Moyen Âge

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L'hommage vassalique crée les liens de fidélité.

Le Moyen Âge est la période de l'histoire européenne qui s'étend de la fin de l'Empire romain (au Ve siècle) au début de la Renaissance (à la fin du XVe siècle). On le délimite souvent par la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb en 1492, même si, traditionnellement, les historiens préfèrent la date de 1453 (chute de Constantinople et fin de la Guerre de Cent Ans) pour la fin du Moyen Âge.

Les historiens distinguent généralement deux périodes :

Au IXe siècle, les invasions des Vikings désorganisent la société. Le pouvoir royal, trop affaibli, ne peut pas protéger correctement les populations. Celles-ci se mettent alors sous la protection d'un seigneur. En échange, elles travaillent pour lui, lui payent des impôts et lui donnent une partie de leurs récoltes. Se met alors en place une société hiérarchisée entre les possesseurs de la terre (alors l'essentiel de la richesse) et ceux qui la travaillent. Les hommes sont liés entre eux par des liens de fidélité consentis plus ou moins librement. À partir du XIe siècle, le développement des villes permet à un nouveau groupe (les bourgeois artisans et commerçants et personnels judiciaires et administratifs) de prendre de l'importance mais, parallèlement, les ouvriers de l'artisanat deviennent plus nombreux.

La société est chrétienne, et est organisée en Europe occidentale par l'Église catholique, tandis qu'en Europe orientale, après le schisme de 1054, ce sont les églises orthodoxes qui encadrent la population. En Europe occidentale, la papauté tente d'imposer sa suprématie sur les souverains qui résistent. La chrétienté affronte également l'Islam, aussi bien au Proche-Orient avec les Croisades, que dans la péninsule ibérique avec la Reconquista. À partir du XVe siècle, la chrétienté doit faire face à l'avancée conquérante des Turcs Ottomans en Europe balkanique et centrale.

La vie intellectuelle et artistique, affaiblie par les invasions germaniques du Ve siècle, recommence avec la renaissance carolingienne au IXe siècle. La transmission des connaissances, très contrôlée par l'Église catholique, reprend dans les monastères puis dans les universités. Après l'art carolingien se développent l'art roman puis l'art gothique qui couvrent l'Europe de monuments témoignant de la foi de la population. Ainsi sont construites beaucoup de cathédrales, comme la Cathédrale de Notre-Dame de Paris, celle de Chartres ou bien de Reims

La tentative d'unification politique de l'Europe par les Carolingiens échoue après la dislocation de l'empire franc en 843. Tandis que dans les pays germaniques subsiste le Saint-Empire romain germanique, plus à l'ouest, des pays très individualisés naissent progressivement comme la France et l'Angleterre. Pour des questions dynastiques, des royaumes vont s'affronter pendant plusieurs siècles. Tout en se libérant de la domination musulmane, les différents royaumes espagnols progressent lentement vers l'unification de la péninsule ibérique. En France, le pouvoir royal s'affirme face aux grands seigneurs mais en Angleterre il doit céder devant la révolte des seigneurs et des propriétaires.

Chronologie du Moyen Âge en Europe[modifier | modifier le wikicode]

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Organisation de la société[modifier | modifier le wikicode]

La société est organisée en trois ordres : le clergé, la noblesse et le tiers-état.

Le clergé[modifier | modifier le wikicode]

Le clergé est l'ordre de toutes les personnes qui prient (oratores).

Le clergé est divisé en deux parties :

  • le clergé séculier (qui vit dans le siècle) vit parmi les laïcs (qui ne font pas partie du clergé) ;
  • le clergé régulier (qui suit des règles), les moines qui vivent dans des monastères.

La noblesse[modifier | modifier le wikicode]

La noblesse est l'ordre de ceux qui combattent (bellatores). Ce sont les nobles (prince, seigneurs, chevaliers) . Les guerriers (la noblesse d'arme), qui prélèvent des impôts sur la production et la personne des paysans, sont mis en difficultés par les interminables conflits des XIVe et XVe siècles.

