Chronologie de la Première Guerre mondiale

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Carte géographique représentant les Alliances

Avant la guerre[modifier | modifier le wikicode]

Au début du XXe siècle, l’Europe domine le monde. La vie est facilitée par les progrès techniques et scientifiques. Les déplacements se font en voiture ou à bicyclette, on améliore son confort… La France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne souhaitent devenir encore plus puissantes. Ces pays ont conquis le monde entier pour répondre à leurs besoins en matières premières et manifester leur force. Ainsi, l’Europe se partage l’Afrique, l’Inde et l’Océanie. Mais les tensions montent…

La formation des alliances[modifier | modifier le wikicode]

Les pays créent des alliances pour protéger leurs intérêts :

La guerre éclate[modifier | modifier le wikicode]

En 1914, la situation en Europe est très tendue. L’assassinat, à Sarajevo, de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône de l’Autriche-Hongrie, et de son épouse est l’événement déclencheur de la guerre.

Au début, on considère l’attentat comme une simple crise dans les Balkans. Très vite, l’Allemagne soutient les Austro-hongrois et la Russie souhaite défendre la Serbie. L’engrenage des alliances se met en place. La guerre, qui menace depuis plusieurs années, éclate.

La fleur au fusil[modifier | modifier le wikicode]

On est en été, les hommes, encouragés par leurs proches, partent à la guerre. Tous pensent que la guerre ne durera pas plus de trois mois. Les Russes, Français et Britanniques pensent gagner la guerre en quelques batailles. Les Allemands, quant à eux, envisagent d’attaquer la France au plus vite, avant que l’armée russe ne soit opérationnelle. Or, l’Allemagne n’envisage pas l’entrée en guerre du Royaume-Uni.

Le plan des deux camps[modifier | modifier le wikicode]

Le plan de la Triple Entente, le "plan XVII", prévoit une attaque russe et une autre française depuis les Vosges en direction de l'Alsace. Le plan de la Triple Alliance (ou Triplice), le "plan Schlieffen", passer dans la Belgique puis dans le Luxembourg pour aller détruire Paris puis aller à Moscou et écraser l'Empire russe.

1914 : Les premiers mois de guerre[modifier | modifier le wikicode]

1er août 1914 : les Allemands arrivent au Luxembourg. Le 2 août, ils entrent en Belgique, pays qui s’était déclaré neutre. Tandis que la défense française est concentrée dans les régions de l’Est (Vosges et Ardennes), les Allemands se rassemblent au nord, du côté de la Belgique. L’armée française se retrouve vite menacée d’encerclement. À l’Est, les Russes créent la surprise en attaquant très tôt. La guerre prend alors un tournant inattendu : après les offensives violentes des premiers jours de combats, les fronts se stabilisent.

Le 5 Septembre la bataille de la Marne opposant la France et la Grande-Bretagne contre l'Allemagne se solde par la victoire de la Triple-Entente.

1915 : La guerre des tranchées[modifier | modifier le wikicode]

1915 sonne l’heure des bilans. Dans les deux camps, les pertes humaines sont importantes et les munitions manquent. Français et Britanniques font venir des combattants de leurs colonies. À l’Ouest, les positions sont figées. Dans cette guerre des tranchées, la défense l’emporte sur l’attaque.

De plus, l’Italie, la Roumanie et la Bulgarie entrent à leur tour dans le conflit. Les Alliés tentent d'aider la Russie en attaquant directement la Turquie.

Pour en savoir plus, lis l’article : Expédition des Dardanelles.

1916 : L’année terrible[modifier | modifier le wikicode]

Les grandes offensives recommencent sur le front ouest. Les renforts anglais arrivent de plus en plus nombreux et la production de munitions augmente. Les Alliés décident d’une attaque dans la Somme (département français). Les Allemands veulent attaquer l’armée française en choisissant la forteresse de Verdun.

