Évolution

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L'évolution : à partir du loup, l'homme a obtenu différentes races de chiens très différentes au cours du temps.

En biologie, l’évolution est l'ensemble des modifications des espèces vivantes au cours du temps et l'apparition progressive (petit à petit) de nouvelles espèces d'êtres vivants (bactéries, archées, champignons, animaux, plantes...).

Comme chaque espèce semble être apparue en se séparant d'une autre, on peut grâce à leurs ressemblances et leurs différences les classer par groupes plus ou moins éloignés (on appelle ces groupes des taxons).

L'évolution est très lente, ses effets se font sentir au bout de quelques dizaines ou quelques centaines de milliers d'années.

Jusqu'au XVIIIe siècle, les gens pensaient que les êtres vivants ne changeaient pas au cours du temps. Puis, Buffon et quelques autres scientifiques émettent l'idée que les espèces peuvent changer. Au début du XIXe siècle, Lamarck est le premier à élaborer une théorie d'évolution des espèces dite transformiste. Enfin en 1859, Charles Darwin expose une nouvelle théorie de l'évolution des êtres vivants dans son livre L'Origine des espèces. Il y propose la notion de sélection naturelle, selon laquelle les espèces évoluent par la mort des individus les moins adaptés à leur environnement et la survie des mieux adaptés. Sa théorie est toujours considérée comme valable aujourd'hui, bien que d'autres biologistes y aient apporté des modifications.

Découverte de l'évolution[modifier | modifier le wikicode]

À l'époque de Darwin, la tour Eiffel n'était pas encore construite, on se déplaçait à pied, à cheval ou en train à vapeur et les mentalités étaient très différentes.

En Europe, la seule explication à la présence de l'homme sur Terre était alors donnée par la Bible, qui dit que c'est Dieu qui a créé l'homme ainsi que toutes les espèces animales. Le récit de cette création est dans le premier livre de l'Ancien Testament, la Genèse. La Bible ne place pas l'homme dans le règne animal, mais comme un être à part, un être à l'image de Dieu et supérieur aux animaux.

Pourtant, même si on n'imaginait pas qu'une souris et un cheval puissent avoir de lointains ancêtres communs, Buffon par exemple observait que les différences entre races domestiques d'une espèce, (comme un caniche et un chien de berger) n'existaient probablement pas depuis toujours, mais qu'elles étaient apparues petit à petit. En effet, lorsque les éleveurs sélectionnent leurs animaux sur plusieurs générations, ils arrivent à des petits changements de la race. On pouvait donc supposer qu'une période plus longue pouvait permettre qu'une espèce ancêtre donne deux races différentes. Ensuite on pouvait penser aussi que les espèces proches comme l'âne et le cheval étaient dérivées l'une de l'autre.

Darwin et d'autres ont essayé, à l'époque, de démontrer avec des observations que tous les êtres vivants étaient dans la continuité les uns des autres, qu'ils se suivent comme dans une grande famille. À l'époque, cette vision de la place de l'homme vis-à-vis des autres animaux fut très mal vue par les milieux religieux : elle contredisait totalement la théorie de la création par Dieu. Elle est toujours combattue de nos jours par les religieux.

Mécanismes de l'évolution[modifier | modifier le wikicode]

On distingue généralement quatre mécanismes qui participent à l'évolution des espèces :

Sélection naturelle[modifier | modifier le wikicode]

La forme claire de la phalène du bouleau (papillon pris dans notre exemple) sur un tronc de bouleau

Pour expliquer la sélection naturelle, prenons un exemple célèbre : imagine un milieu (par exemple un forêt de bouleaux) avec des papillons sombres, des papillons clairs et pas de prédateurs. Tout les papillons survivent et peuvent se reproduire. Il n'y aura donc pas de modification dans le nombre de papillons de couleur claire ou sombre. Maintenant ajoutons un prédateur (par exemple un oiseau) dans ce milieu. Les bouleaux sont des arbres clairs, les papillons sombres sont donc très visibles sur les bouleaux, mais pas les papillons clairs. Les oiseaux repèrent donc les papillons sombres sur les bouleaux et en mangent beaucoup, tandis qu'ils voient moins bien les papillons clairs, camouflés, et en mangent donc moins. Il va donc rester un peu moins de papillons clairs qu'avant et beaucoup moins de papillons sombres qu'avant. Imaginons que les papillons font des petits et que les sombres ont plus de chances de chance d'avoir des petits sombres et les clairs plus de chances d'avoirs des petits clairs. Puisqu'il y a maintenant plus parents clairs, il y aura donc aussi plus de petits clairs! Si à chaque génération les oiseaux continuent de manger les papillons sombres, la population sera composée de plus en plus de papillons clairs!

