Pays frontaliers République dominicaine
Démographie
Densité 363 habitants/km2
Gentilé Haïtienne, Haïtien
Politique et fonctionnement
Monnaie Gourde (HTG)
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Haïti (forme courante ; en créole haïtien : Ayiti), ou la République d'Haïti (forme officielle), est un pays des Antilles qui occupe la partie ouest de l'île d'Hispaniola (aussi appelée Haïti ou Saint-Domingue). Sa capitale est Port-au-Prince.

Haïti est le premier des pays colonisés où les esclaves noirs ont fait la guerre contre la puissance coloniale (la France) pendant la révolution française. Lorsque Napoléon arrive au pouvoir, il écrase le soulèvement. Pour des raisons économiques et politiques, Haïti obtienne leur indépendance en 1804.

Géographie d'Haïti[modifier | modifier le wikicode]

Carte d'Haïti

Haïti occupe le tiers occidental de l'île de Saint-Domingue. Il a une superficie de 27 750 km2.

Au nord et au sud c'est un pays de montagnes aux pentes raides. Les plaines sont petites et côtières. Le centre et l'est sont formés d'un plateau. Le relief est très compartimenté, ce qui gêne les communications.

Haïti connaît un climat tropical avec deux maximums de pluies d'avril à juin et d'octobre à novembre. Il y a des cyclones fréquents l'été qui donnent des pluies diluviennes provoquant des inondations catastrophiques.

Haïti est située sur la limite nord de la plaque tectonique des Caraïbes, qui est en coulissement avec la plaque nord-atlantique. Lorsque les tensions nées de ce coulissement sont trop importantes il y a un brusque déplacement des plaques qui produit un séisme. Le 12 janvier 2010, la capitale, Port-au-Prince, a été ravagée par un violent séisme qui a fait des dizaines de milliers de morts. Son plus haut sommet est le pic la Selle (ou Morne la Selle) qui culmine à 2 680 mètres. Le plus long fleuve est le fleuve Artibonite.

Histoire d'Haïti[modifier | modifier le wikicode]

L'époque coloniale[modifier | modifier le wikicode]

Au moment de sa découverte par les Européens l'île était peuplée d'environ 100 000 Amérindiens. Christophe Colomb a découvert Saint Domingue en décembre 1492 au cours de son premier voyage. Les combats, les maladies et le travail forcé imposé par les Espagnols qui recherchaient l'or, ont anéanti rapidement la population indigène. En 1517, les premiers esclaves africains noirs sont introduits dans l'île.

Au début du XVIIe siècle des boucaniers français s'installent dans l'ouest de l'île qui est délaissé par les Espagnols (car moins riche en minerai). En 1654, ils fondent la ville de Petit-Goave. Rapidement des colons français y sont envoyés pour y faire la culture du tabac, puis de l'indigo et de la canne à sucre. Le travail est accompli par des esclaves noirs soumis aux règles très dures du code noir de 1685. En 1697, au Traité de Ryswick, l'île est partagée entre la France et l'Espagne (qui conserve les deux tiers orientaux de l'île). Saint Domingue devient alors la « perle des Antilles » et le commerce des produits tropicaux représente le tiers du commerce extérieur français. Au XVIIIe siècle 30 000 colons français s'y installent et à la veille de la Révolution française il y avait environ 400 000 esclaves et des milliers de mulâtres, qui sont souvent des hommes libres.

La guerre d'indépendance[modifier | modifier le wikicode]

Toussaint Louverture

Au début de la Révolution française, les grands planteurs et les grands négociants tentent de se libérer de la domination commerciale de la France tout en maintenant l'esclavage. Les mulâtres réclament l'égalité des droits avec les « blancs ». Ils sont durement réprimés par ces derniers. Les esclaves se révoltent contre leurs maîtres, il y a de nombreuses destructions et de nombreux massacres. Les Espagnols et les Anglais (deux pays ennemis de la France révolutionnaire) interviennent pour s'emparer du pays. En mai 1794, Toussaint Louverture, chef des esclaves révoltés, jusque-là allié des Anglo-espagnols, change de camp et rallie les envoyés de la Convention qui vient d'abolir l'esclavage dans les colonies des Antilles. Il reconquiert la totalité de l'île dont il devient gouverneur.

