Bélisaire

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Bélisaire
Bélisaire représenté sur une mosaïque de la basilique Saint-Vital de Ravenne.
Bélisaire représenté sur une mosaïque de la basilique Saint-Vital de Ravenne.
Date et lieu de naissance vers 500, Macédoine
Date et lieu de décès 565, à Constantinople
Fonctions Magister militum
Évènements biographiques 528 : bataille de Thannuris
530 : bataille de Dara
531 : bataille de Callinicum
532 : sédition Nika
533 : bataille de l'Ad Decimum
533 : bataille de Tricaméron
535 : prise de Palerme
536 : siège de Naples
537-538 : siège de Rome
559 : bataille de Mélantias.
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Bélisaire, en grec : Βελισάριος et en latin : Flavius Belisarius, est un général byzantin né vers 500 ap. J.-C. dans l'actuelle Macédoine et mort en 565 à Constantinople. C'est grâce à lui que l'empereur Justinien fait autant de conquêtes et agrandit considérablement son empire.

Jeunesse[modifier | modifier le wikicode]

Bélisaire est probablement né dans les Balkans, en Macédoine ou en Hongrie. Il sert d'abord comme garde du corps de l'empereur Justin Ier, puis ce dernier l'autorise en 526 à créer une unité de cavaliers d'élite : les bucellaires, du latin bucellarii, ce qui veut dire « les mangeurs de biscuits ». Après une victoire contre les Gépides, un peuple germanique, les bucellaires comptent 1 500 hommes.

Conquêtes[modifier | modifier le wikicode]

Carte des conquêtes de Bélisaire (en orange).

Contre les Perses[modifier | modifier le wikicode]

En 527, Justinien devient empereur. Confiant en Bélisaire, il le charge de lutter contre les Sassanides en Mésopotamie. Il décide de construire un grande forteresse pour lutter contre eux, mais les Sassanides attaquent les maçons et détruisent le début de cette forteresse. Bélisaire réussit à s'enfuir.

En 530, Bélisaire est chargé de repousser l'empereur Perse Kavadh Ier et son immense armée, bien plus grande que l'armée byzantine. Pourtant, Bélisaire parvient à les battre lors de la bataille de Dara où les Perses perdent 8 000 hommes. Suite à cela, Bélisaire devient très populaire et on le porte en héros à son retour à Constantinople. L'année d'après, les Perses tentent de nouveau d'attaquer, mais Bélisaire arrive avec 20 000 hommes et les Perses s'enfuient. Bélisaire hésite à les traquer, mais finalement il les affronte lors de la bataille de Callinicum qu'il perd. Bélisaire s'enfuit en bateau.

Après cette défaite, Justinien retire à Bélisaire son titre de « Maître des armées d'Orient » et le donne à un autre général, Mundus. Mais Justinien a toujours confiance en lui, surtout après que Bélisaire ait sauvé son trône qui s'est beaucoup fragilisé lors de la sédition Nika. Là, Bélisaire trouve l'appui de l'impératrice Théodora et épouse son amie, Antonine.

Conquête de l'Afrique du Nord[modifier | modifier le wikicode]

Lorsque Bélisaire propose à Justinien de reprendre les territoires de l'ancien Empire romain avant les Grandes Invasions et notamment l'Afrique du Nord, contrôlée par les Vandales qui y ont formé un royaume riche et puissant, l'empereur est aussitôt enthousiasmé mais ce n'est pas le cas de la majeure partie des ministres byzantins et particulièrement de Jean de Cappadoce, le préfet du prétoire, s'y oppose violemment : les Perses, les Huns et les Bulgares menacent les frontières de l'Empire et le roi des Vandales veut rester l'ami de Justinien. Mais ce dernier tient à arracher aux « Barbares » les territoires du grand Empire romain.

Bélisaire s'embarque donc en direction de l'Afrique, mais s'arrête auparavant en Sicile, dominée alors par les Goths. Là, le gouverneur goth, qui déteste les Vandales, les accueille et leur donne des chevaux, des vivres et des renseignements sur l'ennemi. D'après lui, le roi des Vandales, Gélimer, ne s'attend pas du tout à être attaqué et a envoyé la totalité de sa flotte contre des insurgés en Sardaigne. De plus, lui-même et son armée sont partis lutter contre les Maures dans le désert.

Bélisaire débarque en Afrique avec dix mille soldats à pied et huit mille cavaliers. Il se dirige vers Carthage, et, en chemin, les habitants se rallient à eux, leur apportent des vivres et leur ouvrent les portes des villes. Mais Gélimer revient en toute hâte et barre la route de Carthage aux Byzantins en se plaçant dans un défilé rocheux ; mais ses troupes s'enfuient dès le premier assaut. Bélisaire s'empare de Carthage et domine tout le pays.

Peu après, il décide d'en finir définitivement avec les Vandales. Il emmène avec lui ses bucellaires et arrive jusqu'au camp vandale, de l'autre côté d'un petit ruisseau. Bélisaire tente d'attirer ses ennemis à découvert, mais n'y arrive pas. Alors, il charge avec tous ses bucellaires qui tirent des dizaines de flèches sur les Vandales, qui, mal protégés, tombent par dizaines. Le choc entre les deux armées fait beaucoup de dégâts des deux côtés ; mais les Vandales tiennent bon, et le fossé hérissé de pieux qu'ils avaient construit repoussent les Byzantins qui reculent vers le ruisseau, avant de revenir à l'assaut. Ils parviennent à pénétrer dans le camp ennemi, et les Vandales fléchissent. Puis Tzazo, le frère du roi Gélimer, se lance dans la bataille avec ses cavaliers et repousse les bucellaires, qui sont épuisés.

