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Attentats de janvier 2015 en France

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Attentats de janvier 2015
en France
Journalistes, secouristes et policiers dans la rue Nicolas-Appert quelques heures après l'attentat contre Charlie Hebdo
Journalistes, secouristes et policiers dans la rue Nicolas-Appert quelques heures après l'attentat contre Charlie Hebdo
Localisation 11e et 20e arrondissements de Paris
Fontenay-aux-Roses
Montrouge
Dammartin-en-Goële
Cible Collaborateurs de Charlie Hebdo
Juifs
Policiers
Date 7, 8 et 9 janvier 2015
Type Fusillades, prises d'otages
Armes Kalachnikov AKM, Lance-roquettes, Vz. 58, pistolet mitrailleur Skorpion, pistolets Tokarev et bâtons d'explosifs.
Morts 17 (et 3 terroristes tués)

- Charlie Hebdo : 12
- Montrouge : 1
- Dammartin-en-Goële : 0
(et 2 terroristes)

- Hyper Cacher : 4
(et 1 terroriste)
Blessés 22 + 65 en état de choc
Auteurs Chérif et Saïd Kouachi
Amedy Coulibaly
Organisations Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA)
Mouvance Terrorisme islamiste
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Les attentats terroristes islamistes de janvier 2015 sont une série d'attentats s'étant déroulés en France du 7 au 9 janvier et ayant mené à la mort de 17 personnes (dix collaborateurs, employés et proches de Charlie Hebdo, quatre personnes de confession juive et trois policiers), ainsi que des trois terroristes.

Les auteurs de ces crimes sanglants sont les frères Saïd et Chérif Kouachi de l'organisation Al-Qaida au Yémen, et Amedy Coulibaly de l'organisation Daech. Ils étaient tous trois français.

Ces attentats ont déclenché une large vague d'émotion, à cause du nombre élevé des victimes et des symboles de la République qui ont été attaqués : la liberté d'expression, la laïcité et le vivre ensemble. Le 11 janvier, pour protester contre le terrorisme islamiste et réaffirmer l'attachement de la France aux valeurs de la République, une grande manifestation à travers toute la France est organisée : elle a réuni 4 millions de personnes et 50 chefs d'État. Le 14 janvier 2014 sort le numéro 1178 de Charlie Hebdo : il est vendu à 8 millions d'exemplaires, ce qui en fait le journal le plus vendu en France.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

  • Charlie Hebdo est un journal créé en 1970, succédant à Hara-Kiri, qui disparait en 1982 avant d'être relancé en 1992. Connu pour ses caricatures, il accueille aussi des reportages et des enquêtes d'investigation. Son humour très mordant lui attire régulièrement des ennuis : il a en effet l'habitude de se moquer de l'extrême droite (notamment du Front national alors dirigé par Jean-Marie Le Pen) ainsi que des religions (en particulier le catholicisme, beaucoup plus que l'islam et le judaïsme).
Charb en 2009.
  • En 2006, le journal danois Jyllands-Posten publie des caricatures du prophète de la religion musulmane : Mahomet, qui ont pour but de critiquer certaines pratiques intégristes de cette religion par ses membres dans des pays généralement peu développés et situés au Proche-Orient. Suite à des manifestations en réaction à ces dessins dans lesdits pays, certains médias européens reprennent ces caricatures par solidarité et pour défendre la liberté d'expression et la laïcité. Charlie Hebdo va même plus loin en en rajoutant de nouvelles, dessinées par ses propres auteurs.
  • Charlie Hebdo continuera par la suite de critiquer régulièrement l'islam radical, ce qui en fait la cible des milieux islamistes. Après la publication d'un nouveau numéro, Charia Hebdo, très virulent contre les islamistes, les locaux du journal sont incendiés dans la nuit du 1er au 2 novembre 2011. Ce premier attentat ne fera aucun blessé. Son rédacteur en chef Stéphane Charbonnier alias Charb (qui est également un des caricaturistes vedettes de Charlie) est victime d'une fatwa ; il est alors placé sous protection policière et le restera jusqu'à son assassinat.
  • Dans les années précédant l'attentat, on constate une montée des tensions entre communautés, suite au quinquennat du président de la République Nicolas Sarkozy à qui l'on a reproché d'avoir excité ces tensions, puis à la montée du parti d'extrême droite Front national (FN), désormais dirigé par Marine Le Pen, qui totalise 25% des voix aux élections européennes de 2014. L'islamophobie augmente également à cause de la peur suscitée par les terroristes islamistes d'Al-Qaida puis, avec beaucoup plus d'efficacité, de Daech aussi connu sous le nom de l'État islamique, qui attirent vers eux de nombreux jeunes (musulmans ou non) que l'on appelle les « djihadistes ».