En 1802, Napoléon Bonaparte, Premier consul français, décide de reconquérir l'île. L'armée française, forte de 20 000 hommes, parvient par traitrise à s'emparer de Toussaint Louverture. Mais battue par le général noir Jacques Dessalines elle doit évacuer l'île en 1803. Les chefs se battaient pour leur liberté, et ont dit plusieurs fois le serment vivre libre ou mourir. Le 1er janvier 1804 aux Gonaïves devant la foule, Dessalines proclame l'indépendance d'Haïti (que la France ne reconnaîtra officiellement qu'en 1825, contre la somme de 150 millions de francs-or en guise de dédommagement). Haïti est la première république noire du monde.

Une histoire mouvementée au XIXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

Dessalines devenu empereur sous le nom de Jacques Ier est assassiné le 17 octobre 1806. Un ancien esclave, Henri Christophe se proclame roi (1811-1820), mais il est concurrencé par le mulâtre Henri Pétion qui a créé une république dans le sud de l'île. Successeur de Pétion, Jean-Pierre Boyer qui gouverne de 1818 à 1843, réunifie l'île et conquiert l'ancienne partie espagnole. Accusé de tyrannie, Boyer est chassé en 1843, la partie « espagnole » en profite pour se rendre indépendante et forme alors la République dominicaine. L'État d'Haïti connaît alors une succession de guerres civiles.

Haïti au XXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

En mars 1914, le président Vibrun Guillaume Sam devient président à la suite d'une révolution ; il est favorable à l'influence des États-Unis. Mais il est assassiné le 28 juillet 1915. Pour protéger leurs intérêts économiques, les États-Unis interviennent militairement. Le 15 août 1915, les Marines américains ont la situation politique en mains. De nouvelles élections portent au pouvoir Sudre Dartiguenave. Il signe un traité avec les États-Unis, qui font que dès le 13 novembre 1915, Haïti devient un protectorat des États-Unis. Ceux-ci maintiennent des troupes dans l'île et contrôlent l'économie du pays. Le protectorat durera jusqu'en 1934.

Haïti redevenue libre, connaît une succession de coups d'état. En 1956, François Duvalier, appelé « Papa doc », prend le pouvoir, établit une dictature sanguinaire, en particulier contre les mulâtres, avec l'aide de sa milice personnelle des tontons macoutes et en favorisant le culte vaudou. Il obtient l'aide des États-Unis, qui trouvent en lui un allié dans leur lutte contre le régime castriste installé dans l'île voisine de Cuba. Son fils Jean-Claude Duvalier ("baby doc") lui succède en 1971. La violence, la corruption et le trafic de drogues sont tels que les États-Unis retirent leur soutien et J-C Duvalier doit s'exiler en 1986. Une succession de coups d'état militaires occupe les années 1990. En 1990, Jean-Bertrand Aristide, un prêtre catholique opposant à Duvalier est élu président avec le soutien d'une grande partie de la population. Il est renversé par l'armée fin 1991. Il est rétabli en 1994, grâce au soutien militaire des États-Unis où il a su convaincre l'administration de Bill Clinton. Mais son régime de terreur (assassinats organisés par les « chimères »), l'extrême corruption et l'importance du trafic de drogue lui retirent le soutien des États-Unis. Il doit abandonner le pouvoir en 1996. Réélu président en 2001 (mais il n'y avait que 5% de votants) il est, en 2004, de nouveau contraint à l'exil par une intervention militaire de la France (gouvernement de Dominique de Villepin) et des États-Unis (administration G. W Bush). René Préval, un ancien ministre de J-B Aristide, est président de 2006 à 2011. Ses successeurs sont Michel Martelly (2011-2016) puis Jovenel Moïse (depuis 2016).

Haïti au XXIe siècle[modifier | modifier le wikicode]

Le 12 janvier 2010, Haïti a été le théâtre d'un séisme de magnitude 7,3 à 16 heures, 53 minutes et 10 secondes heure locale. Son épicentre est situé approximativement à 25,3 km de Port-au-Prince, la capitale du pays. Le foyer (ou hypocentre) du séisme a été localisé à 10 km de profondeur. Une douzaine de secousses secondaires de magnitude s’étalant entre 5,02 et 5,95 ont été enregistrées dans les heures qui ont suivi. L'intensité de ce séisme a été d'environ X à l'épicentre. Le bilan humain était très lourd : on compte 300 000 blessés, 280 000 morts et 1,3 million de SDF.

