Shoah

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Sur la dictature nazie
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La Shoah est le génocide des Juifs commis par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Ce génocide a fortement marqué le XXe siècle (et marque encore de nos jours) de par son ampleur, sa nature et les moyens « industriels » mis en œuvre pour exterminer une population entière, y compris les femmes, les enfants, les bébés et les vieillards. Ils étaient affamés, fusillés en masse ou entassés comme des animaux dans des trains qui conduisaient à la mort dans les camps de concentration et les chambres à gaz. Shoah signifie en hébreu « désastre », « désolation », « catastrophe ».

D'autres termes sont utilisés pour parler du génocide des Juifs, comme Holocauste, très utilisé par les personnes parlant l'anglais, destruction des Juifs d'Europe, ou encore judéocide. Les Nazis utilisaient les termes peu clairs de Solution finale (Endlösung der Judenfrage, « solution finale à la question juive »). Des débats existent entre les historiens concernant le terme le plus adéquat à utiliser.

Les Juifs ont été les principales victimes des criminels nazis, qui ont aussi voulu tuer leurs opposants politiques, les tziganes, les personnes atteintes de maladies mentales, les homosexuels, et tous ceux que le IIIe Reich, dirigé par Adolf Hitler, souhaitait éliminer de la surface de la Terre au nom du racisme et de l'antisémitisme. Le régime nazi élimine aussi, dès sa prise de pouvoir, ses opposants politiques, et commet des massacres et des crimes de guerre parmi les populations des pays qu'il conquiert (notamment en Pologne, et dans les territoires soviétiques pris à l'Est).

Causes[modifier | modifier le wikicode]

Après son arrivée au pouvoir en Allemagne en janvier 1933, Adolf Hitler décide d'appliquer ses idées racistes et antisémites. Selon ses écrits (Mein Kampf), la race dite aryenne (dont les Allemands seraient les plus importants représentants) est supérieure aux autres "races" (le concept de race humaine, très en vogue au XIXe siècle et au début du XXe siècle, n'a aucun fondement scientifique : Il n'existe pas de races différentes entre les êtres humains). Ces dernières sont donc considérées comme des races inférieures. Hitler parvient à convaincre le peuple allemand que ces races inférieures, en particulier les Juifs, ont pour but d'anéantir la race aryenne et sa pureté. Il ordonne pendant la Seconde Guerre mondiale leur extermination. Cette destruction des Juifs est déployée au travers de différentes méthodes, comme la privation de nourriture et le travail forcé jusqu'à la mort, la fusillade de masse, le camion à gaz, ou la chambre à gaz. Adolf Hitler est secondé dans cette objectif par de nombreux autres chefs nazis, comme Heinrich Himmler, qui organisent à travers l'Europe la Shoah.

Pour en savoir plus, lis l’article : Politique raciste du Troisième Reich.

Personnes visées[modifier | modifier le wikicode]

Au sens strict du terme, la Shoah désigne l'extermination des Juifs, mais d'autres groupes furent aussi persécutés : les Tsiganes, les handicapés mentaux, les opposants politiques au nazisme (dès 1933, avec l'ouverture des premiers camps de concentration), les homosexuels et d'autres groupes considérés comme "déviants".

Techniques d'extermination[modifier | modifier le wikicode]

Le calvaire juif[modifier | modifier le wikicode]

Dès 1940, Hitler engage son programme d'extermination. À Varsovie, 500 000 Juifs sont déportés dans différents camps (Auschwitz).

Mais la propagande antisémite ne s'arrête pas là : certains lieux publics sont interdits aux Juifs, ils sont obligés de garder sur eux une étoile de tissu jaune marquée « Jude », « Juif ». Un film, Le Juif Éternel, est utilisé pour répandre les idées antisémites jusqu'à la population. Partout où il y a présence nazie, les Juifs sont envoyés en camps d'extermination. Avant leur extermination, les lunettes, les chaussures, les alliances sont volées aux Juifs, Tziganes, homosexuels...

Les ghettos[modifier | modifier le wikicode]

Célèbre photo (colorisée) du "garçon du ghetto de Varsovie", montrant un groupe de juifs faits prisonniers par les SS.

Dès septembre 1939, les trois millions de juifs de la Pologne dépendent des Allemands victorieux. La Pologne, renommée gouvernement général de Pologne, devait devenir un immense réservoir de main-d'œuvre réduite en esclavage. Le regroupement des juifs est confié à Reinhard Heydrich. Les juifs sont enfermés dans des quartiers spéciaux (les ghettos). Ce sont souvent les anciens quartiers qui étaient peuplés de juifs avant la guerre.

