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Salon littéraire

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Salon de conversation où, entre autres choses, la toute dernière oeuvre d'un auteur, poète, dramaturge ou compositeur musical, peut être lue ou jouée devant une assistance de « happy few ».
Ci-dessus, celui de Mme Geoffrin, au 374, rue Saint-Honoré (dans le 1er arrondissement) qui, de 1749 à 1777, est un des plus huppés et des plus fermés de Paris. On y voit ici, autour de leur hôtesse ou du buste de Voltaire (alors exilé) : Choiseul, Rousseau, Diderot, d'Alembert, Fontenelle, etc.

Un salon littéraire, particulièrement aux XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles, est un lieu tenu le plus souvent par une femme de la haute société. Se réunissent là, comme sous son égide, des personnalités des lettres, des arts et de la politique. On y discute de tout ce qui a rapport à ces sujets, raison pour laquelle ces salons littéraires sont également nommés des salons de conversation. On peut également y lire ou jouer les dernières œuvres ou pièces musicales des auteurs ou compositeurs en vogue.

Au XVIIème siècle, les salons ont une grande influence sur le goût littéraire, ainsi que sur l'évolution des manières. Le premier salon littéraire à se tenir à Paris est celui de l'hôtel de Rambouillet, tenu par Catherine de Rambouillet (de 1608 à 1659) ; il réunit les grands écrivains de l'époque : Madame de Sévigné, Corneille, Madame de La Fayette, La Rochefoucauld, Malherbe, Vaugelas...

Au XVIIIème siècle, les salons littéraires (et artistiques) favorisent surtout la diffusion des « idées nouvelles », particulièrement celles1 émanant des philosophes des Lumières. Les salons les plus cotés sont alors ceux de Mme de Tencin (la soeur du cardinal et ministre de Louis XV), de Mme Geoffrin (et de sa fille la marquise de La Ferté-Imbault), de Mme du Deffand et de Mlle de Lespinasse. C'est, notamment, dans les salons de Mme de Tencin, puis de Mme Geoffrin que la délicieuse Jeanne Antoinette Le Normant d'Etioles, future marquise de Pompadour, fait ses premiers pas mondains ; à ses tout débuts, chez Mme de Tencin, elle rencontre Marivaux, Montesquieu, l'abbé Prévost, Fontenelle, Helvétius, etc.

Le salon de la princesse Mathilde, au 24, rue de Courcelles à Paris.

La mode des salons se perpétue au XIXème siècle, d'abord avec celui de Madame Récamier (du Directoire à la Monarchie de Juillet), puis celui que tient Charles Nodier à la bibliothèque de l'Arsenal (au 1, rue de Sully, Paris IVème), dont les habitués sont Hugo, Musset, Vigny, Lamartine, Sainte-Beuve, Alexandre Dumas, Balzac, Eugène Delacroix, Franz Liszt, etc.
Sous le Second Empire, puis la IIIe République, deux ou trois autres salons littéraires s'épanouissent, dont notamment celui de la princesse Mathilde (1820-1904). Fille de Jérôme Bonaparte (roi de Westphalie), et cousine germaine de l'empereur Napoléon III, elle tient un salon renommé dans son hôtel du 24, rue de Courcelles à Paris VIIIème. Elle y reçoit le gratin des lettres et des arts : Flaubert, Maupassant, A. Dumas, Sainte-Beuve, les frères Goncourt, Renan, Littré, Théophile Gautier, mais aussi des artistes comme Jean-Baptiste Carpeaux, Meissonier, Bouguereau, Eugène Fromentin ou Gustave Doré, des savants comme Louis Pasteur ou Claude Bernard, ou encore des journalistes comme Émile de Girardin et Villemessant (fondateur du quotidien Le Figaro). Après la guerre de 1870, la fin de l'empire et le début de la IIIème république, elle s'installe rue de Berri, toujours dans le VIIIème arrondissement et y reprend ses réceptions, accueillant maintenant Maurice Barrès, Paul Bourget, Anatole France, Jules Lemaître et même Marcel Proust et Robert de Montesquiou (le modèle supposé du baron de Charlus, un des personnages principaux de À la recherche du temps perdu). Le salon perdure jusqu'à la mort de la princesse en 1904.

Notes[modifier | modifier le wikicode]

  1. « De tous les empires, celui des gens d'esprit, sans être visible, est le plus étendu. Le puissant commande, les gens d'esprit gouvernent, parce qu'à la longue ils forment l'opinion publique qui tôt ou tard renverse tous les despotismes. » Charles Duclos, Mémoires secrets sur le règne de Louis XIV, la Régence et le règne de Louis XV, Hachette, 1846 (réédit. 2013).
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