Taïwan

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République de Chine
Taïwan
(zh) 中華民國
Flag of the Republic of China.svg 270px-Republic of China National Emblem.svg.png
Drapeau Blason
Devise
Hymne national Hymne national de la République de Chine
Localisation
Carte de taiwan.png
Géographie
Capitale Taipei
Plus grande ville Taipei
Superficie 36 008 km2
Fuseau horaire UTC+8
Démographie
Population 23 040 040 habitants
Densité 639,86 habitants/km2
Gentilé Taïwanais, Taïwanaise
Langue(s) officielle(s) Chinois mandarin (langue administrative)
Langue Minnan de Taïwan
Hakka
Langues des aborigènes
Politique et fonctionnement
Type de gouvernement République
Président Tsai Ing-wen
Premier ministre Chen Chien-jen (wp)
Monnaie New Taïwan Dollar
Domaine Internet .tw
Indicatif téléphonique +886
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Taïwan, ou la République de Chine (en chinois traditionnel : 中華民國), est un État souverain au statut contesté situé sur l'île de Taïwan en mer de Chine méridionale. Elle est séparée de la Chine continentale par le détroit de Taïwan. Elle était autrefois appelée Formose.

L'île est depuis 1949 sous l'autorité du gouvernement de la République de Chine, totalement indépendante du gouvernement de la République populaire de Chine qui la revendique comme une province de son territoire. Seuls dix-huit pays la reconnaissent comme un pays. De plus en plus de pays cessent de reconnaître Taïwan comme un État indépendant sous la pression de la République populaire de Chine.

Survol de la région de Taoyuan.

Géographie[modifier | modifier le wikicode]

Le temple de Chang Chun dans le parc national de Taroko.

Située le long de la bordure ouest de la mer des Philippines, au large des côtes sud-est de l'Asie et entre le Japon et les Philippines, Taïwan est au centre des îles de l'Asie de l'Est et des voies maritimes et aériennes de l'Asie-Pacifique. Malgré les dissensions politiques, la capitale, Taipei, occupe une relation privilégiée avec Hong Kong : en 2018, le trafic aérien entre les deux villes atteignait 6 400 000 passagers transportés.

La superficie de l'île est à peu près de 36 000 km2. L'île est large d'environ 125 km d'est en ouest et longue d'environ 380 km du nord au sud. Les deux tiers de sa superficie sont constitués de montagnes et de forêts ; le reste est composé de collines, de larges plaines, de hautes terres et de bassins. Ses chaînes de montagnes sont orientées dans le sens de la longueur de l'île, notamment la chaîne Centrale qui constitue l'axe de l'île et marque la ligne de partage des eaux entre l'est et l'ouest de Taïwan. Au centre du pays, il y a la chaîne Yushan, appelée également la « cordillère de Jade », dont l'altitude du sommet principal, le Yu Shan (ou la « montagne de Jade »), atteint 3 952 m.

Climat[modifier | modifier le wikicode]

Le Yu Shan

Au nord de Taïwan, le climat est subtropical humide. Les hivers sont doux avec des moyennes de 18 °C. Les étés sont chauds et humides, avec des températures de 31 °C. Le sud de l'île jouit d’un climat tropical maritime avec un temps généralement chaud et relativement sec.

Dans les montagnes, les conditions tempérées prévalent. La neige peut s’accumuler sur certains des sommets les plus élevés, tels que le Yu Shan et le Ho-Huan Shang. La pluie peut tomber à tout moment, mais la plus grande quantité tombe habituellement d’avril à août. La saison des typhons s’étend de mai à septembre.

Population[modifier | modifier le wikicode]

Une île peuplée très majoritairement de Hans[modifier | modifier le wikicode]

Taïwan est peuplée à 90 % par des Hans qui ont immigré de la Chine continentale au fil de l'histoire et par des aborigènes austronésiens qui y sont arrivés dans la Préhistoire.

