Première guerre sino-japonaise

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Guerre sino-japonaise de 1894-1895
La prise de Pyongyang par les japonais en septembre 1894.
La prise de Pyongyang par les japonais en septembre 1894.
Informations générales
Dates 1er août 1894-17 avril 1895
Lieu Joseon Corée
Dynastie Qing Formose (Taïwan)
Dynastie Qing Mandchourie
Mer Jaune
Cause Colonisation de la Corée
Issue Victoire japonaise
Traité de Shimonoseki
Perte de prestige important pour la dynastie Qing
Changements territoriaux La Chine cède Formose (Taïwan), les îles Pescadores et abandonne sa suzeraineté sur la Corée.
Belligérants
Commandants
Yamagata Aritomo
Itō Sukeyuki
Li Hongzhang
Ding Ruchang
Forces en présence
630 000 hommes
240 616 hommes
Pertes
35 000 tués ou blessés
1 132 tués
3 758 blessés
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La première guerre sino-japonaise est une guerre opposant la Chine à l'Empire du Japon. La guerre dure moins d'un an (du 1er août 1894 au 17 avril 1895) et aboutit à une défaite chinoise et victoire japonaise.

Cette victoire renverse le rapport de force dans la région, au profit du Japon. La perte de la Corée au profit du Japon est à la fois vécue comme une humiliation et conduit également à une importante perte de prestige pour la dynastie régnante, les Qing. À la suite de cette défaite s'ouvrit une période de réforme dite des Cent Jours. Ces réformes n'aboutirent cependant pas en raison d'un coup d'État de l'impératrice douairière Cixi. Cette dernière prend le pouvoir et fait déclarer son fils « incapable de gouverner ». Cet affaiblissement progressif de la Chine impériale conduira à sa chute en 1911 avec le soulèvement de Wuchang qui marque la fin de la Chine impériale.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

La fin progressive du sinocentrisme asiatique[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis les articles : Convention de Kanagawa, Traités inégaux et Traité de Ganghwa.

Avant la première guerre de l'opium, l'Asie orientale est centrée autour de la Chine et les relations internationales dans la région obéissent à un principe féodal : le petit État sert le gros État qui en retour le protège. Ce principe est toutefois remis petit à petit en cause au XIXe siècle dans les années 1840 avec le traité de Nankin en 1842, et ceux de Wanghia et Whampoa en 1844.

L'empereur Gwangmu en uniforme occidental.

A cette même époque, le Japon s'ouvre petit à petit avec l'Occident depuis la convention de Kanagawa signée en 1854. Cette ouverture lui permet de connaître un important essor technologique. C'est également à cette époque que le Japon commence à avoir une vision colonialiste et cherche à rompre le lien unissant royaume de Chosun (la Corée) et la Chine des Qing. Les relations du royaume coréen avec la France et les États-Unis se sont tendus en raison de l'exécution de missionnaires français en 1866 et la destruction d'un navire américain, le Général Sherman en 1871. Ces deux incidents donneront lieu chacun à une expédition punitive. Dans le même temps, le Japon envahit l'île de Taïwan en 1874 et bombarde celle de Ganghwa l'année suivante, forçant l'ouverture de relations entre les deux pays, le Japon reconnaissant ainsi la Corée comme un État autonome avec le traité d'amitié de 1876.

Une modernisation ratée de la Corée[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis les articles : Pyŏlgigun et Incident d'Imo.
Park Yeong-hyo, l'un des instigateurs du coup d'État de Gaspin.

Un mouvement de modernisation de la Corée, après avoir constaté les importants progrès de l'archipel japonais dus à l'arrivée des Occidentaux, débute après la conclusion du traité de 1876. Une restructuration du gouvernement débute, mais la principale réforme se fait au sein de l'armée qui tente de s'occidentaliser avec la création des Pyŏlgigun. Il s'agit à l'origine de cent soldats entraînés à l'occidentale, et c'est la première unité moderne de l'armée coréenne. Cette unité est fortement influencée par les Japonais, d'une part car leur entraînement est pris en charge par un conseiller japonais, d'autre part car le Japon fournit une partie de l'équipement (des canons et des fusils notamment). Cependant, en raison de l'hostilitéLe Dico des Ados small logo current.svg de la population coréenne et du favoritisme vis-à-vis des Pyŏlgigun comparé au reste de l'armée coréenne, celle-ci se mutine en juillet 1882. Cette mutinerie marque la fin de la tentative de modernisation militaire de Gojong.

Le coup d'État de Gaspin et le traité de Tianjin[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis les articles : Coup d'État de Gapsin, Traité de Tianjin et Daewongun.

