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Sarde

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Sarde
Nom d'origine Sardu
Pays Italie Italie (Sardaigne)
Nombre de locuteurs 1 - 1,3 million
Classification linguistique
Classification par famille - langues indo-européennes
- langues italiques
- langues romanes
- sarde
Statut officiel
Exemple
voir modèle • modifier

Le sarde (en sarde : sardu ou limba / lingua sarda) est une langue romane parlée par environ 1 à 1,3 million de locuteurs sur l'île méditerranéenne de Sardaigne.

Par rapport à l'italien et aux autres langues romanes, le sarde a conservé de nombreux éléments phonétiques et grammaticaux du latin. Il présente également des influences catalanes et espagnoles (ou castillanes). Selon la classification courante des langues romanes, le sarde n'est inclus ni dans la branche des langues romanes occidentales ni dans celle des langues romanes orientales en raison de sa position intermédiaire entre les deux groupes linguistiques, mais forme plutôt une troisième branche distincte des autres langues romanes.

Il est classé comme une langue en voie de disparition par l'UNESCO.

La langue romane sarde ne doit pas être confondue avec la langue paléo-sarde préromaine d'origine non-indo-européenne qui a disparu dans l'Antiquité.

Outre le sarde, d'autres langues romanes sont parlées en Sardaigne, notamment le corse sur la côte nord de l'île (environ 100 000 locuteurs).

Classification de l'aire linguistique romane en Europe et en Afrique du Nord selon Walther von Wartburg (1950) : Romanie occidentale en vert foncé (galicien-portugais, espagnol, catalan, occitan, français, gallo-italien, romanche) et Romanie orientale en vert clair (italien, corse, roumain) ; zones où le latin a disparu au Moyen Âge en noir et Romanie méridionale en rayures (sarde). La ligne dite Spezia-Rimini (en rouge) divise l'Italie centrale entre dialectes romans occidentaux et orientaux.

Dialectes[modifier | modifier le wikicode]

Répartition des dialectes du sarde (dans les tons ocres) ; le corse est représenté en vert, le catalan en bleu et le ligure en rose.

Les principaux dialectes du sarde sont :

  • Le logudorais ou sardu logudoresu (nord et centre de la Sardaigne) ;
  • Le nuorese ou sardu nugoresu (centre-est de la Sardaigne), souvent considéré comme une variété du dialecte logudorais ;
  • Le campidanais ou sardu campidanesu (sud de la Sardaigne).

Grammaire[modifier | modifier le wikicode]

L'une des caractéristiques grammaticales les plus distinctives du sarde est son emploi des articles définis : contrairement aux autres langues romanes à l'exception du catalan majorquin, les articles définis en sarde ne sont pas issus des pronoms démonstratifs latins ille, illa, illud et leurs formes plurielles respectives (comme l'italien il/lo, la ou le français le, la) mais de ipse, ipsu(m), ipsa(m), etc. Ainsi, au singulier, les articles définis sardes sont su et sa tandis qu'au pluriel il s'agira de sos et sas en logudorais ou bien de is pour les deux genres en campidanais.

Comme en espagnol et en roumain, l'objet direct est marqué par une préposition (dite accusative prépositionnelle) : deo bìdo a Maria (« Je vois Marie », se dit littéralement « Je vois à Marie »).

À la manière des langues romanes occidentales, le sarde forme ses pluriels avec la lettre -s, par exemple sa domo > sas domos ; su canne > sos cannes.1

Phonologie[modifier | modifier le wikicode]

L'une des autres caractéristiques singulières au sarde est la préservation quasi complète de l'ancien système vocalique du latin vulgaire parlé localement, surtout en logudorais et en nuorese (en campidanais, c'est uniquement le cas lorsque les voyelles sont en position accentuée ; autrement, on observe comme en sicilien une réduction en -a, -i et -u).

Dans les dialectes logudorais et nuorese, les consonnes occlusives sourdes intervocaliques du latin (p, t, k) sont la plupart du temps intactes ; la préservation de la prononciation vélaire latine du C- (/k/) est un autre exemple du conservatisme phonologique de la langue sarde : par ex., le latin centu(m) (prononcé /kèntou/) a donné centu en logudorais, cento en italien et cent en français, prononcés respectivement /kèntou/, /tchènto/ et /san/. Cet archaïsme ne se retrouve ailleurs que de la langue dalmate, désormais éteinte.

