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Madame de Pompadour

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La marquise de Pompadour, par François Boucher, vers 1750 (huile sur papier monté sur toile).

Jeanne-Antoinette Poisson, devenue marquise de Pompadour, est née à Paris le 29 décembre 1721 et morte à Versailles le 15 avril 1764.

Elle devient, trois mois après la disparition de Mme de Châteauroux1, la nouvelle maîtresse officielle du roi Louis XV. Elle en demeure ensuite l'amie indéfectible et la confidente, jusqu'à ce qu'elle s'éteigne à seulement 42 ans.

Une demoiselle de la haute bourgeoisie[modifier | modifier le wikicode]

Fille d'un financier, Jeanne-Antoinette Poisson est baptisée à l'église Saint-Eustache de Paris le 30 décembre 1721.

Après une enfance un peu agitée, Jeanne-Antoinette découvre les arts, les lettres et la rhétorique. Elle reçoit une éducation bourgeoise de très bon niveau.

En 1741, à la suite d'un mariage arrangé, elle devient Madame Le Normant d'Étiolles. Son riche mari lui permet de mener une vie aisée. Elle fréquente les cercles littéraires et culturels de Paris où elle se distingue. Elle fréquente les salons de Madame de Tencin, de Madame Geoffrin, où elle rencontre Voltaire, Fontenelle, Montesquieu, Marivaux, Crébillon... Sa beauté et son esprit font qu'on parle d'elle à la Cour.

Maîtresse du roi[modifier | modifier le wikicode]

Pendant ce temps, Louis XV, marié depuis 1725 (il a quinze ans et demi) à Marie Leszczynska (elle en a vingt-deux), en vient à se lasser de sa femme, à laquelle il est longtemps resté fidèle.

Le bal des Ifs, donné à Versailles, dans la galerie des Glaces, pour le mariage du dauphin. Le roi est un des huit personnages déguisés en ifs taillés (celui le plus à gauche de l'image, qui s'entretient avec une jeune femme, Mme d'Étiolles2).

Le 29 février 1745, au cours d'un grand bal masqué favorisant les rencontres discrètes, le Roi, qui comme quelques uns de ses courtisans, a pris l'apparence d'un if taillé3, est vu en compagnie d'une ravissante jeune femme4 déguisée en bergère : c'est madame Le Normant d'Étiolles. Une liaison commence entre eux.

Quelque mois plus tard (dans l'intervalle, il y a la victoire de Fontenoy), Louis XV fait ériger les terres de Pompadour en marquisat et les offre à Mme Le Normant d'Étiolles, tandis que celle-ci procède à la séparation d'avec son mari. Elle se voit attribuer un appartement qui communique secrètement avec celui du Roi. Elle conquiert rapidement la confiance du monarque.

Présentée à la Cour le 14 septembre 1745, la nouvelle marquise peut, dès lors, participer officiellement à la vie de Versailles : se rendre au cercle de la reine, partager le carrosse du roi, participer aux bals et soirées, organiser fêtes et soupers... Elle devient vite une des figures les plus en vue de la Cour. Elle est la favorite du roi, il en est très épris, passe beaucoup de temps avec elle, la couvre de cadeaux.
Par ailleurs, elle préside les réceptions, fréquente les philosophes et grands intellectuels (Le Siècle de Louis XV5 est aussi celui des Lumières), fait élire Voltaire à l'Académie française6. Pleine de retenue, elle se comporte avec révérence et tact vis à vis de la Reine qui, en retour, lui manifeste courtoisie et reconnaissance. Sinon, elle est tout juste tolérée par la famille royale (les filles du Roi et surtout le Dauphin, acquis au "clan des dévots") et détestée par ceux des courtisans qui ne sont pas de sa coterie.

Rôle politique de Madame de Pompadour[modifier | modifier le wikicode]

La marquise de Pompadour peinte par Maurice Quentin de la Tour, en 1755.