Cette mutinerie débouche également sur le traité de Hanseong qui autorise le Japon à laisser un bataillon pour protéger sa légation. De son côté, à la suite du coup d'État de 1884, la Chine envoie des troupes en Corée afin de rétablir sa suzeraineté sur le royaume, prenant en main l'entraînement des troupes coréennes jusqu'au Traité de Tianjin d'avril 1885. De plus, le père de Gwangmu, Daewongun, considéré comme le responsable de la mutinerie de 1882, est incarcéré pendant 4 ans en Chine. Cette capture est considérée comme une démonstration du pouvoir chinois à destination des Occidentaux et du Japon, sans pour autant dégrader significativement les relations entre les deux États. L'échec du coup d'État de 1884, en raison de son manque de préparation et du manque de soutien des Japonais, affaiblit l'influence du Japon sur la péninsule coréenne. Avec le traité de Tianjin de 1885, le Japon et la Chine s'engagent à retirer leurs troupes de la péninsule coréenne et à cesser d'entraîner l'armée coréenne. Dès lors, le Japon décide d'accepter implicitementLe Dico des Ados small logo current.svg la suzeraineté chinoise.

Déroulement[modifier | modifier le wikicode]

La rébellion du Donghak et la prise du Gyeongbokgung par les Japonais[modifier | modifier le wikicode]

Jeon Bong-jun, le meneur de la révolution du Donghak.
Pour en savoir plus, lis l’article : Rébellion paysanne du Donghak.

En avril 1894 une rébellion éclate en Corée, les rebelles réclament à la fois le rejet de l'Occident, mais aussi du Japon. La Corée ne parvint pas à elle seule à réprimer l'insurrection et le roi demande l'envoi de troupes chinoises le 2 juin. La Chine accepte cette demande et envoie 2500 soldats qui débarquent dans le port d'Asan le 9 juin. Le nombre de soldats grimpa jusqu'à 2900 à la fin du mois de juin. Dans le même temps, le Japon envoie également des troupes en Corée : 420 marins japonais sont envoyés à Séoul le 9 juin depuis Chemulpo (Incheon de nos jours) tandis que 8000 hommes supplémentaires arrivent en renfort à Chemulpo le 27 juin. Le Japon accuse à cette occasion la Chine d'avoir violé le traité de Tianjin de 1885 en ne l'informant pas de son intention d'envoyer des soldats en Corée ; la Chine contredit cette accusation en indiquant que le Japon a été informé de cette décision et l'a approuvée. La Corée demande également au Japon de retirer ses troupes, demande qui est refusée.

L'arrivée de Daewongun sous escorte japonaise et la prise du palais de Gyeongbok par les Japonais.

Le 23 juillet 1894, 8000 soldats japonais assiègent le palais de Gyeongbok, la principale résidence royale ; les combats durent des heures mais l'armée japonaise réussit à prendre le contrôle du palais et capture le roi Gojong et le force à accepter des réformes japonaises. La mise en œuvre de ces réformes est confié à son père le prince Daewongun sous le contrôle du Japon. L'une des premières mesures prise par le gouvernement pro-japonais est de mettre fin aux traités liant la Chine et la Corée. Il demande en outre au Japon d'expulser les troupes chinoises de son territoire, donnant un motif légitime au Japon pour déclarer la guerre.

L'incident du Kowshing et la bataille de Seonghwan, prémisses à la déclaration de guerre[modifier | modifier le wikicode]

Les survivants du Kowshing secouru par un navire français, illustration du Petit journal.
Pour en savoir plus, lis les articles : Bataille de Pungdo et bataille de Seonghwan.

Que ce soit du côté chinois ou japonais, chacune des armées se préparait à la guerre. Ainsi le 19 juillet 1894, le Japon crée la flotte combinée sous le commandement du vice-amiral Itō Sukeyuki, cette dernière quitte le port de Sasebo en direction de la côte ouest de la péninsule coréenne. Dans le même temps, les Qing cherchent également à renforcer leur garnison en Corée. Un navire marchand battant pavillon britannique le Kowshing, son escorte composée de deux vaisseaux et un autre vaisseau, qui acheminent du matériel et des hommes en Corée, tombe sur la flotte japonaise au large de l'île de Pungdo. Il s'agit de la première escarmouche navale du conflit.

Les navires chinois durent rebrousser chemin ou furent coulés, le sombrage du Kowshing à la suite d'une mutinerie entre le capitaine britannique et l'équipage chinois, lors de cette bataille, faillit créer un incident diplomatique entre le Royaume-Uni et le Japon. Cependant, les tensions s'apaisèrent après l'intervention de juristes britanniques qui indiquèrent que les actions japonaises étaient conformes au droit international.

