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Joseph Guillotin

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Joseph-Ignace Guillotin
Portrait de Joseph-Ignace Guillotin.
Portrait de Joseph-Ignace Guillotin.
Date et lieu de naissance 28 mai 1733 à Saintes (France France)
Date et lieu de décès 26 mars 1814 à Paris (France France)
Fonctions Médecin
Homme politique
Évènements biographiques Quelques éléments :
  • Il n'a pas inventé la guillotine, mais lui a donné son nom contre sa volonté, il voulait une façon de tuer sans souffrance.
  • Il défend l'idée qu'il ne faut pas voter par ordre, mais par tête.
  • Voyant les massacres commis par la guillotine, il décide de se retirer de la vie politique et de se consacrer uniquement à la médecine.
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Joseph-Ignace Guillotin, né à Saintes le 28 mai 1738 et mort à Paris le 26 mars 1814, est un médecin et un homme politique français, pendant la Révolution française. Il a donné son nom à la guillotine.

Contrairement à la légende, il n'est pas l'inventeur de la guillotine, mais c'est lui qui l'a faite adopter comme unique mode d'exécution capitale, au nom de l'égalité: en France avant la Révolution de 1789, les nobles étaient mis à mort par décollement de la tête, alors que les roturiers étaient pendus. De plus, il n'est pas mort guillotiné, mais de mort naturelle, dans son lit, bien après la Révolution.

Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Reçu de la Société Galvanique en date du 20 février 1803, signé par Joseph-Ignace Guillotin à titre du président

Origines et débuts[modifier | modifier le wikicode]

Joseph-Ignace Guillotin est le neuvième des treize enfants de Joseph-Alexandre Guillotin, avocat en la Cour et conseiller du roi en l'élection de Saintes, et de Catherine-Agathe Martin.

Pendant sa jeunesse, il étudie pendant 7 ans, la théologie dans le collège des jésuites de Bordeaux et y obtient son baccalauréat.

En 1763, il se lance dans des études de médecine d'abord à Reims puis en 1768 à Paris où il obtiendra un doctorat de régent et enseignera l'anatomie, la physiologie et la pathologie de 1778 à 1783.

Il devient aussi médecin et s'associe avec Jean-Paul Marat où ils se partagent les patients qui viennent des proches de Louis XVI, le comte de Provence, futur Louis XVIII, et le comte d'Artois1. Il effectue des expériences scientifiques sur le vinaigre ou les caractéristiques de la rage.

Parcours politique[modifier | modifier le wikicode]

Joseph Guillotin rédige plusieurs ouvrages politiques et propose de nombreuses réformes peu de temps avant la Révolution française. Dans ses écrits, il défend l'idée qu'il faut voter par tête, c'est-à-dire, une voix par personne, plutôt que de voter par ordre où le Tiers état n'a aucune chance de rivaliser. Il souhaite aussi que le nombre de députés du tiers état soit égal à ceux des deux autres ordres réunis (clergé et noblesse). Cette position lui vaudra des critiques de la part du roi et conduira Joseph à être jugé. Le Parlement de Paris le condamne le 19 décembre 1788.

Initié en 17722 à la loge la Parfaite Union d’Angoulême, il devient en 1776 vénérable maître de la loge la Concorde fraternelle à l’orient de Paris et en 1778 membre affilié à celle des Neuf Sœurs (côtoyant les peintres Jean-Baptiste Greuze ou Claude Joseph Vernet, Voltaire, le duc d’Orléans ou le duc de Chartres)3.

Le 15 mai, il est élu député du tiers état de la ville et des faubourg de Paris aux États généraux de 1789 réunis à l’hôtel des Menus-Plaisirs de Versailles. Il sera celui qui est à l'origine de la réunion dans la salle du Jeu de paume, lorsque les députés trouvent leur salle fermée le 20 juin, rendant impossible à la réunion de l'Assemblée.

Pour permettre à tous les députés de se voir et de s'entendre, il décide de s'inspirer des théâtres anatomiques qui sont en demi-cercle, pour proposer aux élus du peuple de se réunir dans une salle en demi-cercle, ce qui conduira plus tard, à la création de l'hémicycle au sein du Palais Bourbon4.

Dans l'immédiat le choix de la commission se porte en deux jours sur la salle du Manège au jardin des Tuileries ; elle désigne l'architecte Pierre-Adrien Pâris afin de procéder aux modifications et aménagements voulus pour permettre l'installation des parlementaires.

