Palerme

Une page de Vikidia, l’encyclopédie junior
Aller à la navigation Aller à la recherche
Palerme
Administration
Le blason de Palerme
Nom local (it) Palermo
Pays Italie
Région Sicile
Province Palerme
Maire Roberto Lagalla
Site Web comune.palermo.it
Localisation
Superficie 160,59 km2
Démographie
Population 629 476 hab. (en 2023)
Densité 3 920 hab./km2
Gentilé Palermitains
voir modèle • modifier

Palerme (en italien : Palermo ; en sicilien : Palermu) est une ville italienne, chef-lieu de la région autonome de Sicile et de la ville métropolitaine de Palerme. Sa population est estimée à 629 476 habitants (en octobre 2023).

Elle est dotée d'un patrimoine artistique et architectural considérable qui va des vestiges puniques aux édifices modernes Art nouveau en passant par les demeures de style arabe et normand, les églises baroques et les théâtres néoclassiques. En juillet 2015, « Palerme arabo-normande et les cathédrales de Cefalú et Monreale » est inscrite sur la liste des sites du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Toponymie[modifier | modifier le wikicode]

Le nom de Palerme est Palermo en italien et Palermu en sicilien.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

Préhistoire et Antiquité[modifier | modifier le wikicode]

Peintures rupestres de la grotte de l'Addaura.

La plaine de Palerme et les montagnes environnantes sont habitées depuis la préhistoire. Les vestiges de cette présence humaine sont attestées par les peintures rupestres trouvées dans la grotte de l'Addaura, sur le mont Pellegrino situé juste au nord de la ville, qui fut peuplée du paléolithique au mésolithique.

Un village est fondé sur le site de Palerme vers le VIIIe siècle av. J.-C. sous le nom de Ziz ("fleur") par les Phéniciens, qui le transmettent ensuite aux Carthaginois.

Les premiers villages voisins sont transformés en une grande ville nommée Mabbonath, qui signifie « loges » en phénicien, au sens de ville habitée. Mabbonath devient bientôt la cité la plus importante du triangle phénicien, comprenant Motyé et Solonte, dont parle Thucydide dans son Histoire de la guerre du Péloponnèse.

Quelques vestiges archéologiques de la domination phénicienne subsistent, notamment les anciens murs de la vieille ville et plusieurs nécropoles.

Portion de la muraille punique aux abords du couvent Santa Caterina.

Entre le VIIIe siècle et le VIe siècle av. J.-C., les Grecs colonisent la Sicile et donnent à la cité le nom de Panormo, « port fluvial » (pour souligner cette particularité géographique de port abrité par les embouchures de deux fleuves). Les nouveaux arrivants commercent paisiblement avec les Carthaginois, héritiers des Phéniciens, qui fondent également un royaume sur les côtes africaines.

Lors de la Première guerre punique, Palerme sert de place forte aux Carthaginois. Elle est conquise par les Romains en 254 av. J.-C. et le restera sous leur domination pendant de nombreux siècles malgré plusieurs tentatives infructueuses de reconquête par les Carthaginois.

Palais des Normands, siège du parlement de Sicile.

Le nom latin de Palerme est Panormus. Sous l'empereur romain Auguste, des légionnaires sont stationnés dans la ville. Le grec ancien était largement parlé en Sicile durant toute l'Antiquité, notamment dans la moitié orientale de l'île. Les citoyens de Panormus étaient largement bilingues et parlaient à la fois latin et grec.

Moyen Âge[modifier | modifier le wikicode]

Après la chute de l'Empire romain, lorsque les Vandales fondent leur royaume dans la Tunisie actuelle en 439 avec Carthage pour capitale, ils envahissent la Sicile à plusieurs reprises et Palerme est conquise dès la première incursion. La ville est ensuite reprise par les Byzantins, qui la conserveront pendant trois siècles.