Le 7 juillet 2021, le Premier ministre sortant Claude Joseph annonce l'assassinat de Jovenel Moïse (président de Haïti de 2016 à 2021) par un commando durant la nuit du 6 au 7 juillet1 et sa femme fut blessée durant l'assassinat de son mari.

La population d'Haïti[modifier | modifier le wikicode]

Un bidonville de Port-au-Prince après le séisme de janvier 2010

La population haïtienne est de plus 10 millions de personnes. C'est une population très diverse. La plupart noirs, descendants des esclaves africains, ce sont surtout des paysans ou des habitants de nombreux bidonvilles urbains. Les mulâtres sont les descendants des enfants nés, pendant la période coloniale, de l'union d'une personne blanche avec une personne noire. Ils ont été persécutés pendant la dictature duvaliériste. Il n'y a pratiquement plus de blancs car les colons d'origine européenne ont été massacrés, menacés, harcelés ou ont quitté l'île pendant les luttes pour l'indépendance à la fin du XVIIIe siècle.

Haïti connaît une très forte émigration vers les Antilles françaises et la France, la République dominicaine, les États-Unis, Surinam, le Brésil et le Canada. C'est une émigration pour échapper à la misère qui règne dans l'île mais aussi pour fuir les violentes luttes politiques, la pauvreté, le manque de travail et les ravages faits par les gangs armés. Beaucoup de personnes qualifiées quittent le pays.

La population est extrêmement jeune, les moins de 25 ans représentent près de 40% des habitants. La natalité est élevée (environ 29 pour mille) certainement pour compenser une très forte mortalité infantile (environ 57 pour mille). La population est extrêmement pauvre, les trois quarts des habitants disposent de moins de 2 dollars par jour (environ 1,5 euros). L'analphabétisme est élevé et touche la moitié des plus de 15 ans.

L'économie d'Haïti[modifier | modifier le wikicode]

Les deux tiers de la population qui travaille sont employés dans l'agriculture, mais celle-ci ne fournit que le quart de la richesse produite dans l'île. Seul un tiers des terres peut être cultivé. Il y a aussi un grand nombre d'artistes. De plus, les terres cultivables disparaissent rapidement du fait de l'érosion des sols consécutive à une déforestation catastrophique. La forêt qui couvrait la moitié du territoire il y a vingt ans n'en couvre plus que 3% aujourd'hui. Une grande partie des meilleurs terres appartiennent à des grandes exploitations agricoles, à capitaux étrangers, travaillant pour l'exportation (café, coton, sisal). Il y a une multitude de très petits paysans qui font des cultures vivrières (maïs, sorgho, bananes, riz, tubercules tropicaux...). Ils sont fortement concurrencés par les produis de contrebande qui reviennent bien moins cher et qui sont destinés à l'alimentation des foules urbaines.

L'industrie est très faible. Elle fournit moins de 20% de la richesse produite dans l'île. Il y a surtout des industries agroalimentaires et textiles. Le développement industriel a été freiné volontairement afin de favoriser le commerce d'import-export qui est entre les mains de quelques sociétés. Mais aussi Haïti manque de produits miniers facilement exploitables et n'a pas d'énergie. De plus le réseau de transports (uniquement routier) est en très mauvais état faute de moyens financiers pour le développer et l'entretenir.

Dans les villes existe une économie informelle, faite de petits métiers artisanaux et de petits commerce et trafics divers qui permettent la « survie » de la population s'entassant dans les bidonvilles. Celle-ci est par ailleurs prise en charge par de nombreuses organisations humanitaires officielles (en particulier celles de l'ONU) ou non gouvernementales.

Départements[modifier | modifier le wikicode]

Le territoire de la république de Haïti est divisé en 10 départements. Chaque département est doté d'un conseil départemental composé de 3 membres élus pour 4 ans par l'assemblée départementale. Le conseil départemental compose un président, un secrétaire et un trésorier. Le conseil est l'organe exécutif.

L'assemblée départementale est constituée de membres également élus pour 4 ans. L'assemblée départementale a, à sa tête un président assisté d'un secrétaire. L'assemblée est l'organe délibératif. Un département est la plus grande division administrative du pays.

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Article mis en lumière la semaine du 25 janvier 2010.

Vikiliens[modifier | modifier le wikicode]

Article à lire : Hispaniola.
Article à lire : Saint-Domingue.
Article à lire : République dominicaine.

et aussi :

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18°32′21″N 72°20′11″O / 18.53917, -72.33639