Chronologie des événements[modifier | modifier le wikicode]

7 janvier[modifier | modifier le wikicode]

Fusillade au siège de Charlie Hebdo : mort de douze personnes[modifier | modifier le wikicode]

Article à lire : Attentat contre Charlie Hebdo.

Le 7 janvier 2015 à 11 h 30 environ, Saïd et Chérif Kouachi, vêtus d'habits noirs et de cagoules, arrivent à la rédaction de Charlie Hebdo. Une fois rentrés, ils identifient le rédacteur en chef Charb et l'abattent, avant de continuer leur besogne sur le reste de la rédaction, tuant au total onze personnes. Considérant avoir réussi leur coup, ils se précipitent en dehors du bâtiment et continuent à tirer en disant « avoir vengé le prophète » en « tuant Charlie Hebdo' ». Ils prennent la fuite, pourchassés par la police. L'un des policiers, Ahmed Merabet, parvient à les rattraper à vélo et tente de les arrêter : les deux islamistes le blessent mortellement et l'achèvent, avant de reprendre leur fuite dans une voiture volée.

L'information se répand très vite et une grande émotion est palpable. Plusieurs rassemblements spontanés ont lieu partout en France pour crier la colère et la tristesse des Français face à cet attentat sanglant. Le chiffre de douze morts est rapidement officialisé, tout comme la perte de plusieurs membres historiques de la rédaction : Cabu, Charb, Wolinski, Honoré et Tignous notamment. Le visage et l'identité des terroristes sont finalement déterminés grâce à l'oubli de la carte d'identité de l'un d'eux dans la voiture abandonnée. Un slogan de soutien se répand alors : « Je suis Charlie ». Le 8 janvier est décrété jour de deuil national par le président de la République François Hollande. Une minute de silence est respectée dans tous les établissements publics.

8 janvier[modifier | modifier le wikicode]

Fusillade de Montrouge : meurtre d'une policière[modifier | modifier le wikicode]

Le lendemain, vers 8 h du matin, alors que la fusillade de Charlie Hebdo fait la une des journaux, une jeune stagiaire de la police municipale de Montrouge, Clarissa Jean-Philippe, va contrôler ce qui était censé être un accident banal, mais se retrouve prise pour cible par un inconnu masqué et lourdement armé, qui l'abat et blesse grièvement un agent de voirie. Le terroriste — il s'agit d'Amedy Coulibaly — prend la fuite en oubliant sa cagoule. Cet attentat s'est déroulé près d'une école privée accueillant de jeunes juifs : il est fortement possible — au vu du fort antisémitisme de Coulibaly qui sera constaté le lendemain même — que cette école soit le lieu où l'islamiste avait prévu de faire son attentat.

Ce crime est alors perçu comme n'ayant aucun rapport avec l'attentat de la veille à Charlie Hebdo. Ce n'est que le lendemain que le lien sera fait.

9 janvier[modifier | modifier le wikicode]

Retranchement des terroristes à Dammartin-en-Goële et à l'Hyper Cacher : mort de quatre otages[modifier | modifier le wikicode]

Le 9 janvier au matin, les frères Kouachi, qui avaient commis plusieurs crimes durant la journée du 8 janvier et le début de matinée du 9, sont repérés par les forces de l'ordre à Dammartin-en-Goële alors qu'ils tentaient de retourner à Paris. Saïd Kouachi est blessé ; les deux terroristes se réfugient alors dans une imprimerie, dont ils prennent en otage le gérant avant de le relâcher au bout d'une heure. Des deux employés présents, l'un s'enfuit quand l'autre, Lilian Lepère (26 ans) se cache sous un évier ; non découvert, il transmet par SMS des informations cruciales aux forces spéciales du GIGN. Celles-ci tentent d'entrer en contact avec les Kouachi sans parvenir à les raisonner : c'est finalement la chaîne de télévision BFMTV qui recueille leurs propos.