Son influence politique sur le Roi est moindre qu'on ne l'a dit7,8. Elle n'est pour rien dans le départ du Contrôleur général des finances Philibert Orry en décembre 1745, suite à un conflit avec les frères Pâris, principaux bailleurs de fonds du royaume (et apparentés à la marquise) qu'Orry accusait de s'enrichir scandaleusement aux dépens de l'État. Son influence est peut-être plus visible quand Maurepas, ministre depuis trois décennies (secrétaire d'État à la Maison du Roi, puis également de la Marine) est, le 23 avril 1749, sèchement disgracié par Louis XV9, suite à un écrit satirique sur la Marquise (une "poissonnade"10 particulièrement osée, dont il est tenu pour responsable ou même qu'on lui attribue) ; mais en fait, le vrai reproche que Louis XV fait à Maurepas, c'est d'être trop proche des factions aristocratiques qui refusent de comprendre la nécessité d'une réforme de la fiscalité.

Il est vrai, en revanche, que ceux qui ont rendu service à Madame de Pompadour, ceux qu'elle apprécie ou admire, éprouvent assez peu de difficulté à grimper les marches du pouvoir : ainsi en décembre 1758 Étienne de Choiseul qui bénéficie de sa reconnaissance et de son soutien entre-t-il au gouvernement (au Conseil du roi), puis s'y impose durant quelque dix ans.

Une amie restée influente[modifier | modifier le wikicode]

La Marquise reste cinq ans (1745-1750) la maîtresse du Roi, avant qu'il ne se lasse physiquement d'elle, mais pas de son amitié. Elle demeure sa grande amie et une conseillère de premier plan à Versailles. Il la trompe, mais ça ne la dérange pas et même, elle facilite ses aventures... tandis qu'eux restent amis très chers et se voient presque quotidiennement.

C'est ainsi que Madame de Pompadour continue de vivre aux côtés du Roi pendant encore quatorze ans, bénéficiant de ses faveurs et conservant son amitié et sa confiance11,12. Hélas ! Épuisée par une vie de cour trépidante, de plus en plus amaigrie, elle voit sa santé se dégrader. En février 1764, elle contracte une pneumonie. Bientôt, elle crache le sang, sans doute atteinte de tuberculose. Elle meurt, le 15 avril, dans ses appartements à Versailles et Louis XV en est durablement peiné13. Il laissera passer quatre ans pleins avant que d'entamer une liaison avec celle qui deviendra la nouvelle maîtresse officielle : Madame du Barry.

Influence culturelle[modifier | modifier le wikicode]

Mme de Pompadour en Diane chasseresse, par Jean-Marc Nattier (1746).

Madame de Pompadour pendant son séjour à la Cour fut une véritable mécène pour l'art et la littérature. Elle soutient fortement l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, et les philosophes des Lumières. Elle fait meubler de grands hôtels particuliers pour son usage personnel ou pour ses amis, comme l'hôtel d'Évreux, futur palais de l'Élysée (actuel siège du Président de la République française).

Elle paye des artistes comme François Boucher pour faire les portraits de grandes personnalités. Elle joue un immense rôle dans la propagation du style rococo.

Sa fille Alexandrine Le Normant d'Étiolles.

Mariage et descendance[modifier | modifier le wikicode]

Le 9 mars 1741, elle épouse Charles-Guillaume Le Normant d'Étiolles, âgé de vingt-quatre ans.

Ils ont deux enfants :