Les autres particularités du sarde sont la métaphonie (tréma), l'épithèse (voyelle post-pliante : si un mot ou une phrase se termine par une consonne, la voyelle précédente est répétée : par exemple domos est prononcé /domoso/) ainsi que l'existence de la consonne rétroflexe [ɖɖ] (géminée), qui est généralement représentée orthographiquement par -dd- ou -ddh-.

Évolution phonétique du sarde[modifier | modifier le wikicode]

Exemples
Évolution phonétique Latin Latin vulgaire Sarde Traduction française
[w] → [v] → [b] vinum, [wi.nũ] vinu, [vi.nu] binu, [bi.nu] vin, [vẽ]
[p] → [β] caput, [ka.put] capu, [ka.pu] cabu, [ka.βu] tête, [tɛt]
[kw] → [b] aqua, [a.kwa] aqua, [a.kwa] abba, [a.ba] eau, [o]
[t] → [ð] rota, [rɔ.ta] rota, [rɔ.ta] roda, [rɔ.ða] roue, [ʁu]

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

L'isolement géographique de la Sardaigne par rapport à l'Europe continentale y a favorisé le développement d'une langue romane qui conserve de nombreuses traces des langues natives préromaines. On pense ainsi que la langue possède des influences substratales du paléo-sarde, que certains chercheurs ont tenté de lier au basque ou à l'étrusque. Quant aux influences adstratales, elles sont d'origine catalane, espagnole (castillane) ou italienne.

La période des Judicats[modifier | modifier le wikicode]

Étendue de l'aire latinophone (rouge). Les différentes teintes de rouge indiquent la durée locale de la domination romaine en années (en rouge vif, plus de 500 ans ; rouge intermédiaire, entre 400 et 500 ans ; rouge clair, à peu près 350 ans ; rouge pâle, moins de 190 ans). En lettres noires : noms (en anglais, provençal et occitan sont synonymes) des langues vernaculaires contemporaines issues du latin. À droite, les provinces romaines de langue grecque et zones germaniques au nord. Rayures violettes : extension du roumain au XXe siècle.

Le sarde fut la première langue vernaculaire romane à obtenir un statut officiel au Moyen Âge. Il était employé dans les quatre judicats, d'anciennes provinces byzantines devenues des entités politiques indépendantes après que l'expansion arabe en Méditerranée ait rompu les liens de l'île avec Byzance. L'un des plus anciens documents conservés en langue sarde, la Carta Volgare, provient du Judicat de Cagliari et a été publié en alphabet grec vers 1070 par Torchitorio Ier de Lacon-Gunale.

La langue de cette époque conservait un plus grand nombre d'archaïsmes et de latinismes que le sarde contemporain. Alors que des documents plus anciens prouvent l'existence d'une koinè sarde précoce, la langue du Judicat présente déjà une certaine différenciation dialectale. Par exemple, dans le Judicat d'Arborée, le dernier royaume sarde tombé aux mains de puissances étrangères, était déjà parlé un dialecte de transition appelé sarde moyen (sardu de messania). La Carta de Logu du royaume d'Arborée, l'une des premières constitutions de l'histoire, rédigée en 1355-1376 par Marianus IV et la reine, la "giudicessa" (judichessa en sarde, jutgessa en catalan) Éléonore, fut écrite dans cette variété sarde, et resta en vigueur jusqu'en 1827. On présume que les juges arboréens ont tenté d'unifier les dialectes sardes afin d'être les dirigeants légitimes de toute l'île sous un seul état.