En 826, des désaccords entre le commandant de la flotte byzantine en Sicile, Euphèmios, et l'empereur Michel II mènent à une lutte de pouvoir sur l'île qui va profiter aux Arabes, qui occupent l'île jusqu'au Xe siècle. Palerme est conquise par ces derniers en 831 après un long siège et devient la capitale de l'émirat de Sicile, sous la domination des Aghlabides. Les principaux musulmans s'installant alors à Palerme sont pour la plupart des Arabes, contrairement à d'autres régions siciliennes où les Berbères sont majoritaires. Avec la chute des Aghlabides, l'île obtient une plus grande autonomie, même si les révoltes et les luttes internes entre Arabes, Berbères et Chrétiens détériorent la situation. Ce n'est qu'après l'établissement du califat fatimide en Ifriqiya que le calife Al-Mansur stabilise la paix sur l'île, qui vit un épanouissement économique grâce à l'amélioration des techniques agricoles et à une augmentation des activités commerciales et artisanales.

L'argent récolté par Al-Mansur permet de financer les travaux publics dans la ville, dont le port est agrandi tandis qu'un nouveau château, des palais, jardins, mosquées et un qanat assurant l'approvisionnement en eau sont créés et permettent l'accroissement démographique de la ville, qui atteint jusqu'à 300 000 habitants. Notamment grâce à l'arrivée de nombreux marchands siciliens et étrangers. Pour héberger tous ces arrivants, de nouveaux quartiers émergent tout autour du centre et de nouveaux murs sont édifiés pour les protéger. À cette époque, les communautés chrétiennes et juives y coexistaient pacifiquement avec les musulmans s'ils acceptaient de payer la djizîa, un impôt exigé à tous les non-musulmans (dhimmi). De nombreux quartiers à Palerme portent encore de nos jours des noms d'origine arabe.

Les Normands, menés par Roger de Hauteville et son frère Robert Guiscard, entreprennent en 1061 la conquête de la Sicile à la demande du pape. La première offensive majeure perpétrée contre la ville de Palerme a lieu en 1064, lorsqu'une expédition de soldats pisans tente sans succès de s'en emparer, provoquant destructions et pillages dans le port de la ville. Finalement, après plusieurs tentatives pour prendre la capitale, les Normands lancent un siège en 1071 qui se termine l'année suivante par la capitulation de Palerme sous la promesse que les citoyens seraient libres de pratiquer leur religion et d'être gouvernés par leurs propres lois.

Cathédrale de Palerme.

Avec l'arrivée du pouvoir normand puis souabe, la ville maintient sa prépondérance en Sicile. La splendeur maximale de Palerme fut atteinte sous le règne de Frédéric II de Hohenstaufen. Palerme devient temporairement la ville la plus importante du Saint-Empire romain germanique sous Frédéric II et son successeur Conrad IV. L'historien Al Idrissi témoigne de cette période faste dans son œuvre, comme la construction des bâtiments de la Martorana et de la chapelle palatine, palais royal de Palerme (palais des Normands). En 1265, le pape nomme Charles d'Anjou roi de Sicile, qui établit un régime répressif et tansfère la capitale de Palerme vers Naples, et la ville entre dans une phase de déclin.

Teatro Massimo.

En 1282, les habitants de Palerme se rebellent contre les Français lors des Vêpres siciliennes, ce qui conduit à l'expulsion de Charles et au début de la mainmise aragonaise sur l'île.

Époque moderne[modifier | modifier le wikicode]

Carte des territoires appartenant à la couronne d'Aragon.

La ville est occupée par les Autrichiens puis par les Espagnols. Sous la domination espagnole, la population passe de 30 000 habitants au milieu du XVe siècle à 135 000 à la veille de la peste de 1656. Aux XVIe siècle et XVIIe siècle, de nombreux monuments baroques sont construits à Palerme, la plupart y sont toujours.

Les Bourbons unifient la Sicile avec le royaume de Naples en 1734 ; Palerme devient alors une simple ville de province, puisque la cour royale s'installe à Naples. La ville et ses palais tombent en désuétude. Le 12 janvier 1848, Palerme est le théâtre de mouvements révolutionnaires qui trouveront un écho international qui se répandra à travers toute l'Europe.

