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Ion Antonescu

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Ion Antonescu en 1942.

Ion Antonescu, né le 15 juin 1882 à Pitești, au nord de Bucarest, et mort le 1er juin 1946 près de la prison de Jilava, est un chef d'État et militaire roumain pendant la Seconde Guerre mondiale. Fasciste, son gouvernement dictatorial soutient le Troisième Reich et ses armées participent notamment à l'opération Barbarossa. Antonescu est également responsable de la quasi-totalité des actes antisémites de Roumanie pendant la Seconde Guerre mondiale ; ceux-ci sont la cause de 300 000 morts juifs.

Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Guerres balkaniques et Première Guerre mondiale[modifier | modifier le wikicode]

D'abord officier pendant les guerres balkaniques puis pendant la Première Guerre mondiale, il combat dans l'armée roumaine, alliée à la Triple-Entente, contre l'Autriche-Hongrie. Après la Grande Guerre, il est nommé général.

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le wikicode]

Le roi Carol II de Roumanie.

En 1937, l'homme de lettres d'extrême droite Octavian Goga est appelé au pouvoir par le roi de Roumanie Carol II, qui, dans le cadre d'une « dictature carliste », veut lutter par la force contre les mouvements extrémistes fascistes et communistes qui secouent le pays. Là, Antonescu est nommé ministre de la Guerre par le gouvernement de Goga.

Cependant, Goga montre vite un certain antisémitisme, avec une série de lois contre les Juifs. Goga démissionne néanmoins en 1938, mourant d'un accident vasculaire cérébral le 5 mai. Antonescu quitte donc le gouvernement, et envoie au roi, qui lutte contre la Garde de fer fasciste, un courrier outrancier. Antonescu est aussitôt placé en résidence surveillée dans les Carpates.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le wikicode]

Antonescu et Hitler, en 1941.

Le 1er septembre 1939, le Troisième Reich envahit la Pologne. Le gouvernement roumain de Carol II, initialement du côté des Alliés, laisse entrer sur son territoire le gouvernement polonais en exil, ainsi que les restes de son armée. Là, ils sont transportés par la flotte roumaine jusqu'en Égypte, alors britannique, où ils sont accueillis par le Royaume-Uni.

Mais, en 1940, avec le revers allié et la victoire du Troisième Reich en Europe, la Roumanie est envahie par l'Allemagne à l'ouest et par l'Union soviétique à l'est ; le gouvernement de Carol II est renversé. Le roi, poussé par la Garde de fer fasciste soutenue par Hitler, n'a d'autre choix que de libérer Antonescu et de le nommer Président du Conseil (Premier ministre) le 5 septembre 1940. Le lendemain même, Antonescu, aidé par le chef de la Garde de fer Horia Sima, fomente un coup d'État qui oblige Carol II à abdiquer et à s'exiler au Portugal. La Roumanie devient officiellement fasciste, sous le nom d'État national-légionnaire, dirigé conjointement par Antonescu et la Garde de fer (qui elle-même disait s'appeler « Mouvement légionnaire », d'où le nom du régime politique). Antonescu déclare alors être le « Pétain roumain », et laisse l'armée allemande entrer sur le territoire roumain.

L'État national-légionnaire, et plus particulièrement la Garde de fer, commet alors de nombreux massacres, notamment contre les Juifs. Cependant, la Garde de fer et Antonescu, tous fascistes mais dont les points de vue divergent, commencent à s'opposer. La Garde de fer, ultra-nationaliste, antisémite et ultra-religieuse, n'est pas satisfaite de voir la Wehrmacht contrôler la Roumanie ; de plus, l'idéologie nazie étant par définition antithéiste et considérant les « races » non-allemandes comme étant « inférieures », les nazis ne voient pas d'un bon œil ces nationalistes non-germaniques et chrétiens. Antonescu, lui, pense que la Roumanie doit au contraire s'allier avec Adolf Hitler et collaborer intégralement avec les Allemands, ce qui lui vaut le soutien de ceux-ci. La Garde de fer, dont les relations avec Antonescu sont très tendues, essaie alors d'organiser un coup d'État contre celui-ci, mais échoue. Antonescu, soutenu par Hitler, fait emprisonner tous les représentants de la Garde de fer et concentre désormais tous les pouvoirs. Pour légitimer sa présence en tant que chef d'État, Antonescu organise un plébiscite douteux dans lequel deux millions de Roumains votent pour qu'il reste au pouvoir, contre, officiellement, 3 360 qui y sont opposés. Antonescu porte dès lors le titre de conducător, dont la traduction, « guide », est la même que celle des autres titres de Führer (porté par Hitler) et Duce (porté par Mussolini).

En juin 1941, la Wehrmacht lance une offensive de grande envergure contre l'Union soviétique, brisant le pacte germano-soviétique : l'opération Barbarossa. Antonescu envoie alors ses troupes soutenir l'armée allemande, initialement pour récupérer les territoires roumains occupés par l'URSS ; mais, à la bataille de Stalingrad en 1942-1943, les armées allemande, italienne et roumaine sont massacrées.

Parallèlement, Antonescu ouvre des camps d'extermination destinés aux Juifs roumains ; il y déporte et assassine des centaines de milliers de Juifs, déjà persécutés depuis l'arrivée au pouvoir de la Garde de fer.

La situation en Roumanie comme partout en Europe se dégrade alors pour le régime pro-nazi ; une grande contre-offensive soviétique ravage la Wehrmacht et ses alliées, dont l'armée roumaine. L'Armée rouge occupe bientôt, début 1944, une grande partie du territoire roumain.

Chute et exécution[modifier | modifier le wikicode]

Antonescu le 1er juin 1946, avant son exécution.

Le 23 août 1944, le fils du roi Carol II, Michel Ier, appuyé notamment par les partisans communistes roumains et les Alliés, organise un coup d'État contre Antonescu, qui renverse celui-ci ; l'ex-conducător est alors enfermé à Bucarest. Le royaume de Roumanie est rétabli, demande la paix aux Alliés et entre en guerre contre le Troisième Reich ; mais les Alliés tardent avant d'accepter la paix, ce qui a pour conséquence que l'Armée rouge, l'URSS n'étant officiellement pas encore en paix avec la Roumanie, continue de combattre l'armée roumaine, qui combat également, à l'ouest, la Wehrmacht.

Le 6 mars 1945, les communistes roumains organisent un coup d'État contre le roi Michel Ier ; ce dernier reste au pouvoir — pour peu de temps —, mais son gouvernement devient communiste. Antonescu est alors envoyé à Moscou, en URSS.

Il est renvoyé à Bucarest peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, afin d'y être jugé pour ses crimes de guerre. Le 17 mai 1946, il est condamné à mort, après avoir été reconnu coupable de la mort de 500 000 soldats et civils, ainsi que de l'extermination de 300 000 Juifs et de 15 000 Roms.

Il est fusillé le 1er juin suivant. Lors de son exécution, avant que les soldats ne tirent, il s'écrie : « Vive la Roumanie ! », puis, selon la Securitate (police politique communiste roumaine), il dit, après le tir : « Vous ne m'avez pas tué, messieurs, tirez encore ! ».

Source[modifier | modifier le wikicode]

Source : cette page a été partiellement adaptée de la page Ion Antonescu de Wikipédia.
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