Marais salant

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Marais salant à Guérande en Loire-Atlantique. Au premier plan la vasière. Dans le fond les œillets

Les marais salants sont des étangs et bassins où on fait entrer de l'eau de mer salée pour produire du sel grâce à l'évaporation de l'eau sous l'effet du soleil et du vent. Le marais est formé de plusieurs parties dont le but est de débarrasser l'eau des éléments terreux en suspension, puis de concentrer progressivement la teneur en sel.

C'est la principale façon de produire le sel que nous consommons : le sel alimentaire ou chlorure de sodium. Il existe aussi des mines de sels.

Le marais salant[modifier | modifier le wikicode]

Le marais salant est une installation côtière qui permet de produire du sel à partir de l'eau de mer. L'eau de mer contient environ 2 à 3% de sel qui est dissout. Après avoir parcouru un itinéraire précis la concentration en sel de l'eau augmente sous l'action de son évaporation par l'action du soleil et du vent. Le sel cristallisé apparaît alors ; il est prêt à être récolté.

L'installation comprend plusieurs bassins, qui ont des niveaux différents. Ces bassins sont alimentés en eau de mer grâce à un système de vannes. L'eau circule par gravité, c'est-à-dire du point le plus haut au point le plus bas. L'épaisseur de l'eau diminue au fur et à mesure du parcours. Le point le plus bas (les œillets) sont les parties où on récolte le sel.

Le marais n'est en eau qu'à partir du printemps (cas du marais de Guérande). Pendant la saison froide, le marais est inactif, les exploitants en profitent pour faire les travaux d'entretien nécessaires.

Les différentes parties du marais[modifier | modifier le wikicode]

Images sur la récolte du sel Vikidia possède une catégorie d’images sur la récolte du sel.
Schéma d'une saline

Le vocabulaire technique utilisé ci-dessous est celui employé dans le marais de Guérande en Loire-Atlantique.

L'eau de mer arrive dans le marais par un canal appelé étier qui dessert plusieurs unités d'exploitation. L'étier se remplit au moment des marées hautes de vives eaux. Un système de vannes permet de contrôler le niveau de l'eau dans les différentes parties de l'installation.

L'eau séjourne d 'abord dans la vasière. Sa profondeur varie de 20 à 60 cm. La vasière sert à décanter l'eau de mer (les particules terreuses tombent au fond), elle sert aussi de réserve d'eau afin d'alimenter les restes de l'installation quand le besoin s'en fait sentir. Il y a déjà un début d'évaporation. La vasière peut être aussi un lieu pour l'élevage extensif des poissons.

  • L'eau passe alors dans un cobier où la décantation se poursuit. Dans certaines installations il n'y a pas de cobier.
  • Puis l'eau purifiée est admise dans les fards, où par réchauffage solaire elle poursuit son évaporation.
  • Ensuite l'eau passe dans l'aderne, où le réchauffage se poursuit. L'aderne sert aussi à alimenter tous les jours les œillets.
  • Enfin l'eau entre dans l'œillet, le bassin où se fait la cristallisation du sel. Les œillets sont disposés de part et d'autre d'un petit canal, la délivre. Le fond de l'œillet n'est pas plat mais bombé, au centre il y a environ un centimètre d'eau, alors que les bords ont 3 cm d'eau. Chaque jour on admet de l'eau dans l'œillet (environ 100 litres) qui s'évaporera dans la journée.

Chaque partie de la saline est séparée des autres par des levées de terres qui tout en cloisonnant les différentes étapes de la production permettent de circuler avec une brouette. Ces levées sont percées par des canalisations qui permettent la circulation de l'eau et sans gêner celle des ouvriers.

Les travaux dans le marais salant[modifier | modifier le wikicode]

La récolte du sel ou prise[modifier | modifier le wikicode]

Bâtiment de stockage du sel à Batz-sur-Mer en Loire-Atlantique
Camelles ou collines de sel, aux Salins-de-Giraud dans les Bouches-du-Rhône

Le sel fin (ou fleur de sel') cristallise en surface, par contre le sel gris (parce qu'il contient encore un peu d'argile), le gros sel, cristallise sur le fond. Si l'air est trop humide, le sel fin n'apparait pas.

La récolte, dans le marais de Guérande, s'étale de mai-juin à septembre-octobre. On fait environ une trentaine de prises dans la saison (la pluie peut tomber et diminuer la teneur en sel, il faut alors attendre plus d'une semaine pour retrouver la bonne concentration). Cependant si l'été est chaud et sec, les prises sont plus nombreuses. Dans les régions méditerranéennes où l'été est long, chaud et sec, les prises s'étalent sur plus de semaines.

Une, ou deux fois par jour, dans l'après midi, on commence par enlever le sel fin grâce à une planche de bois (la lousse). Puis le paludier repousse au centre de l'œillet le gros sel déposé sur les bords par le biais d'un autre outil ( le las). Ensuite il rassemble au pied de la ladure (espace circulaire aménagé sur les levées de terres et de vase) les cristaux de sels déjà apparus. Enfin il remonte vers la ladure les cristaux afin qu'ils terminent leur égouttage.

Il faut faire attention de ne pas racler le fond de l'œillet ni attaquer les bords de la ladure (ce qui entrainerait des impuretés). Les instruments employés étaient autrefois en bois, afin d'éviter l'oxydation du métal attaqué par le sel, mais sont de nos jours remplacés par de la fibre de carbone (plus léger et maniable).

La récolte quotidienne, ou de tous les deux jours, achevée, on introduit une petite quantité d'eau dans l'œillet afin de préparer la prise des jours suivants

Le sel égoutté est transporté sur le trémet où il est mis en tas (le mulon). Il sera ensuite enlevé pour être stocké dans des bâtiments en dur. Dans les régions sèches il est laissé en plein air avant sa transformation industrielle.

Les travaux d'entretien[modifier | modifier le wikicode]

Les travaux d'entretien commencent dès la fin de la saison de récolte. Ils ont donc lieu d'octobre à avril.

On élimine les vases et les plantes trop abondantes dans les vasières et les cobiers. Cette opération se fait d'une manière irrégulière (au mieux tous les deux ans).

Chaque année, il faut refaire les levées de terre qui permettent la circulation. On y dépose de la vase afin de rehausser leur niveau et améliorer leur surface. Dans les marais où les levées sont en béton ou pierre, le travail est plus espacé.

Chaque année, on élimine les vases qui se sont déposées dans les œillets pendant la saison d'inactivité.

Tous les quinze-vingt ans, il faut refaire totalement la saline. On reconstruit les levées, on reprofile le fond des œillets afin qu'ils retrouvent leur surface bombée et qu'ils aient la bonne profondeur.

Vidéo sur le marais salant de Guérande[modifier | modifier le wikicode]

  • [1] sur You Tube

Source[modifier | modifier le wikicode]

  • Le Marais de Guérande. CNDP. Textes et documents pour la classe. n° 181. 1977
Paysage composite.jpg
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