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Trotula de Salerne

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Trotula de Salerne
Représentation Trotula de Salerne dans Miscellanea medica t. XVIII.
Représentation Trotula de Salerne dans Miscellanea medica t. XVIII.
Nom officiel Trotula du Ruggerio (nom de naissance)
Naissance Vers 1050
Date de décès 1097
Nationalité Italienne
Profession chirurgienne et médecin
Hommages À son décès en 1097, son cortège mortuaire faisait 3 kilomètres.
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Trotula de Salerne (ou Trota, Trocta, Trottula ou encore Troctula) (Trotula du Ruggerio en italien) était une femme médecin de l'école de Salerne ; on lui attribue plusieurs ouvrages traitant de la santé des femmes regroupé sous le nom de "Trotula". Nous savons peu de chose sur sa vie. Trotula de Salerne était célèbre pour sa beauté.

Études[modifier | modifier le wikicode]

Trotula a étudié à l'école de médecine de Salerne. C'était une école particulaire à l'époque car l'enseignement de la médecine se fait là-bas en grec, en latin, en hébreu et en arabe. Elle a ainsi participé à la propagation de la médecine arabe en Europe.

Carrière[modifier | modifier le wikicode]

De son vivant elle aurait exerçé la médecine et enseigné à l'École de Salerne. Elle était connue comme "sapiens mulier de magistra", la sage-femme professeur. Trotula dirigea pendant un certain temps l'école de Salerne.

En plus d'enseigner à l'école de médecine de Salerne, Trotula est praticienne dans un dispensaire où étaient soigné de riche italiens, des croisés revenu d'Orient ou des étrangers de différentes origines. Outre son enseignement, elle rédige plusieurs livres portant sur la santé des femmes, la cosmétique et la gynécologie. Leur contenu est basé sur la médecine de Galen et prend en compte la femme. Dans ses livres, Trotula de Salerne explique comment recoudre le périnée après une déchirure et comment limiter les douleurs du post-partum et durant l'accouchement, à une époque où la doctrine religieuse voulait que les femmes doivent accoucher dans la douleur. Elle disait :

« Puisque donc les femmes sont par nature plus faibles que les hommes, écrit-elle, par conséquent sont plus fréquentes chez elles les maladies, surtout dans les parties vouées à l'œuvre de la nature ; et comme ces parties se trouvent en des endroits secrets, les femmes par pudeur et fragilité de condition, n'osent pas révéler à un médecin les angoisses causées par ces maladies. C'est pourquoi émue de leurs malheurs et à l'instigation d'une certaine matrone, j'ai commencé à examiner avec attention ces maladies qui frappent très souvent le sexe féminin ». Elle estimait aussi que la stérilité d'un couple peut également venir de l'homme. Ses textes ont circulé dans tout l'Europe médiévale et ils ont été commentés et modifiés. Dès le XVIe siècle, les érudits remettent en cause le genre de leur autrice. En effet, si plusieurs femmes médecins sont connues au XIIe siècle et au XIVe siècle, les siècles suivants voient ce métier interdit aux femmes. Encore aujourd'hui, les universitaires débattent de la maternité de ces livres, même si la découverte de nouveaux manuscrits confirment l'existence de Trotula de Salerne.

Famille[modifier | modifier le wikicode]

Selon les historiens, Trotula de Salerne serait la femme de Plantearius l'Aîné, à qui elle aurait donner deux enfants.

Mort[modifier | modifier le wikicode]

Son cortège mortuaire aurait fait trois kilomètres en 1097.

Livres[modifier | modifier le wikicode]

Trotula de Salerne aurait écrit plusieurs ouvrages. La partie la plus importante de son œuvre est nommé le «Trotula Major». Trotula aborde dans ces ouvrages tous les aspects de la féminité y compris les considérations psychologiques et esthétiques.

De aegritudinum curatione[modifier | modifier le wikicode]

De aegritudinum curatione, ou De curis mulierum (Traitements pour les femmes en français) est un texte qui dresse la liste des traitements contre différents problèmes de santé. Les maux qui y sont abordés sont très variés : l'épilepsie, les insolations, la stérilité, etc. Ce texte donne beaucoup d'importance aux problèmes de la menstruation et de l'activité sexuelle. Dans ce texte, les remèdes font souvent appel à des mélanges d'herbes et d'épices. Contrairement au Maladies des femmes, les traitements recensés dans ce texte trouvent leur source dans une tradition orale d'Europe du nord ou méditerranéenne, plutôt que d'une médecine savante arabe.

De Ornatu Mulierum[modifier | modifier le wikicode]

Le texte "De Ornatu Mulierum" (l'ornement des dames en français) est une liste de recettes cosmétiques. Cette liste a été traduite en français par Henri Leclerc et qui peut être expliqué ainsi : « Moyens propres à blanchir le visage, à lui rendre au contraire l'incarnat qui lui manque, à faire disparaitre les taches de rousseur, pustules, rougeurs et autres vices de la peau ; formule de rouge pour les lèvres ; liniment pour blanchir les mains (à base d'asphodèle, tartre et œufs) ; poudres et eaux dentifrices, remède contre les fissures des lèvres provenant de baisers excessifs (propter nimios amplexus et osculationes amantium) ; onguents et teintures pour les cheveux, dépilatoires, enfin formules de parfums (à la rose, au girofle, à la noix de muscade, à la cannelle, au musc, au galanga) »1.

Pages de "Ornatu Mulierum"

De passionibus mulierum curandarum[modifier | modifier le wikicode]

Illustration de "De passionibus mulierum curandarum"

Le "De passionibus mulierum curandarum" est appelé la "Trotula Major". Cet ouvrage est composé de 27 sections. Ce texte décrit une série de problèmes que rencontre les femmes, tels que ceux dus à la menstruation ou à l'accouchement.

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  1. (De Guitard Eugène-Humbert, « Trotula et la coquetterie féminine au XIe siècle »)