Chute de Robespierre
La chute de Maximilien de Robespierre est consécutive à une série d'événements datant 8 (26 juillet 1794) au 10 thermidor an II, qui ont abouti au renversement de Robespierre et des robespierristes et qui marque la fin du régime de la Terreur1..
Robespierre sera accusé de tyrannie et se fera arrêté par la Convention, avant d'être condamné à mort, par la guillotine dès le 28 juillet 1794. Lorsque l'on parle de la fin de Robespierre, ce sont souvent deux formules qui sont utilisées. Tout d'abord, on parle de « chute de Robespierre » ou bien de « fin de la Terreur »2, les deux termes voulant mettre en avant, la fin de la Révolution française. Certains historiens estiment qu'il s'agit bien d'un événement lié à la Révolution française, mais pour d'autres, il ne s'agit que d'un règlement de compte entre les Girondins et les Montagnards, vu que les Girondins ont été éliminés par les autres2.
D'autres thèses historiques, estiment que la chute de Robespierre est en réalité un coup d'Etat préventif, c'est-à-dire organisé par les collègues de Robespierre eux-mêmes, qui ont vu la population commencer à se révolter contre les robespierristes et eux, tenant à leur vie, auraient décidé de faire arrêter leur chef et de le faire tuer, dans le but que la population oublient le rôle de certains partisans de Robespierre dans la période de la Terreur2.
La fin de Robespierre commence le 26 juillet 1794 (8 thermidor an II) à 10 heures. Ce dernier était de retour à la Convention pour y prononcer un discours de deux heures où il se présente comme « martyr vivant de la République » et demande au peuple de se rappeler que « si dans la République, la justice ne règne pas avec un empire absolu, la liberté n'est qu'un vain mot » et demande à ce qu'on l'aide à se débarrasser de ses ennemis.
Bien qu'il ne nomme pas précisément ses ennemis, en les qualifiant uniquement d'« hommes corrompus », il vise en premier lieu Cambon, le chef du Comité des finances et ce dernier s'expliquera en affirmant qu'« avant d'être déshonoré, je parlerai à la France » en accusant Robespierre de « paralyser la volonté de la Convention et d'être presque tout ». Robespierre, pourtant si incisif, va reculer devant Cambon et décider de s'en prendre à Billaud-Varenne, mais le discours de Robespierre ne sera jamais publié.
Cet incident, en réalité marque une véritable opposition au sein même du rang des révolutionnaires, car le soir du 26 juillet 1794, Robespierre cherche le soutien des Jacobins et prononce le même discours devant le club des Jacobins et cette fois, il est acclamé et Billaud-Varenne et Collot d'Herbois, également présents, sont pris à parti par les Jacobins qui les menacent de mort et demandent à ce qu'ils soient guillotinés, ce qui marque un retour en arrière impossible et le début de la fin de Robespierre.
La période de la Terreur[modifier | modifier le wikicode]
Naissance de la Terreur[modifier | modifier le wikicode]
La Terreur est une période qui commence en septembre 1793 où Robespierre ainsi que les membres du Comité public décidèrent de gouverner la France à la suite de la Révolution française. Cette période fut marquée par l'arrestation de centaines de milliers de français, suspectés d'activités contre-révolutionnaires et parmi ses personnes, 16 594 furent tués par la guillotine et des dizaines de milliers d'autres meurent dans des massacres sanglants ou en prison3.
De base, le pouvoir de Maximilien Robespierre ne devait être que temporaire, le temps que la République s'installe et qu'elle soit stable. Une fois cette mission achevée, Robespierre devait quitter le pouvoir, mais celui-ci refusa au motif qu'il y avait toujours des ennemis de la République de cachés. Cela conduisit donc la Terreur à gouverner dans un bain de sang3.
Le 5 septembre 1793, la France était menacée par les armées de l'Europe qui se dirigeait vers le territoire français et le gouvernement devait en plus de faire face à un risque de guerre, lutter contre certains rebelles de différentes villes de France, qui se rebellaient contre le gouvernement révolutionnaire de Robespierre.