Magasin Hyper Cacher.

Parallèlement, Amedy Coulibaly est pourchassé par la police à Paris : il se réfugie dans le magasin Hyper Cacher (qui vend de la nourriture cacher, respectant les règles de la religion juive, un peu comme le halal pour les musulmans) et prend en otage l'ensemble des personnes présentes, avant d'en tuer trois. Le gérant parvient à s'échapper, tout comme Lassana Bathily, jeune employé musulman de la supérette qui a néanmoins réussi à cacher des otages — dont un en très bas âge — dans la chambre froide. Pendant ce temps, Coulibaly, après avoir abattu un quatrième otage qui avait tenté de lui tirer dessus, effraie les personnes présentes avec des propos antisémites, puis décide d'appeler BFMTV. Il y explique avoir prêté allégeance à Daech, être bel et bien en lien avec les frères Kouachi depuis le début et avoir attaqué cet Hyper Cacher par pur antisémitisme. Il ne raccroche pas bien le téléphone, ce qui permet à la chaîne d'information de continuer à entendre tous les bruits du magasin et de transmettre de nouvelles informations aux forces spéciales.

Assauts : mort des terroristes[modifier | modifier le wikicode]

L'assaut à Dammartin se faisant de plus en plus pressant, Amedy Coulibaly menace de tuer tous les otages s'il se produit, afin de protéger les Kouachi. Le président François Hollande donne alors l'ordre de déclencher les deux assauts presque en même temps afin d'éviter que Coulibaly ne soit mis au courant de l'attaque de ses amis. Ces derniers tiennent moins d'une minute, malgré une défense vigoureuse : ils sont tués tous les deux. L'assaut de l'Hyper Cacher a alors lieu : Coulibaly tente une sortie en force, mais se fait abattre à son tour. Les otages sont finalement libérés.

Victimes[modifier | modifier le wikicode]

Tuées par les frères Kouachi le 7 janvier[modifier | modifier le wikicode]

  • Frédéric Boisseau, 42 ans. Agent de maintenance dans l'immeuble de Charlie Hebdo.
  • Franck Brinsolaro, 48 ans. Policier chargé de la protection de Charb.
  • Jean Cabut dit Cabu, 76 ans. Dessinateur et journaliste à Charlie Hebdo.
  • Elsa Cayat, 54 ans. Psychiatre et journaliste à Charlie Hebdo.
  • Stéphane Charbonnier dit Charb, 47 ans. Dessinateur et journaliste, rédacteur en chef de Charlie Hebdo.
  • Philippe Honoré, 73 ans. Dessinateur et journaliste à Charlie Hebdo.
  • Bernard Maris, 68 ans. Intellectuel, économiste et journaliste à Charlie Hebdo.
  • Ahmed Merabet, 42 ans. Policier abattu alors qu'il tentait d'arrêter les frères Kouachi.
  • Mustapha Ourrad, 60 ans. Correcteur à Charlie Hebdo.
  • Michel Renaud, 69 ans. Voyageur et photographe.
  • Bernard Verlhac dit Tignous, 57 ans. Dessinateur et journaliste à Charlie Hebdo.
  • Georges Wolinski, 80 ans. Dessinateur et journaliste à Charlie Hebdo.

Tuées par Amedy Coulibaly les 8 et 9 janvier[modifier | modifier le wikicode]

  • Clarissa Jean-Philippe, 25 ans. Policière municipale chargée de la circulation à Montrouge.
  • Philippe Braham, 45 ans. Cadre commercial.
  • Yohan Cohen, 20 ans. Étudiant, employé de l'Hyper Casher.
  • Yohav Hattab, 21 ans. Étudiant, tué après avoir tenté d'abattre Coulibaly.
  • François-Michel Saada, 64 ans. Retraité.

