Libéralisme
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Le libéralisme est l'ensemble des idéologies politiques qui placent la liberté des individus comme valeur cardinale, voire comme principe suprême 
(dans le cas du libertarianisme).
Les libéraux se différencient de la plupart des libertaires (anarchistes) dans la mesure où ces derniers considèrent que la liberté seule ne fait pas tout, et qu'il faut aussi que quelque chose assure une forme d'égalité (afin que chacun ait, d'office, les moyens de faire ce qu'il veut).
Sommaire
Histoire[modifier | modifier le wikicode]
À l'origine, le libéralisme est un courant intellectuel du siècle des Lumières. Le thème des libertés a été développé déjà par les philosophes grecs et par les humanistes. Le libéralisme a été introduit par des penseurs tels que John Locke et Montesquieu, défendu en matière économique par Adam Smith et Turgot.
Principes[modifier | modifier le wikicode]
Droit naturel[modifier | modifier le wikicode]
Le libéralisme s'appuie sur la théorie du droit naturel, selon laquelle chaque être humain possède des droits fondamentaux que rien ne doit leur enlever (voir aussi Droits de l'homme).
La liberté implique une obligation : celle de ne pas réduire la liberté d'autrui. Pour cela, le consentement mutuel est très important. Sont interdites toutes formes d'agression contre l'intégrité de la personne, de meurtre, de vol, d'esclavage, de dictature... mais aussi les impôts qui utilisent l'argent d'une personne pour des choses auxquelles elle peut s'opposer. Le droit naturel implique aussi la tolérance à l'égard des idées et des croyances d'autrui.
Une société libérale ne prescrirait aucun comportement particulier. Elle se bornerait à interdire l'usage de la contrainte.
Propriété privée[modifier | modifier le wikicode]
Les libéraux défendent la liberté de créer une entreprise, de la posséder et d'accumuler ses richesses sans limitation (la « propriété privée »).
Pour les libéraux, il est totalement injuste de prendre l'argent de quelqu'un, même pour réduire les inégalités, car c'est sa propriété.
Selon les libéraux, la propriété privée des moyens de production et de distribution développe la responsabilité individuelle. Ceux qui « jouent » avec leur argent sont entièrement responsables de leurs pertes. Aussi recherchent-ils constamment les moyens de gagner plus par une bonne gestion de leurs affaires. Cela doit augmenter la création de richesses.
Liberté d'entreprendre[modifier | modifier le wikicode]
Selon les libéraux, la liberté d'entreprendre doit permettre à ceux qui ont un projet et les moyens de le financer de le mettre en œuvre à leurs risques et périls. Ils ne doivent pas être empêchés de le faire par des concurrents déjà installés ou par une législation qui limiterait leur arrivée sur le marché. Pour les libéraux, cela doit favoriser l'innovation et un développement de la production donc une création de richesses supplémentaires.
En échange, chaque individu est responsable de ce qu'il fait : il devrait tenir ses engagements, assumer la conséquence de ses actes et reconnaître ses erreurs[Source ?].
Flexibilité[modifier | modifier le wikicode]
Les libéraux défendent la liberté pour le patron de fixer les conditions de travail de ses employés (la « flexibilité »).
Selon les libéraux, le contrat de travail passé entre un patron et un salarié doit comporter peu de contraintes, la plupart du contrat doit être décidé entre l'employé, et l'entreprise. Le marché du travail doit donc être flexible. L'employeur propose un contrat aux conditions qu'il juge les plus favorables pour son entreprise. L'employé est libre de l'accepter ou de le refuser. Des critiques portent sur ceci car l'employeur a plus de pouvoir que l'employé.
Libre concurrence[modifier | modifier le wikicode]
Les libéraux défendent la libre concurrence entre les entreprises, à l'intérieur du pays et même entre les pays (le « libre-échange »).
Selon les libéraux, la concurrence fait que les meilleures entreprises gagnent. Elle parvient à écouler ses produits et arrive à éliminer ses concurrents. Cela doit favoriser l'innovation, une meilleure organisation du travail et théoriquement une baisse des coûts de production, donc des prix. Cependant une concurrence réduite fait que les entreprises survivantes sont en position de force dans leur domaine et peuvent faire ce qu'elles veulent, ce qui est une critique faite au libéralisme par les sociaux-libéraux.
Critiques[modifier | modifier le wikicode]
La principale question qui est posée aux libéraux est : « Que considérez-vous comme une entrave à la liberté d'autrui ? »
D'après les socialistes, les libéraux défendraient uniquement une liberté formelle et pas une liberté réelle, parce que la défense de la liberté devrait prendre en compte les capacités économiques (il ne suffit pas d'avoir le droit de faire quelque chose pour pouvoir le faire, il faut aussi avoir assez d'argent)1. Ces critiques reprochent aux libéraux de favoriser les droits de l'individu sans se préoccuper des conditions d'existence de ces mêmes individus au sein de la société. Si les droits formels libéraux sont supposés profiter à tous, ils ne profitent en réalité qu'à ceux qui peuvent matériellement les exercer : les riches, les propriétaires2.
Les libéraux répondent en disant qu'il peut très bien y avoir de la charité dans une société libérale. Mais celle-ci n'est pas garantie.
Une autre critique porte sur le fait que le libéralisme ne fonctionnerait que si les actions illibérales étaient immédiatement reconnues comme telles par la structure qui gère la société (l'État par exemple), ce qui n'est pas évident dans des cas complexes. Par exemple, les écologistes critiquent le libéralisme en disant que les actions écocides peuvent causer des dommages bien après l'acte et à des endroits inattendus, ce qui réduit les chances d'avoir un jugement immédiat (alors que la dégradation de l'environnement est une restriction de liberté pour l'ensemble de l'humanité).
Représentation[modifier | modifier le wikicode]
Peu de partis politiques sont libéraux jusqu'au bout. La grande majorité des partis qui se disent libéraux sont plutôt socio-libéraux (Renaissance) ou alors libéraux-conservateurs (Les Républicains). On peut cependant citer le Parti de la réforme d'Estonie, mais celui-ci est assez conservateur sur le plan social.
D'après la Fondation Heritage, en 2023, Singapour, la Suisse, l'Irlande et Taïwan sont les pays où il y a la plus grande liberté économique3.
Sources[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Voir par exemple le chapitre 2 « Nous sommes loin d'être aussi libres que nous le prétendons » dans Jean-Léon Beauvois, Les illusions libérales, individualisme et pouvoir social, Presses universitaires de Grenoble, 2005, p. 75-160.
- ↑ Michel Villey, Le droit et les droits de l'homme, PUF, Quadrige, 1983 (page 140)
- ↑ https://www.heritage.org/index/ranking
- Ancienne version de l'article « Libéralisme politique »
- Ancienne version de l'article « Libéralisme économique »
Vikiliens pour compléter[modifier | modifier le wikicode]