Dante Alighieri écrit, dans son essai De vulgari eloquentia en 1302, que les Sardes n'étaient pas des Italiens (latii) et n'avaient pas leur propre lingua vulgaris puisqu'ils continuaient de parler le latin. Dans les vers populaires du poème du XIIe siècle de Raimbaut de Vaqueiras, Domna, tant vos ai preiada, le sarde incarne, aux côtés de langues non-romanes telles que l'allemand et le berbère, la langue étrangère inintelligible par excellence lorsque la femme du troubadour dit : « No t'entend plui d'un Todesco / Sardesco o Barbarì » (« Je ne te comprends pas plus qu'un Allemand / Sarde ou Berbère »). Le poète toscan Fazio degli Uberti décrit les Sardes dans son poème Dittamondo comme des « gente che niuno non la intente / né essi sanno quel ch'altri pispiglia », c'est-à-dire comme un peuple que personne ne comprend et qui ne comprend pas ce disent les autres peuples. Le géographe musulman Al Idrissi, qui œuvre à la cour du roi Roger II à Palerme, écrit dans sa Tabula Rogeriana que « la Sardaigne est grande, montagneuse, mal approvisionnée en eau, longue de deux cent quatre-vingts milles et cent quatre-vingts de large d'ouest en est. [...] Les Sardes sont des Africains romains comme les Berbères ; Ils évitent tout contact avec tous les autres Romains et constituent un peuple déterminé et courageux qui n'abandonne jamais les armes. » En réalité, le sarde était perçu comme étant assez similaire aux dialectes latins parlés autrefois par les Berbères chrétiens d'Afrique du Nord.

Outre la Carta de Logu, la littérature (au sens de textes écrits en langue sarde) de cette période était essentiellement composée de documents juridiques. Le premier document contenant des éléments sardes est un don de 1063 à l'abbaye de Montecassino signé par Barisone Ier de Torres. Les autres documents notables sont la Carta Volgare (1070) en campidanais, la donation de Torchitorio (1089, conservée aux archives de Marseille) ainsi qu'une correspondance épistolaire (par lettres envoyées) de 1173 entre l'évêque Bernardo de Civita et Benedetto, qui supervisa la construction de la cathédrale de Pise. Les statuts de Sassari (1316) et de Castelgenovese (1334) sont rédigés en logudorais.

La domination espagnole[modifier | modifier le wikicode]

Les condaghe de saint Pierre de Silki, écrits en sarde.

En 1297, le pape Boniface VIII offre la Sardaigne à la couronne d'Aragon, s'ensuit une longue phase de guerres entre Aragonais et Sardes qui s'est terminée par la victoire aragonaise à Sanluri en 1409 et à la renonciation à tous droits de succession par Guillaume II de Narbonne en 1420. Au cours de cette période, le clergé sarde adopte le catalan comme langue principale mais le sarde continue d'être la langue officielle de l'île (la Carta de Logu est étendue à la majeure partie de l'île en 1421). L'avocat sarde Sigismondo Arquer note que la langue sarde prédomine dans la majeure partie du royaume, notamment dans l'arrière-pays rural, et que le catalan et l'espagnol sont parlés dans les villes par la classe dirigeante, qui était néanmoins tout à fait capable de s'exprimer en sarde lorsque la situation l'exigeait. La ville d'Alghero est encore de nos jours une enclave de langue catalane en Sardaigne.

La guerre et les épidémies de peste ont eu un effet dévastateur sur l'île qui se retrouve partiellement dépeuplée. Des Corses s'installent donc sur la côte nord de l'île pour la repeupler, conduisant à l'émergence des dialectes sud-corses sassarais et gallurais.

Ainsi, si le catalan était largement parlé sur l'île, de nombreux documents ont continué d'être rédigés en sarde qui est toujours identifié comme la langue officielle de Sardaigne.

Le XVIe siècle est marqué par un renouveau de la littérature sarde : les Rimas Spirituales de Hieronimu Araolla visaient à « glorifier et enrichir le sarde, notre langue », comme l'avaient déjà fait des poètes français et italiens avec leurs langues respectives dans la Deffense et illustration de la langue française et il Dialogo delle lingue.

