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Bataille d'Anvers

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Bataille d'Anvers
Le réseau de fortifications d'Anvers, au déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Le réseau de fortifications d'Anvers, au déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Informations générales
Dates 28 septembre - 10 octobre 1914
Lieu alentours d'Anvers (Belgique)
Cause Réalisation du plan Schlieffen, visant à contourner les défenses françaises en passant par la Belgique
Changements territoriaux Prise d'Anvers par l'armée allemande
Belligérants
Commandants
Forces en présence
environ 150 000 soldats
130 000 soldats au total
Pertes
40 000 soldats internés aux Pays-Bas
Pertes inconnues
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La bataille d'Anvers (aussi appelée le siège d'Anvers) est une bataille de la Première Guerre mondiale, se déroulant du 28 septembre au 10 octobre 1914 autour de la ville belge d'Anvers. Principal lieu d'affrontements après la prise des forts de Liège et de Namur fin août, il permet de laisser concentrer des unités allemandes en un point et de dégarnir le front du nord de la France. Anvers est bombardée à partir de fin septembre, les défenses belges à proximité sont percées le 5 octobre, et la ville est évacuée cinq jours plus tard afin d'éviter un encerclement.

Les troupes belges se replient en direction du littoral, où elles poursuivent le combat aux côtés des franco-britanniques, alors qu'une partie des soldats s'enfuient vers les Pays-Bas.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

La ville d'Anvers constitue un lieu stratégique et vital pour l'armée belge, contenant ses stocks de munitions et étant un point de passage maritime à destination du Royaume-Uni et des côtes françaises. Des troupes britanniques peuvent également débarquer à partir de ce port. Comportant un réseau de défenses réputé depuis des siècles, celui-ci est agrandi de 1859 à 1870 sous l'égide de l'architecte Henri-Alexis Brialmont, comptant finalement huit forts formant une enceinte. Construits en béton, ils sont situés de part et d'autre de l'Escaut et Anvers est alors perçue comme la forteresse la plus résistante d'Europe. Au déclenchement de la guerre, des travaux d'aménagement sont toujours en cours et le réseau souffre de plusieurs défauts, ne comptant pas suffisamment de canons et le cuirassement ne peut pas supporter l'augmentation du calibre des canons allemands1.

Les forces belges mobilisent six divisions d'infanterie et une de cavalerie, pour un effectif de 67 000 soldats. Les Allemands envoient six brigades, des canons et mortiers allant jusqu'à 42 centimètres pour 130 000 soldats. Par la suite, l'envoi de renforts portent les forces belges à près de 150 000 hommes, et deux brigades supplémentaires sont envoyées par l'armée allemande1.

Le 4 août 1914, les forces allemandes envahissent la Belgique conformément au plan Schlieffen. Malgré leur infériorité matérielle, les forces belges opposent une forte résistance autour des forts de Liège et Namur, ce qui contribue à disperser les forces allemandes sur plusieurs endroits et ralentit leur conquête de la Belgique, puis de la France. Ces forts tombent respectivement les 16 et 24 août, et le roi Albert Ier ordonne le repli des troupes vers l'Escaut et la forteresse d'Anvers le 20 août2.

Déroulement[modifier | modifier le wikicode]

Le 28 septembre, après des sorties effectuées par l'armée belge, les forces allemandes bombardent intensivement les forts autour d'Anvers et lancent l'offensive vers le nord (depuis Bruxelles), s'emparant de Malines12. Elles tiennent ainsi compte de la stratégie employée à Liège, où l'envoi trop rapide de l'infanterie a laissé le temps aux Belges de s'organiser.

Le 29 septembre, le fort de Wavre-Sainte-Catherine (sud d'Anvers) est évacué dans la soirée après d'intenses tirs d'artillerie ayant sévèrement endommagé les coupoles. Deux magasins de munitions explosent, tuant une centaine de personnes. Anticipant la chute de la ville, l'état-major organise des convois déplaçant du matériel et des troupes vers le littoral à travers la ligne de chemin de fer Anvers-Ostende, seule route d'approvisionnement reliant Anvers au reste du territoire belge1.

Le 30 septembre, une coupole du fort de Lierre (sud-est d'Anvers) s'effondre après un tir d'obus, et la 1e division belge se retire de ses positions face aux lourds bombardements1.

Le 1er octobre, la 1e division regagne finalement ses positions, et le fort de Wavre-Sainte-Catherine se rend bien que la progression allemande est stoppée juste en face. Les régiments belges repoussent des attaques incessantes1.

Le 2 octobre, la redoute de Borsbeek et le fort de Koningshooikt (sue-est d'Anvers) sont évacués, et les Allemands s'emparent du fort de Walem (sud). La ligne de défense de l'armée belge est repoussée au-delà de la rivière Nèthe, dont la rive gauche est inondée1.

Le 4 octobre, des renforts britanniques composés de 9 000 soldats débarquent dans la ville de Lierre (29 kilomètres d'Anvers), et le fort de Kessel (sud-est) est évacué. Les forces allemandes mènent également une offensive afin de franchir l'Escaut, et encercler l'armée belge1.

Le 5 octobre, les Allemands percent les défenses belges à Lierre et avancent vers Termonde2.

Le 6 octobre, alors que l'avancée allemande s'étale sur une vingtaine de kilomètres, une réunion du Conseil supérieur de la guerre recommande le repli des forces belges sur la rive droite de l'Escaut. La majorité des troupes achève son retrait le lendemain, et le roi Albert Ier quitte la ville d'Anvers le jour-même. Le rejet d'un ultimatum allemand ordonnant la capitulation d'Anvers provoque les premiers bombardements sur la ville, vers minuit 7 octobre1.

Les tirs d'artillerie allemands provoquent une dizaine d'incendies, et les autorités locales négocient la capitulation le 9 octobre. Le lendemain, la résistance cesse sur ordre du général Deguise et les troupes allemandes entrent dans la ville, dont l'essentiel de la garnison s'est préalablement retiré vers la côte. L'armement en état de fonctionner fut sabordé par les soldats restés sur place, afin d'éviter d'être utilisé par les Allemands3.

Exode[modifier | modifier le wikicode]

40 000 soldats, isolés au sein de leur corps d'armée, s'enfuient aux Pays-Bas afin d'éviter d'être transférés en Allemagne. Afin d'assurer leur sécurité, les autorités néerlandaises les internent sur le territoire dans des camps aménagés à l'arrière du front, craignant des représailles de la part de l'Allemagne en cas d'exposition. Des centaines de miliers de civils furent internés au côté des militaires. Après la guerre, une partie importante de ces internés choisit de rester sur place2.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 et 1,8 7. Anvers (27 septembre - 10 octobre 1914) (sambre-marne-yser.be)
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Le siège d'Anvers (horizon14-18.eu)
  3. Anvers 1914 (wikiwix.com)
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