Schutzstaffel

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De jeunes SS à Berlin en 1938.
Sur la dictature nazie
Les doubles runes , emblème de la SS.

En Allemagne de 1922 à 1945, la Schutzstaffel (escadron de protection en français), plus connue par ses initiales SS, est une organisation du parti national socialiste. À l'origine, les membres de la SS étaient chargés de la protection rapprochée d'Adolf Hitler. Puis, à partir de 1934, ils parviennent à regrouper tous les organismes policiers et de renseignements allemands. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ils sont chargés de la gestion des camps d'extermination. La SS va créer sa propre armée, la Waffen-SS, qui recrute de nombreux européens anti-communistes, et qui va combattre sur le front de l'est à partir de 1941 et en France au moment du débarquement de juin 1944. Au procès des dirigeants nazis qui se tient à Nuremberg de 1945 à 1946, la SS, surnommée l'«Ordre noir», est condamnée comme organisation criminelle.

Origines de la SS[modifier | modifier le wikicode]

Créés en 1922, comme garde personnelle de Hitler, les SS participent au putsch raté de Munich en novembre 1923. Ils sont reconstitués en 1924 dès qu'Hitler sort de prison. Deux cents hommes servent de protection pour Hitler et de moyens de police à l'intérieur du parti nazi. À partir de janvier 1929, Heinrich Himmler est nommé chef des SS. Il freine le recrutement afin d'en préserver la « qualité raciale » : les SS doivent prouver qu'ils ont des ancêtres aryens au moins depuis le XVIIIe siècle et leur mariage n'est possible qu'avec l'accord de leurs chefs. Au moment de la prise du pouvoir par Hitler en janvier 1933, les SS sont environ 30 000. Ce sont eux qui, en juin 1934, sont chargés de tuer les chefs des SA pendant la nuit des Longs Couteaux. À la même époque ils remplacent les SA pour la surveillance des camps de concentration nazis.

Rôle policier de la SS[modifier | modifier le wikicode]

De police interne au parti nazi, la SS va vite devenir la police politique de l'État allemand. En leur attribuant des grades honorifiques dans la SS celle-ci s'attache des policiers, des magistrats, des hauts fonctionnaires, des industriels, des membres de l'Université. Au cours de leurs activités professionnelles ces membres restés « dans le civil », et qui ne portent qu'exceptionnellement l'uniforme de couleur noire, pourront repérer les « déviants » et propager les idées nazies les plus extrêmes. Cela permet à la SS de contrôler progressivement une bonne partie de l'appareil d'État et de la production allemande.

Créé par la SS en 1931, le SD, service de renseignement interne au parti nazi, va devenir en 1933, dès la prise du pouvoir, le service de renseignement de l'État allemand. Himmler place à sa tête Reinhard Heydrich. Dès la déclaration de guerre, en septembre 1939, le SD est renforcé puisque la Gestapo, la police criminelle d'État lui sont adjointes pour former le RSHA qui poursuit et renforce les activités de ses composantes, toujours sous la direction d'Heydrich.

L'appareil policier de la SS compte 240 000 personnes en 1939. Il est réduit à 40 000 après l'entrée en guerre, une partie des membres étant affectée aux autres branches de l'organisation.

La SS et l'univers concentrationnaire nazi[modifier | modifier le wikicode]

Le travail dans les camps d'extermination. Auschwitz

Une branche de la SS, les Totenkopfverbände ("unités tête de mort"), qui portent le dessin d'une tête de mort sur leurs uniformes, gère, dès 1934, les camps de concentration et à partir de 1942 les camps d'extermination. Ils sont environ 30 000 hommes et femmes. Cette activité permet un enrichissement de l'organisation. Elle loue les prisonniers aux industriels allemands qui en font la demande afin de remplacer les jeunes allemands mobilisés par la guerre. De plus la SS est propriétaire d'entreprises où elle emploie les prisonniers : briqueteries, manufactures de porcelaine, usines d'embouteillage d'eau minérale, etc. Dans les camps des médecins SS se livrent à des expériences sur des prisonniers vivants afin de tester la nocivité de certains produits chimiques ou pour voir le résultat des modifications anatomiques qu'ils opéraient sur l'organisme humain.

À partir de l'été 1941, la SS construit les camps d'extermination afin de mettre «la solution finale à la question juive» décidée par les dirigeants nazis (l'extermination des slaves était également programmée mais ne put être concrétisée à cause de la défaite de l'Allemagne). Les camps ouvrent au printemps 1942. Elle organise les rafles des juifs, des tsiganes, des homosexuels et des handicapés à travers l'Europe occupée, et organise les moyens de transports vers les camps dont elle assure également la surveillance et la direction. Elle utilise les déportés les plus aptes physiquement pour des travaux forcés (qui causent beaucoup de morts par épuisement). Tous ceux qui sont jugés inaptes à rendre un service utile au Reich (malades, vieillards, femmes, enfants) sont mis à mort (notamment dans des chambres à gaz pour les camps qui en sont équipés) ou jamais nourris, et leurs corps détruits au moyen des fours crématoires. Les vêtements, les objets de valeur ou d'usage courant, les cheveux dont la SS a dépouillé ses victimes sont commercialisés.

La Waffen-SS[modifier | modifier le wikicode]

Les étrangers dans la Waffen-SS, ici les Wallons
Soldats de la Waffen-SS. Ils se différencient des soldats de la Wehrmacht par leurs runes SS sur le col et l'aigle sur le bras gauche. En dehors de la Waffen-SS, les membres de la SS ont un uniforme noir.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, la SS crée une branche militaire, la Waffen-SS, d'abord composée exclusivement d'Allemands. À partir de juin 1941, entrée en guerre de l'Allemagne contre l'URSS, la Waffen-SS s'ouvre aux étrangers (y compris aux slaves, pourtant considérés comme des sous-hommes par l'idéologie hitlérienne). Ainsi, durant la deuxième moitié de la guerre, la majorité des membres de la branche militaire de la SS ne sont pas allemands. Cela vient du fait que la Wehrmacht étant l'armée régulière du Troisième Reich, il fallait la nationalité allemande pour s'y engager; de ce fait les hommes venant de pays occupés souhaitant combattre aux côtés de l'Allemagne étaient obligés de s'engager dans une force paramilitaire, donc la SS. Ces étrangers forment des divisions nationales : Charlemagne pour les engagés français, Wiking pour les norvégiens, Wallonie pour les Belges francophones, Galicie pour les ukrainiens, etc. La Waffen-SS comporte 38 divisions (dont des divisions de chars), elle est soumise aux ordres du haut-commandement allemand mais ses officiers sont des SS et non des militaires de carrière. Par le fanatisme de bon nombre de ses membres et son entraînement parfois très poussé, la Waffen-SS forme l'élite de la force militaire du Troisième Reich. Elle jouera un grand rôle sur le front soviétique où elle combattra la résistance que lui opposent les partisans et se livrera à des massacres de populations civiles. Elle sera aussi à l'origine de crimes en France au moment du débarquement de Normandie. Son rôle est important dans la bataille des Ardennes pendant l'hiver 1944-1945.

Le jugement de la SS[modifier | modifier le wikicode]

En 1945-1946, au procès de Nuremberg contre les dirigeants civils et militaires nazis, la SS est condamnée comme organisation criminelle ayant commis un génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Lien externe[modifier | modifier le wikicode]

La Seconde Guerre mondiale : De Nuremberg à Nuremberg

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