La Bataille de Verdun[modifier | modifier le wikicode]

Le 21 février 1916, pendant neuf heures, 1500 canons sont lancés, les positions françaises sont pulvérisées sous le déluge de feu. « Tenir et attendre », tels sont les ordres. Les combats vont durer six mois, pendant lesquels on compte qu’un homme est tombé toutes les cinq minutes. Au total, on dénombre près de 700 000 victimes !

Pour en savoir plus, lis l’article : Bataille de Verdun.

La bataille de la Somme[modifier | modifier le wikicode]

Alors que les Allemands se fatiguent à Verdun, Anglais et Français lancent une grande offensive sur la Somme. Le 24 juin 1916, un bombardement intensif a lieu. C’est un vrai carnage côté anglais, dû à l’incompétence des chefs britanniques. Dès les premières heures, on compte 20 000 morts côté anglais. Au bout de quatre mois et demi de combats, le terrain conquis n’est que de 12 kilomètres !

Pour en savoir plus, lis l’article : bataille de la Somme.

L’offensive de Broussilov[modifier | modifier le wikicode]

Sur le front Est, les Russes, dirigés par le général Broussilov, sont mieux armés et lancent une offensive à partir du 4 juin 1916. Ils attaquent le front autrichien et le font reculer de 96 km en un mois. C’est leur plus grande victoire (350 000 prisonniers et 400 canons). Cette offensive permet aussi d’affaiblir les attaques ennemies sur le front occidental.

Vivre dans les tranchées[modifier | modifier le wikicode]

Soldats dans les tranchées

Les soldats à la guerre devaient vivre sous terre, c'était leur seule chance de survie. Les tranchées sont construites en zigzag, pour se protéger de l'ennemi. Le soldat y vit 10 jours d’affilée dans d'horribles conditions. Lorsqu’il ne se bat pas, le soldat doit attendre : le ravitaillement, ou l'assaut. Le bruit des bombardements, et l’idée de mourir l’empêchent souvent de dormir, les rats et la boue également. Le meilleur moment de la vie du poilu, c’est la réception du courrier. C'est le seul lien qu'il entretient avec la vie normale.

Le poilu, les poux et les rats[modifier | modifier le wikicode]

Les tranchées sont exposées au vent, au gel et à la pluie qui s’infiltre partout. Elles sont étroites et on y retrouve des odeurs épouvantables. En hiver, les soldats s'enfoncent même dans la boue. Les hommes ne peuvent pas se laver ni se raser, d’où leur surnom de poilus. Ils n'ont également ni lavabos ni douches pour se rincer. Ils vivent avec les poux, les rats, les ordures, mais également avec les cadavres.

La guerre à l’arrière[modifier | modifier le wikicode]

Femmes de tous âges fabriquant des obus, France, 1917

Malgré la censure et la propagande qui essaient de laisser les civils dans l’ignorance de ce qui se déroule sur le front, les lettres des soldats, la mort de leurs proches, contredisent l’idée d’une victoire rapide et renvoient vite à la réalité. Eux non plus n’échappent pas à la guerre. De plus, la vie à l’arrière est loin d’être simple : les prix augmentent et les femmes remplacent les hommes aux champs et à l’usine.

Tous au travail ![modifier | modifier le wikicode]

Tous les hommes en âge de travailler sont partis à la guerre. Aux champs ou à l’usine, on peut donc retrouver les femmes, les adolescents et même les prisonniers de guerre. Ils travaillent presque 70 heures par semaine. L’Allemagne fait travailler de force des dizaines de milliers d’ouvriers des territoires qu’elle occupe. Français et Britanniques appellent des travailleurs originaires de leurs colonies. Le conflit se prolonge, les États mettent donc en place une économie de guerre capable de fournir les soldats en armes et en munitions. En France, les chars et camions sont produits par les usines Renault qui, en fonction des besoins du pays, ne produisent plus de voitures.