Une nouvelle noblesse, formée des administrateurs du royaume, apparaît à partir du XVe siècle.

Le tiers-état[modifier | modifier le wikicode]

Le tiers-état est l'ordre de ceux qui travaillent (laboratores). Les travailleurs (paysans à la campagne et artisans dans les villes) représentent plus de 90 % de la population européenne et sont les seuls à payer des impôts. Au Xe siècle, ils sont soumis à l'autorité des guerriers (les seigneurs). Progressivement, soit par rachat, soit par la force, ils obtiennent des libertés (celle de la liberté de mouvement pour les paysans et celle de s'organiser pour les citadins).

Le monde paysan devient plus inégal, la plus grande partie vit difficilement au jour le jour, mais une infime minorité (les laboureurs) parvient à émerger et à jouer un rôle important dans les campagnes.

Le pouvoir politique[modifier | modifier le wikicode]

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Le pouvoir de l'époque est réparti entre l'église (le clergé) et les monarques (les rois) et leur cour de nobles.


L'économie[modifier | modifier le wikicode]

Pendant cinq siècles, l'économie reste essentiellement liée à la production agricole. Pratiquement exclusive au Xe siècle, l'agriculture connaît des changements importants à partir du XIIe siècle. Le XIVe siècle est une période de grandes difficultés en Europe. Au siècle suivant, l'agriculture recule mais reste prépondérante.

L'artisanat est embryonnaire dans les villes vers l'an mille. Mais, l'essor urbain qui démarre au XIIe siècle le développe. Parallèlement, le grand commerce reprend à travers l'Europe continentale et le monde méditerranéen. De riches négociants l'organisent.

La religion[modifier | modifier le wikicode]

Au Moyen Âge, les Européens sont tous croyants. Pour la plus grande partie ils sont chrétiens mais divisés depuis le schisme de 1054 entre catholiques à l'ouest, au centre et au sud de l'Europe, et orthodoxes à l'est et au sud-est. Dans la péninsule ibérique l'islam est en recul constant mais se maintient jusqu'en 1492 dans le royaume de Grenade. Les juifs disséminés à travers l'Europe sont victimes de discriminations et de persécutions périodiques.

Les chrétiens recherchent avant tout à sauver (le salut) de l'âme, et redoutent le Jugement dernier qui conduira certains aux tourments éternels de l'Enfer et d'autres au bonheur éternel du Paradis. Pour cela, dans la conduite de leur éphémère vie terrestre, ils s'en remettent aux recommandations des Églises qui sont relayées localement par les prêtres ou les popes. Ces religieux sont des intermédiaires obligés pour une population qui ne sait ni lire, ni écrire (sauf pour une minorité réduite) et qui ne peut d'elle même avoir accès aux livres sacrés.

Les Églises se chargent de l'éducation, même rudimentaire, de la population. Elles sont les seules à venir en aide aux malades et aux pauvres. L'Église catholique impose la Paix de Dieu pour réduire les dégâts liés à la guerre entre les seigneurs.

Les Églises et en particulier l'Église catholique disposent d'une organisation particulière. Elle perçoit le casuel et l'impôt de la dîme due par les fidèles. Elle gère des biens importants qui lui ont été donnés par les mourants. Les membres du clergé relèvent de tribunaux spéciaux et il y a des tribunaux religieux pour les affaires concernant les particuliers mais relevant de la religion.

La richesse des abbayes bénédictines et l'abandon de la rigueur de la vie monastique conduisent à la naissance de nouveaux ordres de moines comme les cisterciens, les franciscains ou les dominicains qui préconisent le retour au travail, à la pauvreté, voire à la mendicité et à l'évangélisation.