Terroristes[modifier | modifier le wikicode]

Saïd et Chérif Kouachi.
  • Saïd Kouachi, 34 ans. Djihadiste d'Al-Qaida.
  • Chérif Kouachi, 32 ans. Djihadiste d'Al-Qaida.
  • Amedy Coulibaly, 32 ans. Djihadiste de Daech.

Ces trois terroristes se sont tous trois radicalisés lors de leur séjour en prison (après des fautes moins graves) où ils ont rencontrés de dangereux islamistes. Ils se connaissaient depuis déjà plusieurs années et avaient planifié ensemble leurs attaques (Coulibaly emploiera le terme « synchroniser »). Toutefois, les organisations Al-Qaida et Daech ne sont pas alliées : les Kouachi et Amedy Coulibaly n'ont agi ensemble qu'à cause de leur lien d'amitié.

Conséquences[modifier | modifier le wikicode]

« Je suis Charlie »[modifier | modifier le wikicode]

Article à lire : Je suis Charlie.
Le logo « Je suis Charlie ».

Juste après l'attentat, une image apparait sur Twitter, représentant avec une grande sobriété les mots « Je suis » en blanc et, en dessous, « Charlie » en gris, le tout sur fond noir. L'image se répand très rapidement, et certains internautes créent le hashtag #JeSuisCharlie, qui se hisse vite au rang d'un des hashtags les plus utilisés au monde.

Cette phrase est utilisée pour manifester sa solidarité vis-à-vis de la rédaction de Charlie Hebdo et des proches des victimes, mais également pour signifier son attachement à la liberté d'expression. A contrario, certaines personnes qui trouvaient que le journal n'aurait pas dû publier les caricatures de Mahomet disent ainsi « Je ne suis pas Charlie », bien que ce soit très mal vu. D'autres, très minoritaires, détournent la phrase par goût de la provocation : Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national, déclara « Je suis Charlie Martel », en référence au maire du palais Charles Martel, connu pour avoir combattu les Arabes à Poitiers. L'humoriste antisémite Dieudonné, déjà condamné de nombreuses fois pour incitation à la haine, déclara « Je me sens Charlie Coulibaly », en référence à Amedy Coulibaly, qui a assassiné le 9 janvier plusieurs juifs lors de la prise d'otages de l'Hyper Cacher : Dieudonné fut trainé en justice pour ses propos.

Photo prise à Paris durant la marche.

Cette phrase concerne surtout l'attentat de Charlie Hebdo : pour ceux des jours suivants, elle en inspirera d'autre comme « Je suis flic », « Je suis juif », « Je suis Hyper Cacher ». Elle est aussi utilisée par les musulmans pour dire « Je suis musulman mais je suis Charlie » afin de bien montrer qu'ils n'ont rien de commun avec les terroristes islamistes.

Le slogan se répand dans de nombreux pays du monde, en soutien aux victimes et au journal.

La marche républicaine du 11 janvier[modifier | modifier le wikicode]

Dès le 7 janvier, l'ampleur de l'émotion suscitée par les douze morts de la fusillade à Charlie Hebdo déclenche des manifestations spontanées de soutien, qui surprennent par leur déjà grand nombre de participants. Une grande marche républicaine doit conclure ces mouvements de solidarité : elle se déroule le 11 janvier à Paris et partout en France.

Cette marche, dont le principal but est de montrer aux terroristes la résistance du peuple français et plus généralement de l'Occident face à leur barbarie, réunit une cinquantaine de chefs d'État aux côtés du président de la République François Hollande et du Premier ministre Manuel Valls. Avec ces chefs d'État défilent près de quatre millions de personnes, ce qui en fait la plus grande manifestation sous la Vème République. On qualifie l'esprit de solidarité qui a caractérisé cette marche « l'esprit du 11 janvier ».

Pour aller plus loin...[modifier | modifier le wikicode]

Vikiliens pour compléter[modifier | modifier le wikicode]

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Source : cette page a été partiellement adaptée de la page Attentats de janvier 2015 en France de Wikipédia.
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