Salon d'Automne

Affiche de la première édition du Salon d'Automne, organisée en 1903.

Le Salon d'Automne est une organisation fondée en 1903 composée d'artistes de toutes tendances artistiques. Elle organise chaque année à l'automne, depuis sa fondation, une grande exposition à Paris mettant en avant plusieurs centaines d'œuvres d'artistes. Il constitue la vitrine de l'émergence des styles artistiques reconnus du XX^e siècle (impressionnisme, fauvisme, pointillisme...).

Histoire

Contexte

Pour en savoir plus, lis l’article : Avant-garde.

La fondation du Salon d'Automne provient du développement de l'art académique depuis le XVI-XVII^e siècle, enseigné dans les universités d'art et se caractérisant par une grande rigidité  et une utilisation rigoureuse de la couleur et de la lumière. Afin de permettre une plus grande liberté artistique et un nombre moins restreint de styles, divers groupes apparaissent sous l'impulsion de figures comme Claude Monet (impressionnisme) ou Gustave Moreau (symbolisme) : c'est l'émergence de l'avant-garde. Ces groupes organisent des salons, lieux d'exposition de peintures diverses : dans la seconde moitié du XIX^e siècle, de nombreux salons sont fondés malgré l'opposition initiale du pouvoir impérial de Napoléon III, comme le salon des Refusés (réalisme, 1863) et le salon des Indépendants (1884). Abrités au Grand Palais en remplacement du Louvre, devenu trop étroit, ils participent à la richesse de la vie culturelle de la France à la fin du siècle, en pleine période de la Belle Époque.

En 1903, sous l'influence et à l'initiative du peintre belge Frantz Jourdain, qui contribua à faire connaître les idées des artistes émergents et exploitant le succès de l'exposition universelle de 1889, le Salon d'Automne est fondé dans les sous-sols du Petit Palais nouvellement construit. Le sculpteur Auguste Rodin et le peintre Eugène Carrière contribuent également à former ce groupe. Il se distingue alors des autres par le rôle plus important pris par les artistes étrangers, qui sont moins présents mais mieux accueillis.

Apparition des premiers styles artistiques

Les deux premières éditions, organisées en 1903 et 1904, voient s'impliquer de nombreux artistes déjà réputés comme Van Dongen, Braque et Rouault. 3 000 œuvres sont exposées au total au cours de ces éditions. L'édition de 1905 a un grand retentissement dans la presse, de par la réalisation de 39 tableaux par des artistes jusque-là inconnus comme Matisse et Marquet. Les critiques d'art dénoncent unanimement la forme d'art utilisée, consistant en l'usage de couleurs vives. Les critiques formulées, qui perçoivent leurs œuvres comme une forme d'irrespect pour le public, amènent à surnommer ce groupe d'artistes la « Cage aux fauves », qui formera le mouvement fauviste. L'édition de 1906 voit être consacrée une importante rétrospective à de nombreuses peintures, sculptures et gravures, ainsi qu'à l'artiste Paul Gauguin. L'édition de 1907 voit se consacrer une autre rétrospective dédiée cette fois à Cézanne, mort l'année dernière. L'édition de 1908 voit l'apparition des premiers peintres cubistes, comme Braque et Picasso, mais les peintures représentant ce style ne sont pas autorisées à être exposées. C'est à l'édition de 1911 qu'est exposée les premières œuvres de style cubiste au public, et voit se populariser des figures méconnues comme Jean Metzinger et Henri Le Fauconnier. L'art abstrait apparaît à l'édition suivante, avec le peintre František Kupka, ainsi que le futurisme à la même période. L'engagement de la France dans la Première Guerre mondiale (1914-1918), conduit à l'arrêt des expositions artistiques durant cette période.

Les premières années du Salon d'Automne permettent ainsi l'émergence de plusieurs styles artistiques, ainsi que la mise en avant de nombreux artistes.

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  Georges Braque.

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  Henri Matisse.

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  Paul Cézanne.

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  František Kupka.

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  Pablo Picasso.

Entre-deux-guerres

Le Salon d'Automne de l'entre-deux-guerres est influencé par la formation reçue par plusieurs artistes aux différentes écoles d'art à Paris. L'édition de 1920 est marqué par une forte présence d'artistes catalans (plus d'une soixantaine), ainsi que par l'avènement du modernisme dont Alexandre de Riquer en est l'une des principales figures. Le Salon d'Automne est reconnue, la même année, comme une organisation d'utilité publique. Le sculpteur François Pompon devient célèbre l'année suivante, avec la présentation de son œuvre L'Ours blanc. L'édition de 1923 voit la participation d'une vingtaine d'artistes japonais, qui présentent près de 60 œuvres, dans le cadre d'échanges culturels entre la France et le Japon. Elle marque l'influence grandissante qu'exerce la culture japonaise dans les salons d'art français.

L'art déco s'affirme vers le milieu des années 1920, en pleine période des années folles, et l'artiste Charlotte Perriand gagne en popularité en exposant à partir de 1928. L'année suivante, la présentation d'une série de meubles métalliques qu'elle a coréalisés provoque de vives critiques, mais serviront à repenser l'intérieur du bâtiment abritant le Salon d'Automne. Ces derniers constituent un des précurseurs du minimalisme. L'édition de 1927 marque un timide retour des artistes allemands sur la scène artistique parisienne, exclus depuis la fin de la guerre. Les représentants, pour la majorité issus de la Sécession berlinoise, sont très peu à être autorisés à se rendre au Salon et aucune figure majeure n'y expose. L'art moderne prend également de l'importance, suite à cette exposition et avec la fondation de l'Union des artistes modernes en 1929. La montée des totalitarismes amène à l'exil d'artistes depuis l'Allemagne et l'Espagne, comme François Eberl (Kulturkampf, 1939) et Joan Miró.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Salon d'Automne est maintenu malgré l'occupation. Les politiques d'aryanisation et de persécutions contre les Juifs causent leur absence provisoire de la vie artistique française, mais l'exposition de plusieurs figures célèbres comme Braque continuent d'assurer un succès à l'évènement. Plusieurs artistes du Salon s'exilent ou se cachent pour échapper à la répression, comme Picasso. L'édition de 1944, parfois appelée le « salon de la Libération » et organisée à l'occasion de l'entrée des troupes alliées dans Paris, est marquée par la plus importante exposition consacrée à Picasso en France (79 œuvres). Des critiques se manifestent dénonçant le caractère cru de sa peinture, mais il est alors soutenu par l'ensemble de la classe littéraire.

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  Tsugouharu Foujita.

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  Joan Miró.

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  Tamara de Lempicka (au centre).

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  Charlotte Perriand.

Après-guerre

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Références

Bibliographie

• L'art en effervescence : 100 ans de Salon d'Automne 1903-2003 Tome 1, Noel Coret (ISBN 9782915163032) - Consulter en ligne

Voir aussi

• Salon des indépendants
• Avant-garde
• Académisme

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