Dans le même temps, l'attaque d'Asan est la principale priorité de l'armée japonaise. Les troupes qui stationnent depuis mi-juin marchent sur Asan à partir du 25 juillet sous le commandement d'Ōshima Yoshimasa et rencontrent une garnison chinoise d'environ 3800 hommes qui les attendent à Seonghwan non loin d'Asan et la bataille débute le 29 juillet. Cependant, les forces chinoises sont rapidement défaites après une diversion japonaise et abandonnent à la fois Seonghwan et Asan qui tombe quelques heures plus tard. Les survivants préfèrent se réfugier à Pyongyang plus facile à défendre que les deux autres villes.

La bataille de Seonghwan par Toshikata Mizuno.

L'Empereur du Japon déclare la guerre à la Chine le 1er août, et l'Empereur de Chine déclara également le même jour la guerre au Japon. Il y eut des discussions au Japon concernant le fait d'inclure la Corée au côté de la Chine dans la déclaration de guerre. Toutefois, seule la Chine est mentionnée dans le texte et le 26 août 1894, le Japon et la Corée établissent une alliance militaire dans le but de chasser l'armée chinoise pour préserver l'indépendance coréenne, la Corée devant assister le Japon dans la guerre. Sur ce fondement, la Corée fournit à la fois du ravitaillement à l'armée japonaise, mais également des hommes.

La chute de Pyongyang[modifier | modifier le wikicode]

La bataille de Ping Yang : la déroute de l'armée chinoise, lavis de l'illustrateur Schönberg.
Pour en savoir plus, lis l’article : Bataille de Pyongyang.

La majeure partie des forces de l'armée chinoise sont stationnées à Pyongyang, et la garnison de la ville est renforcée par les survivants d'Asan. Par ailleurs, les unités stationnées à Pyongyang étaient considérées pour les Chinois comme modernes, elles étaient équipées de fusils et possédaient quelques pièces d'artillerie, ce qui pose un problème évident de ravitaillement en munitions. Le terrain en lui-même est favorable aux Chinois et la ville dispose de nombreuses protections naturelles avec la rivière Taedong à l'est et au sud, une attaque ne pourrait venir que du sud-ouest. Les soldats chinois fortifient considérablement cet accès pendant la mi-août.

Du côté des Japonais, leur principal objectif étant atteint, à savoir l'expulsion des troupes chinoises d'Asan, ceux-ci hésitent entre expulser l'armée Qing de Corée, ou bien attaquer le territoire chinois directement. Les forces japonaises sont restructurées au 1er septembre et des renforts débarquent sur la côte est et sud de la péninsule pour éviter les attaques de la flotte chinoise. Le 15 septembre, les forces japonaises lancent un assaut sur Pyongyang face à la garnison d'environ quatorze mille Chinois. La bataille dure toute la journée et les Japonais sont en difficulté, jusqu'à ce qu'ils parviennent à capturer le petit fort de Moktan-tei sur les hauteurs nord de la ville. Cela leur permet de disposer leur artillerie pour pilonner la ville en contrebas. Les Chinois finissent par se rendre et les Japonais prennent le contrôle de la ville, n'ayant qu'une centaine de morts dans leur rang, les Chinois en ayant trente fois plus.

Le franchissement du fleuve Yalou[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis les articles : Bataille du fleuve Yalou et bataille de Jiuliancheng.
La bataille du fleuve Yalou, gravure sur bois de Kobayashi Kiyochika Inoue Kichijirô.

La flotte de Beiyang commandé par l'amiral Ding, l'une des quatre flottes modernes de la Chine des Qing, maîtrise totalement la mer Jaune depuis les ports de Weihai et Port-Arthur. À la suite de l'affrontement à Pungdo, les Chinois cherchent à renforcer leur flotte notamment au niveau de l'équipement afin de pouvoir faire face à une attaque de la flotte japonaise. De son côté, cette dernière cherche à imposer un blocus à la flotte chinoise mais, en raison d'un manque de renseignement, elle est incapable de localiser précisément la flotte.

Toutefois, le 17 septembre, la flotte chinoise ayant fini de débarquer des renforts ainsi que du ravitaillement pour les troupes chinoises à Pyongyang à l'ouest de l'embouchure du Yalou rencontre des navires de reconnaissance japonais. Les deux flottes ont immédiatement ouvert le feu l'une sur l'autre. À la fin de la journée, chacune des deux flottes avaient subi d'importants dégâts. Du côté japonais, quatre navires sont endommagés, dont le navire amiral de la flotte le Matshushima. Du côté chinois, quatre navires sont coulés et les autres sont sérieusement endommagés, les navires Zhenyuan Dingyuan parvinrent à fuir les combats et se replièrent à Weihai. Cette bataille a considérablement affaibli la flotte chinoise.

