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Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau

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Mirabeau, par Joseph Boze.

Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau, plus souvent appelé Mirabeau, né le 9 mars 1749 au Bignon-Mirabeau (Loiret) et mort le 2 avril 1791 à Paris, est un révolutionnaire et homme politique français.

Après une jeunesse mouvementée, il se lance dans le journalisme. Rejeté par la noblesse, il est élu comme député aux États généraux de 1789, par le tiers état d'Aix-en-Provence. Très grand orateur, il défend la position rebelle du Tiers État contre les manœuvres d'intimidation du roi en juin 1789. Il participe à la rédaction de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen et demande que les biens de l'Église catholique soient mis « à la disposition de la Nation » afin de fournir des moyens financiers à l'État qui était en faillite.

Ambitieux, il rêve de devenir ministre (mais l'Assemblée interdit aux députés de le devenir). Il se rapproche alors du roi Louis XVI, dont il devient un conseiller secret, bien payé mais peu écouté. À l'Assemblée constituante, il est un ardent partisan pour que dans la constitution soit inscrit le droit de veto absolu (blocage de la loi) du roi sur les lois votées la future assemblée législative. À sa mort son corps est déposé au Panthéon. Il en sera retiré en septembre 1794 bien après que l'on ait découvert la correspondance secrète qu'il entretenait avec le roi .

Une jeunesse mouvementée[modifier | modifier le wikicode]

Honoré Gabriel Riqueti est le fils de l'économiste physiocrate Victor Riqueti marquis de Mirabeau et de Marie-Geneviève de Vassan. Marqué par les traces de la variole, il était laid (il avait une très grosse tête et un pied tordu) mais il fascinait par son intelligence et la passion qu'il mettait en toute chose.

Il s'entendait très mal avec son père. Il fait des études de droit à Aix-en-Provence. Son père l'oblige à entrer dans l'armée en 1767. Il fit plusieurs séjours en prison en raison des lettres de cachet obtenues par son père pour le faire emprisonner, car il faisait des dettes et menait une existence libertine . Sa liaison avec la jeune Sophie, femme du marquis de Monnier, oblige le couple adultère à fuir en Suisse puis aux Pays-Bas et se termine par un emprisonnement au château de Vincennes de 1777 à 1780.

Un opposant à l'absolutisme[modifier | modifier le wikicode]

Il profite de son emprisonnement pour rédiger les Lettres à Sophie (publiées en 1792) et un Essai sur les lettres de cachet et les prisons d'État (publié en 1782). Il devient journaliste et pamphlétaire. Il dénonce l'absolutisme et les inégalités de l'Ancien régime ainsi que les privilèges dont profitent et abusent la noblesse et le clergé catholique.

En 1786, il est chargé d'une mission diplomatique en Prusse. Il publie alors De la monarchie prussienne sous Frédéric le Grand et Histoire secrète sur la Cour à Berlin (1789) qui malgré l'anonymat de l'auteur est vite attribuée à Mirabeau et fait scandale.

Mirabeau devient membre d'une société maçonnique et est un des fondateurs de la Société des amis des Noirs qui lutte contre l'esclavage dans les colonies françaises. Il entre dans l'entourage du duc d'Orléans, cousin du roi, qui finance des ouvrages destinés à discréditer le roi et la reine ainsi que leur entourage.

La carrière politique[modifier | modifier le wikicode]

Il se présente aux élections pour les députés aux États généraux de 1789. La noblesse provençale ne voulant pas de lui, il se présente pour le Tiers état et est élu à Aix-en-Provence et à Marseille.

Dès les premiers jours de la réunion des États généraux à Versailles il se fait remarquer par ses talents oratoires et ses positions très réformatrices (ou « patriotes »). Il joue un rôle décisif lors de la séance royale du 23 juin 1789, où il pousse à la résistance de l'Assemblée face aux menaces et ordres du roi ( le fameux : «  Allez dire à ceux qui vous envoient, que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous n'en arrachera que par la puissance des baïonnettes »).

Mirabeau prend une part active à la rédaction de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen votée non terminée en août 1789. Pour éviter la faillite de l'État il propose, avec Talleyrand, de confisquer les immenses biens détenus par le clergé catholique de France, et de les mettre à la disposition de la Nation pour servir de garantie à la création d'une monnaie-papier (les assignats). En octobre 1790, il demande que le pavillon royal blanc des vaisseaux de la marine royale , soit remplacé par un pavillon tricolore bleu, blanc et rouge.

Mirabeau ambitionne de devenir ministre et pour cela se rapproche du roi (qui choisit les ministres). Mais pour contrecarrer son ambition l'assemblée décide qu'un député ne peut devenir ministre à moins qu'il ne démissionne (novembre 1789). Mirabeau renonce mais entretient une correspondance secrète avec la Cour (découverte en novembre 1792). Il lui conseille d'accepter la monarchie constitutionnelle.

Désormais Mirabeau rompt avec les partisans de réformes profondes. Il soutient le droit du veto que le roi peut opposer à des lois votées par l'assemblée législative (il perd le combat puisque le droit de veto ne sera que suspensif pour deux législatures). Il veut également que le roi soit le commandant en chef de l'armée (ce qui sera fait, et qui permettra au roi de faire parvenir à l'ennemi austro-prussiens les plans de bataille français, après la déclaration de guerre de la France à l'Autriche en avril 1792).

Bien qu'il soit dénoncé comme traître par de nombreux députés, Mirabeau garde une grande popularité dans l'opinion. Il meurt brusquement en avril 1791 (usure d'une vie de débauche ou empoisonnement ?) alors qu'il venait d'être élu président de l'Assemblée constituante. Ses funérailles donneront lieu à un immense triomphe populaire.

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