Bélisaire envoie alors les fédérés, des mercenaires à cheval des steppes du Danube. Ils tuent Tzazo et portent un coup décisif aux Vandales. Le roi Gélimer s'enfuit. Les derniers Vandales qui résistent encore sont massacrés par les fantassins Byzantins, qui sont arrivés sur le champ de bataille. Les Byzantins gagnent la bataille et pillent les biens des Vandales, malgré les ordres de Bélisaire qui ne permettait pas que l'on pille un pays chrétien. Lorsqu'il revient à Constantinople, Bélisaire est auréolé de gloire mais c'est Justinien qui est désigné comme le vainqueur.

Conquête de l'Italie[modifier | modifier le wikicode]

La reine Amalasonte, dans les Chroniques de Nuremberg.

En 535, Bélisaire part en Italie dominée alors par les Ostrogoths. Pour s'emparer de la péninsule italienne, Justinien prend comme prétexte l'assassinat de la reine Amalasonte et la prise du pouvoir par son mari, Théodat. Bélisaire et s'empare d'abord de la Sardaigne, de la Corse et de la Sicile. Puis il débarque en Italie et prend Naples, puis Rome, dominée depuis un siècle par les Ostrogoths. Enfin, il s'empare de Ravenne, dont le roi Théodoric a fait sa capitale et construit plusieurs églises, notamment Saint-Vital et Saint-Apollinaire, qui sont décorées de mosaïques byzantines.

Les Ostrogoths, menacés par les Francs, proposent à Bélisaire de devenir leur roi ; mais, fidèle à Justinien, il refuse. Mais l'empereur, refusant de lui accorder le triomphe, le convoque brusquement à Constantinople pour qu'il lutte contre les Perses. Il est probable que Justinien soit jaloux de Bélisaire, et qu'il l'envoie en Perse uniquement pour se débarrasser de lui. Mais, une fois de plus, Bélisaire sortit victorieux de cette campagne grâce à une épidémie de peste qui ravageait l'armée perse. Justinien lui donne le titre de connétable et ne lui donne plus le commandement d'une armée pendant cinq ans.

Retour en Italie[modifier | modifier le wikicode]

L'Empire byzantin atteint son expansion maximale en 555.

Un jour, Justinien convoque Bélisaire et lui confie la mission de repousser les Goths en Italie, car leur nouveau chef Totila s'est emparé de Naples et menace Rome. Mais l'empereur lui interdit de prendre avec lui les bucellaires, et il devra recruter des mercenaires qu'il payera lui-même. Et il n'aura aucune autorité sur les généraux byzantins d'Italie.

Bélisaire arrive à Ravenne avec des troupes mal équipées et faibles. De plus, les généraux byzantins ne veulent pas l'aider. Totila en profite pour s'emparer de Rome, et Bélisaire le supplie de ne pas la détruire. Totila accepte et ne détruit pas Rome.

Peu de temps après, Totila part pour piller la Sicile. Bélisaire en profite et tente le tout pour le tout ; avec mille cavaliers, il s'approche de la ville. Les Goths ne sont pas à l'intérieur, mais plus loin dans la campagne, près du Tibre. Bélisaire rassemble des bateaux à fond plat, les remplit de soldats et de vivres et remonte le fleuve. Ils arrivent devant les tours d'où les Goths gardent l'accès à Rome. Là, Bélisaire brise la chaîne qui barre le Tibre et ses hommes tirent des flèches enflammées sur les ennemis. Ceux-ci, surpris, s'enfuient en toute hâte. Les Byzantins entrent dans Rome, désertée depuis longtemps. Puis, à peine entrés, ils doivent se préparer à défendre la ville, car Totila remonte avec son armée. Celui-ci envoie ses cavaliers épuisés, qui perdent face aux Byzantins. Totila s'enfuit vers le nord de l'Italie, où il espère reprendre des forces.

Bélisaire envoie sa femme Antonine à Constantinople pour demander de nouvelles troupes, et surtout les bucellaires, et espère que Théodora, qui est l'amie d'Antonine, cèdera. Mais Théodora vient de mourir, et Justinien refuse. Il le rappelle à Constantinople et le destitue de ses fonctions.

Dernières années et mort[modifier | modifier le wikicode]

En 562, un complot contre Justinien est découvert et tous les conspirateurs sont arrêtés. L'un d'eux, sous la torture, dénonce Bélisaire d'être complice. Plusieurs autres personnes confirment cette affirmation. Bélisaire tombe en disgrâce, mais revient auprès de Justinien dès l'année d'après.

La légende dit que Bélisaire serait mort dans la misère totale, aveuglé par Justinien dans un cachot et jeté dans un fleuve duquel il aurait miraculeusement réchappé, et serait devenu un mendiant.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Sources, bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • Récits tirés de l'histoire de Byzance, Jean Defrasne, éd. Fernand Nathan

Source[modifier | modifier le wikicode]

Source : cette page a été partiellement adaptée de la page Bélisaire de Wikipédia.
Mosaïque de l'Empereur Justinien.jpg
Article mis en lumière la semaine du 06 septembre 2021.
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