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Le Lotus bleu

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Le Lotus bleu
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Titre Le Lotus bleu
Auteur Hergé
Dessinateur Hergé
Date de sortie
  • 1936 (noir et blanc)
  • 1946 (couleur)
Pays Belgique Belgique
Éditeur Casterman
Série Les Aventures de Tintin
Précédent Les Cigares du pharaon
Suivant L'Oreille cassée
Genre
  • Aventure
  • Policier
  • Science-fiction
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Le Lotus bleu est le cinquième album de la série de bande dessinée Les Aventures de Tintin. Son auteur, Hergé, en a fait une version en noir et blanc, prépubliée dans le journal Le Petit Vingtième en 1934-35 et publiée en 1936 par les éditions Casterman, ainsi que la version la plus courante, retravaillée et en couleurs, en 1946.

Dans cette aventure, Tintin poursuit son voyage en Orient en se rendant en Chine, où il va devoir déjouer les pièges d'un réseau de trafic de stupéfiants, alors que les tensions avec le Japon sont plus fortes que jamais... Cet album se distingue de ses prédécesseurs par de nombreuses évolutions dans le travail d'Hergé, ce dernier faisant aussi la rencontre, pour les besoins de l'album, d'un étudiant chinois nommé Zhang Chongren qui le marquera à jamais.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Récapitulatif[modifier | modifier le wikicode]

Dans Les Cigares du pharaon, Tintin et Milou vivaient de multiples aventures en Égypte, en Arabie et en Inde. Poursuivi par les Dupondt qui le soupçonnent d'être lié à un puissant et tentaculaire réseau de trafic d'opium, Tintin avait fini par prouver son innocence en démasquant les principaux membres de ce réseau. Alors qu'il pourchasse le mystérieux chef de ces trafiquants, celui-ci tombe dans une falaise... Finalement, Tintin peut profiter d'un repos bien mérité en Inde, chez le Maharadjah de Rawhajpoutalah qu'il a sauvé d’une tentative d'assassinat.

Une fumerie d'opium chinoise à la fin du XIXème siècle.

Arrivée en Chine[modifier | modifier le wikicode]

Tintin coule des jours paisibles avec Milou dans le palais du Maharadjah. Un jour, il y reçoit la visite d'un Chinois ayant quelque chose de très important à lui dire ; hélas, il ne peut révéler de quoi il s'agit, étant à ce moment-là frappé par le « radjaïdjah}} ou « poison qui rend fou » qui avait déjà fait des ravages dans l'épisode précédent. L'homme a juste le temps de lui dire les noms « Mitsuhirato » et « Shanghai » : Tintin décide donc d'aller dans cette grande ville de Chine pour y rencontrer le dénommé Mitsuhirato, un Japonais.

Une fois en Chine, Tintin a plusieurs fois l'occasion de constater à quel point les habitants de ce pays, alors en grave tension avec le Japon qui souhaite étendre son territoire, sont maltraités et discriminés par certains Occidentaux et Japonais. Il est aussi la cible de plusieurs tentatives d'assassinat, dont une de la part d'un jeune Chinois fou souhaitant lui « couper la tête ». Il rencontre M. Mitsuhirato, homme aimable et à l'air bienveillant, qui le conjure de retourner en Inde protéger le Maharadjah, qu'il estime en grave danger. Tintin ne peut pas lui obéir : sur le paquebot qui doit le ramener en Inde, il est capturé par des Chinois qui l’amènent chez M. Wang, un vieux Chinois très digne. Celui-ci lui confie alors être le chef de la lutte contre le trafic international d'opium que Tintin avait combattu précédemment, et que M. Mitsuhirato en est l'un des principaux agents en Chine, ainsi qu'un habile espion pour le compte du gouvernement japonais. Il lui déclare aussi que l'homme envoyé en Inde était son messager pour le prévenir du danger et lui demander assistance, et que le jeune Chinois souhaitant « couper la tête » à Tintin est son propre fils, qui a sauvé le reporter de plusieurs tentatives d'assassinat des complices de Mitsuhirato avant de lui-même tenter de le tuer après avoir été victime du poison qui rend fou.

La poursuite[modifier | modifier le wikicode]

Des troupes japonaises durant l'incident de Mukden, événement qui a inspiré ce passage.

