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Aigues-Mortes
Aigues-Mortes | |
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Vue aérienne de la bastide. | |
Administration | |
Pays | France |
Région | Occitanie |
Département | Gard |
Arrondissement | Nîmes |
Intercommunalité | Terre de Camargue |
Code postal | 30220 |
Démographie | |
Population municipale | 8 685 hab. (2021) |
Densité | 150 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 39′ 00″ Nord 7° 07′ 00″ Est Cartes, vues aériennes et satellitaires |
Altitude | Min. 0 m Max. 3 m |
Superficie | 57,78 km2 |
Liens | |
Site web | http://www.ville-aigues-mortes.fr/ |
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Aigues-Mortes (prononcé : èg-morte ; en occitan : Aigasmòrtas) est une commune du département français du Gard comptant 8 685 habitants (au 1er janvier 2021). C'est l'une des plus grandes cités fortifiées médiévales encore existantes.
Géographie[modifier | modifier le wikicode]
Le nom d'Aigues-Mortes signifie « eaux mortes ». Ses habitants sont communément appelés Aiguemortais ou Aiguemortaises.
Conçue comme une ville portuaire au XIIIe siècle, elle est construite au bord d'une lagune reliée à la Méditerranée par des canaux. Des sentiers traversent de vastes landes jusqu'au delta occidental du Rhône. Elle était protégée par la tour Carbonnière.
Malgré l'ensablement de la lagune d'eau peu profonde et son emplacement à six kilomètres de la mer, la ville est toujours accessible par un canal. Elle est également reliée au canal du Midi via le canal du Rhône à Sète, liaison navigable entre le Rhône et Sète.
Histoire[modifier | modifier le wikicode]
Antiquité[modifier | modifier le wikicode]
Caius Marius mentionne l'existence d'un village sur le futur site d'Aigues-Mortes vers 102 av. J.-C. Le nom Ayga Mortas (« eaux mortes ») est attesté pour la première fois au Xe siècle.
Fondation de la cité médiévale[modifier | modifier le wikicode]
Jusqu'au XIIIe siècle, le roi ne possédait aucune terre dans le sud de la France. En effet, la Provence appartenait alors au Saint-Empire romain germanique tandis que le Languedoc-Roussillon était sous la dépendance des rois d'Aragon.
Louis IX acquiert la seigneurie d'Aigues-Mortes en 1240. Il y fait d'abord construire la tour de Constance en 1241 puis décide de faire aménager la cité en bastide en 1248. Ainsi, Aigues-Mortes devient le premier port méditerranéen de France (premier, au sens de principal comme de plus ancien). De là, le roi part pour les sixième (1248-1254) et septième croisades (1270). En 1270, alors en pleine croisade, Louis IX décède du typhus. La cité était presque achevée à cette époque. Au XIXe siècle, une statue du roi est érigée sur la place principale d'Aigues-Mortes.
À partir de 1268, une taxe d'un denier par marchandise est levée pour financer la construction des remparts d'Aigues-Mortes. Les successeurs de Louis IX, notamment son fils Philippe le Hardi, font ainsi construire une forteresse quadrilatérale entourée d'un fossé et de 10 portes d'accès à la ville. L'enceinte repose sur une plate-forme en bois soutenue par des pieux en chêne enfoncés dans le sol et mesure 1 634 m de long. L'expansion des remparts est interrompue lors de la guerre contre l'Aragon mais reprendra plus tard à l'instigation de Philippe IV le Bel. Les remparts ne seront achevés qu'au début du XVIe siècle et sont aujourd'hui intégralement conservés. Aigues-Mortes est considérée comme un exemple exceptionnellement préservé de cité médiévale fortifiée.
Période moderne[modifier | modifier le wikicode]
Au départ, Aigues-Mortes se développe et prospère grâce à son port. Cependant, au fil des années, la lagune a commencé à s'ensabler, faisant augmenter progressivement la distance à la mer. Si elle conserve une place importante dans le commerce méditerranéen pour la France jusqu'au XVIe siècle, son rôle de premier port français sur cette mer s'efface dès 1481 au profit de Marseille lorsque la Provence passe aux mains des rois de France. L'activité économique d'Aigues-Mortes se concentre alors désormais sur le commerce intérieur, la viticulture et les salines.