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. La duchesse de Châteauroux meurt le 8 décembre 1744, à 27 ans, d'une probable congestion pulmonaire. D'après : Jean-Christian Petitfils, Louis XV, Perrin - Collect. tempus, 2018, p. 399.
  2. Selon P. Gaxotte, Le Siècle de Louis XV, Fayard, 1974 (réédit. 1997), p.162.
  3. Avec, dans le feuillage fait de papier et d'étoffe, juste deux trous pour les yeux.
  4. Voici comment la voit et raconte le lieutenant des chasses de Versailles, Le Roy : « La marquise de Pompadour était d'une taille au-dessus de l'ordinaire, svelte, aisée, souple, élégante ; son visage était bien assorti à sa taille, un ovale parfait, de beaux cheveux plutôt chatain clair que blonds, des yeux assez grands, ornés de beaux sourcils de la même couleur, le nez parfaitement bien formé, la bouche charmante, les dents très belles et le plus délicieux sourire ; la plus belle peau du monde donnait à tous ses traits le plus grand éclat. Ses yeux avaient un charme particulier qu'ils devaient peut-être à l'incertitude de leur couleur ; ils n'avaient point le vif éclat des yeux noirs, la langueur tendre des yeux bleus, la finesse particulière aux yeux gris ; leur couleur indéterminée semblait les rendre propres à tous les genres de séduction et à exprimer successivement toutes les impressions d'une âme très mobile ; aussi le jeu de la physionomie de la marquise de Pompadour était-il infiniment varié, mais jamais on n'aperçut de discordance entre les traits de son visage ; tous concouraient au même but, ce qui suppose une âme assez maîtresse d'elle-même ; ses mouvements étaient d'accord avec le reste et l'ensemble de sa personne semblait faire la nuance entre le dernier degré de l'élégance et le premier de la noblesse. » Cité par Pierre Gaxotte, 1974 (1997), p. 164.
  5. C'est ainsi que l'historien Pierre Gaxotte qualifie le XVIIIème siècle dans son ouvrage éponyme, paru chez Fayard (édition définitive : 1974).
  6. "Mme de Pompadour lui décroche la timbale, en 1746 |...| elle juge indispensable que « le roi Voltaire » serve la politique du Roi de France contre l'Angleterre Hanovrienne et contre les cours de Parlement." Jean-François Chiappe, Louis XV, Perrin, 1996, p. 481.
  7. Jean-Christian Petitfils, Louis XV, 2018, p. 444.
  8. "Quant à l'influence directe des maîtresses et favorites sur la politique, elle resta limitée, cantonnée, et encore, au jeu des influences curiales pour l'attributions des charges, pensions ou gratifications. |...| Même Mme de Pompadour, dont on ne saurait nier par ailleurs l'influence sur les arts et la culture de son temps, et qui fut mêlée indirectement aux premières négociations secrètes avec la maison d'Autriche [ndlr : qui amenèrent le célèbre « renversement des alliances » (1er mai 1756), la France devenant l'alliée de l'Autriche], n'exerça aucun rôle majeur en ce domaine. Les courtisans, et les historiens à leur suite, se sont lourdement trompés." Jean-Christian Petitfils, article Le mystère Louis XV, dans "Le Figaro Histoire n° 64, oct. - nov. 2022 : Louis XV, le mal-aimé", p. 61.
  9. ... qui lui fait remettre le billet suivant par son cousin Saint-Florentin : "Je vous ai promis de vous avertir quand vos services ne me conviendraient plus. Je vous tiens parole. Vous remettrez la démission de vos emplois à M. de Saint-Florentin et dans deux fois vingt-quatre heures vous partirez pour Bourges, attendu que Pontchartrain serait trop près de Versailles. Vous ne verrez que votre famille et ne ferez point de réponse à cette lettre. Louis." Jean-Christian Petitfils, Louis XV, 2018, p. 552.
  10. Peut-être ce couplet :
    Autrefois de Versailles
    Nous venait le bon goût,
    Aujourd'hui la canaille
    Règne et tient le haut bout.
    Si la cour se ravale,
    De quoi s'étonne-t-on ?
    N'est-ce pas de la halle
    Que nous vient le poisson ?

    Cité par : P. Gaxotte, 1974 (1997), P. 187.
  11. Depuis le départ de Machault et chaque fois que les obligations militaire tiennent Soubise éloigné de la cour, elle reste la seule confidente, le seul vrai soutien moral du roi. (D'après J.F. Chiappe, Louis XV, 1996, p. 450).
  12. "À Louis le timide, Louis l'impénétrable, cette excellente manoeuvrière (Mme de Pompadour) servait de paravent, de bouclier, lui permettant de |...| tenir le monde à distance. Exerçant un pouvoir délégué, elle était à la fois sa confidente, sa conseillère et son ministre de la Cour, jouant un rôle essentiel dans le contrôle et la régulation des tensions. C'était par elle qu'il faisait passer ses consignes ; c'était elle qui cristallisait les oppositions. |...| la haine dont la malheureuse fut l'objet, tant à la Cour qu'à la ville, rejaillit vite sur lui." Jean-Christian Petitfils, article Le mystère Louis XV, dans "Le Figaro Histoire n° 64, oct. - nov. 2022 : Louis XV, le mal-aimé", p. 61.
  13. "On peut critiquer certains des choix de la Marquise de Pompadour, mais personne ne saurait le nier : elle a toujours voulu le bonheur du Roi, c'est-à-dire celui de la France." J. F. Chiappe, Louis XV, 1996, Perrin, p. 464.


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