La chute de Pyongyang et la défaite de la flotte chinoise ont, pour principale conséquence, de permettre au Japon d'envahir la Chine. Le plan japonais était de mener une attaque sur deux fronts. L'armée japonaise qui stationnait actuellement en Corée devait continuer de remonter vers le Nord, franchir le Yalou et marcher sur Pékin. Une autre armée devait débarquer dans les péninsules du Liaodong et du Shandong et prendre Port-Arthur et Weihai afin de neutraliser la flotte chinoise.

Le franchissement du fleuve Yalou à Jiuliancheng, gravure sur bois.

La première armée franchit le fleuve frontalier le 24 octobre, sans rencontrer de réelle résistance chinoise, les quelques garnisons chinoises du côté coréen de la frontière se sont repliées de l'autre côté du fleuve, fortifiant la rive ouest entre Jiuliancheng et Hushangian, soit près de 16 km. Les Chinois lancèrent quelques attaques contre les forces japonaises en train de traverser le fleuve sur des ponts temporaires. Toutefois, les Japonais encerclent Jiuliancheng qui tombe le 26 octobre, sans grande difficulté puisque la garnison chinoise a fui la ville, laissant quantité d'armes et de matériels intacts.

L'armée japonaise se divise alors en deux groupes. Le premier groupe marche en direction de Fengtian, une des capitales historiques de la Chine. Elle capture sur la route la ville de Lianshanguan le 11 novembre, mais est contrainte de se replier plus au sud. L'autre groupe poursuit les fuyards de la garnison de Juliancheng à travers le Liaodong, marchant en direction de Pékinet capturant des villes comme Haicheng le 13 décembre. L'armée chinoise tentera de reprendre la ville à de nombreuses reprises au cours des mois suivants jusqu'en février 1895, puisqu'il s'agissait d'une ville centrale pour la logistique de l'armée chinoise.

La chute de Port-Arthur[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis les articles : Bataille de Lüshunkou et Massacre de Port-Arthur.
La chute de la citadelle de Lunshunku, peinture d'Ogata Gekko.

Une deuxième armée japonaise, formée à la suite des succès de Pyongyang et du fleuve Yalou, est créée le 25 septembre. L'objectif de cette armée est la prise de Port-Arthur. À ce titre, le commandant de cette armée était réticent quant au choix du lieu de débarquement, à savoir Huayuankou dans le sud de la péninsule du Liaodong, à mi-chemin entre Dagushan et Jinzhou, le débarquement a lieu entre le 24 et le 27 octobre et Jinzhou tombe sans difficulté le 6 novembre à la suite du repli de la garnison chinoise. Le lendemain ils capturent également les différents canons dans la baie de Dalian.

Le massacre de Port-Arthur vue par un journal occidental, illustration de JC Fireman.

À partir de ce moment-là, les Japonais s'arrêtent et commencent à préparer le siège de Port-Arthur, une base navale stratégique pour les Chinois, puisque c'était le seul endroit où les bateaux de la flotte chinoise pouvaient être réparés. De plus, en raison du terrain et d'une importante artillerie, la ville était considérée comme imprenable. De plus, la garnison chinoise s'était renforcée à la suite de la retraite de Jinzhou et Dalian.

Des affrontements entre les deux armées éclatent sporadiquement entre le 18 et le 21 novembre à l'aube, moment de l'attaque générale des Japonais qui finissent après d'intenses combats par prendre les différentes fortifications de la ville, qui ne résista plus pour très longtemps. La prise de la ville fut toutefois suivie d'un massacre de la population chinoise par les troupes japonaises, prétendument en raison du traitement infligé aux prisonniers de guerre japonais, des estimations font état de 2600 civils tués, ce qui affaiblit considérablement l'image publique du Japon à l'international, et torpille la renégociation de certains traités avec les États-Unis.

Prise de Weihaiwei et négociations de paix[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis les articles : Bataille de Weihaiwei et bataille de Yingkou.
La reddition des forces chinoises après la bataille de Weihaiwei, gravure sur bois.

La chute de Port-Arthur et de Jinzhou en novembre 1894 et plus généralement la percée japonaise dans le Liaodong menace directement la capitale impériale Pékin. Le vice-roi du Zhili Li Hongzhang estime qu'il est nécessaire de faire la paix avec le Japon, il envoie un Allemand Gustav Detring à Kobe afin de demander la paix au Premier ministre Itō Hirobumi. Cependant, les Japonais ne le reçoivent pas, estimant qu'il n'est pas un envoyé légitime des Qing. Cela dit des négociations de paix étaient en préparation sous la houlette des ministres américains au Japon et en Chine. En janvier 1895, les deux belligérants conviennent d'entamer des négociations de paix à Hiroshima. Du côté japonais, les négociateurs étaient le Premier ministre Hirobumi et Mutsu Munemitsu, ministre des Affaires étrangères, du côté des Qing, il s'agit de Zhang Yinhuan et Shao Youlian. Ceux-ci arrivent à Hiroshima à la fin janvier 1895, mais les Japonais interrompent les négociations en raison des pouvoirs limités que possédaient les émissaires chinois.