On passe donc d'une population avec autant de papillons clairs et sombres à une population avec moins de papillons sombres et plus de papillons clairs! Voilà comment fonctionne l'évolution par sélection naturelle sur une petit échelle de temps.

On entend parfois que la sélection naturelle entraîne "la survie du plus fort", cette idée est fausse. La sélection naturelle entraîne la survie du mieux adapté à son milieu de vie. En fonction des espèces et des milieux, cela peut correspondre à la survie du plus rapide, du plus petit, du plus fort, du plus gros ou de celui qui a la même couleur que son milieu! Dans l'exemple précédent, si les bouleaux étaient sombres se seraient les papillons sombres et pas les clairs qui auraient survécu1!

Principes de sélections[modifier | modifier le wikicode]

La sélection naturelle ne peut fonctionner que si plusieurs principes importants sont respectés :

  • la variabilité, les individus de départ doivent être différents les uns des autres. Dans l'exemple précèdent, si dès le début tout les papillons étaient de la même couleur, il n'y aurait pas eu d'évolution dans la couleur de la population.
  • l'adaptation, le caractère nouveau qui apparait (à la suite d'une mutation) doit être avantageux pour l'individu. Dans l'exemple précédent, si un papillon de cette espèce était devenu jaune, il aurait rapidement été mangé par un prédateur et il n'aurait donc pas pu transmettre sa couleur à descendants. Le caractère "couleur clair" s'est répandu dans la population parce qu'il était "avantageux" (les papillons clairs posés sur des arbres clairs ne se faisaient pas manger).
  • l'hérédité, les individus doivent transmettre leurs caractères à leur descendance. Dans l'exemple précédent, si les papillons clairs faisait autant de petits clairs que sombres, il n'y aurait pas eu d'évolution. L'exemple fonctionne parce-que les papillons clairs font plus de petits clairs que sombres (même si il peuvent faire des petits des deux couleurs).

Tout le monde est différent[modifier | modifier le wikicode]

C'est un fait : chaque être vivant est unique. Cela s'explique par le fait que l'ADN de deux personnes est toujours différent (sauf les vrais jumeaux). D'ailleurs, on entend de plus en plus parler d'identification après un test génétique : ce sont de véritables empreintes, comme les empreintes digitales.

Chaque plante née d'une graine est aussi unique. Par contre, une plante obtenue par bouturage a le même code ADN que celui de la plante mère ; c'est alors un clone.

Des erreurs de copie[modifier | modifier le wikicode]

Lorsqu'un nouvel être est formé (enfant, chiot, chaton, veaux, mais aussi nouvelles bactéries ou un limaçon, ...) en plus de l'acte d'accouplement, il y a une copie de la moitié du code ADN de chaque parent qui va se rassembler et former ce qu'on appelle un œuf. Cet œuf est la base du nouvel être formé.

Lors des nombreuses étapes précédentes, il peut y avoir des erreurs de copiage de l'ADN. Cette erreur ou différence est appelée une mutation. Elle peut n'avoir aucun effet, ou bien provoquer une maladie. Dans certains cas, elle sera avantageuse pour l'individu formé.

Supposons une mutation qui permet à un animal de se camoufler. Il existe alors dans son espèce des animaux qui peuvent se camoufler et les autres qui ne peuvent pas. Ceux qui ne peuvent pas se camoufler vont être une proie facile pour les carnivores. Les carnivores vont donc petit à petit manger tous les animaux de l'espèce qui ne savent pas se camoufler et l'espèce disparaîtra, laissant la place au groupe qui sait se camoufler et ses descendants.

Un autre exemple : supposons un animal qui ne sait se nourrir que d'une plante, il ne peut pas manger autre chose. Un jour, cette espèce de plante a une maladie et disparaît. L'espèce qui mange cette plante n'a plus rien à manger et meurt de faim puis disparaît elle aussi. Le panda est un petit peu dans ce cas, il ne peut manger qu'un certain type de bambou. Il est donc menacé d'extinction. Si le bambou dont il se nourrit disparaît, le panda sauvage disparaîtra aussi. C'est la même chose pour le koala, qui lui ne mange que des feuilles d'eucalyptus.

En fait, la théorie de Darwin peut se résumer ainsi : seuls les plus adaptés à leur environnement survivent.2

Pourquoi dit-on que l'homme descend du singe ?[modifier | modifier le wikicode]

Cette question pourrait être plutôt « Pourquoi dit-on que l'homme et les grands singes d'aujourd'hui (gorille, chimpanzé, ...) ont des ancêtres commun ? ».