Suite au mariage d'Isabelle et de Ferdinand II d'Aragon en 1469 et à la réorganisation de la monarchie espagnole en 1624 à l'instigation du comte d'Olivares, la Sardaigne est soumise à une hispanisation de plus en plus intense. L'espagnol est désormais adopté comme principale langue culturelle de l'île par la classe dirigeante au détriment du catalan ou du sarde ; ainsi, l'espagnol a exercé une profonde influence sur la langue insulaire. La plupart des auteurs sardes ont écrit en espagnol jusqu'au XIXe siècle, comme par exemple Vincent Bacallar qui fut l'un des membres fondateurs de l'Académie royale espagnole. Néanmoins, la langue sarde a continué à être employée à l'oral par la majeure partie du peuple sarde, particulièrement à l'intérieur des terres.

Avec l'espagnol, le catalan et le portugais, le sarde était l'une des langues officielles requises pour devenir officier dans les tercios espagnols.

En 1627, Ioan Matheu Garipa, un prêtre d'Orgosolo, a traduit le Leggendario delle Sante Vergini e Martiri di Gesù Cristo de l'italien vers le sarde, qu'il était l'un des premiers auteurs à considérer comme la langue de sa communauté ethno-nationale spécifique.

Règne de la maison de Savoie[modifier | modifier le wikicode]

Trois pierres tombales de la seconde moitié du XIXe siècle dans le cimetière historique de Ploaghe (Logudoro), avec un total de 39 pierres tombales portant des textes en sarde et seulement 3 (sur l'image) en italien, illustrant le processus de conversion linguistique.

À la suite de la guerre de Succession d'Espagne, la Sardaigne appartint brièvement à l'Autriche en vertu des traités d'Utrecht et de Rastatt. Cependant, en 1717, l'Espagne envoie une flotte à Cagliari pour récupérer l'île, sans succès. Par la suite, la Sardaigne tombe aux mains de la maison de Savoie, qui la reçoit en échange de la Sicile. Néanmoins, la Sardaigne conserve longtemps son caractère espagnol et ce n'est qu'en 1767 que les emblèmes nationaux aragonais et castillans sont remplacés par la croix de Savoie.

L'attitude prudente des Savoyards à l'égard des Sardes se manifeste en 1726, lorsque le roi confirme qu'il ne veut pas entraver l'usage du sarde ou de l'espagnol en Sardaigne alors même que l'italien s'est déjà imposé comme langue officielle depuis longtemps sur le continent. Le rapport commandé par l'administration piémontaise en 1726 sur les moyens d'introduire l'italien dans le royaume de Sardaigne, Memoria dei mezzi che si propongono per introdurre l’uso della lingua italiana in questo Regno, obtient la réponse suivante de la parte du jésuite Antonio Falletti di Barolo : « ignotam linguam per notam exposere », soit remplacer une langue connue des Sardes (l'espagnol) par une langue inconnue (l'italien).

De nombreux intellectuels ont rédigé des essais sur le statut et la nature de la langue sarde, comme le philologue Matteo Madau, qui a déclaré le sarde comme langue nationale de l'île,2 et Giovanni Spano, qui a recommandé d'utiliser le dialecte logudorais pour constituer une langue officielle et littéraire sur l'île. Le sarde a été reconnu langue officielle de l'île aux côtés du toscan d'Italie.

Cependant, en juillet 1760, ce statut prend fin puisque le Piémont décide d'y imposer l'italien comme seule langue officielle.3 Pour des raisons stratégiques, les Savoyards décidèrent de soustraire la Sardaigne aux influences espagnoles afin de l'aligner culturellement avec le Piémont et le reste de l'Italie. La fusione perfetta, « fusion parfaite », promulguée en 1847 a aboli les derniers droits autonomes de l'île et marque la période charnière où la langue sarde a perdu de sa valeur en tant qu'outil d'identification ethnique du peuple de l'île pour devenir l'un des nombreux dialectes régionaux subordonnés à la langue nationale. Malgré la politique d'assimilation, l'hymne du royaume de Sardaigne est restée l'Hymnu Sardu (également appelé Cunservet Deus su Re), dont le texte est écrit en sarde.

Pendant la Première Guerre mondiale, l'armée italienne fonde le 1er mars 1915 la Brigade mécanisée « Sassari », dans laquelle sont uniquement recrutés des Sardes. Il s'agit donc de la seule brigade d'infanterie italienne régie dans une langue régionale.