De plus, les menaces étant présentes, l'économie n'allait pas mieux entre l'inflation en hausse et le chômage qui devenait incontrôlable. Pour justifier les problèmes économique, le gouvernement décida de faire des contre-révolutionnaires les responsables, afin de nuire à la Révolution.
Gouvernement du Comité de salut public[modifier | modifier le wikicode]

En réponse à ses problèmes, la Convention nationale intervient et décide de confier le pouvoir à une assemblée de douze hommes, il s'agit du Comité de salut public afin de défendre la République française et de mettre fin aux actes de rébellion. Afin que le Comité de salut public puisse travailler, la Convention nationale décide de suspendre la Constitution républicaine de 1793 et prendre les mesures nécessaires pour aider le gouvernement à arrêter et exécuter toutes les personnes suspectées de ne pas être en faveur de la Révolution et donc de nuire à la République. Cela donna lieu à plusieurs batailles, dont la guerre de la Première Coalition, la bataille de Wattignies et le siège de Toulon. Le Comité de salut public connu des réussites, car les rebelles sont anéantis, les soldats étrangers sont repoussés de France et les suspects sont arrêtés et tués3.
Tous les problèmes étant réglés, il était prévu que le gouvernement provisoire du Comité de salut public arrête ses fonctions, mais ce fut l'inverse étant donné qu'il refuse de partir du pouvoir, toujours avec Maximilien Robespierre qui refuse de quitter le pouvoir.
Prémices à la chute[modifier | modifier le wikicode]
Au départ, Robespierre promettait le bonheur absolu aux français, comprenant à la fois la liberté, le bien-être, le développement du commerce et de l'art, une société qu'il pensait légitime et nécessaire, avec de nouvelles institutions. Robespierre développa aussi un culte de la personnalité, se montrant comme le garant de l'harmonie. Pourtant, ce dernier du faire face à plusieurs événements, dont des tentatives d'assassinats4.
Bien que ses amis l'ait averti du risque qui courait contre lui, il n'avait pas toute les informations pour le prévoir, mais il dut faire face à de la fatigue et à de la dépression qui l'empêcha de voir qu'autour de lui, une rébellion se préparait en raison de l'inquiétude des personnes se sentant menacés par Robespierre et sa tyrannie. Son erreur fut de rester seul et de ne plus participer aux séances du Comité de salut public, ce qui permit à ses opposants de se venger contre lui et de préparer sa chute, pour répondre aux humiliations et menaces dont ils ont été victime4.
Le fait pour lui de s'isoler, l'a éloigné à la fois de ses ennemis et du peuple qu'il ne fréquentait plus et qui voyait les dérive du régime robespierriste qui ne répondait plus aux normes d'origine, mais plutôt à la peur, la menace et le sang permanent.
8 thermidor à la Convention[modifier | modifier le wikicode]

À la Convention, Robespierre monte à la tribune et lit son discours. Il commence par se justifier de la façon dont est appliquée la loi du 22 prairial et accepte d'être tenu responsable de la Terreur mais en accuse d'autres en plus et refuse d'être vu comme un tyran.
Robespierre retrace alors les différentes phases de l’attaque menée contre lui et désigne l’un après l’autre ses ennemis sans les nommer (à part Pierre Joseph Cambon) mais par des allusions transparentes1 : les anciens représentants en mission qu’il a fait rappeler, les membres du comité de Sûreté générale qui déshonorent le gouvernement et sabotent son action par la façon dont ils appliquent la loi du 22 prairial ; certains membres du comité de Salut public le traitent de dictateur, un autre, Barère, néglige la diplomatie et emploie des agents d’un civisme douteux, le dernier Carnot prive Paris de ses canonniers, s’entoure d’aristocrates qu’il protège, persécute les généraux patriotes. Robespierre conclut son discours en disant qu'il est « fait pour combattre le crime, non pour le gouverner. Le temps n'est point arrivé où les hommes de biens peuvent servir impunément la patrie ; les défenseurs de la liberté ne seront que des proscrits tant que la horde des fripons dominera »5. Panis reproche à Robespierre de renvoyer n'importe quel jacobin.
