Laïcité

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     État laïc ou séculier      Religion d'État      Ambigu ou aucune information

Le mot laïcité dérive de l'adjectif laïc au masculin et laïque au féminin. Le terme est emprunté à l'adjectif grec ancien λαϊκός, laikós « appartenant au peuple » dérivé de λαός, laós peuple avec le suffixe -ικός, -ikós qui est commun au latin -icus qui nous donne -ic au masculin et -ique au féminin.

La laïcité est le principe de séparation de la religion et de l'État.

Elle permet à chacun de choisir ou non une religion (liberté de conscience) et de la pratiquer librement (liberté de culte). La laïcité empêche l'État de privilégier une religion par rapport à une autre (pas de religion officielle, comme cela est le cas dans certains pays). L'État n'a pas à intervenir dans l'organisation des différentes religions ni dans la discussion des idées religieuses. Les religions n'ont pas à dicter leurs idées pour les décisions prises par les institutions de l'État (en particulier dans le vote des lois), même si elles peuvent faire connaître leur point de vue.

France[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis l’article : Laïcité en France.

Jusqu'à la Révolution française de 1789, le catholicisme était la religion officielle de l'État. Le gouvernement royal intervenait dans l'organisation de l'Église catholique en France. C'est le cas avec la Pragmatique sanction de Bourges et le Concordat de 1516, mais aussi avec la déclaration des quatre articles. Au XVIe siècle, l'apparition de la religion protestante provoque de sanglantes guerres de religion entre catholiques et protestants français. L'Édit de Nantes de 1598, permet avec des restrictions de localisation, la pratique du protestantisme. Cependant en 1685 Louis XIV en révoquant l'Édit de Nantes, interdit la pratique du protestantisme en France. Les protestants sont convertis de force, ou émigrent, ou sont emprisonnés ou prennent les armes et luttent contre l'armée royale envoyée contre eux.

En France, dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, l'article 10 affirme la liberté religieuse : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses. » Cependant l'État avec la Constitution civile du clergé votée en 1791, intervient dans l'organisation du clergé catholique. Cela provoque une fracture dans la population française et aboutit à de nouvelles guerres en partie à caractère religieux en particulier dans l'ouest de la France (Vendée et Bretagne). Pour couper les liens entre la religion (surtout catholique) et l'État, les sans-culottes favorisent la déchristianisation qui s'en prend aux symboles, aux cérémonies et/ou édifices religieux catholiques.

Le Concordat de 1801, permet de ramener la paix religieuse. Il proclame que le catholicisme est la religion de la majorité des Français, mais garantit la liberté de pratique religieuse pour les autres confessions (à l'époque les protestants et les juifs). Les différentes religions sont subventionnées par l’État et leur organisation est soumise au contrôle des autorités publiques. L'Église catholique se renforce en ouvrant de nombreuses écoles confessionnelles dans l'enseignement primaire que l'État a laissé à l'abandon pendant de nombreuses décennies. Elle parvient à contrôler l'exercice de la profession d'instituteur, même dans l'enseignement public. L'Église catholique, alors liée aux milieux politiquement conservateurs ou réactionnaires favorables à un retour à la monarchie, devient un adversaire des partisans de la République.

Au cours du XIXe siècle, les républicains tentent de limiter l'influence de la religion dans la vie politique et en particulier dans l'enseignement primaire qui touche tous les habitants. Les lois dues à Jules Ferry au début des années 1880, affirment l'obligation scolaire, la gratuité de l'école primaire et la laïcité de l'enseignement public. Cependant les écoles confessionnelles subsistent et dans certaines régions concurrencent fortement les écoles publiques.

Au moment de l'affaire Dreyfus, une grande partie du clergé catholique et des fidèles, très antisémites et politiquement conservateurs, agissent dans le camp des anti-dreyfusards. Les actions violentes qui ont alors lieu poussent les républicains à agir contre le personnel des écoles confessionnelles, à limiter l'ouverture de nouvelles écoles et à entraver le fonctionnement de celles qui existent.

Pour permettre dans les faits cette liberté de chacun, il a fallu attendre le début du XXe siècle siècle et la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905 mise en place par Émile Combes. Cette loi interdit à l'État de financer quelque culte que ce soit, le clergé ne dépendra donc plus que de la générosité des fidèles. La religion devient une affaire privée. Les édifices du culte sont remis à des associations qui doivent en assurer le fonctionnement. Concrètement, cela a des conséquences. Par exemple, l'État ne connait que les mariages à la mairie (le mariage civil) ; l'école publique ne veut pas connaitre la religion des élèves; les représentants de l'État ne doivent pas faire connaitre leurs croyances (se signer par exemple) lorsqu'ils agissent comme agents publics ; l'État ne peut pas financer la construction d'un lieu de culte…

Cependant la pratique montre des évolutions vers plus de souplesse, notamment pour l'édification de lieux de culte.

États-Unis[modifier | modifier le wikicode]

Article à lire : Laïcité aux États-Unis.

Pays musulmans[modifier | modifier le wikicode]

Il n'existe aujourd'hui que trois pays à majorité musulmane qui soient laïcs : c'est la Turquie, le Liban et l'Azerbaïdjan. Tous les autres pays intègrent à des niveaux plus ou moins profonds l'islam dans les lois du pays. Comme beaucoup de religions au cours de l'histoire, l'islam régit des règles à tous les aspects de la vie de l'homme, que ce soit au niveau privé ou au niveau public. Il n'existe pas de courant qui dise que les choses publiques et les choses privées doivent être séparées. C'est la raison pour laquelle le droit musulman, qui trouve son origine dans la charia, est un droit d'inspiration religieuse.

La laïcité à l'école[modifier | modifier le wikicode]

L'école est un droit. Elle permet à toute personne désirant accéder à l'instruction d'obtenir des logiques intellectuelles et des connaissances. Les savoirs fondamentaux comme lire, écrire ou calculer, découvrir le monde, n'ont pas besoin d'une force de foi ou de croyance. La laïcité laisse à l'individu le choix de sa spiritualité et forme à appréhender le monde "extérieur" d'une manière rationnelle, grâce à l'esprit critique, l'écoute de référents, et l'entraide entre élèves. Les citoyens entrent dans ces établissements pour participer à la société sans y formaliser leur vie intérieure.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

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