Sous le fascisme, toutes les langues exceptées l'italien sont interdites. Si le sarde continue de dominer dans la vie quotidienne sur l'île, de nombreux noms de famille sardes sont italianisés à cette époque. Chanter l'hymne sarde, Cunservet Deus su Re, était l'une des uniques façon de pouvoir légalement employer la langue régionale puisqu'elle appartenait à la tradition de la famille royale. L'Église locale a dû lutter contre la diffusion des muttos, des courts poèmes pastoraux en sarde qui contenaient souvent des messages politiques.

Situation actuelle[modifier | modifier le wikicode]

Minorités linguistiques historiques reconnues par l'Italie en 1999.
Fréquence d'usage des langues régionales et minoritaires en Italie (ISTAT, 2015).
Panneau bilingue (sarde/italien) à Pula.

Le sarde a été reconnu officiellement comme langue minoritaire par une loi régionale de 1997 et une loi de la République italienne en 1999. Toutefois, l'égalité institutionnelle avec l'italien comme dans le cas de l'allemand dans la province de Bolzano ou du français dans la vallée d'Aoste n'est pas encore atteinte.

La loi nationale de 19994 nomme le sarde comme l'une des langues minoritaires d'Italie aux côtés de l'albanais, le catalan, l'allemand, le grec, le slovène, le croate, le français, le francoprovençal, le frioulan, le ladin et l'occitan. Il semble néanmoins difficile pour le sarde d'obtenir une véritable reconnaissance politique car, malgré sa classification scientifique en tant que langue distincte, il est souvent perçu à tort par ses locuteurs eux-mêmes comme un dialecte de l'italien.56789

Bien qu'il y ait eu quelques manifestations politiques revendiquant de placer la langue sarde sur un pied d'égalité avec l'italien et qu'elle soit un facteur identitaire important pour la population de l'île, la situation sociolinguistique actuelle en Sardaigne fait état d'un important déclin de la compétence linguistique sarde chez les enfants et les jeunes personnes. Ceci a diverses causes, notamment socio-économiques telles que le dépeuplement de l'intérieur de l'île, majoritairement sardophone, et l'urbanisation simultanée de la côte, qui attire une immigration en provenance de la péninsule italienne, à quoi il faut ajouter la longue politique italienne d'assimilation des langues régionales qui préexistait et le fait que le débat sur la standardisation d'une langue écrite sarde soit toujours un sujet de controverses.1011 De nombreux sardes, surtout dans les villes, ne transmettent plus leur langue natale à la jeune génération.

L'UNESCO classe le sarde comme étant une langue en voie de disparition puisque de nombreux enfants ne le parlent plus. Selon certains rapports, seuls 13 % des enfants sardes parlent couramment et régulièrement la langue régionale, et ils ne sont majoritaires que dans les villages de Goceano, Barbagia et Baronia, derniers bastions de la langue sarde. Le reste de l'île est largement italianisé. L'italien prédomine presque partout dans la vie publique et, à titre d'exemple, le sarde ne peut pas être utilisé comme langue d'enseignement dans les écoles car l'éducation publique ne relève pas de la région Sardaigne mais de l'État italien. Certains linguistes sont également convaincus, compte tenu de la situation dans quelques villages du Logudoro où la totalité des enfants ont désormais l'italien pour langue maternelle, que le sarde disparaîtra en même temps que les générations âgées.12

Un projet de loi avorté du gouvernement Monti a même proposé que la protection déjà limitée dont jouissaient le sarde et d'autres langues minoritaires d'Italie soit encore réduite et accordée uniquement aux langues protégées par des accords internationaux (allemand, slovène, français, etc.), non plus aux langues ne concernant pas un État étranger.131415 Le projet a suscité de vives critiques parmi les cercles intellectuels et politiques de Sardaigne16171819 et, en 2013, des étudiants ont exigé d'être autorisés à passer leurs examens de lycée en sarde, ce qui a une fois de plus interrogé sur la question de la langue sarde dans les écoles tant sur le plan social que politique.2021222324