Époque contemporaine[modifier | modifier le wikicode]

Depuis 1861, Palerme est le chef-lieu administratif de la Sicile. Au début du XXe siècle, Palerme s'étend territorialement en dehors de ses murailles, principalement vers le nord le long de la nouvelle avenue, la via della Libertà. Cette route accueille bientôt un grand nombre de villas Art nouveau. Beaucoup de ces édifices ont été construits par le célèbre architecte Ernesto Basile. Le Grand Hôtel Villa Igeia, construit par Basile pour la famille Florio (riche famille locale), est l'archétype du style Art nouveau palermitain. Le Teatro Massimo a été construit à la même époque par Basile et inauguré en 1897.

Rue de la ville en 1932, pendant l'entre-deux-guerres.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Palerme est restée pratiquement intacte jusqu'à ce que les Alliés commencent à avancer vers le nord de Italie depuis l'invasion de la Sicile en 1943. En juillet, le port et les quartiers environnants ont été lourdement bombardés par les forces alliées. Six décennies plus tard, le centre-ville n’avait pas encore été entièrement reconstruit et il était fréquent de voir encore des murs effondrés et des bâtiments dévastés. En 1946, la ville fut déclarée siège du parlement régional, capitale d'une région au statut spécial (1947), dont le siège est situé dans le palais des Normands. L'avenir de Palerme semblait prometteur. Malheureusement, la ville a laissé filer les décennies suivantes à cause de l'incompétence, de l'incapacité, de la corruption et des abus de pouvoir.

Le ton général de l'époque contemporaine était et continue d'être la lutte contre la mafia et les bandits comme Salvatore Giuliano, qui contrôlait la zone voisine de Montelepri. L'État italien devait partager le contrôle effectif, économique et administratif du territoire avec les familles mafieuses.

Ce qu'on a appelé le « saccage de Palerme » fut l'une des principales faces visibles de ce problème. L'importance réduite de l'agriculture dans l'économie sicilienne a conduit à une migration massive vers les villes, en particulier vers Palerme, qui a considérablement augmenté en taille. Au lieu de reconstruire le centre-ville, une expansion frénétique fut lancée vers le nord, où pratiquement une nouvelle ville fut construite. Le plan réglementaire d’expansion a été largement ignoré. De nouveaux quartiers de la ville sont apparus presque de nulle part, mais sans parcs, écoles, bâtiments publics, routes adéquates ou autres commodités qui caractérisent une ville moderne. La mafia a joué un rôle important dans ce processus, qui a été un élément important dans la transition de la mafia d'un phénomène principalement rural à une organisation criminelle urbaine. La mafia a profité de la corruption des fonctionnaires de la ville (un ancien maire de Palerme, Vito Ciancimino, a été reconnu coupable de corruption) et de la protection de la part du gouvernement central italien lui-même.

La ville a connu un véritable enfer dans les années 1980 et 1990, lorsque de nombreux fonctionnaires ont perdu la vie dans la lutte contre les organisations criminelles en Sicile et à Palerme. Ces assassinats comprenaient celui du général des carabinieri Carlo Alberto Dalla Chiesa, du président régional Piersanti Mattarella, du père Pino Puglisi, un prêtre qui s'était battu pour défendre les jeunes générations, et des magistrats Giovanni Falcone et Paolo Borsellino.

La ville de Palerme[modifier | modifier le wikicode]

Formant avec ses banlieues une unité urbaine d'environ 1 million d'habitants, Palerme se situe dans l'Ouest de la Sicile. Elle s'étire sur la côte de la mer Méditerranée. Le fleuve Oreto traverse Palerme dans sa partie sud. Palerme en latin se dit Panormus.

Les monuments[modifier | modifier le wikicode]

  • Le Palais des Normands: c'est une forteresse du XIIème siècle.
  • Le Palais de la Zisa: c'est un château de la seconde moitié du XIIème siècle.
  • L’église San Cataldo fondée entre 1154 et 1160. En 1882 elle sera restaurée.
Portail de l'Italie —  Tous les articles sur l'Italie.
Paris vue d'ensemble tour Eiffel.jpg Portail des capitales —  Tous les articles concernant les capitales du monde.