Au club des Jacobins, le soir du 8 thermidor[modifier | modifier le wikicode]


Les Jacobins soutiennent Robespierre. Couthon propose que le club chasse de son sein tous les membres des comités qui ont voté à la Convention contre le discours de Robespierre et il en donne la liste, les Jacobins vont voter "oui". Sur cette liste, il y a plusieurs députés montagnards amis de Danton dont certains sont présents à la séance. Billaud dit « Je ne reconnais plus les Jacobins ». Ils sont chassés de la salle sous les huées et les cris « À la guillotine ! »6. Le président du Tribunal révolutionnaire Dumas leur crie: « Je vous attends demain au tribunal . »
« Frères et amis, c’est mon testament de mort que vous venez d’entendre. Mes ennemis, ou plutôt ceux de la République sont tellement puissants et tellement nombreux que je ne puis me flatter d’échapper longtemps à leurs coups. C’en est assez pour moi, mais ce n’est pas assez pour la chose publique. Vous contenterez-vous de me plaindre ? Ne saurez-vous pas me défendre ou me venger ? La Convention a voulu vous humilier aujourd’hui par un insolent décret. Héros du 31 mai et toi brave Hanriot, avez-vous oublié le chemin de la Convention ? …Si vous me secondez les traîtres auront subi dans quelques jours le sort de leurs devanciers. Si vous m’abandonnez, vous verrez avec quel calme je saurai boire la ciguë… »
Les Jacobins applaudissent le discours de Robespierre et Couthon propose que le club chasse de son sein tous les membres des comités qui ont voté à la Convention contre le discours de Robespierre en nommant expressément les personnes à exclure. Le vote a lieu et l'exclusion est accepté, conduisant à l'expulsion et aux insultes et coups de ceux présents dans la salle pour les faire sortir7. Pour tenter de reprendre le dessus, Collot d'Herbois demande la parole et monte à la tribune, mais cela s'avère impossible en raison des huées et des insultes qui couvrent sa voix, réclamant leur départ et criant « À la guillotine ! ».
Robespierre a la possibilité de créer une alliance avec l'aide de Billaud, Collot, Vadier, Amar et Lecointre, ainsi que quelques hébertistes et dantonistes. Il est soutenu par le club des Jacobins, l’état-major de la Garde nationale dirigé par Hanriot, la Commune avec Fleuriot-Lescot et Payan, certains membres du Tribunal et de la justice, avec Herman, Dumas et Coffinhal. Tous ses soutiens lui donnent l'impression qu'il ne pourra pas être renverser par l'Assemblée et que ses ennemis sont en infériorité8.
Nuit du 8 thermidor au 9 thermidor au Comité de salut public[modifier | modifier le wikicode]
Au pavillon de l'Egalité, situé au premier étage de la salle des délibération du Comité de salut public, Saint-Just rédige un discours dont le but est d'apaiser les tensions au sein de la Convention suite au discours de Robespierre. Mais il est prit à parti par Billaud-Varenne et Collot d'Herbois qui tentent d'obtenir des aveux de Saint-Just comme quoi, ce discours serait en réalité un acte d'accusation, ce à quoi il répond qu'il les laissera le lire.
Le maire de Paris, Fleuriot-Lescot, est convoqué à son tour par Barère afin de discuter du risque d'insurrection qui touche la ville et Billaud demande à Saint-Just de les arrêter, mais ce dernier refuse.
La nuit du 8 thermidor au 9 thermidor dans Paris[modifier | modifier le wikicode]
La colère gronde dans les rues de Paris, si bien que les opposants de Robespierre se mobilisent et montre qu'ils sont prêt à agir contre ce dernier9. Certains membres bien connu de Paris, tels que Paul Barras, Joseph Fouché, Tallien, Joseph Lebon et Carrier, qui travaillaient pour Robespierre, ont été rappelés par ce dernier et se sentent directement menacés par son discours et leur rôle contre le régime fut déterminant.