L'attaque de Niuzhuang par les Japonais, gravure sur bois, avril 1895.

La flotte chinoise a perdu l'un de ses principaux ports et se replie à Weihaiwei. Pour s'assurer le contrôle de la mer Jaune et faciliter une offensive sur Pékin, les Japonais débarquent dans la péninsule du Shandong le 20 janvier 1895. Le commandant de l'armée japonaise exhorte l'amiral de la flotte chinoise à se rendre, ce qu'il refuse. À partir du 30 janvier, les Japonais prennent d'assaut des positions d'artilleries japonaises capturant progressivement la portion sud des fortifications. La portion nord finit par être capturée le 2 février, et le 7 février une attaque générale est lancée contre le reste des positions chinoises. Le navire amiral chinois le Dingyuan est sévèrement endommagé pendant la bataille et est sabordé par son équipage pour éviter sa capture par les Japonais. Les Chinois se rendent et l'amiral chinois Ding préfère se suicider en sombrant avec son navire.

Profitant de l'anéantissement de la flotte chinoise, les troupes japonaises stationnées à Fenghuangcheng et Haicheng reprennent leur avancée dans le Liaodong, brisant le siège chinois d'Haicheng, capturant Niuzhuang le 4 mars puis Yingkou et Dawaxian stoppant la contre-offensive chinoise.

Le traité de Shimonoseki et la triple intervention[modifier | modifier le wikicode]

Pour en savoir plus, lis les articles : Traité de Shimoneski et Triple intervention.

La Chine se retrouve dans une situation ingérable après la chute de Weihaiwei le 17 février et l'échec de précédentes négociations en janvier 1895 à Hiroshima où les accréditations des négociateurs chinois ne furent pas reconnues par le Japon. Du côté de la Chine, c'est Li Hongzhang qui est nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en charge des négociations. Ils arrivent le 19 mars à Shimonoseki et sont reçus par Itō Hirobumi, Premier ministre du Japon et son ministre des Affaires étrangères Mutsu Munemitsu tandis que les négociations commencent le lendemain.

Les gains territoriaux du Japon, en bleu la sphère d'influence japonaise, en rouge les zones annexées par le Japon et en vert les zones annexées par le Japon, mais perdues suite à la Triple intervention

Du côté de la Chine, on réclame la signature d'un armistice afin de faire cesser les combats, le Japon pose néanmoins des conditions assez strictes pour l'accepter : l'occupation par l'armée japonaise des forts de Taku, de Tianjin et de la passe de Shanhai avec tout le matériel militaire s'y trouvant, l'exploitation de la ligne de chemin de fer entre Tianjin et Shanhai et enfin le payement par la Chine de toutes les dépenses militaires japonaises durant l'armistice. Aucun progrès à la suite du refus des conditions japonaises n'est effectué jusqu'au 24 mars. Après les négociations du jour, Li Hongzhang est agressé sur le chemin du retour par Koyama Toyotarō et est blessé au visage. A la suite de cette attaque, les Japonais assouplissent leur position et un armistice est signé le 30 mars.

Taïwan et les îles Pescadores sont cependant exclus de la zone de l'armistice, les Japonais cherchant à forcer les Chinois à céder ces territoires dans le cadre du traité de paix. En réalité, des troupes avaient déjà débarqué dans les îles dès le 23 mars et marchaient sur Taïwan. Le Japon occupait déjà donc de facto ces territoires. Le 10 avril, Li Hongzhang est rétabli et participe de nouveau aux négociations. Les Japonais dans le projet de traité de paix prévoyaient, outre la cession de la péninsule du Liaodong déjà sous occupation japonaise, la cession de Taïwan et des îles Pescadores. Ce dernier point rencontra une opposition farouche des Chinois, mais les Japonais refusent de céder et le traité de Shimonoseki est signé sans aucun assouplissement.

La convention de rétrocession de la péninsule du Liaodong

L'empressement japonais sur la signature se justifie par la crainte d'une influence occidentale. Cela ne manqua pas d'arriver et la communauté internationale s'opposa à la cession de la péninsule du Liaodong aux Japonais. Le 23 avril, des émissaires d'Allemagne, de Russie et de France firent savoir aux Japonais leur opposition et l'on désigne cet événement sous le nom d'intervention tripartite. Face au risque sérieux d'intervention militaire des trois puissances, les Japonais réfléchir à une réponse, d'abord en allant chercher le soutien des États-Unis ou de la Grande-Bretagne, mais ceux-ci refusèrent et les Japonais furent contraint d'accepter les termes et de rétrocéder la péninsule contre une indemnisation par une convention du 8 novembre.

