Traites négrières

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Une colonne d'esclaves en Afrique

Les traites négrières, qu'on appelle aussi traite des Noirs, sont la capture et le commerce de prisonniers africains noirs, revendus comme esclaves.

C’est donc le commerce et la déportation d’esclaves Africains dans d’autres régions du monde.
Elles ont existé à plusieurs époques, encore aujourd'hui, dans divers lieux.

L'une des plus importantes a eu lieu du XVIe siècle au début du XIXe siècle. Des Européens et Américains achetaient en Afrique des esclaves noirs pour les emmener de force et les revendre sur le continent américain où ils travaillaient dans les plantations du Brésil, des Antilles et des régions au sud de l'Amérique du Nord. C'est une des étapes du commerce triangulaire ou commerce atlantique.

La traite des noirs africains a également existé en direction du monde musulman et méditerranéen. Elle se déroulait à travers le Sahara ou par l'océan Indien et la mer Rouge.

La traite transatlantique[modifier | modifier le wikicode]

Pourquoi l'organisation de la traite transatlantique ?[modifier | modifier le wikicode]

La colonisation européenne dans les Antilles, en Amérique centrale et dans le sud de l'Amérique du Nord a fait disparaître un très grand nombre d'indigènes, les Amérindiens. De plus le roi d'Espagne a interdit d'employer les Amérindiens survivants comme esclaves. Pour pouvoir exploiter, sans trop d'efforts, les terres qu'ils se sont appropriées, les colons européens ont recherché une main d'œuvre bon marché. Ce sont les Africains noirs qui vont être les victimes.

Les Portugais, puis les Français, les Anglais et les Hollandais (Provinces-Unies) vont organiser le trafic pour fournir la main d'œuvre nécessaire à leurs colonies américaines. Les Espagnols, tenus à l'écart des côtes africaines depuis le traité de Tordesillas de 1494, chargent les autres pays européens de leur fournir les esclaves nécessaires.

Déroulement d'une expédition de traite[modifier | modifier le wikicode]

Aménagement d'un navire négrier. En attendant on obtient une seconde image sur l'aménagement.

La traite se fait grâce à des navires appartenant à des compagnies d'armateurs, financées par de riches familles européennes de la noblesse ou de la bourgeoisie. Les autorités politiques encouragent la traite qui permet de développer, à bon prix, l'économie des colonies.

En prévision du transport de plusieurs centaines d'esclaves (entre 300 à 400), les navires sont équipés d'un plancher intermédiaire permettant d'en allonger un certain nombre, en plus de ceux qui seront entassés à fond de cale. Il faut également prévoir des citernes pouvant contenir assez d'eau pour les 40 à 60 jours de traversée. Le capitaine est généralement un homme d'expérience ayant la confiance des compagnies de traite des Noirs qui organisent ce commerce, mais les matelots sont souvent des hommes fuyant la justice de leur pays. L'équipage d'une trentaine d'homme est environ le double de celui d'un navire marchand ordinaire (l'équipage standard d'un navire de commerce est d'un homme pour 10 à 13 tonneaux).

Les navires négriers accostent sur la côte Ouest de l'Afrique, au Sénégal ou dans le golfe de Guinée où l'on procède à l'achat de prisonniers noirs (appelés aussi bois d'ébène). Pour éviter aux navires de faire des haltes trop longues pour faire un plein chargement de prisonniers, des négociants ont organisé sur certaines côtes des esclaveries, sorte de magasins de gros en forme de prison-forteresse. La plus connue est celle de l'île de Gorée, près de la capitale Dakar. Mais les prisonniers peuvent aussi être chargés dans des rades sans aménagements particuliers.

Les fournisseurs d'esclaves sont soit des aventuriers européens qui organisent des expéditions (razzias) dans les régions côtières, soit des chefs de guerre africains qui approvisionnent les trafiquants européens.

Les prisonniers sont échangés contre du tabac, de l'eau-de-vie, du tissu bon marché très coloré, de la verroterie ou divers objets comme la dinanderie, des armes à feu et de la poudre. On utilise aussi des cauris (coquillages provenant des îles Maldives, dans l'océan Indien, coquillages qui servent de monnaie en Afrique. Pour un homme prisonnier, il faut prévoir soit 5 pièces de tissu, 2 fusils ou 6 pistolets, une centaine de balles et même beaucoup de verroteries très appréciées pour les parures. Les femmes valent moins cher, mais il en faut aussi pour la reproduction de futurs esclaves. Ne sont embarqués que ceux qui semblent en bonne santé et dont la condition physique fait espérer un bon prix de vente à un planteur recherchant des hommes vigoureux.

La traversée dure de 40 à 60 jours. Les conditions de vie des esclaves pendant ce transfert sont horribles ! Ils sont entassés, enchaînés par le cou, les pieds et les poignets, dans les cales sombres, humides qui sont cadenassées. Ils restent ainsi une quinzaine d'heures par jour. L'entassement engendre souvent de graves maladies. Pour dégourdir leurs membres, on libère tour à tour un certain nombre de prisonniers que l'on amène sur le pont. Là ils dansent (y compris en les dynamisant à coups de fouet). On en profite pour les nettoyer et pour faire le ménage des lieux où ils étaient logés. On veille bien à ce qu'aucun, désespéré, ne s'évade en sautant dans l'océan. Les prisonniers reçoivent deux maigres repas par jour (du riz ou du gruau, que l'on faisait cuire dans d'immenses chaudrons installés sur le pont du navire. Nombre de prisonniers refusent de s'alimenter.

En cas de révolte, la seule limite de la répression est d'en conserver suffisamment pour la revente en Amérique. Quelquefois la révolte est victorieuse et l'équipage est massacré. Incapables de diriger le navire et de maîtriser la voilure, les prisonniers sont alors condamnés à mourir de faim ou de soif.

Dans un voyage "normal", beaucoup meurent néanmoins, par insuffisance de nourriture, de place ou par manque de soins. En cours de traversée, on perd souvent environ un cinquième des esclaves embarqués : pour le XVIIIe siècle on estime 900 000 morts pour les prisonniers et 8 0 000 morts pour l'équipage. Pourtant, malgré ces pertes, la vente des survivants était très rémunératrice.

Le sort des prisonniers sur le sol américain[modifier | modifier le wikicode]

Arrivés en Amérique, les prisonniers étaient vendus à des planteurs d'origine européenne, propriétaires de domaines où les esclaves servaient de main d'œuvre bon marché.
Comme, après une traversée aussi éprouvante, il faut permettre aux esclaves de reprendre un peu de vigueur, on les enferme dans un enclos où ils seront mieux nourris. Souvent, des membres des sociétés qui ont organisé le commerce triangulaire résident là-bas pour s'en occuper, puis les revendre progressivement à des planteurs. Ce sont des "contremaitres" qui travaillent et peuvent punir les esclaves selon ce que souhaite le "maitre".

Des estimations ont été faites pour mesurer l'ampleur de la traite transatlantique. Du XVe au XIX siècle, entre 9,5 et 10 millions d'Africains noirs ont été transportés de force vers l'Amérique ou les archipels de l'Atlantique. Les empires coloniaux portugais (le Brésil) et anglais (la Jamaïque et les colonies du continent nord américain) en étant les plus grands bénéficiaires.

La traite orientale vers le monde musulman[modifier | modifier le wikicode]

C'est au VIIe siècle que s'organise la traite orientale des esclaves. La traite orientale, c'est la traite négrière dans le monde musulman. Elle durera en tout 13 siècles, elle se termine donc au XXe siècle.

Pour en savoir plus, lis l’article : traite orientale des esclaves.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

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