Adoption de la « guillotine »[modifier | modifier le wikicode]

CIVI OPTIMO : À un illustre citoyen. Une devise tirée d’Horace : « Quid verum atque decens curo et rogo et omnis in hoc sum » : Mes soins et mes interrogations sont à la recherche de la vérité et de l’harmonie, et je n’ai pas d’autre but.
Article à lire : Guillotine.

Guillotin, alors président du comité de salubrité de l'Assemblée nationale constituante, propose le 1er décembre 1789 avec le soutien de Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau, un projet de réforme du droit pénal, concernant l'égalité entre toutes les personnes, peu importe qu'elles viennent de la noblesse ou du peuple afin que tout le monde soit punis de la même manière en cas de délits identiques5, et demande que la décapitation soit la seule mesure pouvant conduire à la peine de mort6 et dont il espère que dans les années qui suivront, la peine de mort sera abolie, c'est-à-dire interdite. Pour lui, la décapitation permet une mort rapide, sans souffrances inutiles, car jusqu'ici, plus les personnes étaient privilégiées ou riches, plus la sentence était rapide et sans douleurs et pour les autres plus longues et douloureuses7,6 :

Le Code pénal de 1791 accepte l'idée de Joseph Guillotin et dispose que « la peine de mort consistera dans la simple privation de la vie, sans qu'il puisse jamais être exercé aucune torture envers les condamnés » et que « tout condamné à mort aura la tête tranchée7 ».

L’appareil de décapitation existant depuis le XVIe siècle est mis au point en 1792 par Antoine Louis, chirurgien militaire, secrétaire perpétuel de l'Académie de chirurgie en utilisant des moutons pour les premiers tests puis des cadavres humains, sera mise en service et le premier mort par la guillotine en France, est un voleur, du nom de Nicolas Jacques Pelletier, le 25 avril 17928,6.

Malgré les revendications de Joseph Guillotin qui considéré qu'il n'était pas l'inventeur de la guillotine, le nom de « guillotine » fut malgré tout donné à cet appareil pour la première fois dans une revue royaliste Les Actes des Apôtres9,10. Il manifesta son regret face au nom donné à la machine jusqu'à sa mort en 18141.

Ce qui lui valu à contre cœur le nom pour cette machine est une phrase qu'il aurait tenu le 1er décembre 1789,

« Avec ma machine, je vous fais sauter la tête en un clin d’œil, et vous ne souffrez point. La mécanique tombe comme la foudre, la tête vole, le sang jaillit, l'homme n'est plus »

— Joseph Guillotin11,12

« Il y a des hommes malheureux. Christophe Colomb ne peut attacher son nom à sa découverte ; Guillotin ne peut détacher le sien de son invention. »

— Victor Hugo13

Face à la popularité de la guillotine, cela l'attriste de voir que le sang coule en permanence avec son nom, que ce soit dans les chansons, les livres ou les discussions, il décide de quitter Paris pour rejoindre Arras où il devient directeur des hôpitaux militaires, installés dans l'abbaye Saint-Vaast, après l'expulsion des bénédictins. Lors de la Terreur blanche, il finira en prison durant un mois avant d'être remis en liberté.

Suite à cette évènement et les évènements précédents, il décide de terminer sa vie loin de la vie politique et en ne se consacrant uniquement qu'à la médecine, notamment dans la propagation de la pratique de la vaccination contre la variole14. Il préside le Comité central de vaccine15 créé en mai 1800, sous le Consulat par le ministre de l'intérieur, Jean-Antoine Chaptal. Il est chargé d'instaurer un programme afin d'améliorer la santé publique en France et fonde la Société Académique de Médecine, qui deviendra l'Académie nationale de médecine16.

Décès[modifier | modifier le wikicode]

Joseph-Ignace Guillotin meurt dans sa maison, bien qu'une légende affirma qu'il fut exécuté à la guillotine, mais en réalité, bien qu'un médecin, du nom de Guillotin fût guillotiné, ce n'était pas Joseph-Ignace, qui décèdera de l'anthrax à l'épaule gauche16, le 26 mars 181416,17.

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, mais sa tombe a disparu depuis longtemps18.