Une population qui risque de fortement diminuer[modifier | modifier le wikicode]

En 2019, le nombre moyen d'enfants par femme (Indice Synthétique de Fécondité, ou ISF) était de 1,15. C'est beaucoup moins que le niveau permettant à un nombre d'habitants de rester stable (2,1)1.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Jusqu'au XIXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

L'histoire de Taïwan commence en 7000 av. J-C, avec l'arrivée des aborigènes austronésiens venant successivement du Ve siècle av. J-C au XVIe siècle, et qui sont considérés comme les habitants primitifs de l'île. À partir de la période des grandes découvertes, plus précisément du XVIe siècle, les occidentaux naviguant en Extrême-Orient pour des raisons coloniales et commerciales débarquent sur l'île, vue sa position à l'intersection de la mer et des pays de l'Asie de l'Est, de la mer de l'Asie du Nord et de celle de l'Asie du Sud. Dès ce moment-là, l'île de Formose devient la charnière des pouvoirs orientaux et occidentaux sur l'Asie de l’Est.

Avec l'arrivée des Hollandais au début du XVIIe siècle, qui contrôlent ensuite la côte ouest appelée jadis la « Cité d’Orange », Taïwan tourne une page de son histoire et débute un chapitre pluriethnique. Pendant ses 38 ans de contrôle, l'un après l'autre, ils construisent la fameuse forteresse « Zeelandia » à Anping, effectuent l'évangélisation auprès du peuple autochtone ainsi que des activités commerciales et productives et font appel aux habitants de la zone côtière chinoise, notamment de la province du Fujian actuel, à l'exploitation des terres. Pendant les 200 ans qui suivent, les immigrés de la Chine se multiplient d'abord sous une courte domination de Koxinga (un loyaliste de la dynastie Ming, qui se sert de l'île pour repartir à la reconquête de la Chine) et ensuite sous le règne de la dynastie Qing (qui annexe l'île en 1683). Une société de Hans s'y forme ainsi.

Histoire récente[modifier | modifier le wikicode]

À la fin du XIXe siècle, sous le courant de l'expansion de l'impérialisme japonais, Taïwan devient une colonie parmi les autres et un épisode de son histoire est par conséquent inscrit dans l'histoire du Japon. Au cours de la colonisation japonaise durant 50 ans, la société taïwanaise se transforme et passe de la tradition à la modernité. À la suite de la défaite du Japon à l'issue de la Seconde Guerre Mondiale en 1945, les Japonais sont expulsés. Selon la déclaration du Caire, Taïwan est restituée à la République de Chine dirigée à l'époque par le parti nationaliste Kuomintang qui , après la grande guerre, continue la guerre civile contre le parti communiste chinois. Joyeux du retour à la « mère patrie », la plupart des habitants formosans immigrés de la Chine continentale au cours des siècles précédents sont vite déçus de ces congénères continentaux corrompus. Un « choc culturel » entre les « Taïwanais de souche » ayant vécu sous administration japonaise et ces derniers se produit et aboutit à « l'Incident 228 » en 1947.

Ayant subi un échec en 1949, Tchang Kai-Chek, le chef du parti nationaliste, quitte la Chine continentale pour se réfugier à Taïwan en compagnie de 2 millions de militaires et d'habitants du continent. Il impose une série de politiques de sinisation et fait entrer l'île dans le régime militaire jusqu'en 1987. Or, cela n'empêche guère la démocratie de germer sur cette terre.

À partir du milieu de XXe siècle, Taïwan vit un miracle économique et un processus de démocratisation politique progressif.

Face au nouveau siècle, à la démocratisation politique, à la libéralisation économique et à la globalisation qui ne cessent de se répandre l'île est désormais dans une nouvelle situation politique et économique et dans un nouveau mode de concurrence internationale.

Dotée aujourd'hui d'une infrastructure publique de qualité, d'un système de transport commode et d'un service de communication excellent, Taïwan a survécu aux plusieurs chocs pétroliers mondiaux et crises économiques en créant des « Miracles économiques » reconnus universellement et se classe au rang des pays développés.

Politique[modifier | modifier le wikicode]

Taïwan est une démocratie libérale.

Présidents[modifier | modifier le wikicode]

Il y a eu plusieurs présidents notables taïwanais:

Economie[modifier | modifier le wikicode]

L'économie de Taïwan est basée sur le capitalisme.

Un producteur de hautes technologies, dont le développement a commencé dans la deuxième moitié du XXème siècle[modifier | modifier le wikicode]

Ce pays est un grand exportateur de produits informatiques. Connue mondialement pour sa haute technologie depuis la deuxième moité du XXe siècle, Taïwan est l'un des quatre dragons asiatiques avec la Corée du Sud, Hong Kong et Singapour, ce qui en fait un pays industrialisé développé jouissant d'un niveau de vie équivalent à celui du Japon et de l'Union européenne.