Conséquences[modifier | modifier le wikicode]

Le déclin de la dynastie des Qing et le dépècement de la Chine par les Occidentaux[modifier | modifier le wikicode]

Les puissances occidentales se partagent leurs influence et intérêt en Chine, caricature du Petit Journal du 6 janvier 1898.
Pour en savoir plus, lis les articles : Réforme des Cent Jours, Révolte des Boxers et Soulèvement de Wuchang.

La défaite face au Japon signe la fin du mouvement d'autorenforcement en Chine, une sorte d'occidentalisation partielle. Cette guerre a toutefois permis de mettre en avant une génération de nouveaux réformateurs comme Kang Youwei ou Liang Qichao qui cherchent à promouvoir un pouvoir du peuple assorti d'une réforme des institutions. L'empereur Guangxu lance une série de réformes sous l'impulsion de Youwei et Qichao touchant tous les domaines : modernisation du système scolaire, création d'une université impériale, l'agriculture, l'industrie, développement des chemins de fer. Toutefois, il s'oppose à une partie plus conservatrice de la cour menée par l'impératrice Cixi qui profite de la trahison de Yuan Shikai, elle fait emprisonner l'empereur et les réformateurs comme Youwei et Qichao fuit vers le Japon. Toutefois, l'impératrice consentira à une nouvelle série de réformes après la révolte des Boxers pour sauver l'Empire Qing.

Satire du journal Punch de 1894 montrant la défaite de l'ogre chinois face au petit japonais.

Cette guerre a également révélé un haut niveau de corruption dans l'administration Qing, ainsi qu'une combinaison d'un manque d'entraînement des officiers, de tactiques inadéquates, et de rivalités politiques. De plus, malgré le très grand investissement dans une flotte moderne, celle-ci a été décimée par les Japonais. La défaite est vécue comme une humiliation en Chine, qui considérait jusque là que le Japon n'était qu'une partie de la sphère d'influence chinoise. Certes, la Chine avait été vaincue par les puissances occidentales, mais avec la guerre de 1894-1895 elle est vaincue par une autre puissance asiatique.

En parallèle, cela a accéléré la construction de lignes ferroviaires en Chine, qui sous la pression des Occidentaux accordent des concessions à des puissances étrangères. Les puissances étrangères profitant du déclin des Qing parviennent à obtenir des ports, des terres et différentes concessions commerciales. Ainsi, les Allemands acquièrent Kiautschou, les Français Guangzhouwan et les Britanniques obtiennent les Nouveaux Territoires et Weihaiwei.

Le renforcement de l'influence japonaise en Asie orientale et les tensions avec la Russie[modifier | modifier le wikicode]

Carte représentant le contrôle grandissant de la Russie de Nicolas II sur la Mandchourie entre 1858 et 1904.

La victoire japonaise témoigne de l'effort de modernisation entrepris par le pays depuis deux décennies, ces réformes militaires s'inscrivent dans le cadre plus grand de la Restauration de Meiji. Le Japon a subi peu de pertes et a obtenu d'importants résultats : le contrôle de Taiwan, des îles Pescadores et la péninsule du Liaotung tout en obtenant accès à de grandes quantités de fer, indispensable pour poursuivre sa modernisation. Cette victoire a permis au Japon de s'affirmer comme la puissance centrale en Asie, renforçant ses ambitions de conquête territoriale, notamment vis-à-vis de la Chine. L'impérialisme japonais se poursuivra pendant 50 ans notamment sous la forme de la Sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale et ne cessera qu'avec la capitulation du Japon en 1945 face aux Américains.

Carte satirique réalisée par Kisaburo Ohara durant la guerre russo-japonaise représentant la Russie sous forme d'une pieuvre avec des tentacules mortels

La rétrocession de la péninsule du Liaodong à la Chine, en particulier sous la pression de la Russie, marque le point de départ de la dégradation des relations entre les deux pays. En outre, l'augmentation de la présence russe en Corée ainsi qu'en Mandchourie favorise cette dégradation. L'empereur de Corée ira même jusqu'à se réfugier pendant un an à l'intérieur de la légation russe, tout en continuant d'administrer le pays et même après qu'il soit retourné au palais, des soldats russes continuent d'en assurer la protection. Différentes concessions ferroviaires seront aussi octroyées à la Russie.

Pour en savoir plus, lis l’article : Guerre russo-japonaise.