À la Commune et à la Convention, pendant la nuit du 8 au 9 thermidor[modifier | modifier le wikicode]

Dans la nuit du 8 au 9 thermidor, Saint-Just écrit son discours qu’il veut prononcer le lendemain. Il veut surtout apaiser les problèmes connus par la Convention. Barère, Carnot, Lindet, Prieur sont assis autour de la grande table ovale. Craignant une insurrection de la Commune, Barère fait convoquer le maire Lescot-Fleuriot et Payan. Billaud veut faire arrêter les deux hommes. Saint-Just s’y oppose. Pendant quatre heures de suite, on les retient dans l’espoir de désorganiser les préparatifs d’une éventuelle insurrection. Puis, on les laisse partir.
Dans la matinée, Barère, Billaud, Collot et Carnot attendent Saint-Just. À dix heures, Collot va présider la séance de la Convention. Les autres restent. Au lever du jour, Saint-Just quitte le Comité en promettant de revenir lire son rapport vers 10 heures.
Lors des échanges à la Convention, Collot d’Herbois ouvre la séance. L'Incorruptible, comme était surnommé Robespierre, montre à la tribune de la Convention pour y faire un discours dans lequel il menace ses ennemis, mais sans les nommer. Bien que de nombreuses personnes voulaient son arrestations, beaucoup au départ était inquiet à l'idée de la demander, car une loi du 10 juin 1794, autorisait Robespierre à faire arrêter qui il voulait, mais aussi à faire exécuter qui il voulait. Après le discours de Robespierre, de nombreux membres de la Convention se sentent menacés. De plus l'un d'eux, Jean-Lambert Tallien, a reçu un mot de son amie Thérésa Cabarrus qui est alors emprisonnée avec, entre autres, la future impératrice Joséphine ; elle l'informe qu'elle devrait faire partie des prochaines victimes guillotinées, et elle lui demande d'agir. Le président donne ensuite la parole à Saint-Just qui dit à la tribune :
« Je ne suis d’aucune faction, je les combattrai toutes. Vos Comités de sûreté générale et de salut public m’avaient chargé de vous faire un rapport sur les causes de la commotion sensible qu’avait éprouvée l’opinion publique dans ces derniers temps. La confiance des deux comités m’honorait ; mais quelqu’un cette nuit a flétri mon cœur et je ne veux parler qu’à vous… On a voulu répandre que le gouvernement était divisé : il ne l’est pas ; une altération politique, que je vais vous rendre, a seulement eu lieu »
— Louis Antoine de Saint-Just10
.
Mais ce dernier fut interrompu par Jean-Lambert Tallien qui répliqua :
« Hier un membre du gouvernement s’en est isolé et a prononcé un discours en son nom particulier ; aujourd’hui, un autre fait la même chose… Je demande que le rideau soit entièrement déchiré ! »
Enfin, les députés se sentant en danger, tente le tout pour le tout et attaque Robespierre, de sorte que ce dernier finira par être vivement critiqué par ses collègues, mais que des cris se font entendre dans l'assemblée « A bas le tyran ! » lorsque les membres du Comité de salut public pénétrèrent de force dans la salle, Billaud-Varenne de son côté escalade la tribune afin de s'en prendre à Tallien et remarque que Saint-Just est présent. Dès que Robespierre tente de prendre la parole, sa voix est couvert par de nouveaux cris.
Arrestation de Robespierre et de ses partisans[modifier | modifier le wikicode]
La séance à la Convention se poursuit et cette fois, Louis Louchet, député de l’Aveyron, demande un décret d’arrestation contre Robespierre et le président la met au vote, la déclarant adoptée à l'unanimité.
Barère de Vieuzac fait voter un autre décret concernant l'arrestation de Robespierre et de deux de ses proches, Couthon et Saint-Just. Deux autres proches de Robespierre, son frère Augustin Robespierre et Philippe Lebas demandent à partager leur sort. Tous les cinq sont arrêtés. Leurs arrestations s'expliquent par le fait que ses cinq personnes étaient membre du gouvernement de la France pendant cette période11.
