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Doctrine Brejnev

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Leonid Brejnev, deuxième à partir de la gauche, pendant une conférence des dirigeants des partis communistes européens à Berlin en 1967

La doctrine Brejnev, appelée également doctrine de la « souveraineté limitée », règle les relations entre les pays du bloc communiste. Selon Leonid Brejnev, le tout puissant Premier secrétaire du parti communiste de l'URSS de 1964 à sa mort en 1982, ces pays conservent en théorie le droit d'adapter chez eux les idées communistes mais cela ne doit en aucun cas compromettre la cohésion politico-économique des autres pays de ce bloc. Ce bloc de caractérise par la domination politique du parti communiste, souvent seul à pouvoir exister et la propriété collective des moyens de production et la planification économique impérative. La « ligne à suivre » est en fait décidée par le seul parti communiste de l'URSS qui se dit l'unique détenteur de la vérité marxiste-léniniste.

En cas de non-respect de cette doctrine les autres pays du bloc sont en droit d'intervenir d'abord politiquement en essayant de convaincre les autorités communistes locales de revenir dans le « droit chemin » et s'il le faut d'intervenir militairement dans le pays « en faute » afin de rétablir l'ordre socialiste. Cette doctrine explicitée en 1968 après la répression du printemps de Prague en Tchécoslovaquie, avait été déjà utilisée en RDA en 1953 et en Hongrie en 1956. Elle le sera en Afghanistan en 1979.

La doctrine Brejnev est contraire aux principes la de Charte de l'ONU qui dans ses articles 2 et 51 affirment que les les différents États du monde sont souverains (c'est-à-dire peuvent faire chez eux ce qu'ils veulent) et ne peuvent utiliser la force envers un autre pays qu'après une décision du Conseil de Sécurité de l'ONU ou dans un cas de légitime défense individuelle ou collective.

Pour les théoriciens politiques soviétiques, la défense du système politico-économique sur lequel est fondé les États du bloc passe avant la souveraineté de chacun de ces États.

Dans une lettre adressée le 15 juillet 1968 au Comité central du parti communiste de Tchécoslovaqie les chef des partis communistes et de gouvernement de L'URSS, d'Allemagne de l'Est, de Bulgarie, de Hongrie et de Pologne affirment que Nous ne pouvons accepter que des forces hostiles fassent dévier votre pays de la voie du socialisme et menacent d’arracher la Tchécoslovaquie à la communauté socialiste. Sur ce point, vous n’êtes déjà plus seuls en cause. Il s’agit de la cause commune de tous les partis et de tous les États communistes et ouvriers qui sont unis par leur alliance, leur coopération et leur amitié. C’est la cause commune de nos pays, qui se sont unis dans le pacte de Varsovie afin d’assurer leur indépendance, ainsi que la paix et la sécurité en Europe, et de dresser une barrière insurmontable devant les menées des forces impérialistes de l’agression et de la revanche. […] c’est pourquoi nous considérons que ce n’est pas seulement votre tâche, mais aussi la nôtre, de repousser énergiquement les forces anticommunistes et de lutter vigoureusement pour maintenir le régime socialiste en Tchécoslovaquie.

Les forces armées du pacte de Varsovie, bras armé des dirigeants communistes envahiront la Tchécoslovaquie le 21 août 1968 pour faire respecter ces conseils.

Cette idée a été dévoilée semi-officiellement par S. Kovaliov dans un article publié par la " Pravda " de Moscou le 26 septembre 1968. La Pravda était le journal qui reflétait la position des dirigeants du parti communistes de l'URSS :

Les peuples des pays socialistes, les partis communistes, ont la liberté totale - et il faut qu'ils l'aient - de déterminer les voies de développement de leur pays. Cependant, aucune décision de leur part ne doit causer de tort soit au socialisme dans leur pays, soit aux intérêts fondamentaux des autres pays socialistes... Cela signifie que tout parti communiste est responsable devant son peuple, mais aussi devant tous les pays socialistes...

La doctrine Brejnev sera abandonnée en par Mikhaïl Gorbatchev, qui vient d'être nommé Premier secrétaire du parti communiste de l'URSS quand il annonce en mars 1985 aux dirigeants des pays d'Europe de l'Est qu'ils ne doivent pas compter sur les chars soviétiques pour se maintenir au pouvoir.

Dans son discours devant l'Assemblée générale de l' ONU le 7 décembre 1988 Gorbatchev affirme que l'usage de la force ne peut plus constituer un instrument de la politique étrangère, (...) et que le principe du libre choix est (...) un principe universel qui ne devrait souffrir aucune exception .

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