Tintin décide d'aider Wang dans son combat. Il se rend comme espion au « Lotus bleu », une fumerie d'opium contrôlée par des proches de Mitsuhirato, et se fait passer pour un fumeur d'opium. Ensuite, il suit son adversaire et est témoin, abasourdi, d'une scène incroyable, où le Japonais et ses complices font exploser un chemin de fer avant d'appeler la police pour accuser des agents chinois. L'événement, amplifié par les médias, donne un prétexte en or aux autorités japonaises pour envahir la Mandchourie, région chinoise. Tintin est surpris par Mitsuhirato et enlevé par celui-ci, qui le pique au poison qui rend fou en espérant ainsi le rendre inoffensif. Mais, grâce à un proche de Wang, le liquide que Mitsuhirato a traité sur Tintin n'est pas le poison, et le jeune reporter peut s'enfuir. Mitsuhirato, furieux, se sert de ses relations japonaises et occidentales pour faire rechercher son adversaire, mais la traque échoue.

Tintin est de retour chez Wang, qui, avec son épouse, se désespère de la folie de son fils. Le journaliste, pris de pitié, propose d'aller chercher le professeur Fan Se-Yeng, spécialisé dans la folie, afin que celui-ci guérisse le jeune homme. Mais le risque est grand, et cette fois-ci, Tintin est bel et bien capturé par les Britanniques et les Japonais alliés à Mitsuhirato, qui le condamnent à mort. Heureusement, Wang et ses hommes le font s'évader, et Tintin repart à la recherche du professeur, celui-ci ayant été mystérieusement enlevé un peu plus tôt. Les autorités japonaises et britanniques, enragées, engagent les Dupondt, de vieilles connaissances de Tintin, pour rattraper le fugitif.

Le plan de Mitsuhirato[modifier | modifier le wikicode]

Mitsuhirato meurt en se faisant hara-kiri.

Alors qu'il poursuit sa route discrètement, Tintin sauve de la noyade un jeune Chinois nommé Tchang Tchong-Jen. Il se lie d'amitié avec lui et ils font désormais route ensemble pour retrouver le professeur Fan Se-Yeng, mais le voyage, perturbé par une nouvelle tentative d'assassinat orchestrée par Mitsuhirato et la poursuite obstinée des Dupondt, n'est pas de tout repos. Finalement, les deux amis retournent précipitamment chez Wang après avoir appris que Mitsuhirato prévoyait de faire enlever ce dernier et toute sa famille, mais ils arrivent trop tard. Tintin se cache alors au Lotus bleu afin d'y espionner les conversations de Mitsuhirato et de ses complices ; il finit par apprendre où est retenue la famille Wang. Là-bas, caché dans un tonneau, il est capturé à son tour et apprend enfin le nom du Grand Maître du réseau de ce trafic d'opium : Roberto Rastapopoulos, sympathique cinéaste qu'il avait déjà rencontré à plusieurs reprises. Alors que le fils de Wang, sous l'influence de Mitsuhirato, est sur le point de couper la tête aux prisonniers, Tchang et de nombreux alliés, cachés dans les autres tonneaux, empêchent la mise à mort, libèrent tout le monde et capturent les bandits.

À la fin, le professeur Fan Se-Yeng, lui aussi retenu par les hommes de Mitsuhirato, est libéré et parvient à guérir le fils de M. Wang de la folie. Tintin et Milou sont honorés par tous leurs amis, tandis que les Dupondt présentent leurs excuses et leurs félicitations, et que Mitsuhirato se suicide dans sa cellule. L'affaire du « Lotus bleu » connait un fort retentissement médiatique et le Japon, humilié par la découverte de son attentat de l'explosion du chemin de fer, se retire de la Société des Nations. C'est finalement avec une petite larme que le jeune reporter quitte M. Wang et Tchang, le second ayant été adopté par le premier, pour retourner en Europe...

Personnages[modifier | modifier le wikicode]