Les armes[modifier | modifier le wikicode]

La Première Guerre mondiale est à cheval entre deux époques. Tout commence avec des uniformes chatoyants, des baïonnettes, et des charges de cavalerie... Très vite, la guerre prend une autre allure, les mitrailleuses viennent remplacer les anciennes armes. Désormais l’artillerie joue un rôle majeur: grenades, obus, mines dévastent les tranchées. Les gaz s’infiltrent partout. Sur terre, les chars jouent un rôle décisif.

1917 : Le tournant de la guerre[modifier | modifier le wikicode]

Au front comme à l’arrière, on a le sentiment que la guerre ne se terminera jamais. « Nous y passerons tous », disent les soldats. L’Allemagne propose de faire la paix, mais la demande est rejetée.

En Russie, la révolution grandit. Le peuple est affamé et épuisé par les problèmes de ravitaillement et les échecs militaires. En février 1917, les files d’attente s’allongent devant les magasins sous une température extérieure de −20 °C. En quelques heures, les boutiques sont entièrement vides, c’est l’émeute. Les ouvriers et les soldats forment un état-major de la révolution : le Soviet.

Sur le front Ouest, les États-majors déploient de nouvelles offensives en promettant une fois de plus la victoire à leurs troupes. Les pertes humaines sont grandes. Des soldats se révoltent. Le seul résultat positif pour les Alliés en cette année 1917, c’est l’entrée en guerre des Américains.

L’entrée en guerre des Américains[modifier | modifier le wikicode]

Le 2 avril 1917, les Américains débarquent pour soutenir la France et déclarent la guerre à l’Allemagne. Mais les troupes américaines doivent s’équiper et s’entraîner avant d’intervenir. Les Alliés ont peur de perdre la guerre avant leur arrivée. Le 26 juin, les premiers soldats américains arrivent en France : dès lors, le moral des Français remonte. En 1918, près de 1 800 000 soldats américains viennent soulager les troupes alliées sur le front.

Le Chemin des Dames[modifier | modifier le wikicode]

À l’Ouest, les Allemands ont eu écho de la préparation d’une offensive. Ils se retirent sur 40 km et détruisent tout derrière eux : les ponts, les voies ferrées, les villages… Ils empoisonnent mêmes les puits. Ils ont établi, à l’arrière, une véritable ligne de retranchement, appelée la ligne Hindenburg, et attendent l’arrivée de l’ennemi.

Les Alliés, dirigés par le général français Nivelle, s’apprêtent à faire une attaque éclair et par surprise. L’attaque principale débute le 16 avril 1917, entre Reims et Soissons. Il s’agit de parcourir un chemin : le Chemin des Dames. Or, les Allemands répondent immédiatement aux attaques par le feu. Malgré les importants moyens mis en place par les Alliés, les pertes humaines sont énormes. Sur les 128 chars engagés dans la bataille, aucun ne parvient jusqu’aux lignes allemandes. Le 3e jour, le Chemin des Dames est atteint, mais l’offensive a fait 130 000 victimes.

1918 : la victoire de l’Entente[modifier | modifier le wikicode]

Troupes françaises repoussant l'armée allemande près de la Marne en 1918

Après trois ans de guerre, les économies vont mal et les pertes en hommes sont considérables. De plus, les positions sont quasiment inchangées sur le front Ouest. Le 3 mars 1918, les négociations de paix qui avaient été entamées en 1917 entre l’Allemagne et la Russie se concrétisent par la signature de la paix Brest-Litovsk. L’arrêt des combats à l’Est va permettre aux Allemands de ramener une partie de leurs troupes sur le front Ouest. Côté des Alliés, on compte sur le soutien des renforts américains en hommes et en matériel. L’année 1918 marque le retour à une guerre de mouvement.

L’offensive allemande[modifier | modifier le wikicode]

Les Allemands préparent une grande offensive sur le front Ouest pour devancer l’arrivée des Américains. L’attaque, lancée en France, dans la Somme, commence le 21 mars 1918 par un gigantesque bombardement d’artillerie. Paris, capitale française, est également bombardé. On compte ainsi 88 morts et une centaine de blessés.

