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Arles

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Arles
Vue aérienne d'Arles.
Vue aérienne d'Arles.
Blason Arles 13.svg Drapeau d'Arles.svg
Administration
Nom local (oc) Arle
Pays France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Bouches-du-Rhône
Arrondissement Arles
Intercommunalité Communauté d'agglomération Arles-Crau-Camargue-Montagnette
Maire Patrick de Carolis
(2020-2026)
Code postal 13200
Démographie
Population municipale 50 415 hab. (2021)
Densité 66 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 40′ 36″ Nord
4° 37′ 40″ Est Cartes, vues aériennes et satellitaires
Altitude 10 m (centre-ville)
Altitude Min. 0 m
Max. 57 m
Superficie 758,93 km2
Liens
Site web ville-arles.fr
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Arles (en occitan provençal : Arle) est une ville et commune côtière du sud de la France, sous-préfecture du département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans l'ancienne province de Provence.

La majeure partie de la Camargue, plus vaste zone humide de France, est située sur le territoire géographique de la ville, qui est ainsi la plus grande commune de France métropolitaine en terme de superficie. Hors France métropolitaine, elle est dépassée par Maripasoula, en Guyane française.

La superficie de la commune est à peu près égale à celle de Singapour. Arles possède une longue histoire et revêtait déjà une importance considérable du temps de la province romaine de Gallia Narbonensis. Les monuments romains et romans d'Arles sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1981 pour le témoignage qu'ils apportent de l'histoire de la région.

De nombreux artistes y ont vécu et œuvré, notamment Pablo Picasso et Jacques Réattu.1 Le peintre postimpressionniste néerlandais Vincent van Gogh y a vécu de 1888 à 1889 et a produit plus de 300 peintures et dessins au cours de son séjour arlésien. Un festival international de la photographie a lieu chaque année depuis 1970 dans la ville.

Toponymie[modifier | modifier le wikicode]

La ville est attestée sous les noms d'Arelate au milieu du Ier siècle av. J.-C. (César), Arlate civitas en 954 puis Arle au XIIIe siècle. Le toponyme Arelate est une forme latinisée du gaulois *Arelati, signifiant « près du marais ».

Géographie[modifier | modifier le wikicode]

Le Rhône se sépare en deux bras juste en amont d'Arles pour former le delta de la Camargue. Cette vaste zone marécageuse appartenant administrativement à Arles dans sa majeure partie, elle forme la plus grande commune de France métropolitaine en terme de superficie. Sa population ne dépasse toutefois guère les 50 000 habitants. La commune d'Arles s'étend ainsi sur 758,93 km² soit sept fois plus que Paris.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Antiquité[modifier | modifier le wikicode]

Intérieur des arènes.
Église Saint-Trophime et son cloître.

Les Ligures étaient présents dans la région depuis environ 800 ans notre ère. Des influences ultérieures, principalement celtiques, se sont également faites ressentir. Les Phéniciens y fondent un important port de commerce qui sera repris par les Romains.

Les Romains prirent la ville en 123 avant notre ère et en firent l'une des plus importantes de la province. Ils ont construit un canal reliant la cité à la mer Méditerranée en 104 avant notre ère. Arles subit néanmoins la concurrence de Massalia (Marseille), située non loin sur la côte.

Face à Pompée, la classe dirigeante d'Arles s'est rangée aux côtés de Jules César en lui fournissant notamment un soutien militaire. Massalia ayant soutenu Pompée, César la dépouilla de ses possessions et les transféra à Arelate lors de sa victoire. Une colonie pour les vétérans de la Legio VI Ferrata (légion romaine) est officiellement créée dans la cité, qui prend le nom de Colonia Iulia Paterna Arelatensium Sextanorum, « la colonie julienne ancestrale d'Arles des soldats de la VIe légion ».

Arelate était d'une importance considérable au sein de la province de Gaule narbonnaise. Elle s'étendait sur environ 40 hectares et possédait déjà un certain nombre de monuments, dont un amphithéâtre, un arc de triomphe, un cirque, un théâtre ainsi qu'une grande muraille. L'Arles antique, plus proche de la mer qu'elle ne l'est aujourd'hui, était un port majeur. Le fleuve a cependant fini par emplir l'ancien port de limon. La cité possédait (et possède toujours) le pont le plus méridional sur le Rhône.