Avoir un ancêtre commun, cela veut dire être cousins !

Mais effectivement, les biologistes ont déterminé que l'homme est un primate, et plus précisément un singe. Tous les primates ont un ancêtre commun apparu il y a 63 millions d'années. L'homme descend donc d'un singe mais pas des singes actuels. En fait, le terme « singe », s'il n'inclut les hommes, n'est pas un groupe biologique valable dans la classification phylogénétique. Si on le prend comme synonyme de simiiformes, c'est un groupe biologique valable et l'homme en fait partie. Parmi eux, il y a les hominoïdes, et notamment l'espèce humaine actuelle.

Article à lire : Évolution de l'Homme.

Remarques[modifier | modifier le wikicode]

On entend parfois parler de caractère primitif ou ancestral pour désigner une forme de vie qui existe depuis longtemps. Il faut alors faire très attention : contrairement à une idée très répandue, si une espèce existe inchangée depuis très longtemps, c'est la preuve qu'elle est parfaitement adaptée à son milieu. De plus, on ne peut qualifier de primitif une espèce qui est vivante en même temps que nous : si deux espèces sont vivantes au même moment dans le même milieu, c'est nécessairement qu'elles y sont adaptées.

Les biologistes parlent de caractère ancestral pour désigner une caractéristique qu'on retrouve -ou suppose- chez un ancêtre d'une espèce. Le sens de l'évolution n'est pas nécessairement celui de la complexité : un être vivant peut se trouver plus adapté que ses congénères par une simplification de son corps ou de son mode de vie. Ainsi, une herbe semble plus simple qu'un arbre : c'est pourtant l'arbre qui possède le caractère ancestral : le tronc.

Le moteur de l'évolution est la contrainte : si les conditions de vie sont stables, les espèces n'ont pas besoin de changer. Mais si une contrainte (on parle de pression de sélection) s'ajoute, alors les moins adaptés à cette nouvelle donne seront éliminés. La seule loi étant « vivre pour se reproduire », différentes solutions pourront être trouvées pour répondre à la crise : une seule espèce pourra engendrer une multitude d'autre avec le temps et les modifications de condition de vie.

Par exemple, les souris et les chevaux, deux mammifères possédant un ancêtre commun, et pouvant vivre dans les mêmes conditions, sont très différents : l'un vit peu longtemps et se reproduit vite (entre 2 et 8 petits à la fois, espacés de dizaines de semaines) : les souris, l'autre vit longtemps et se reproduit lentement (un petit à la fois, les petits sont espacés de dizaines de mois) : les chevaux.

Ordre chronologique des principales étapes de l'évolution de la vie sur Terre[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis l’article : Histoire du vivant.

Il y a 4,6 milliards d'années, formation de la planète Terre.

  • Il y a 3,4 milliards d'années, premières formes de vie, les bactéries.
  • Il y a 3,2 milliards d'années, des algues microscopiques.
  • Il y a 580 millions d'années, les premiers vers.
  • Il y a 540 millions d'années, les éponges, les mollusques, les trilobites, les échinodermes...
  • Il y a 500 millions d'années, les premiers poissons, les mollusques céphalopodes.
  • Il y a 410 millions d'années, les premiers amphibiens.
  • Il y a 360 millions d'années, les premiers reptiles.
  • Il y a 245 millions d'années, les premiers dinosaures et les premiers mammifères.
  • Il y a 135 millions d'années, les premiers oiseaux et les premiers marsupiaux.
  • Il y a 56 millions d'années, les premiers primates.
  • Il y a 6 millions d'années, les premiers australopithèques.
  • Il y a 2,5 millions d'années, Homo habilis et les premiers outils fabriqués par l'homme.

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Ça a d'ailleurs été le cas en Angleterre pendant une période, où la pollution de l'air était tellement forte que les bouleaux étaient devenus sombres. Les scientifiques ont donc observé une forte augmentation des individus sombres, qui recommencent maintenant à diminuer avec la baisse de la pollution.
  2. Ces erreurs, appelées mutations, ne sont pas graves la grande majorité du temps mais parfois cela donne les maladies génétiques que cherchent à comprendre et guérir les chercheurs. Le Téléthon récolte tous les ans de l'argent pour les aider dans cette recherche.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Lien interne[modifier | modifier le wikicode]

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • « Tout ce que vous vouliez savoir sur l'évolution » de David Burnie aux éditions Le Pré-aux-Clercs
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