  • Tintin, le héros de la série1. Après ses premières aventures en Orient, il doit partir en Chine où il va poursuivre sa lutte contre le trafic de stupéfiants tout en devant une nouvelle fois échapper aux autorités qui le pourchassent injustement. Il est encore accompagné de son chien Milou qui, comme toujours, suit son maître dans ses aventures avec un courage et une fidélité qui forcent l'admiration2.
  • M. Mitsuhirato est sans conteste le grand méchant de cet album3. Intelligent, cruel, cupide et manipulateur, il tente à plusieurs reprises d'assassiner Tintin, qu'il fait également poursuivre par ses hommes de main ou arrêter par ses relations dans les autorités japonaises et britanniques. Espion du gouvernement japonais et actif dirigeant du réseau chinois de trafic d'opium, il a d'importants alliés qui le protègent jusqu'à son arrestation, après laquelle il se fait hara-kiri.
  • Wang Jen-Ghié est l'un des principaux alliés de Tintin dans cette aventure4. Vieil homme à la longue barbe blanche, ce Chinois n'en est pas moins courageux et très agile intellectuellement. Admiré et respecté, il est le dirigeant de la lutte anti-trafic d'opium en Chine et peut compter sur la fidélité de nombreux hommes de main qui sauvent souvent la vie à Tintin. Celui-ci a un profond respect pour M. Wang, à un point tel qu'il est prêt à partir à la recherche du professeur Fan Se-Yang dans l'espoir de faire guérir son fils du poison qui rend fou (voir ci-dessous). Même capturé par Mitsuhirato, il fait preuve d'un sang-froid et d'un courage irréprochables.
Didi fait souvent référence à Lao-Tzeu, le fondateur du taoïsme.
  • Didi, le fils de M. Wang5. Au départ chargé de protéger le journaliste des attaques des hommes de Mitsuhirato, il est frappé par le poison qui rend fou, et tente à partir de ce moment de tuer Tintin, Milou et sa propre famille avec cette réplique devenue culte : « Lao-Tzeu l'a dit : il faut trouver la Voie. Moi je l'ai trouvée, il faut donc que vous la trouviez aussi. Pour cela, je vais d'abord vous couper la tête ! ». Wang et son épouse sont si désespérés par son état que Tintin décide de partir à la recherche du professeur Fan Se-Yang, un spécialiste de la folie, pour le guérir, mais celui-ci est enlevé par des hommes de main de Mitsuhirato6.
  • Tchang Tchong-Jen7 est un jeune Chinois orphelin, sans doute préadolescent, que Tintin sauve de la noyade lors d'une crue du Yangzi Jiang, un fleuve d'Asie. Méfiant vis-à-vis des Européens que son grand-père a combattu dans l'armée, il perd ses préjugés en rencontrant le reporter, qu'il accompagne dans sa quête. Courageux et débrouillard, il noue avec Tintin une relation très forte qui lui fait plusieurs fois risquer sa vie. La fin de l'album le voit à la fois triste de quitter Tintin et heureux de trouver un père adoptif en la personne de M. Wang. Il retrouvera le journaliste dans l'album Tintin au Tibet dont il est l'élément central, Tintin partant à sa recherche dans les montagnes tibétaines alors que tout le monde le croit mort dans un accident d'avion. Le personnage de Tchang est inspiré d'un étudiant chinois, Zhang Chongren, qui avait aidé Hergé dans ses recherches et avec qui il connaîtra une intense amitié devenue mythique dans l'histoire de la bande dessinée7,8.
  • Roberto Rastapopoulos9, le célèbre cinéaste rencontré (dans des circonstances assez mouvementées) par le héros dans l'album précédent. En voyage à Shanghaï, il est surpris d'y retrouver Tintin qui lui demande une nouvelle fois de l'aide. À la fin de cette aventure, le journaliste apprend avec surprise et consternation que Rastapopoulos n'est autre que le chef du trafic d'opium qu'il avait poursuivi avant de le voir tomber dans une falaise. Il finira par le faire arrêter, mais l'aventurier reviendra à plusieurs reprises dans les derniers albums de la série, devenant le pire ennemi de Tintin.
  • Gibbons10 et Dawson11 sont deux Occidentaux, le premier étant un industriel américain et le second, britannique, le chef de la concession internationale à Shanghaï, c'est-à-dire les autorités britanniques présentes à Shanghaï. Racistes, corrompus et violents, ils ne reculent devant aucun moyen malhonnête pour soumettre tous ceux qui leur résistent, et le jeune reporter ne peut donc que leur déplaire, comme il déplait à un bon ami de Dawson : Mitsuhirato... Ils sont régulièrement aidés par un commandant japonais qui, s'il est moins malhonnête qu'eux, se montre tout aussi vicieux et cruel.
  • Les Dupondt, de vieilles connaissances de Tintin12 depuis l'album précédent, où ces deux policiers pourchassaient le journaliste soupçonné d'avoir pris part au trafic d'opium. Bien qu'ils aient de la sympathie pour lui depuis la preuve de son innocence, ils sont chargés de le poursuivre de nouveau par les autorités britanniques. Une fois de plus, même s'ils ne parviendront pas à leur but, ils lui donneront sérieusement du fil à retordre.