Le ghetto est un monde fermé, entouré d'une enceinte surveillée par les troupes allemandes. Les habitants des ghettos ne peuvent en sortir que pour aller travailler en ville. Il s'agit d'un travail forcé dans des entreprises confisquées à leurs propriétaires juifs (on dit alors « aryanisation »). Il y a 200 000 personnes dans le ghetto de Lodz et près de 435 000 dans celui de Varsovie. Dans chaque ghetto un conseil juif doit recenser la population.

Le travail forcé, l'entassement dans des logements peu ou pas chauffés, à l'hygiène difficile à maintenir, le manque de nourriture, la répression policière, provoquent une forte mortalité.

Au moment de la défaite française, pendant l'été 1940, les nazis envisagent de transporter les juifs d'Europe à Madagascar, que l'on aurait vidé de ses colons français. Sous contrôle militaire des Allemands, les juifs s'y seraient administrés eux-mêmes (système dit du mandat). Mais la paix n'est pas signée et le projet est abandonné sans avoir été soumis au gouvernement de Vichy. En outre, la déportation des juifs aurait nécessité le contrôle du canal de Suez, qui est alors encore aux mains du Royaume-Uni. Les conditions de vie à Madagascar pour cette hypothétique terre d'exil juive auraient conduit à une très forte mortalité parmi cette population européenne livrée à elle-même sur une île tropicale.

Les camps[modifier | modifier le wikicode]

Les déportés du camp d'extermination de Buchenwald au moment de leur libération en 1945

Dans les pays occupés par l'armée allemande, les victimes de la Shoah sont traquées par la Gestapo, parfois avec la complicité des autorités locales, comme en France. Elles sont arrêtées par l'armée allemande, les SS ou bien la police, la gendarmerie ou des forces paramilitaires locales. Elles sont déportées vers des camps de concentration situés en Allemagne, où elles effectuent des travaux forcés, au côté d'autres prisonniers, souvent jusqu'à la mort.

À partir de la réunion des dirigeants allemands de janvier 1942 (conférence de Wannsee) les ghettos sont vidés, et les juifs raflés en Europe sont acheminés vers des camps d'extermination créés en Pologne occupée. Ils y sont acheminés par le biais de wagons de marchandises. De nombreux historiens pensent qu'il faut éviter d'utiliser l'expression « camp d'extermination » pour lui préférer centre de mise à mort, car ces espaces administrés par les nazis sont consacrés à l'assassinat organisé des juifs. C'est le cas des camps de Treblinka ou Sobibor.

Le trajet vers les camps était tellement pénible qu'une partie des déportés décédaient avant même d'avoir atteint leur destination. À l'arrivée, les déportés sont dépouillés de leurs quelques biens matériels, puis triés. Les enfants, les vieillards, les hommes malades et les femmes sont gazés directement, et leurs cadavres incinérés dans des fours crématoires. Les hommes valides sont employés dans des usines de la SS et exterminés par le travail très dur, la faim, les mauvais traitements ou la chambre à gaz. Le détenu résiste en moyenne 3 mois puis devient un muselmann (un musulman, en français), c'est-à-dire, un cadavre vivant à qui il ne reste que quelques jours d'existence. C'est pour cela que la majorité des survivants des camps de la mort lente ont été emprisonnés à la fin de la guerre.

Auschwitz[modifier | modifier le wikicode]

Le plus important camp de concentration et d'extermination s'appelait Auschwitz, en Pologne occupée. C'est l'endroit au monde où le plus grand nombre d'innocents a été tué en le temps le plus bref et de la manière la plus horrible. 1,1 million de personnes y ont trouvé la mort, à 90 % des Juifs : entre 800 000 et 900 000 ont été gazées à l'arrivée, les autres sont mortes d'épuisement, de désespoir, de faim, de froid et de mauvais traitements.

Entrée du camp d'Auschwitz.

D'autres camps d'extermination (ou centre de mise à mort) n'ont servi qu'à gazer les gens, pratiquement aucun survivant n'en est sorti, sauf cas exceptionnel : Treblinka a tué des centaines de milliers de Juifs de Varsovie (la capitale de Pologne, pays qui avait le plus de Juifs à l'époque), il faut aussi mentionner les noms de Belzec (650 000 morts sur un terrain de sept hectares, la taille d'un stade...), de Sobibor (450 000 morts), Chelmno (150 000 personnes entassées dans des camions à gaz : enfermés à l'arrière, ils devaient respirer la fumée des pots d'échappement, qui les tuaient), et enfin de Maidanek.

Les nazis utilisent des fausses douches pour procéder à la mise à mort dans les camps d'extermination : alors que les nazis font croire aux prisonniers qu'ils se préparent à prendre une douche, des billes de Zyklon B, un puissant insecticide toxique, sont introduites et subissent une sublimation (changement d'état solide/gazeux). Le cyanure pouvait être également utilisé. En quelques minutes, les prisonniers meurent. Leurs corps sont ensuite brûlés dans les fours crématoires.