Les industries électroniques et leurs conséquences[modifier | modifier le wikicode]

Une partie de l'économie taïwanaise repose sur les nouvelles technologies, notamment celle des semi-conducteurs et des circuits intégrés indispensables à de nombreux objets de la vie moderne. Ces technologies nécessitent de grandes quantités d'eau (le plus grand fabricant d'électronique de Taïwan, TSMC, a utilisé 63 millions de tonnes d'eau en 2019). Il a donc fallu construire une usine de dessalement d'eau de mer à Hsinchu, mais aussi sacrifier 75 000 hectares de champs de riz, en interdisant de les arroser2.

Culture[modifier | modifier le wikicode]

Taipei, capitale de Taïwan.

La culture de Taïwan est un mélange de modernité et de traditionnel, de national et d’international, d'unique et d’universel. Du fait de l'histoire politique complexe de Taïwan, les influences de la culture indigène, le confucianisme, le Japon et la civilisation occidentale cohabitent.

L'occupation japonaise de Taïwan de 1895 à 1945 a influencé la langue, la culture et l'architecture. Les visiteurs peuvent encore trouver une maison de maître de style japonais et entendre de vieilles chansons japonaises émanant des tavernes environnantes.

La culture aborigène de Taïwan est unique et a commencé à fleurir quand le chan Ami « Jubilant Driking song » a été compilé en une chanson afin de promouvoir les Jeux Olympiques de 1996.

Cependant, la culture de souche de Taïwan reste toujours chinoise du fait des immigrants de la Chine qui ont traversé le détroit pour débarquer sur l'île.

La première chapelle catholique de Taïwan.

Religions[modifier | modifier le wikicode]

Il n'y a pas de religion « nationale » à Taïwan. Beaucoup de religions sont pratiquées, comme le catholicisme et d'autres religions chrétiennes, l'islam, mais les religions regroupant le plus d'adeptes sont le bouddhisme et le taoïsme, ou un mélange des deux. Il existe aussi des religions traditionnelles, mais la plupart des aborigènes taïwanais sont chrétiens, pour des raisons historiques.

Les temples des diverses religions demeurent des lieux de culte, mais sont aussi devenus des lieux touristiques très visités.

Geng (chinois : 羹 ) à la viande, une soupe épaisse au tofu et au porc enrobé de surimi.

Cuisine[modifier | modifier le wikicode]

La cuisine taïwanaise a pour base la gastronomie chinoise, modifiée au cours des siècles par les anciens habitants, mais aussi influencée par les divers colonisateurs. On y trouve donc une cuisine chinoise proche de celle du Sud de la Chine, une interprétation locale de la cuisine japonaise, et aussi l'inévitable cuisine des chaînes mondiales américaines. Le tout forme une sorte de gastronomie formosane. Parmi les spécialités : l'omelette aux huîtres, le tofu puant, les nouilles Tainan dan-zai et le thé aux perles.

Éducation[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis l’article : Système éducatif taïwanais.

Débutée en 1627 sous le régime néerlandais et accéléré pendant la colonisation japonaise, l'éducation de Taïwan a connu sa scolarité obligatoire en 1895 et a vu sa première université en 1928. Ce qui lui permet de se classer, au niveau du taux de scolarisation, au 2e rang en Asie après le Japon à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Son système d’enseignement supérieur moderne et remarquable offre à tous les étudiants étrangers d’étudier une vaste gamme de disciplines, entre autre langue et histoire chinoises, culture sinophone, agriculture tropicale, foresterie, ingénierie génétique, semi-conducteurs, commerce, etc..

Pays non reconnus internationalement
Europe
Asie
Afrique
Article mis en lumière la semaine du 25 mai 2015.
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Sources[modifier | modifier le wikicode]

23° 28′ N 121° 00′ E / 23.46, 121.0

  1. La bombe qui vient, journal japonais Nikkei Asia, d'après le rapport de l'ONU "Word Population Prospect 2019", article cité par Courrier International n°1628, 13-19 janvier 2022, p. 28
  2. TSMC, le géant taïwanais qui a tout fait basculer, journal britannique Financial Times, cité par Courrier International n°1590, 22-28 avril 2021, p. 33