L'Église catholique tient une place importante dans la société. Par l'interdit et l'excommunication elle impose certaines règles de comportement aux puissants. A la fin du XIe siècle le pape Grégoire VII a réussi à libérer la nomination des évêques de l'empereur germanique. Au début du XIIIe siècle, le pape Innocent III affirme la supériorité du pape sur les souverains européens qu'il se dit autorisé à déposer. Cependant la papauté connaît des crises. Le pape Boniface VIII se heurte violemment au roi de France Philippe le Bel. Au XIVe siècle le séjour de la papauté à Avignon trouble les fidèles. Après le retour des papes à Rome, en 1377, l'Europe catholique se divise dans le Grand schisme d'Occident période pendant laquelle il y a deux, voire trois papes simultanés.

Les efforts de réforme de l'Église catholique échouent au Concile de Constance (1414-1418). Des croyants proposent de nouvelles voies pour la pratique religieuses comme John Wyklif en Angleterre ou Jan Huss en Bohême (qui sera exécuté pour ce motif). L'inquiétude grandissante sur le salut pousse certains catholiques à mettre en doute la validité de leurs croyances et pratiques religieuses, en particulier le recours massif aux Œuvres, au culte des saints et aux manifestations spectaculaires de pénitences. Cela aboutit au début du XVIe siècle à la naissance des Églises luthérienne et calviniste qui se séparent de Rome.

La vie intellectuelle et artistique[modifier | modifier le wikicode]

Article à lire : Arts du Moyen Âge.

Contrairement à ce que l'on a souvent prétendu, la vie intellectuelle et artistique est foisonnante au Moyen Âge. La culture antique, préservée par l’Église et les Barbares, continue dans les arts, le droit, la médecine mais aussi la littérature, avec Boèce et Cassiodore. Dans les monastères, on recopie des manuscrits d'Ovide, de Virgile, de Sénèque et de Cicéron, que des moines comme Bernard de Clairvaux (1090-1153) étudient toute leur enfance. Les arts libéraux sont théorisés à partir du Vème siècle. Ils se composent du trivium (les arts littéraires : grammaire, rhétorique et dialectique), et du quadrivium (musique, astronomie, arithmétique, géométrie). Ils donnent lieu, dans le cursus scolaire, à une spécialisation ultérieure en théologie, en médecine ou en droit. En philosophie, Pierre Abélard (1079-1142) alimente de nombreux thèmes philosophiques encore en discussion au XXème siècle, tels que la querelle des universaux. Cette querelle philosophique porte sur la question de savoir si les catégories abstraites qu'on utilise pour regrouper les individus ou les choses (humanité, espèce animale, êtres vivants, etc) existent réellement dans les choses ou ne sont que des fictions de l'esprit.

La philosophie et la science, notamment persanes, du monde islamique jouent un grand rôle dans le développement intellectuel de l'Occident latin. Les chiffres arabes, par exemples, sont introduits en Occident au IXème siècle par le savant Gerbert d'Aurillac, futur pape Sylvestre II (999-1003). A partir du XIIème siècle sont créées en Europe les universités : Bologne, Salerne, Montpellier, Paris et Oxford qui deviennent de grands centres universitaires, dont la création est encouragée par l’Église, notamment le pape Grégoire IX. La scolastique devient la philosophie qui s'enseigne dans les universités, et propose une synthèse entre la religion chrétienne philosophie grecque, dont la connaissance a été améliorée par le biais des traductions arabes d'Aristote en Andalousie (à l'époque sous domination arabe) et les contacts intenses avec le monde byzantin. Albert le Grand (1200-1280) et son élève Thomas d'Aquin (1225-1275) sont les plus brillants représentants de cette philosophie.

A partir du XVIe siècle, le fondamentalisme religieux (la volonté de séparer la foi de la raison) conduit la religion chrétienne à abandonner l'étude et l'enseignement des sciences. Luther (1483-1546), à l'origine de la réforme protestante, dit de la raison qu'elle est la « prostituée du diable ».

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Vikilien pour compléter[modifier | modifier le wikicode]

Article mis en lumière la semaine du 17 mai 2011.

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • COPPIN, Brigitte adapté par BRANCIARD Laetitia. Moyen Age.Fleurus, 2019. 47p. DocuDys
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