Billaud-Varenne prend la parole pour demander l’arrestation d’Hanriot et de son état-major, ainsi que du président du Tribunal révolutionnaire, c'est-à-dire Dumas, Hanriot, Boulanger, Lavalette, Dufresse, Daubigny et Sijas. Robespierre tente à nouveau de s'exprimer, mais ne peut s'exprimer en raison des cris. Le président de la Convention donne la parole à Barère, qui parvint à faire voter un décret dans lequel il est fait mention de retirer le commandement de la garde nationale à Hanriot.
Robespierre qui ne parvient toujours pas à s'exprimer s'en prend cette fois directement au président de la Convention qui n'est plus Collot, mais Thuriot en l'interpellant violemment : « Pour la dernière fois, président d’assassins, je te demande la parole » sans qu'on lui donne.
Suite à ce vote, les cinq personnes sont aussitôt conduites comme prisonniers à l'Hôtel de ville de Paris sous la surveillance des sans-culottes, partisans de la Révolution. Le député Barras intervient pour pénétrer dans la mairie de Paris avec ses troupes, ce qui conduira à un affrontement, dans lequel Robespierre est blessé à la mâchoire par un pistolet11.
Prise de l'hôtel de ville : La fin de Robespierre[modifier | modifier le wikicode]
Augustin Robespierre qui essaie de se suicider en sautant d'une fenêtre de l’Hôtel de ville.
Le Matin du 10 thermidor (1877), de Lucien-Étienne Mélingue.
La fin de Robespierre[modifier | modifier le wikicode]


L’arrestation de Robespierre est connue vers 17 heures, la Commune convoque son conseil général à l’Hôtel de Ville. Sur les 144 membres, 75 seront guillotinés. Ils votent une motion d’insurrection, font appel aux patriotes. Le général de la Garde nationale Hanriot court aux Tuileries avec ses militaires pour délivrer les prisonniers, mais se fait prendre par les gendarmes qui les gardent. Il est enfermé dans la même pièce qu’eux. Les cinq députés sont transférés dans des prisons séparées. Robespierre va à la prison du Luxembourg. Le concierge, exécutant l’ordre de la Commune, refuse de le recevoir.
Pendant plusieurs heures, la Commune dispose de forces supérieures à celles de la Convention, en particulier en artillerie : 17 compagnies de canonniers et 32 pièces répondent à l’appel. Gardes, cavaliers et canonniers se massent sur la place de Grève. Ils décident d’aller libérer Hanriot et les cinq députés. De nombreux canonniers et des gendarmes à cheval, commandés par Coffinhal, vice-président du Tribunal révolutionnaire, se dirigent vers la Convention, enlèvent les postes de garde et délivrent Hanriot, toujours prisonnier au Comité de sûreté générale. Ils ne rencontrent pas de résistance et auraient pu envahir la salle des séances de la Convention. « Citoyens, voici l’instant de mourir à notre poste. » Mais ils refusent.
Augustin Robespierre, le premier à être libéré, arrive à la Commune. Il est décidé de former un Comité d’exécution de neuf membres. Une délégation vient prier Robespierre de rejoindre le Comité d’exécution. Son chef, Lasnier, ayant rencontré Hanriot et Coffinhal, tous trois tentent en vain de le convaincre. Robespierre refuse. Il se réfugie avec ses proches à l'Hôtel de ville.
Au matin du 10 thermidor, les Gardes nationaux s'emparent de l'Hôtel de ville. Le Bas se suicide, Augustin Robespierre se brise une cuisse en sautant par la fenêtre, Couthon est blessé suite à une chute et Maximilien se blesse d'une balle dans la bouche (selon une autre version, il aurait reçu une balle dans le visage tiré par le gendarme Merda). Pendant la nuit, en attendant son exécution, Maximilien de Robespierre souffrait énormément de sa mâchoire, au point de passer la nuit à perdre conscience et à se réveiller avant de reperdre conscience3.
Juste avant sa condamnation, il se rendit avec les autres prisonniers auprès du tribunal révolutionnaire afin de subir un procès expéditif. Dans la salle, fut amené le cadavre de Le Bas et le corps d'Augustin Robespierre, agonisant3.