A la suite de la révolte des Boxers qui a été écrasée par une coalition de huit pays dont la Russie et le Japon, la Mandchourie passe sous protectorat russe. Les négociations entre les deux pays afin d'établir leurs sphères d'influence respectives ont systématiquement échoué. En 1902, le Japon conclue une alliance avec le Royaume-Uni qui prévoit que si le Japon est en guerre en Asie et qu'une troisième puissance intervient alors le Royaume-Uni pourra entrer en guerre aux côtés du Japon, cette alliance vise à éviter toute intervention de la France ou de l'Allemagne dans un futur conflit avec les Russes. La situation va continuer de se dégrader entre la Russie et le Japon conduisant à la guerre russo-japonaise qui éclatera en 1904 avec l'attaque surprise de Port-Arthur (qui avait été cédé à la Russie en 1898).

La conquête de Taïwan et la défaite de la République de Formose[modifier | modifier le wikicode]

Le drapeau japonais flottant sur l'île de Xiyu une des îles Pescadores.
Tang Jingsong, le président de l'éphémère république de Formose.
Pour en savoir plus, lis les articles : République de Formose et Invasion japonaise de Taïwan.

Le traité de Shimoneski excluait spécifiquement des négociations autour de la paix les îles Pescadores et l'île de Formose (actuel Taiwan). Dès lors, les Japonais peuvent organiser des opérations militaires sur ces îles sans mettre en péril les discussions avec la Chine des Qing. Une rumeur veut que, face à la conquête inévitable de ces îles par le Japon, la Chine ait proposé à la Grande-Bretagne de leur céder temporairement le contrôle de ces îles et qu'elles lui soient rétrocédées ultérieurement, toutefois cette proposition fut refusée par le Premier ministre britannique. La conquête des Pescadores prend trois jours, du 23 au 26 mars 1895 où les Japonais ne rencontrent qu'une faible résistance et au 26 mars, les Japonais contrôlaient toutes les îles laissant le champ libre à une invasion de Taiwan.

Les troupes japonaises entrant dans Taipei par Ishikawa Toraji

Le traité de Shimoneski contenait une clause impliquant la cession par la Chine de Taïwan et des îles Pescadores, ces dernières n'étaient de toute façon plus sous contrôle chinois depuis mars 1895. En mai, le premier gouverneur de Taïwan est nommé et un certain nombre de notables taïwanais s'organisèrent pour résister à la prise de contrôle du Japon, proclamant la république de Formose le 23 mai 1895. Toutefois, le soutien international envers ce mouvement de résistance était faible en raison des efforts autour de la triple intervention et la volonté chinoise de ne pas offenser le Japon pendant les négociations. La souveraineté sur l'île fut officiellement transférée au Japon le 3 juin alors que les premiers combats avaient débuté la veille. La jeune république fut toutefois fragilisée lorsque son président Tang Jingsong a fui et rejoint le continent le 6 juin. Le lendemain les premières troupes japonaises occupèrent Taipei. Ainsi, en quelques jours, les Japonais ont pris le contrôle du nord de l'île.

La Garde impériale affrontant les iaiwanais à Keelun, gravure sur bois par Migita Toshihide.

La conquête du sud et du centre de l'île fut plus difficile, la résistance y étant plus importante. Hsinchu fut capturé le 22 juin. C'est à partir de ce moment là que les milices locales taiwanaises commencèrent à ralentir l'avancée japonaise. En effet, jusqu'ici, les Japonais n'avaient affronté que des garnisons chinoises qui n'opposaient que peu ou pas de résistance, souhaitant revenir sur le continent. Toutefois, les Japonais affrontaient ici des milices de Taiwanais menant une guérilla. Toutefois, les résistants taiwanais ne disposaient pas d'équipements modernes et furent victimes de représailles brutales de la part des Japonais. La bataille décisive de la guerre eut lieu le 27 août à Changhua, les nombreuses pertes taiwanaises scellèrent l'issue du conflit. Une épidémie de malaria faisant 2000 morts chez les Japonais, ce qui ralentir leur progression vers le sud qui ne reprit qu'en octobre.

Le 10 octobre, Liu Yongfu fit une proposition de reddition à condition qu'aucune représailles ne visent les Taiwanais ayant combattu les Japonais et que les soldats chinois se trouvant sur l'île soient rapatriés sur le continent. Cette proposition ne fut pas suivie d'effet, Liu Yongfu ne s'étant pas rendu aux négociations, craignant une trahison. Le 20 octobre, Liu Yongfu prend la fuite à bord d'un navire marchand britannique, le navire fut poursuivi par un croiseur japonais et arrêté par les Japonais. Toutefois, après de vigoureuses protestations britanniques, les prisonniers furent libérés et l'amiral commandant de la flotte japonaise chargé de l'invasion fut contraint de démissionner. Les Japonais ne se rendirent compte que plus tard qu'ils avaient presque capturé Liu Yongfu. Tainan capitula le lendemain mettant fin à la guerre qui aura fait une centaine de victimes côté japonais (en excluant les 4600 soldats morts de maladie sur l'île) contre 14 000 soldats taiwanais et chinois tués.