Coulisses de l'album[modifier | modifier le wikicode]

Hergé, jeune dessinateur.

En 1934, Hergé vient de finir Les Cigares du pharaon, quatrième aventure de Tintin et première se déroulant dans les pays orientaux. Il songe alors à continuer dans l'exotisme en envoyant son héros en Chine, pays mythique par excellence et alors relativement méconnu des Occidentaux, qui en ont généralement comme image une série de stéréotypes hérités de la Chine ancienne. Hergé commençant alors à bénéficier d'une certaine notoriété dans le milieu de la bande dessinée, la nouvelle de son futur album parvient aux oreilles d'une personne qui, inquiète des clichés répandus dans les premiers albums de Tintin (notamment Tintin au Congo), va s'adresser directement au jeune dessinateur8 :

« Suite à cette annonce, j'ai reçu une lettre qui me disait, en substance, ceci : « Je suis aumônier des étudiants chinois à l'Université de Louvain. Or, Tintin va partir pour la Chine. Si vous montrez les Chinois comme les Occidentaux se les représentent trop souvent ; si vous les montrez avec une natte qui était, sous la dynastie mandchoue, un signe d'esclavage ; si vous les montrez fourbes et cruels ; si vous parlez de supplices « chinois » alors vous allez cruellement blesser mes étudiants. De grâce, soyez prudents : informez-vous ! » »

— Hergé13

Cette lettre fera forte impression sur Hergé. Lui qui n'avait jusqu'ici jamais eu les moyens ni le réel désir de se documenter va demander à ses supérieurs du Vingtième Siècle, journal hébergeant comme supplément Le Petit Vingtième, de lui permettre de se documenter sérieusement. Ses responsables lui font alors rencontrer un jeune étudiant chinois des Beaux-Arts, nommé Zhang Chongren13. Le courant passe entre les deux hommes, et Hergé écoute avec émerveillement son nouvel ami l'initier longuement à la culture, l'Histoire et l'actualité asiatique8. Pour la première fois de sa vie, il ressent un véritable enthousiasme à faire ainsi des recherches pour faire un album le plus réaliste possible : désormais, l'auteur des aventures de Tintin se documentera largement avant chaque aventure13,8.

Dans le cas du Lotus bleu, il est si obsédé par ce réalisme nouveau qu'il décide de faire de l'album un compte-rendu strict des tensions entre la Chine et le Japon au début des années 30, et il décrit ainsi avec précision le tristement célèbre « incident de Mukden », c'est-à-dire l'attentat du chemin de fer orchestré dans l'album par Mitsuhirato et ses complices13. Il n'hésite également pas à critiquer l'inutilité de la Société des Nations, problème si important, au moment de l'élaboration de cette aventure, que ladite SDN sera totalement incapable d'empêcher les puissances de l'

Hall du Mémorial Zhang Chongren, à Shanghaï.

Axe de déclencher la Seconde Guerre mondiale13. Spécialiste de l’œuvre de Hergé, Benoît Peeters note aussi que Le Lotus bleu est la première et seule aventure à aller à l'encontre de l'opinion générale de l'Occident, ce dernier défendant avec véhémence le Japon contre la Chine alors que c'est pourtant bel et bien celle-ci qui se faisait agresser et coloniser par l'empire d'Hirohito13. Ces prises de position de l'audacieux jeune dessinateur déclencheront l'hostilité des représentants japonais à Bruxelles, à tel point qu'un général viendra se plaindre à la rédaction du Vingtième Siècle : « Ce n'est pas pour les enfants ce que vous racontez là... C'est tout le problème de l'Est asiatique ! »13.

Cette aventure sera un vrai choc pour le jeune Georges Remi, notamment dans sa rencontre avec Zhang Chongren : naîtra entre les deux hommes une profonde amitié que même la très longue séparation, qui durera plusieurs décennies à cause de la très mouvementée histoire de la Chine à cette époque, ne parviendra pas à éteindre8. Après avoir repris une correspondance par écrit, ils se retrouveront en 1981, deux ans avant la mort de Hergé : ce sera l'une de ses dernières grandes joies14. Cette amitié irréductible sera concrétisée par la création, dans l'album, d'un personnage nommé Tchang Tchong-Jen et qui est bien sûr un hommage à Zhang. Ce personnage, bien longtemps avant le capitaine Haddock sera le premier, en dehors de Milou, avec qui Tintin aura un réel rapport d'amitié et d'affection au point qu'il laisse couler sur sa joue, à la fin de l'album, une petite larme, fait très inhabituel chez lui...15 Il faut aussi rajouter que, et ce n'est pas réellement une coïncidence, Tintin partira lui aussi à la recherche de Tchang dans Tintin au Tibet14.

