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William Pitt le Jeune

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William Pitt le Jeune vers 1789. Portrait par Thomas Gainsborough.

William Pitt le Jeune (ou le Second Pitt) est né à Hayes (Kent) en mai 1759 et est mort à Londres en janvier 1806. Il a été Premier ministre du Royaume-Uni de décembre 1783 à mars 1801, et de 1804 à 1806. Pitt le Jeune a été l'adversaire constant de la Révolution française de 1789 et de Napoléon Bonaparte. Il était le fils de William Pitt l'Ancien, également Premier ministre de 1757 à 1761.

Après des études à Cambridge, il devient avocat en 1780. En janvier 1781 il est élu à la Chambre des Communes comme député d'Appleby. Il est un opposant vigoureux à la politique américaine menée par le ministère North et Rockingham. Pour le neutraliser, le nouveau Premier ministre Lord Shelburn le nomme chancelier de l'Échiquier (ministre des Finances) en juillet 1782 .

En 1783, le ministère est renversé et Pitt devient un opposant à la politique menée par la coalition Fox et North, qui est renversée en décembre 1783. Le roi George III nomme alors Pitt comme Premier ministre et en même temps Premier Lord de la trésorerie et Chancelier de l'Échiquier, alors âgé de 23 ans. Aux élections de 1784, les partisans de Pitt sont majoritaires et celui-ci est confirmé comme Premier ministre (il le restera jusqu'en 1801).

Le ministère Pitt avant la Révolution française[modifier | modifier le wikicode]

Le ministère Pitt jusqu'à la Révolution française fut surtout occupé à effacer les problèmes liés à la guerre d'indépendance américaine, qui a coûté très cher aux Britanniques. Il régularise la dette de l'État, réprime la contrebande et prend des mesures pour développer le commerce extérieur du Royaume-Uni qui double entre 1784 et 1793. En 1787, il signe un traité de libre-échange avec la France, ce qui favorise l'exportation des marchandises britanniques sur le continent. Il soutient les idées anti-esclavagistes de William Wilberforce. Il tente d'améliorer la condition des catholiques britanniques qui jusque là sont exclus de nombreuses fonctions publiques et privées en raison de leur religion, mais il se heurte à l'opposition vigoureuse des évêques anglicans qui siègent à la chambre des Lords. Il échoue également à réformer la loi électorale en supprimant les circonscriptions, qui n'avaient que très peu d'électeurs, pour donner les sièges à Londres et aux comtés les plus peuplés (surtout industriels) qui étaient sous-représentés à la Chambre des communes. En 1788, grâce au soutien de l'opinion publique, Pitt triomphe de l'hostilité à son égard du prince-régent qui remplace temporairement son père le roi George III, atteint de crises de folie.

Pitt et la France révolutionnaire[modifier | modifier le wikicode]

De 1789 à 1792, Pitt s'en tient à la neutralité dans ses relations avec la France en plein bouleversement révolutionnaire. Les Britanniques se réjouissent des difficultés internes que connaît leur constante rivale. La guerre contre la Prusse et l'Autriche que les Français mènent avec difficultés au printemps et à l'été 1792 réjouit les Britanniques. Sûrs d'eux, ils réduisent même le nombre de leurs navires de guerre. Mais la déchéance du roi Louis XVI, son procès et son exécution (21 janvier 1793) inquiètent le gouvernement britannique. Après leurs succès militaires de l'automne 1792, les Français occupent le port d'Anvers dans les Pays-Bas autrichiens et contrôlent des bouches de l'Escaut, en face du port de Londres. Cette occupation française menace directement le port de Londres, car elle pourrait détourner le trafic maritime pour ravitailler l'Europe continentale.

Aussi dès l'hiver 1792-1793, Pitt choisit de lutter contre la France républicaine. Il lui faut d'abord éviter la « contamination » de la population britannique par les idées révolutionnaires : les droits des étrangers résidant au Royaume-Uni sont limités, les garanties individuelles accordées aux Britanniques par l'habeas corpus sont suspendues en 1794. Les réunions jugées séditieuses sont interdites et leurs participants pourchassés et sévèrement punis en 1799. Ne disposant pas d'une armée suffisante, le Royaume-Uni subventionne les armées des pays adversaires de la France ; la « cavalerie Saint-George » (les espèces monétaires) et l' « or » de Pitt sont généreusement distribués mais alourdissent considérablement la dette de l'État.

Pitt et Napoléon Ier se partagent le monde. À Pitt la maîtrise des mers, à Napoléon la domination de l'Europe continentale. Caricature anglaise de James Gillray, 1805.

Les équipages de la flotte britanniques mis à rude épreuve par la guerre maritime et leurs déplorables conditions de vie à bord des navires se mutinent en 1797. L'Irlande, très pauvre, n'accepte pas l'augmentation des impôts et connaît des soulèvements contre les Anglais. Pour calmer le jeu, Pitt obtient du Parlement irlandais qui siégeait à Dublin de se dissoudre pour se fondre dans le Parlement de Londres, qui désormais est le seul représentant des Britanniques regroupés dans le tout nouveau royaume de Grande-Bretagne et l'Irlande (acte d'Union de 1800). Les Irlandais, en grande partie catholiques, devaient donc bénéficier des mêmes droits que les Anglais (protestants) ce qui était contraire à la tradition du royaume où ils étaient sans droits politiques. Pitt propose d'émanciper les catholiques. Mais le roi George III s'y oppose : il est en effet chef suprême de l'Église anglicane et est soutenu par une grande partie de l'opinion publique, très hostile au catholicisme. Pitt doit donc démissionner en janvier 1801.

C'est le successeur de Pitt, Henry Addington, qui signe la paix d'Amiens de 1802, qui met fin provisoirement à la guerre entre la France et le Royaume-Uni. Napoléon Ier réouvrant les hostilités en 1804, Pitt redevient Premier ministre. Il réussit à former la troisième coalition avec la Russie et l'Autriche. Mais ces deux dernières sont sévèrement battues à Austerlitz en décembre 1805 et doivent signer la paix de Presbourg qui permet à la France d'imposer sa politique en l'Europe continentale. Seuls les Britanniques sont victorieux sur mer en détruisant la flotte franco-espagnole à la bataille navale de Trafalgar en octobre 1805, interdisant ainsi un débarquement français dans les îles britanniques. Pitt meurt l'année suivante, en 1806.

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