La domination japonaise sur l'île dura jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale où les Japonais rendirent l'île à la Chine.

Le statut de la Corée[modifier | modifier le wikicode]

Le quartier japonais à Incheon, photographie, 1906
L'armée japonaise devant la porte principale du palais Deoksugung, photographie autour de 1904
Pour en savoir plus, lis les articles : Réformes Gabo, Reine Min, Traité de Portsmouth et Traité d'annexion de la Corée.

Cette victoire a également permis de mettre fin à l'influence chinoise sur la Corée qui se proclame indépendante en octobre 1897 sous la forme de l'Empire de Corée et entreprend d'importantes réformes soutenues par le Japon (égalité devant la loi, abolition de l'esclavage légal, remplacement du calendrier chinois par le calendrier grégorien). Ainsi, le Japon contraint la Corée à lui céder différentes concessions (notamment en matière de chemin de fer et de télégraphe) le tout en échange de prêt pour faire face aux difficultés économiques dans le pays. Toutefois, sous l'influence de la reine Min, opposée aux politiques japonaises, la Corée se tourne progressivement vers la Russie. Afin de limiter l'influence russe, le Japon envoie Miura Gorō superviser l'assassinat de la reine Min le 8 octobre 1895. En conséquence, la faction prorusse organise la fuite du roi vers la légation russe, au sein de laquelle il restera environ un an. Le roi allant même jusqu'à demander l'envoi de troupes russes sur son territoire, ce que la Russie de Nicolas II refusera se contentant d'un conseiller militaire qui arrivera à la capitale en octobre 1896 pour entraîner l'armée coréenne.

A l'issue de la guerre russo-japonaise, dont l'influence russe grandissante en Corée fut l'une des causes, le traité de Portsmouth de 1905 contraint la Russie à reconnaître l'influence japonaise sur la péninsule. Rapidement après, le traité d'Eulsa est signé, malgré l'opposition de l'empereur de Corée Kojong, faisant de la Corée un protectorat japonais, malgré les différentes demandes d'intervention de l'empereur auprès des grandes puissances de l'époque (France, la Russie, l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie, le Royaume-Uni…). Par la suite, un nouveau traité vient renforcer la mainmise du Japon sur la Péninsule, avant que la Corée ne soit purement et simplement annexée en 1910 qui ne sera remis en cause qu'en 1965 avec la normalisation des relations entre les deux pays.

La guerre sino-japonaise dans la culture[modifier | modifier le wikicode]

La première guerre sino-japonaise fut l'objet d'un certain nombre de films autant chinois que japonais, on peut mentionner à titre d'exemple :

  • Saka no Ue no Kumo, une série télévisée japonaise centrée sur l'ère Meiji diffusée entre 2009 et 2011, la première saison est consacré à la période entourant la première guerre sino-japonaise.
  • 1895, un film taïwanais sorti en 2008 racontant l'invasion de l'île par les Japonais.
  • The Sino-Japanese War at Sea 1894, un film chinois centré sur la figure de Deng Shichang, le capitaine du Zhiyuan lors de la bataille du fleuve Yalou qui refusa d'être secouru et coula avec son navire.
  • The Sword with No Name, un film coréen sortit en 2009 racontant une histoire fictive entre la reine Min et un chasseur de prime coréen, amoureux d'elle et souhaitant la protéger.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • WOO Chulgu, « Les guerres sino-japonaise et russo-japonaise », Hérodote, 2011/2 (n° 141), p. 115-133.
  • (en) Park, S. (2020). « The Sino-Japanese War, 1894–1895 », dans S. Haggard & D. Kang (Eds.), East Asia in the World: Twelve Events That Shaped the Modern International Order (p. 224-238), Cambridge, Cambridge University Press
  • (en) The Sino-Japanese War of 1894-1895: as seen in prints and archives, British Library et Japan Center for Asian Historical Records En ligne
  • Le grand Japon à la conquête de l'Asie (1868-1930) sur Eternel Japon
  • Dayez-Burgeon, P. (2012). « Quand les baleines chahutent », dans P. Dayez-Burgeon, Histoire de la Corée : Des origines à nos jours (pp. 115-122), Paris, Tallandier.
  • Babicz, Lionel, « Le Japon De Meiji Et La Corée », Ebisu : Etudes japonaises, vol. 4/no. 1, (1994), pp. 77-105.

Lien externe[modifier | modifier le wikicode]

Pour compléter sur l'expansionnisme japonais[modifier | modifier le wikicode]

Article mis en lumière la semaine du 14 août 2023.
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