La cité atteint son apogée aux IVe siècle et Ve siècle, lorsque les empereurs l'utilisaient fréquemment comme quartier général lors de leurs campagnes militaires en Europe. En 395, elle devient le siège du préteur des Gaules, régissant la partie la plus occidentale de l'Empire d'Occident : la Gaule elle-même ainsi que l'Hispanie (Espagne) et l'Armorique (Bretagne). À cette époque, elle comptait entre 75 000 et 100 000 habitants.

Elle devient ensuite l'une des villes favorites de l'empereur Constantin Ier, qui y construit des thermes dont d'importants vestiges subsistent encore. Son fils, Constantin II, est né à Arles. L'usurpateur Constantin III se déclare empereur d'Occident (407-411) et fait d'Arles sa capitale.

Arles conserve ainsi un rôle culturel et religieux prédominant lors des dernières années de l'Empire romain. Le philosophe sceptique Favorinus y naît. Elle joue un rôle clé pour le christianisme romain et la christianisation de la Gaule. L'évêché de la ville était détenu par une lignée de clercs remarquables, commençant par saint Trophime vers 225 et se poursuivant avec Honorat puis Hilaire d'Arles dans la première moitié du Ve siècle. La tension politique entre les évêques catholiques d'Arles et les rois wisigoths atteint son paroxysme sous l'évêché du franc Césaire d'Arles. Soupçonné par l'arien wisigoth Alaric II de conspirer avec les Burgondes afin de leur remettre Arelate, il fut exilé pendant un an à Bordeaux, en Aquitaine. Les tensions politiques se manifestent à nouveau en 512, lorsqu'Arles résiste à l'armée de Théodoric le Grand. Césaire fut à nouveau emprisonné et envoyé cette fois à Ravenne pour expliquer ses actes face au roi ostrogoth.

Les frictions entre le christianisme arien des Wisigoths et le catholicisme des évêques envoyés par Rome enracinèrent profondément l'hétérodoxie religieuse, voire l'hérésie, dans la culture occitane. À Trèves, en 385, Priscillien devient le premier chrétien exécuté pour hérésie (manichéen dans son cas, cathares et camisards plus tard). Malgré ces tensions et le déclin de la ville causé par les invasions barbares, Arles demeure un grand centre religieux. Rivale de Vienne, elle a accueilli plusieurs conciles ecclésiastiques pendant des centaines d'années.

Aqueduc et moulins romains[modifier | modifier le wikicode]

Aqueduc d'Arles, à Barbegal.

L'aqueduc et les moulins de Barbegal forment un ensemble de moulins à eau romains situés sur le territoire de la commune de Fontvieille, à quelques kilomètres d'Arles. Le complexe a été décrit comme « la plus grande concentration connue de puissance mécanique dans le monde antique ». Les restes des ruisseaux alimentant les moulins et leurs roues à aubes sont encore visibles, ce qui en fait de loin le moulin antique le mieux conservé. Deux aqueducs se rejoignent juste au nord du complexe, et une écluse permettait de contrôler leur approvisionnement en eau. Le moulin se composait de 16 roues hydrauliques disposées sur deux rangées distinctes, construites à flanc de colline escarpée. Il existe d'importants vestiges de maçonnerie des canaux d'eau et des fondations des moulins, qui auraient fonctionné environ de la fin du Ier siècle jusqu'à celle du IIIe siècle.2 La capacité des moulins a été estimée à 4,5 tonnes de farine par jour, suffisante pour fournir assez de pain pour 12 000 des 40 000 habitants d'Arelate à cette époque.3 Un complexe de moulins de similaire existait également sur le Janicule, à Rome.

Du Moyen Âge à nos jours[modifier | modifier le wikicode]

Après la dislocation de l'Empire carolingien, Arles est incorporée au Saint-Empire romain germanique pour quatre siècles, de 1090 jusqu'à la fin du XVe siècle. La ville et sa région sont annexées au royaume de France en 1500, à la faveur des Guerres d'Italie. La peste de 1349, les guerres de religion sont, ici comme ailleurs, des temps difficiles, tandis que, durant les autres périodes, la ville prospère par ses activités portuaires, industrielles et agricoles.

Le début du XIXe siècle est marqué par une épidémie de choléra. La navigation sur le Rhône cède la place au chemin de fer du PLM (Paris-Lyon-Marseille) qui parvient à Arles en 1848. La fin du XIXe siècle est celle de l'industrialisation.

La vie quotidienne à Arles, lors de la première guerre mondiale, est racontée par une jeune fille arlésienne dans le "Journal d'Hélène Truchot" ([1]).