Ils sont également appelés lors d'interminables séances d'appels (qui peuvent durer jusqu'à 16h), les détenus sont massés dans la cour et doivent répondre à l'appel de leur numéro, prononcé en allemand. D'autres sont destinés aux expériences des docteurs nazis (comme Josef Mengele), comme cobayes. Au quotidien, la faim, les maladies et les violences physiques (notamment des gardiens et gardiennes SS) guettent les prisonniers.

Les Einsatzgruppen[modifier | modifier le wikicode]

Si les camps constituent le plus important outil de cette extermination systématique et industrielle, il est à noter que des groupes spéciaux de SS, les Einsatzgruppen (littéralement « groupes d'intervention », aussi parfois dénommés en français « unités mobiles d'extermination »)12 commirent des massacres, avant même la décision de la Solution finale et les camps d'extermination : fusillades, pendaisons (en particulier en Ukraine), camions à gaz. Les einsatzgruppen ont suivi dès 1939 l'armée nazie en Pologne puis en URSS. Ils avaient l'ordre de « nettoyer » l'arrière en massacrant les partisans, les opposants politiques déclarés ou supposés, et les Juifs en âge de combattre. Deux mois après le début des massacres, ils décidèrent de tuer également les femmes et les enfants juifs, se justifiant en expliquant qu'ils ne voulaient pas prendre le risque que les enfants se vengent de la mort de leurs parents. En Pologne et surtout en URSS, ils ont massacré entre un million et un million et demi de personnes, c'est-à-dire un quart des victimes de la Shoah. Ces assassinats massifs sont appelés Shoah par balles.

Évaluation du nombre de morts[modifier | modifier le wikicode]

On estime que ce génocide tua près de 6 millions de Juifs : hommes, femmes et enfants. Les estimations varient entre 5,1 millions et un peu plus de 6 millions de personnes juives tuées de diverses façons : morts par privation alimentaire, maladie et/ou travail forcé (dans les ghettos ou les camps de concentration), tués par balles, gazés dans des camions ou dans les camps d'extermination. Cela correspond au deux tiers de la population juive européenne avant la guerre, et à environ 40 % de celle du monde. Un million et demi de victimes environ était des enfants.

En parallèle à la Solution finale, les nazis envisageaient et pratiquèrent l'élimination d'autres personnes considérées comme «sous-hommes» : populations tsiganes (voir Porajmos), malades ou handicapés mentaux.

Mémoire[modifier | modifier le wikicode]

Le mémorial aux Juifs assassinés d'Europe, à Berlin.

La Shoah reste dans les mémoires comme l'un des plus grands drames de l'histoire. Elle se distingue des autres génocides par le caractère systématique, planifié, organisé et « industriel » de l'extermination.

Aujourd'hui, la mémoire des victimes de la Shoah est célébrée au Mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, et au mémorial de Caen (France). Il existe aussi des plaques commémoratives, des monuments et des musées dans toute l'Europe, ainsi qu'aux États-Unis.

La question de la mémoire est très importante, car les nazis ont tenté d'effacer au maximum les traces de leurs actes génocidaires. Il s'agit ainsi pour de nombreux acteurs de cette mémoire, de s'inscrire en quelque sorte dans une lutte contre l'oubli du peuple juif victime de ces persécutions, et ainsi s'opposer symboliquement à l'effacement voulu par les nazis de l'existence des communautés juives en Europe.

Négationnisme[modifier | modifier le wikicode]

Il reste cependant des négationnistes qui nient l'existence de ce génocide ou essayent d'en réduire l'importance en faisant du révisionnisme historique.

Dès les années suivant la fin de la Seconde Guerre Mondiale, de nombreux courants négationnistes se sont formés et ont ainsi falsifié l'Histoire. Souvent, ces opinions sont courantes parmi les courants d'extrême droite voire néo-nazis, qui essayent de justifier ou de nier les actes du régime nazi.

Depuis 1990, en France, la Loi Gayssot prévoit des sanctions à l'encontre de personnes qui nieraient un ou plusieurs crimes contre l'humanité, cela inclut le génocide des Juifs mais également le génocide des Arméniens etc. Ainsi, de nombreux négationnistes ont subi de fortes amendes et des peines de prison pouvant aller jusqu'à deux ans de prison ferme. Les propos négationnistes sont ainsi illégaux en France.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Vikilien pour compléter[modifier | modifier le wikicode]

Liens externes[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Einsatzgruppen, http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Einsatzgruppen&oldid=23906917. Consulté le 14 décembre 2007.
  2. Einsatzgruppen, http://memorial-wlc.recette.lbn.fr/article.php?lang=fr&ModuleId=6. Consulté le 14 décembre 2007.
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