L'exécution[modifier | modifier le wikicode]

Procession de Robespierre vers la guillotine[modifier | modifier le wikicode]
Robespierre se fait arrêter le 9 thermidor de l’an II (27 juillet 1794) et sera exécuté le lendemain sans avoir eu le droit à un procès. Un mystère résulta autour de la mâchoire de Robespierre, certains affirmant qu'on lui avait tiré dedans et d'autres qu'il s'était tiré dessus lui-même. Couthon quant à lui avait la tête fracassée, Augustin de Robespierre était gravement blessé après avoir tenté de fuir par la fenêtre de l'hôtel de ville pour fuir. Concernant François Hanriot, ce dernier lui aussi était gravement blessé suite à un coup de baïonnette dans l'œil, lui arrachant, il avait tenté de fuir depuis les égouts, avant d'en être sorti de force, défiguré et en sang.
Les prisonniers quittèrent la Conciergerie en étant porté vu que Robespierre et Hanriot étaient mourant et que Couthon était infirme. Il furent mis à bord d'une charrette pour être présenté à la foule parisienne jusqu'à la place de la Révolution, aujourd'hui connu, sous le nom de la « place de la Concorde » avec 21 de ses partisans. Ce convoi se termina avec le cadavre de Philippe-François-Joseph Le Bas.
La procession eu lieu dans les rues de Paris, passant par la cour du Mai puis les quais avant de s'arrêter quelques temps devant la maison de Maximilien Robespierre où la façade de la maison fut peinturée de sang. Ensuite, la procession reprit la route jusqu'à la place de la Révolution, aujourd'hui connu, sous le nom de la « place de la Concorde »
Arrivée à la guillotine[modifier | modifier le wikicode]

Le tout premier guillotiné est Adrien-Nicolas Gobeau âgé de 53 ans. Quand vient le tour de Saint-Just, il embrasse Georges Couthon et, en passant devant Robespierre, il lui dit : « Adieu ». Maximilien de Robespierre est le dixième exécuté et le dernier fut Fleurio-Lescot.
Au moment de l'exécution de Robespierre, l'assistant du bourreau lui arracha sans douceur les linges qui lui maintenaient la machoire et ce dernier hurla de douleur. Une fois en position, la tête fut tranchée et elle fût montrée au peuple sous des applaudissements (comme pour Louis XVI à l'époque).
Chaque têtes tranchées furent installées au fond d'un coffre en bois et les corps furent remis à bord des charrettes afin de rejoindre le cimetière des Errancis où les têtes et les corps furent jetés dans une fosse commune contenant de la chaux vive pour faire disparaitre les corps9.
Le surlendemain, ce seront 71 personnes supplémentaires qui finiront à leur tour guillotinés.
Membres guillotinés[modifier | modifier le wikicode]
En plus de Maximilien de Robespierre, il y eu 21 autres personnes guillotinés12 :
- Georges Couthon, député de la Convention ;
- René-François Dumas, ex-président du Tribunal révolutionnaire ;
- Jean-Baptiste Fleuriot-Lescot, maire de Paris ;
- François Hanriot, ex-commandant de la garde nationale ;
- Jean-Baptiste de Lavalette, ex-général de brigade de l’armée du Nord ;
- Claude-François de Payan, agent national à la Commune de Paris ;
- Adrien Nicolas Gobeau, officier municipal, ex-substitut de Fouquier-Tinville, président de la société des Amis-de-la-Liberté ;
- Augustin Robespierre, député de la Convention ;
- Louis-Antoine Saint-Just, député de la Convention ;
- Antoine Simon, officier municipal de la Commune de Paris, précédemment geôlier du Dauphin ;
- Nicolas Joseph Vivier, président des Jacobins ;
- Jacques-Claude Bernard, 34 ans, membre du Conseil général de la Commune ;
- Antoine Gency, 33 ans, officier municipal, adjoint au Comité d’exécution ;
- Denis-Étienne Laurent, 33 ans, membre du Conseil général de la Commune ;
- Jacques-Louis-Frédéric Warme, 29 ans, employé à la Commission du Commerce et approvisionnements ;
- Jean-Étienne Forestier, 45 ou 47 ans, membre du Conseil général de la Commune ;
- Nicolas Guérin, 52 ans, membre du Conseil général de la Commune ;
- Jean-Baptiste-Mathieu Dhazard, 36 ans, membre de la Commune de Paris, adjoint au Comité d’exécution ;
- Christophe Cochefer, 60 ans, membre du Conseil général de la Commune ;
- Charles-Jacques-Mathieu Bougon, 57 ans, membre du Conseil général de la Commune ;
- Jean-Marie Quenet, 41 ans, membre du Conseil général de la Commune et administrateur de police.