La ville a subi de graves bombardements en 1944, détruisant les ponts et un quart des habitations. L'après-guerre a donc été marqué par les activités de reconstruction. L'emploi industriel a reculé fortement à la fin du XXe siècle, tandis que se développait une vie culturelle : les Rencontres internationales de la photographie se tiennent chaque année depuis 1970, accompagnées de l'installation à Arles d'artistes et de maisons d'éditions littéraires et musicales.

Monuments[modifier | modifier le wikicode]

Monuments romains[modifier | modifier le wikicode]

Le forum et les cryptoportiques[modifier | modifier le wikicode]

Vestiges du forum, place du Forum.
Cryptoportiques : galeries souterraines du forum romain.

Arles avait son forum, comme toutes les cités romaines : c'était la grande place centrale, où se tenaient le marché et les réunions publiques. Il en subsiste deux colonnes et un fragment de fronton, mais surtout de vastes galeries souterraines qui servaient à entreposer les céréales. Ces longues galeries voûtées, obscures, appelées « cryptoportiques », sont entièrement dégagées et conservées : on peut les visiter.

Le théâtre[modifier | modifier le wikicode]

Théâtre romain : vestiges du mur de scène, gradins reconstitués.

Le théâtre romain d'Arles a été bâti à la fin du Ie siècle av. J-C. C'est l'un des premiers théâtres romains en pierre. Ses ruines ont été dégagées et restaurées au XIXe siècle. Elles sont maintenant au centre d'un jardin archéologique.

Le mur de scène était orné de colonnes et de statues dont l'une, remarquable, nous est parvenue : c'est la Vénus d'Arles, découverte en 1651, probable copie de l'Aphrodite de Thespies (œuvre perdue) du sculpteur grec Praxitèle. La statue a été découverte sans ses bras, qui ont été reconstitués pour son exposition au palais de Versailles. Elle est actuellement conservée au musée du Louvre.

Les Arènes d'Arles[modifier | modifier le wikicode]

Les Arènes d'Arles sont un amphithéâtre romain construit vers 80, juste après le Colisée de Rome. L'amphithéâtre s'élevait sur deux étages d'arcades, avec une grande arène. Au Moyen Âge, il a accueilli tout un quartier de maisonnettes retranchées derrière ses murailles et ses hautes tours carrées.

Dégagé et mis en valeur au début du XIXe siècle, il accueille aujourd'hui des spectacles taurins.

Le cirque[modifier | modifier le wikicode]

Du cirque qui s'étendait au sud de la ville, sur le rive gauche du Rhône, il ne reste que quelques fragments de gradins.

L'obélisque en granite rouge (Aiguille d'Arles) qui ornait la spina a été réérigé en 1676 sur la place Royale, aujourd'hui place de la République, devant l'Hôtel de Ville nouvellement construit (achevé en 1675).

Les Alyscamps[modifier | modifier le wikicode]

Les Alyscamps sont une portion de la Via Aurélia, bordée de tombeaux, ainsi qu'il était d'usage dans le monde romain à la sortie des villes. Les sarcophages ont malheureusement été pillés, et il n'en reste qu'un petit nombre, autant païens que chrétiens.

Les thermes de Constantin[modifier | modifier le wikicode]

Les hautes ruines romaines situées près du Rhône conservent une bonne partie de la salle centrale (caldarium) des grands thermes publics construits au IVe siècle, alors que Constantin Ier résidait à Arles.

Ancienne cathédrale Saint-Trophime[modifier | modifier le wikicode]

L'église, située place de la République, est célèbre pour son portail de 1180-1190 et pour son cloître dont deux galeries (fin XIIe siècle) sont de style roman, les deux autres plus tardives (fin XIVe siècle) de style gothique. Au Moyen Âge Arles était un point de départ du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Musées[modifier | modifier le wikicode]

Le musée Réattu est consacré à la peinture, à l'architecture et à la photographie, tandis que le Museon Arlaten (« Musée arlésien », en provençal) présente la vie traditionnelle en Provence.

Un nouveau musée départemental, le musée de l'Arles antique, a été ouvert en 1995 sur l'emplacement du cirque romain : il est consacré au patrimoine archéologique d'Arles et de la Provence.

Galerie arlésienne[modifier | modifier le wikicode]

Vincent Van Gogh et Paul Gauguin se sont rencontrés et ont peint des œuvres majeures à Arles, en 1888.

Romulus et Rémus - Louve du Capitole.jpg
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