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Jean-Jacques Dessalines

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Jean-Jacques Dessalines, né le 20 septembre 1758 à La Grande Rivière (Haïti) et mort à Port-au-Prince (Haïti) le 17 octobre 1806, est un militaire et chef d'État haïtien ayant combattu sous la Révolution française (1789-1804) puis lors de la guerre d'indépendance haïtienne (1791-1804), au service du général Toussaint Louverture. Après l'indépendance d'Haïti et la défaite des français, il prend les pleins pouvoirs et se proclame empereur d'Haïti sous le nom de Jacques Ier le 2 septembre 1804, et est sacré le 8 octobre. Il meurt assassiné dans la capitale deux ans plus-tard après un complot organisé par plusieurs de ses généraux.

Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Les débuts[modifier | modifier le wikicode]

Au départ, Dessalines, né Jean-Jacques Duclos, est un esclave noir de Saint-Domingue, élevé sous le regard de sa tante, la future guerrière Victoria Montou, esclave comme lui. Cette dernière, femme énergique, s'en trouvera astreinte quotidiennement au rude labeur des champs. Son meilleur ami était son propre neveu. Elle lui enseigna comment se battre dans un combat au corps à corps et la façon de lancer un couteau. Surnommé affectueusement Gran Toya, elle guida et conseilla Dessalines dans sa jeunesse. Il était fort attaché à cette tante, seul membre vivant de sa famille.

Carrière militaire[modifier | modifier le wikicode]

En 1791, Dessalines prend part à la guerre contre les troupes françaises et les planteurs d'Haïti, au moment de la révolte des esclaves de Saint-Domingue. C'est alors que Dessalines rencontre le commandant militaire naissant Toussaint de Bréda, plus tard connu sous le nom de Toussaint Louverture, un homme mûr, également né en esclavage, qui combat avec les forces espagnoles sur Hispaniola. Ces hommes veulent avant tout vaincre l'esclavage. Dessalines devient le bras droit de Louverture et est fait lieutenant. En 1797, rallié aux français, Louverture devient gouverneur-général à vie de Saint-Domingue. En 1802, après avoir rédigé un acte d'autonomie vis-à-vis de la France de Napoléon, Louverture assiste au débarquement des troupes françaises du général Leclerc qui envahissent l'île. Dessalines, soupçonné d'avoir trahi Toussaint, se rallie aux français à la demande de Louverture avec d'autres généraux. Après l'arrestation de ce dernier puis sa déportation vers la France où il meurt en 1803, Dessalines se révolte de nouveau et prend la tête des troupes insurgés et contraint les Français à évacuer l'île en novembre 1803.

Empereur d'Haïti[modifier | modifier le wikicode]

Le 1er janvier 1804, il proclame l'indépendance d'Haïti et met en place le premier gouvernement du pays. Il rédige une constitution, s'octroie les pleins pouvoirs et devient empereur en septembre 1804. Le 8 octobre 1804, il est couronné empereur au Cap-Haïtien sous le titre : Sa Majesté Jacques Premier, Empereur. Il est couronné par Jean-Baptiste-Joseph Brelle, qu'il a fait grand-archevêque d'Haïti le jour précédent. Dans la constitution impériale rédigée par l'empereur lui-même, il est précisé que la monarchie impériale est héréditaire. Le seul fils légitime de Dessalines, Jacques dit le Bien Aimé, est fait prince impérial et héritier de la Couronne.

Craignant le retour des Français dans l'île, l'empereur Jacques fait construire des forts militaires tout autour des côtes. Le 25 février 1805, à la tête de 30 000 hommes, il s'empare de Santiago dans la partie espagnole de l'île (actuelle République dominicaine). Le 7 mars l'armée haïtienne converge sur la ville de Santo Domingo et l'assiège. Le 21 mars, les assiégés reçoivent en renfort un escadron français, mené par le Comte de Missiessy, amiral de France. Le 28 mars, Dessalines abandonne le siège de Santo Domingo et fait retraite vers Haïti. Il va alors commencer les Massacres de 1804 en Haïti contre les colons français qui restent dans le pays (5000 morts). Parallèlement, il officialise le français comme langue officielle. Il confisque les terres des colons et donne les meilleures aux membres de sa noblesse. La constitution du 20 mai 1805 interdit la propriété privée aux personnes d'origines françaises sauf celles qui ont été naturalisées par le gouvernement. Pour remettre en marche l’économie, il édicte le travail forcé des cultivateurs avec un règlement plus dur que celui de Toussaint Louverture.

Le 16 octobre 1806, l'empereur prend connaissance d'une révolte. Ignorant que l'un de ses maréchaux, Henri Christophe, avait été proclamé chef de l'insurrection, il lui écrit de se tenir prêt à entrer en campagne. À l'un de ses généraux, Alexandre Pétion, qui était également dans le complot, il donne l'ordre de marcher sur les Cayes à la tête des troupes de la seconde division de l'Ouest. Sur le chemin de retour après son passage à Jacmel, l'empereur dit à son fils : « Mon fils tient toi prêt, après tout ce que je viens de faire dans le sud si les citoyens ne se soulèvent pas c'est qu'ils ne sont pas des hommes, et de la les citoyens du Sud se sont soulevés. » Le lendemain, il est assassiné le 17 octobre 1806 à Pont-Rouge, au nord de Port-au-Prince, par ses généraux, Alexandre Pétion, Jean-Pierre Boyer et Bruno Blanchet qui servaient d'intermédiaires entre tous sans oublier Christophe qui se trouvait dans le nord du pays. Après l'assassinat de Jacques Ier, ses ministres tentent de faire reconnaître son fils Jacques, comme souverain légitime. Mais l'empire est immédiatement aboli par les assassins de Dessalines. L'impératrice quitte alors la capitale avec ses enfants. Le dernier fidèle de l'Empire, le maréchal François Capois, pressenti pour assurer la régence, est assassiné à son tour par les hommes de Christophe, après avoir tenté en vain de mettre sur le trône le jeune fils Dessalines.

Hommages[modifier | modifier le wikicode]

Après sa mort, le corps de l'empereur est simplement inhumé sur le lieu de son assassinat. Sous le Second Empire, le corps de Dessalines est inhumé dans un tombeau digne de son rang, avant d'être placé dans un grand mausolée à sa gloire sous la République en 1926.

En 1910 est inaugurée la statue de Jacques Ier Dessalines sur le Champ-de-Mars de Port-au-Prince. L'hymne national d'Haïti, la Dessalinienne, est nommé en son honneur, ainsi que le sont la ville et l'arrondissement de Dessalines. Son effigie figure sur le billet de 250 gourdes (monnaie de la République d'Haïti).

De nombreux auteurs haïtiens ont rendu hommage à Dessalines, comme Ignace Nau, dans la première moitié du xixe siècle, dans son poème Dessalines18, ou comme Félix Morisseau-Leroy, en 1979, dans son poème Mèsi Papa Desalin, ou encore Jean Métellus, en 1986, dans L'Année Dessalines (Éditions Gallimard, Paris).

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