Maximin Isnard

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Maximin Isnard
Portrait de Maximin Isnard.
Portrait de Maximin Isnard.
Date et lieu de naissance 24 février 1758 à Grasse (France France)
Date et lieu de décès 12 mars 1825 à Grasse (France France)
Fonctions Homme politique, entrepreneur, marchand, révolutionnaire
Évènements biographiques Quelques éléments :
  • Président de la Convention nationale (16 au 30 mai 1793)
  • Napoléon Ier le fait baron de l'Empire en 1813
  • Il éprouve des remords concernant le régicide de Louis XVI et se rend chaque année là ou il a été exécuté pour prier
  • Démissionne de sa fonction de président, lui évitant un procès comme les autres girondins
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Maximin Isnard1 est un homme politique durant la Révolution Française né le 24 février 1758 à Grasse (France) et décédé dans cette même ville, le 12 mars 1825. Il commence sa carrière professionnelle en tant que commerçant et finit par devenir député à l’assemblée législative puis à la Convention nationale.

A l'origine, il était un homme d'affaire, négociant parfumeur à Draguignan et créateur d'une manufacture de soie et de savon2 avant de se lancer dans la politique.

Il est particulièrement favorable à la Révolution française de 1789 et à la République en 1792, faisant parti en tant que député, du groupe des girondins et vote la mort de Louis XVI. Au moment de la Terreur, il est recherché pour être arrêté, mais il parvint à se cacher jusqu'à la chute de Robespierre2. Lorsqu'il est de retour, il participe à la Terreur blanche et éprouve des remords face à son vote pour la mort du roi, échappant ainsi à un bannissement.

Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Période de la Révolution[modifier | modifier le wikicode]

Débuts (1789-1791)[modifier | modifier le wikicode]

Maximin Isnard est partisan de la Révolution française au moment où les États généraux, sont convoqués par Louis XVI en 1788 et vote l'abolition des privilèges et de la féodalité ainsi que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.

En septembre 1791, l'Assemblée vote la constitution, qui est promulguée par Louis XVI, désormais « roi des Français ». Il se fera élire le 9 septembre 1791 en devenant ainsi député du département du Var.

Député à la Législative (1er octobre 1791-10 août 1792)[modifier | modifier le wikicode]

Il se lie avec Jacques Pierre Brissot, député de la Seine, et le groupe des députés du département de la Gironde, membres du Club des jacobins, qui font partie de la gauche de l'assemblée, la droite étant formée par les membres du Club des feuillants.

Il est particulièrement reconnu comme étant un très bon orateur, qui se montre virulent et demande à ce que des mesures soient prises à l'encontre desémigrés et contre les prêtres réfractaires qu'il considère comme étant « des pestiférés qu'il faut envoyer dans les lazarets de Rome et d'Italie »3. En décembre 1791, il soutient la mise en accusation des frères du roi, le comte d'Artois et le comte de Provence, tous deux émigrés.

Le 12 juin, Louis XVI renvoie les ministres girondins, ce qui déclenchera sa colère et le conduira à attaquer ouvertement, le roi, la Cour, les nouveaux ministres et La Fayette. Il va même jusqu'à proposer l'abolition de la royauté2.

Le 9 août, il déclare : « Vous voulez réprimer le peuple. Ah ! si le Ciel, qui connaît le secret des consciences, se chargeait de punir, les coupables, c'est sur La Fayette, c'est sur le département de Paris, c'est sur la cour que tomberaient les premières vengeances. », lui valant une accusation qui est celle de pousser à l'insurrection.

Transition vers la république (10 août-20 septembre 1792)[modifier | modifier le wikicode]

Suite à l'insurrection du 10 août, les Tuileries sont attaquées par les gardes nationaux et les émeutiers.

Maximin Isnard est réélu député du Var le 5 septembre 1792 et participera au vote conduisant à l'abolition de la royauté, à la suite de la victoire française, lors de la bataille de Valmy, mais cette victoire doit faire face à un évènement qui viendra lui nuire, ce sont les Massacres de Septembre se déroulant dans les prisons de Paris faisant environ 1 300 victimes.

Député à la Convention (septembre 1792-mai 1793)[modifier | modifier le wikicode]

Il siège toujours avec les Girondins, qui constitue la droite politique, particulièrement conservatrice2 et se retrouve opposé à la gauche représentée par les montagnards (Robespierre, Saint-Just, Danton, Desmoulins), proches des sans-culottes.

Lors du procès de Louis XVI, il vote pour la mort du roi, rejoignant sur ce point la gauche alors que la droite avait voté pour le sursis, conduisant ainsi à l'exécution du roi le 21 janvier 17932.

En mars 1793, il soutient la création du Tribunal révolutionnaire, mais ne veut pas voter la mise en accusation de Jean-Paul Marat.

Du Directoire à la Restauration (1795-1825)[modifier | modifier le wikicode]

Période du Directoire (1795-1799)[modifier | modifier le wikicode]

Le 13 octobre 1795, Isnard est réélu député au Conseil des Cinq-Cents par le département du Var représentant toujours la droite politique, réactionnaire et en faveur de la royauté. Il sera accusé d'être l'un des responsables de la Terreur blanche et se défendra en attaquant les jacobins.

Période napoléonienne (1799-1814)[modifier | modifier le wikicode]

Il se rallie sans difficulté à Napoléon Bonaparte, qui le fera baron de l'Empire en 18132.

Le comte de Fortia de Piles raconte que, chaque année, le 21 janvier, jour de la mort de Louis XVI, Maximin Isnard se rendait place de la Concorde, afin de prier.

Période de la Restauration (1814-1825)[modifier | modifier le wikicode]

Il ne jouera plus de rôle politique à cette période, mais ayant fait acte de remord face à la mort du roi qu'il a voté, il échappe à l'accusation de régicide et ne sera aucunement menacé.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. (fr) Honoré, Maximin Isnard, site de l'Assemblée nationale.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 (fr) Marcel Dorigny, Isnard Henri Maximin, dans Albert Soboul, Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, PUF, 1989.
  3. (fr) Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française : 1789-1799, Paris, [[Éditions Robert Laffont, 1987.

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • (fr) Raymond Boyer, Pierre Gayrard, Régis Fabre, Draguignan, 2000 ans d'histoire, éditions de l'Aube, 2001.
  • (fr) Pierre-François Tissot, Histoire complète de la Révolution française, Paris, Silvestre, 1835.
  • (fr) Marcel Dorigny, Isnard Henri Maximin, dans le Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, aux éditions PUF, 1989.
  • (fr) Jean Tulard, Jean-François Fayard et Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française : 1789-1799, Paris, [[Éditions Robert Laffont, 1987.
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