Si l'avenir du sarde paraît incertain, de nombreux jeunes Sardes parlent désormais un dialecte italien issu du contact linguistique entre l'italien et le sarde, parfois appelé péjorativement italianu porcheddinu.25

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  1. https://www.regione.sardegna.it/documenti/1_72_20060418160308.pdf
  2. https://www.poesias.it/poeti/madau_matteo/madau.htm
  3. https://www.meilogunotizie.net/focus/storia/161/la-limba-proibita-nella-sardegna-del-700
  4. https://www.parlamento.it/parlam/leggi/99482l.htm
  5. https://www.sardiniapost.it/cronaca/il-sardo-dialetto-campagna-boicottaggio-leditore-giunti/
  6. https://web.archive.org/web/20141108140740/http://www.formaparis.com/blog-formaparis/formaparis.splinder.com/post/22284815/la-lingua-sarda-a-rischio-estinzione.htm
  7. https://truncare.myblog.it/2012/09/15/conferenza-di-francesco-casula-sulla-lingua-sarda-flumini-27/
  8. https://web.archive.org/web/20120125104657/http://www.francopiga.it:80/francopiga/index.php/la-lingua-sarda-oggi-bilinguismo.html
  9. https://www.midesa.it/articulo/tonzanu
  10. https://web.archive.org/web/20140714165915/http://www.formaparis.com/blog/le-contese-sulla-lsc-lo-standard-%C3%A8-il-futuro-senza-diktat
  11. http://taban.canalblog.com/archives/2013/08/22/27878267.html
  12. https://www.luigiladu.it/collaborazioni_siti_web/ctedde_la_situazione_sociolinguistica_della_lingua_sarda_settentrionale_di_mauro_maxia.htm
  13. https://gianfrancopintore.blogspot.com/2012/03/carta-delle-lingue-una-ratifica.html?spref=fb
  14. https://web.archive.org/web/20140302071825/http://www.formaparis.com/blog/la-mancata-ratifica-della-carta-rivela-le-%E2%80%9Cscorrettezze%E2%80%9D-del-belpaese-leuropa-e-il-sardo-cartel
  15. https://messaggeroveneto.gelocal.it/cronaca/2013/06/06/news/l-ue-richiama-l-italia-non-ha-ancora-firmato-la-carta-di-tutela-1.7208776
  16. https://web.archive.org/web/20130921061445/http://ulsaltabaronia.myblog.it/archive/2012/08/01/lingua-sarda-cisl-tutelare-la-specialita-dell-isola.html
  17. https://web.archive.org/web/20130921061434/http://ulsaltabaronia.myblog.it/archive/2012/08/01/richiesta-di-estensione-massima-dei-benefici-previsti-massim.html
  18. https://www.algheronotizie.com/contenuto/0/12/4262/il-consiglio-regionale-si-sveglia-sulla-tutela-della-lingua-sarda
  19. https://web.archive.org/web/20130921061125/https://bolognesu.wordpress.com/2012/07/08/il-nazionalismo-italiano-mostra-ancora-una-volta-il-suo-volto-feroce-contro-le-minoranze-linguistiche/
  20. https://www.sardiniapost.it/cronaca/cagliari-promosso-a-pieni-voti-il-tredicenne-che-ha-dato-lesame-in-sardo/
  21. https://www.sardiniapost.it/cronaca/la-prof-continentale-dice-no-alla-studentessa-che-vuole-parlare-in-sardo-di-eleonora-darborea/
  22. https://web.archive.org/web/20130921061451/http://ulsaltabaronia.myblog.it/archive/2013/07/16/sassari-studente-dell-alberghiero-si-diploma-parlando-in-sar.html
  23. https://www.lanuovasardegna.it/sassari/cronaca/2013/07/20/news/esame-di-maturita-per-la-limba-1.7453282
  24. https://www.lanuovasardegna.it/nuoro/cronaca/2014/07/01/news/studentessa-dialoga-in-sardo-con-il-presidente-dei-docenti-1.9522950
  25. http://maxia-mail.doomby.com/medias/files/lingua-e-societa-in-sardegna-estratto-cap-1.pdf