Cisterciens

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L'abbaye de Fontfroide dans l'Aude

Les Cisterciens ou ordre de Cîteaux sont des moines catholiques. L'ordre cistercien a été fondé en 1098, par Robert de Molesme. Celui-ci désirait revenir à la rigueur de la règle originelle des bénédictins qu'il estimait mal interprétée par la réforme clunisienne.

Les cisterciens furent de grands défricheurs et créèrent aussi de célèbres vignobles en Bourgogne.

Création de l'ordre cistercien[modifier | modifier le wikicode]

En 1098, Robert, abbé de l'abbaye de Molesme, obtient d'Eudes Ier, duc de Bourgogne, la terre de Cîteaux, dans la région de Dijon, située dans un lieu inhabité, pour y établir un monastère où on reviendrait strictement la règle des bénédictins : c'est l'abbaye de Cîteaux. Robert de Molesme critiquait ce qui se passait alors dans les monastères bénédictins réformés par l'abbaye de Cluny. Chez les clunisiens, l'accent était mis sur la prière et le travail intellectuel ; le travail manuel était en grande partie délaissé par les moines. La richesse, créée par les paysans cultivant les domaines des abbayes, s'accumulait dans les monastères clunisiens.

La vie des cisterciens[modifier | modifier le wikicode]

Des moines cisterciens faisant la moisson. Vers 1500

Les moines réunis à Cîteaux, les cisterciens, remettent à l'honneur le travail manuel, la pauvreté individuelle des moines, une vie collective sévère (une seule pièce du couvent, celle où se trouvent les malades, est chauffée). Même les offices religieux et les bâtiments conventuels doivent rechercher le dénuement, la simplicité et refuser le décor qui pourrait détourner de la prière. La soumission aux évêques des diocèses où les monastères sont implantés est obligatoire. En 1119 la règle cistercienne, ou Charte de Charité, qui est un complément de la règle bénédictine, est écrite par l'abbé Étienne Harding. Tout ce que la règle ne prévoit pas est interdit (contrairement aux moines Clunisiens, pour qui tout ce qui n'est pas prévu par la règle est autorisé).

Les granges cisterciennes, petites exploitations agricoles, sont de petits couvents tenus par les convers. Elles sont généralement à moins d'une journée de marche des couvents principaux. Les convers sont des hommes qui sont entrés tard dans la vie religieuse. Ce ne sont pas des moines (ils ne sont pas tonsurés et ont le droit de porter la barbe et n'ont pas accès au chapitre, l'assemblée qui dirige la couvent). Ce sont donc des laïcs qui s'engagent à rester leur vie durant au couvent. Ils travaillent la terre et bénéficient de la richesse spirituelle créée par les moines.

Les abbayes cisterciennes ont des revenus de provenance divers: l'essentiel est fourni par le travail des moines et des convers, mais les fidèles peuvent apporter leurs contributions. C'est ainsi que celui qui veut se faire enterrer dans le couvent doit payer le prix.

Les cisterciens et la couleur[modifier | modifier le wikicode]

L'environnement quotidien des cisterciens est sans couleur (sauf le blanc, qui est considéré comme une couleur).

À l'origine l'habit religieux est fabriqué par les moines à l'intérieur des couvents par les moines cisterciens. Il est blanc, ou du moins de la couleur de la laine brute non traitée, c'est-à-dire un gris plus ou moins foncé. Il ne devient franchement blanc qu'au XIIe siècle. À l'époque il n'est pas facile d'obtenir du blanc (la toile est exposée à la rosée matinale puis au soleil, mais la couleur ne tient pas et vire rapidement au bistre). L'habit cistercien s'oppose à celui des bénédictins de Cluny, qui est noir (signe d'humilité).

Alors que dans les abbayes clunisiennes, rien n'est trop beau dans le décor pour magnifier la gloire de Dieu, les couvents cisterciens sont dépourvus de couleurs et de décors. Pour les cisterciens le blanc est la couleur de la pureté, de l'innocence et de la Vierge Marie (dont le culte est développé par saint Bernard de Clairvaux, le plus célèbre des cisterciens).

L'organisation de l'ordre cistercien[modifier | modifier le wikicode]

L'ordre cistercien n'est pas hiérarchisé comme l'ordre de Cluny, où l'abbaye mère jouait le rôle de suzerain des autres abbayes de l'ordre. Cependant, il y des liens entre les différentes abbayes cisterciennes: tous les 14 septembre, se tient à Cîteaux un chapitre général où toutes les abbayes sont représentées. Les quatre abbayes les plus anciennes, les quatre filles de Cîteaux, ont le droit de visite annuel dans toutes les abbayes qu'elles ont créées. L'abbaye même de Cîteaux est elle-même soumise à la visite de ses quatre filles afin d'y éviter des détournements de la règle. L'ordre cistercien apparait donc comme démocratique et en contradiction avec les règles de la société féodale où tout vient du haut.

Développement des cisterciens[modifier | modifier le wikicode]

Les débuts de l'ordre cistercien furent difficiles. Cependant avec la venue en 1113 de Bernard, futur abbé de l'abbaye cistercienne de Clairvaux, les cisterciens développent leur activité. Vers 1115, il y avait quatre maisons filles de Cîteaux: Clairvaux, Pontigny, La Ferté, Morimond. Vers 1150, il y a près de 500 abbayes cisterciennes toutes affiliées1. Au XVIe siècle il y a plus de 1 800 monastères cisterciens. Les cisterciens ont organisé un très efficace système d'exploitation des terres, dont témoignent les nombreuses granges qui parsèment les campagnes françaises.

Les papes Eugène III, Grégoire VIII, Célestin IV et Benoît XII sont des cisterciens.

La prospérité de l'ordre de Cîteaux amena des réformes vers le retour à la règle originelle comme celle des feuillants et celle des trappistes.

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