Œuvres et publications[modifier | modifier le wikicode]

  • Articles sur les lois criminelles, dont l'Assemblée nationale a ordonné l'impression le premier décembre 1789, pour être discutés dans la séance du 2., Paris : Impr. nationale, (s. d.), In-8° , 3 p.
  • Pétition des citoyens domiciliés à Paris, du 8 décembre 1788, chez Clousier, imprimeur du Roi, & des Six-corps (Paris), 1788, 1 microfiche ; 105*148 mm.
  • Projet de décret sur l'enseignement et l'exercice de l'art de guérir, présenté au nom du Comité de salubrité par M. Guillotin, Paris : Impr. nationale, 1791, In-8° , 39 p.
  • Présentation du rapport du Comité central de vaccine au Premier consul, par le citoyen Guillotin, Paris, impr. de Plassan, (s. d.), In-8°, 3 p.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. 1,0 et 1,1 (fr) Joseph-Ignace Guillotin (1738-1814), Medarus.
  2. (fr) Ch. d'Avone, Guillotin franc-maçon, Gallica.
  3. (fr) Eva Hamzaoui, Guillotin, frère du peuple, L'Express.
  4. (fr) Patrick Roger, Si le Palais-Bourbon m'était conté : histoires parlementaires, Le Monde.
  5. (fr) Archives parlementaires de 1787 a 1860 (séance du mardi 1er décembre 1789), au matin, site des archives.
  6. 6,0 6,1 et 6,2 (fr) André-Pierre Chavatte, Rendez-vous avec la veuve à Périgueux, BoD, 2012.
  7. 7,0 et 7,1 (fr) Le débat de 1791 à l'Assemblée nationale constituante, Assemblée nationale.
  8. (fr) Jean Maillet, Poubelle, Colt, Béchamel, Silhouette et les autres : L'histoire étonnante de 101 noms propres devenus noms communs, Opportun, 2011.
  9. (fr) Dictionnaire universel des littératures, page 24.
  10. (fr) Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle (Tome VIII), Gallica, 1866-1877.
  11. (fr) Philippe Buchez, Histoire parlementaire de la Révolution française (Tome 3, page 447), Gallica.
  12. (fr) Achille Chéreau, Guillotin et la Guillotine, Aux Bureaux de l'Union Médicale, 1870.
  13. (fr) Littérature et philosophie mêlées, Journal des idées et des opinions d’un révolutionnaire de 1830, 1834.
  14. (fr) Edmond-Jean Guérin, Le docteur Joseph-Ignace Guillotin, Bulletin de la Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Paris, 1908.
  15. (fr) Les membres du Comité Central de Vaccine, une poignée d’hommes qui ont bien mérité de leur patrie, et même de l’humanité, Académie nationale de médecine.
  16. 16,0 16,1 et 16,2 (fr) Edmond-Jean Guérin, Le docteur Joseph-Ignace Guillotin, 1908.
  17. (fr) Acte de décès (vue 46/51), État civil reconstitué (XVIe-1859).
  18. (fr) Marie Beleyme, Mais où fut donc inhumé le bon Docteur Guillotin ?, Cimetière du Père-Lachaise.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • (fr) Alphonse Cordier, Le docteur Guillotin : épisode du régime de la Terreur, Bibliothèque populaire, Paris, 1869.
  • (fr) Achille Chéreau, Guillotin et la Guillotine, Aux Bureaux de l'Union Médicale, 1870.
  • (fr) Ch. D., Les Guillotin, A. Picard, Bulletin de la Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Paris,1893.
  • (fr) Edmond-Jean Guérin, Le docteur Joseph-Ignace Guillotin, Bulletin de la Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Paris, 1908.
  • (fr) Maurice Genty, Le Docteur Guillotin, Le Progrès médical : journal de médecine, de chirurgie et de pharmacie, Paris, 1938.
  • (fr) André Soubiran, Ce bon docteur Guillotin et sa simple mécanique : d'après les documents de Pierre Mariel, Éditions Perrin, Paris, 1962.
  • (fr) André Soubiran et Jean Théodoridès, Guillotin et la rage : Un mémoire inédit, Histoire des sciences médicales, 1982.
  • (fr) Henri Pigaillem, Le Docteur Guillotin, bienfaiteur de l'humanité, Pygmalion, 2004.
  • (fr) Julien Broch et Philippe Delaigue, L’art de la « médecine sociale » : L’Ordonnance des docteurs Guillotin et Salle à Monseigneur le haut clergé de l’Église gallicane, LEH Édition, Bordeaux, 2019.
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