L’avancée allemande[modifier | modifier le wikicode]

Pour faire face à la gravité de la situation, les troupes alliées se placent sous le commandement du général Foch. L’armée allemande continue d’attaquer et atteint la Marne le 30 mai. Son succès est incontestable, mais les troupes américaines arrivent pour prêter main-forte aux Alliés et ainsi contenir l’avancée allemande.

La seconde bataille de la Marne[modifier | modifier le wikicode]

Les troupes allemandes sont épuisées par les derniers mois de combat. Les Alliés, eux, disposent de troupes américaines en forme et d’armes nouvelles. Foch prépare la contre-offensive. Ainsi, le 8 août sera un jour noir pour l’armée allemande. De nombreux soldats se rendent sans combattre. Le 5 octobre, la ligne Hindenburg est brisée.

Armistices[modifier | modifier le wikicode]

La Bulgarie a signé l’armistice le 29 septembre. L’Autriche-Hongrie a également demandé l’armistice. Le commandement allemand veut aussi mettre fin à cette guerre désastreuse. C’est ainsi que l’Allemagne demande l’armistice le 4 octobre. Les négociations entre Français et Allemands sont longues, mais finissent par se rencontrer le 8 novembre 1918 dans la clairière de Rethondes, près de Compiègne. L'armistice est signé le 11 novembre 1918.

La « der des ders »[modifier | modifier le wikicode]

Après quatre ans de massacres, le cauchemar s’achève. On estime le nombre de victimes à environ 10 millions de morts et 20 millions de blessés. La guerre n’a épargné personne. L’horreur des combats a choqué les soldats survivants, des millions de femmes sont veuves, et autant d’enfants sont orphelins. Beaucoup d’hommes se retrouvent mutilés, on les appelle les mutilés de la face les « gueules cassées ». En France, Belgique, Italie, Serbie, Russie et en Pologne, les régions situées dans les zones de combat sont dévastées.

En janvier 1919, la conférence de paix s’ouvre à Paris sans que les États vaincus y soient invités. Tout en punissant les perdants, chacun des vainqueurs cherche à défendre ses propres intérêts. L’Allemagne, déclarée responsable de la guerre, est condamnée à payer des réparations aux vainqueurs. Elle perd une partie de son territoire et de ses colonies. Le 28 juin 1919, l'Allemagne signe le traité de Versailles dans la galerie des Glaces du château de Versailles.

Pour tous, les lendemains sont difficiles. Le besoin de vengeance et de revanche mènera à la Seconde Guerre mondiale

Lexique[modifier | modifier le wikicode]

  • assaut : une attaque ;
  • estropié : personne privée de l’usage d’un ou de plusieurs membres ;
  • ravitaillement : mise à la disposition des troupes des ressources matérielles qui leur sont nécessaires ;
  • censure : action d’interdire tout ou une partie d’une communication quelconque ;
  • propagande : action exercée sur une personne ou un groupe de personnes pour leur faire accepter certaines idées ;
  • offensive : attaque militaire de grande envergure ;
  • émeute : mouvement populaire, agitation, explosion de violence ;
  • front : espace occupé en largeur par une troupe.

Pour en savoir plus[modifier | modifier le wikicode]

Questions[modifier | modifier le wikicode]

Références bibliographiques[modifier | modifier le wikicode]

  • Histoire-Géographie - Manuel de l'élève [Broché].- Édition Hatier, 2012.- ouvrage collectif.
  • Histoire-Géographie, 3e (Manuel).- ouvrage collectif, sous la direction de Martin IVERNEL.- Édition Hatier, 2003.
  • Histoire-Géographie Education civique.- Fiches d'activités de Philippe Tissot, Jean Claude Martinez, Corinne Chastrusse et David Roussy.- Édition Hatier, 2012.
  • Paroles de poilus : Lettres et carnets du front (1914-1918).- Jean-Pierre Guéno.- 2012.
  • La grande guerre 14-18.- L’Almanach Vermot.-2013.
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