Références historiques et culturelles[modifier | modifier le wikicode]

  • Le Lotus bleu est le seul album de Tintin à coller exactement avec l'actualité de son époque sans la détourner13, comme plus tard dans Le Sceptre d'OttokarHergé fera allusion aux volontés expansionnistes de l'Allemagne nazie et de ses alliés en créant de toutes pièces des pays imaginaires.
    Des inspecteurs japonais examinant le « sabotage » prétendument causé par les Chinois.
    Ainsi, la réalité des tensions entre le Japon et la Chine sont ici démontrées de façon très fidèle16, avec notamment la simulation de l'attentat du chemin de fer commis par des Japonais pour pouvoir accuser les Chinois : l'incident de Mukden13,16. Cet « attentat » servira de prétexte aux autorités japonaises pour envahir la Mandchourie, région chinoise : ce fait est également évoqué de manière très explicite dans cet album13.
  • De même, Hergé raconte aussi le retrait du Japon de la Société des Nations en 1933. Ce retrait, tout comme celui de l'Allemagne d'Hitler la même année puis de l'Italie de Mussolini en 1937, permettront à ces pays de prendre leurs distances avec les autres avant la Seconde Guerre mondiale, où ils seront alliés, unis par leurs volontés respectives d'expansion de leurs territoires17. Le manque de réactivité et la paresse de la SDN sont tout autant dénoncés13.
  • L'auteur fait également allusion à des épisodes plus anciens de l'histoire récente chinoise, notamment la guerre des Boxers18, dans laquelle les grands-parents de Tchang ont été tués. C'est aussi dans le passage de la rencontre entre Tintin et Tchang que ces deux-ci s'amusent de clichés couramment répandus sur les Chinois en Occident : tous les Chinois porteraient des vêtements désuets et une natte, toutes les Chinoises porteraient des petites chaussures destinées à empêcher la croissance de leurs pieds, les Chinois jetteraient à leur naissance des bébés dans les rivières, ...
  • L'album contient de nombreux idéogrammes chinois, dessinés par Zhang Chongren lui-même (voir section Coulisses de l'album). Bien évidemment, la plupart des lecteurs occidentaux ne peuvent pas les lire, et ignorent donc qu'il s'agit, pour la plupart, de messages anti-japonais13.

Pour aller plus loin...[modifier | modifier le wikicode]

Vikiliens pour compléter[modifier | modifier le wikicode]

Découvrir l’œuvre[modifier | modifier le wikicode]

Sources et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Tintin, Tintin.com
  2. Milou, Tintin.com
  3. Mitsuhirato, Tintin.com
  4. Wang, Tintin.com
  5. Didi, Tintin.com
  6. Fan Se-Yang, Tintin.com
  7. 7,0 et 7,1 Tchang !, Tintin.com
  8. 8,0 8,1 8,2 8,3 et 8,4 Tchang Tchong-Jen ou Zhang Chongren (1907-1998), Cimetières de France et d'ailleurs
  9. Rastapopoulos, Tintin.com
  10. Gibbons, Tintin.com Attention Il s'agit du deuxième Gibbons.
  11. Dawson, Tintin.com
  12. Dupond et Dupont, Tintin.com
  13. 13,00 13,01 13,02 13,03 13,04 13,05 13,06 13,07 13,08 13,09 13,10 et 13,11 Benoît Peeters, textes d'introduction du volume 3 de L'Œuvre intégrale d'Hergé, Rombaldi, 1985
  14. 14,0 et 14,1 Benoît Peeters, textes d'introduction du volume 10 de L'Œuvre intégrale d'Hergé, Rombaldi, 1986
  15. Tchang, Archives Tintin
  16. 16,0 et 16,1 Tension en mer de Chine, Tintin.com
  17. SDN - Société des Nations, Larousse
  18. La guerre des Boxers, Histoire pour tous
Source : cette page a été partiellement adaptée de la page Le Lotus bleu de Wikipédia.
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Article mis en lumière la semaine du 5 novembre 2018.