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Bataille de Bouvines

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Le roi de France (à gauche) contre l'empereur germanique (à droite) pendant la bataille de Bouvines.

Le 27 juillet 1214, au Sud-Est de Lille, la bataille de Bouvines oppose l'armée du roi de France Philippe II Auguste à l'armée formée par la coalition de l'empereur germanique Otton IV de Brunswick, du comte de Flandre, du comte de Boulogne, du duc de Brabant et de contingents anglais. L'armée française met en déroute l'armée coalisée et s'empare d'une partie de ses chefs. Aux côtés des chevaliers français, participent des soldats envoyés par quelques villes du nord de la France. De ce fait, la bataille de Bouvines, contre des princes pour partie étrangers au royaume, a été rapidement présentée comme la première manifestation du sentiment national français.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

Philippe Auguste a confisqué en 1202 les fiefs très étendus que Jean sans Terre, le roi d'Angleterre, possédait en France, car il a refusé de donner la justice à un vassal de Philippe Auguste. Jean sans Terre prépare sa revanche. Il peut compter sur l'appui de son neveu Otton IV de Brunswick qui, en 1208, est élu empereur du Saint-Empire romain germanique. Depuis, Philippe Auguste soutient le concurrent Frédéric de Stauffen, qui alors enfant avait été écarté de l'élection. Jean sans Terre bénéficie aussi de la haine que Ferrand de Portugal, comte de Flandre, porte au roi de France, son suzerain qui l'a dépossédé de plusieurs forteresses. Celui-ci, en 1213, attaque la Flandre. Si la flotte française est en grande partie détruite à Damme près de Bruges, l'armée française détruit les fortifications de Lille, de Cassel et impose très fortement les riches villes flamandes de Bruges, Gand et Ypres.

En 1214, Jean sans Terre parvient à coaliser tous les ennemis de Philippe Auguste: Otton de Brunswick et son vassal le duc de Brabant, et de très grands seigneurs français, Ferrand de Flandre, Renaud comte de Boulogne. Il était prévu que le roi d'Angleterre attaquerait Philippe Auguste dans le sud-ouest à partir de La Rochelle, tandis que les autres coalisés attaqueraient dans le nord (à une distance assez proche de Paris).

Jean sans Terre débarque à la Rochelle, s'empare d'Angers et assiège la forteresse de La-Roche-aux-Moines (au sud-ouest d'Angers). Mais le 2 juillet 1214, une armée française commandée par Louis, fils de Philippe Auguste, met en fuite les Anglais.

La bataille[modifier | modifier le wikicode]

Plan de la bataille de Bouvines

Otton IV partit d'Aix-la-Chapelle, passe par Nivelles au sud de Bruxelles, puis marche vers le sud-ouest en direction de Valenciennes. Le plan de Philippe Auguste est de couper les liaisons de l'Empereur avec la Flandre et l'Allemagne. Parti de Douai, il suit un chemin parallèle plus au nord et atteint Tournai le 26 juillet. Prévenu, l'empereur déplace son armée vers le nord et se trouve alors à quelques lieues des Français. Jugeant le rapport de force défavorable, Philippe Auguste décide de se replier vers l'ouest en direction de Lille. Alors que l'armée française s'engage sur le pont de Bouvines, qui permet de franchir la Marcque, les coalisés lancent leur attaque.

Le nombre des combattants en présence est discuté. Les historiens français ont longtemps prétendu que les coalisés étaient trois fois supérieurs aux Français (près de 15 000 hommes). Il semblerait que le rapport de force fût plus équilibré et les effectifs moindres. Les deux armées se font face sur environ 3 kilomètres de long.

L'armée royale était divisée en trois batailles : la partie droite, la partie générale, et la partie gauche chacune contrôlée par un allié du roi.

L'armée française, faisant face au nord, était répartie en trois groupes (les batailles). Le plus à l'ouest, près du pont, l'aile gauche commandée par le comte de Ponthieu et le comte de Dreux; elle rassemblait des chevaliers, mais surtout des fantassins dont les milices envoyées par les communes (Paris, Arras et des communes de l'Abbevillois). Au centre la bataille du roi, avec ses meilleurs chevaliers ; à droite la bataille commandée par le duc de Bourgogne avec les chevaliers champenois et bourguignons.

L'armée coalisée face au sud était aussi divisée en trois groupes. À l'ouest, l'aile droite avec les fantassins du Brabant, les chevaliers flamands et anglais, le tout commandé par Renaud de Dammartin, comte de Boulogne. Au centre, la bataille de l'empereur avec les Saxons, les chevaliers amenés par le duc de Lorraine et le duc de Brabant, les fantassins du Brabant et allemands; à gauche, les chevaliers flamands et les milices envoyés par les villes de Flandre commandés par le comte Ferrand de Portugal.

La bataille a lieu un dimanche, ce qui est interdit par l'Église catholique. Avant la fin de l'après-midi, la bataille est terminée.

Le roi Philippe II reçoit la reddition de ses adversaires.

Les combats s'engagent sur la droite française contre les Flamands de Ferrand de Portugal. Les chevaliers français font plusieurs allers-et-retours dans les rangs des Flamands qu'ils disloquent. Ils s'emparent du comte Ferrand.

Au centre, les combats sont très difficiles. Les Allemands tentent de tuer le roi Philippe qui tombe à terre et est sauvé par quelques chevaliers qui le protègent. L'empereur Otton est lui-même en position difficile, attaqué personnellement par le chevalier Guillaume des Barres, il ne doit le salut qu'à la fuite du champ de bataille ; le duc de Brabant l'avait précédé dans cette solution. La fuite des chefs précipite celle des soldats.

C'est à gauche, auprès du pont de Bouvines, que les combats durent le plus longtemps. Les fantassins français arrivent à résister aux assauts des chevaliers de Renaud de Dammartin. Celui-ci a mis au point une tactique de combat. Après avoir chargé et bien combattu ses chevaliers retournent près de leurs soldats à pied qui forment un « hérisson » infranchissable aux poursuivants en tenant devant eux leurs lances, leurs faux... Le chef anglais Guillaume-longue-épée, comte de Salisbury est fait prisonnier. Voyant qu'il reste le seul à combattre, Renaud, sur le point d'être submergé et tué, se rend. Après la victoire de Bouvines, Philippe Auguste arrive devant Paris avec le comte de Flandre enchaîné, Philippe Auguste est acclamé par la foule et le comte de Flandre se fait moquer par les parisiens et les paysans car ils n'ont plus à craindre le comte.

Conséquences[modifier | modifier le wikicode]

Le roi d'Angleterre Jean sans Terre doit renoncer à reprendre les fiefs français qui lui avaient été confisqués. De plus, pour calmer les seigneurs anglais mécontents et qui se révoltent, il doit accorder la Grande Charte de 1215, qui limite son pouvoir ; ce qui aura une très grande importance dans l'évolution de l'Angleterre.

L'empereur Otton IV est affaibli par sa défaite et doit renoncer à intervenir dans les affaires du royaume de France. Ce dernier acquiert ainsi la reconnaissance de son indépendance vis à vis du Saint-Empire romain germanique. Par sa victoire sur de grands vassaux rebelles, le roi Philippe Auguste affirma son pouvoir royal face aux autres grands seigneurs du royaume. Le roi Philippe-Auguste fut couvert de gloire par le peuple français et son pouvoir fut donc renforcé.

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