Charles Quint et François Ier se rencontrent à Aigues-Mortes en 1538 pour mener des négociations qui aboutiront à la paix de Nice.
Lors de la Réforme, la cité devient huguenote. Le 22 août 1622, Gaspard III de Coligny, chef de guerre des protestants et futur duc de Châtillon, doit céder la ville à Louis XIII sans mener de combat lorsque le roi se présente devant Aigues-Mortes accompagné de son armée afin de réprimer la rébellion huguenote dans le Languedoc. Cela valut à Coligny une récompense de 5 000 £ ainsi qu'un bâton de maréchal.
Époque contemporaine[modifier | modifier le wikicode]
En 1893, des affrontements ont eu lieu entre les habitants d'Aigues-Mortes et les migrants italiens travaillant dans les salines, qui ont subi un massacre. Selon le bilan officiel, il y aurait eu 8 morts et 50 blessés tandis que les rapports italiens faisaient état de 50 morts et 150 blessés.
Évolution démographique[modifier | modifier le wikicode]
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2010 | 2017 |
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4 203 | 4 197 | 4 531 | 4 472 | 4 999 | 6 012 | 8 341 | 8 325 |
Héraldique[modifier | modifier le wikicode]
Les armoiries de la ville représentent saint Martin partageant son manteau avec un mendiant. Saint Martin, saint patron des rois de France, est également celui de la ville. Les armoiries ont été dessinées par d'Hozier le 26 avril 1697.
Lieux et monuments[modifier | modifier le wikicode]
Les principaux monuments de la ville sont ses remparts entièrement préservés et la tour de Constance, qui a servi de prison avec les autres tours de la ville aux protestants lors des guerres de religion. Abraham Mazel, chef de la résistance protestante (Camisards), réussit l'exploit de s'échapper de cette tour en 1705, ce qui était jusqu'alors jugé impossible. Marie Durand, célèbre pour avoir purgé une longue peine de prison en raison de son refus d'abjurer sa foi protestante, y fut incarcérée pendant 38 ans (1730-1768).
Entourée par des marécages, le seul accès terrestre à la ville au Moyen Âge se faisait par la tour Carbonnière, tour de guet et douane, dont la plus ancienne mention conservée remonte à 1346. Elle est située à 3,2 kilomètres au nord de la bastide, sur le territoire de la commune de Saint-Laurent-d'Aigouze.
L'église Notre-Dame-des-Sablons fut l'un des points de départ des septième et huitième croisades. À voir également, les chapelles des Pénitents gris et des Pénitents blancs.
Communications et transports[modifier | modifier le wikicode]
Aigues-Mortes est desservie par la ligne ferroviaire Saint-Césaire – Le Grau-du-Roi, ouverte en 1873 par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM). S'achevant au sud à Aigues-Mortes dans un premier temps, la ligne est prolongée en 1909 vers le canal du Rhône à Sète jusqu'au Grau-du-Roi ; à cet effet, un pont tournant de 21 m de long a été construit immédiatement au sud de la gare, près du port.
L'axe principal dans le sens nord-sud est la RD 979 qui bifurque vers la RN113 à Codognan et se termine au Grau-du-Roi. Aigues-Mortes est également traversée par l'axe est-ouest RD58-RD62 (Sylvéréal – Carnon). L'autoroute la plus proche, l'A9, rejoint l'A7 (autoroute du Soleil) à Orange en direction de Paris et mène vers le sud jusqu'à la frontière espagnole.
Le canal d'eau douce navigable du Rhône à Sète a été mis en service en 1806. À Aigues-Mortes, un canal latéral bifurque vers Le Grau-du-Roi, où il se jette dans la Méditerranée.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le wikicode]
- Emmanuel Théaulon (1787-1841), dramaturge.
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