Soulagement et fin de la Terreur[modifier | modifier le wikicode]
Une fois que les robespierristes sont morts, les exécutions marquent la fin de la dictature de Robespierre et de la Terreur. Ceux qui ont été en faveur de la mort de Robespierre et qui ont d'ailleurs permis son arrestation, leur confèrent le surnom de « Thermidoriens » et ils décident de libérer les suspects arrêtés par Robespierre et ont pour rôle de préparer le nouveau régime, qui sera le Directoire, dont le but serait d'amener la paix, l'ordre et la prospérité sans trahir les acquis révolutionnaires11.
Pour compléter[modifier | modifier le wikicode]
Iconographie[modifier | modifier le wikicode]
Sources[modifier | modifier le wikicode]
Notes et références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ 1,0 et 1,1 (fr) Journées des 9 et 10 thermidor an II (27-28 juillet 1794), Larousse.
- ↑ 2,0 2,1 et 2,2 (fr) Jean-Clément Martin, Chronique d'un coup d'État, L'Histoire, n°433, mars 2017.
- ↑ 3,0 3,1 3,2 3,3 et 3,4 (fr) Harrison W. Mark, Chute de Maximilien Robespierre, World History Encyclopedia, 30 novembre 2022.
- ↑ 4,0 et 4,1 (fr) La chute, Universalis.
- ↑ (fr) Dernier discours de Robespierre à la Convention.
- ↑ Numéro du 10 Thermidor du Conservateur décadaire.
- ↑ 7,0 et 7,1 (fr) Gérard Walter, La conjuration du neuf thermidor : 27 juillet 1794, Paris, Gallimard, 1974.
- ↑ (fr) Albert Mathiez, Études sur Robespierre : Robespierre à la Commune le 9 thermidor, Éditions sociales, 1973.
- ↑ 9,0 et 9,1 (fr) Hervé Leuwers, Robespierre, Paris, Fayard, 2014.
- ↑ (fr) Saint-Just : « Je ne suis d'aucune faction ; je les combattrai toutes », LVSL, 2 juillet 2021.
- ↑ 11,0 11,1 et 11,2 (fr) Fabienne Manière, 27 juillet 1794 : Arrestation de Robespierre, Hérodote.
- ↑ (fr) Les 22 révolutionnaires exécutés sans procès le 10 thermidor : biographies, Les Amis de Robespierre, 17 janvier 2023.
Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]
- (fr) François-Alphonse Aulard, La Société des Jacobins : recueil de documents pour l'histoire du club des Jacobins de Paris, Librairie Léopold Cerf / Librairie Noblet / Maison Quantin, Paris, 1897.
- (fr) Antoine de Baecque, Robespierre, Rodopi, Yearbook of European studies - Annuaire d'études européennes, 1996.
- (fr) Françoise Brunel, Sur l'historiographie de la réaction thermidorienne, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, Paris, 1982.
- (fr) Bronislaw Baczko, Comment sortir de la Terreur : Thermidor et la Révolution, Gallimard, NRF essais, Paris, 1989.
- (fr) Michel Biard, La liberté ou la mort : mourir en député, 1792-1795, Tallandier, Paris, 2015.
- (fr) Françoise Brunel, Thermidor : la chute de Robespierre, 1794, Complexe, La Mémoire des siècles, Bruxelles, 1989.
- (en) Richard T. Bienvenu , The Ninth of Thermidor : The Fall of Robespierre, Presse universitaire d'Oxford, 1968.
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Article mis en lumière la semaine du 25 avril 2022. |
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