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Bataille de Liège

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Bataille de Liège
Carte montrant le réseau défensif de Liège. Les points bleus représentent les forts construits jusqu'à la Première Guerre mondiale, en rouge sont les forts édifiés pendant l'entre-deux-guerres.
Carte montrant le réseau défensif de Liège. Les points bleus représentent les forts construits jusqu'à la Première Guerre mondiale, en rouge sont les forts édifiés pendant l'entre-deux-guerres.
Informations générales
Dates 5 - 16 août 1914
Lieu Liège (Belgique Belgique)
Cause Réalisation du plan Schlieffen, visant à contourner la France par la Belgique
Changements territoriaux Prise de Liège par l'armée allemande
Belligérants
Commandants
Forces en présence
30 000 soldats
60 000 soldats
Pertes
entre 2 000 et 3 000 tués et blessés
2 000 tués et blessés
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La bataille de Liège est la première bataille de la Première Guerre mondiale, se déroulant du 5 au 16 août 1914 dans la ville belge de Liège. Organisée dans le cadre du plan Schlieffen de l'armée allemande, l'offensive se déroule par la prise du réseau de fortifications situé autour du centre de Liège, et la capitulation progressive des poches de résistance belges.

Sa prise facilite le transport de troupes allemandes en France.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis l’article : Plan Schlieffen.

La ville de Liège est l'une des principales agglomérations de la région, nœud de communications vers l'Allemagne et la France et comptant un réseau de défenses à ses alentours. Celui-ci, construit entre 1888 et 1892 par l'architecte Henri Alexis Brialmont, est composé de 12 forts de forme majoritairement triangulaire reliés entre-eux, et couvrant la ville sur une distance comprise entre cinq et dix kilomètres. Il souffre de plusieurs lacunes, comportant des fortifications peu adaptées à l'évolution des moyens offensifs, comptant une dizaine de canons et un nombre insuffisant de pièces d'artillerie. Aucune route ne relie les forts à la ville de Liège, et le béton n'est pas armé1.

Le plan d'attaque de l'armée allemande, le plan Schlieffen, consiste à outrepasser les défenses françaises de l'est du pays en attaquant en Belgique alors moins défendue. Le rapport de force avantage alors les Allemands :

  • Les Belges disposent d'une réserve de 22 000 hommes assistés par des renforts, ainsi que de 114 pièces d'artillerie. Ils envoient deux régiments d'infanterie, un groupe d'artillerie, un peloton de cavalerie et une compagnie de mitrailleuses ;
  • Les Allemands envoient 55 000 soldats et 80 canons, renforcés de six brigades, un corps de cavalerie et deux batteries de moteur.

Le plan de bataille consiste en l'encerclement de Liège par le nord et le sud, les brigades étant chargées de s'emparer du centre.

Déroulement[modifier | modifier le wikicode]

Suivant le rejet de l'ultimatum posé par les Allemands aux Belges, les troupes allemandes entrent sur le territoire le 5 août. Les premiers affrontements se déroulent dans le fort de Barchon (nord-est de Liège), à six kilomètres de Liège. Anticipant une faible résistance et une victoire rapide, les canons allemands n'entrent initialement pas en action, et les défenses du fort permettent aux Belges de repousser l'assaut. Le lendemain, l'infanterie allemande se déploie vers trois autres forts, où les troupes belges sous-équipées infligent de lourdes pertes : une embuscade tendue à Herstal (nord) provoque la mort du commandant du 89ème bataillon, et plus de 400 soldats allemands meurent dans les combats. À Rabossée (sud-est), 3 000 soldats allemands sont stoppées pendant deux jours2. Cinq des six brigades sont repoussées à leurs positions de départ34. Ce court retardement n'alterne cependant pas le cours des opérations, et les Belges ne peuvent l'exploiter. Le 7 août, une percée est effectuée par les forces allemandes, qui capturent ensuite le fort de la Chartreuse. En urgence et alors que les bombardements atterrissent sur le centre de Liège, le quartier général belge local est évacué vers le fort de Loncin (nord-ouest). Un combat s'engage brièvement entre troupes allemandes, croyant être attaquées par des civils5. Des soldats allemands s'engouffrent ensuite dans la ville de Liège en empruntant le pont d'Amercœur, et font capituler la faible garnison. Le 10 août, le fort de Lantin (nord) est bombardé par l'artillerie allemande6.

Face à la résistance acharnée, des batteries d'artillerie sont envoyées en renfort, dont une batterie composée de canons de 420 mm projetant jusqu'à une distance de 14 kilomètres et chargés de 100 kilos d'explosif, appelée Grosse Bertha. Le 11 août, le fort d'Évegnée (est de Liège) se rend suite à d'intenses tirs d'obus, et tous les autres forts sont lourdement bombardés pendant des heures. Le fort de Pontisse (nord) cède sous la pression le 13 août7, ainsi que ceux d'Embourg (sud) et de Chaudfontaine (sud-est) qui sont sévèrement touchés, ce dernier ayant été impacté par un incendie8. Le 14 août, le fort de Fléron (est) se rend à son tour sans grande résistance, suivi de Liers (nord) dont toutes les infrastructures sont anéanties. Le 15, les forts de Boncelles (sud), Lantin et Loncin (nord-ouest) se rendent ravagés, ce dernier ayant été pulvérisé par un obus de 800 kilos qui provoqua la mort de 350 soldats9. Le lendemain matin, les deux derniers forts de Hollogne (ouest) et de Flémalle (ouest) capitulent sans combats, marquant la fin de la bataille8.

Conséquences et postérité[modifier | modifier le wikicode]

Suivant la chute des forts, les forces allemandes s'installent dans les installations militaires faiblement impactées par les combats (fort de la Chartreuse, citadelle de Liège, etc...), ainsi que dans des lieux publics comme des théâtres, l'université et le palais provincial. Dans la nuit du 20 au 21 août, des soldats allemands ivres réagissent à des tirs à proximité de l'université en répliquant à la mitrailleuse dans les rues de la ville, provoquant des morts. Les occupants de l'université sont plus tard conduits à l'extérieur, et les hommes fusillés au pied du monument dédié au géologue André Dumont. Suspectant le bâtiment d'abriter des francs-tireurs, les soldats allemands incendièrent la majorité des immeubles de l'université et une partie aux alentours. Le bilan est de 17 morts, et une plaque commémorative sera apposée sur la façade de l'université10.

La résistance de l'armée belge lors de cette bataille inspirera la recette du café liégeois, dont l'appellation remplacera un temps celle du café viennois11.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

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