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Bataille de Varsovie (1915)

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Bataille de Varsovie
La cavalerie allemande à Varsovie, en août 1915.
La cavalerie allemande à Varsovie, en août 1915.
Informations générales
Dates 17 août (ou juillet) - 14 (ou 19) septembre 1915
Lieu alentours de Varsovie (Empire russe)
Changements territoriaux Prise de Varsovie et de toute la Pologne par les forces austro-allemandes
Belligérants
Commandants
Pertes
500 000 soldats
230 800 soldats, côté austro-hongrois
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La bataille de Varsovie (parfois appelée la grande Retraite1) est une bataille de la Première Guerre mondiale, se déroulant entre juillet et septembre 1915 aux alentours de la ville de Varsovie, dans l'Empire russe. Déclenchée dans un contexte d'affrontement de l'Allemagne sur deux fronts et d'affaiblissement de l'armée russe, elle débute par le franchissement de la Vistule par les armées austro-allemandes, l'évacuation de Varsovie puis de la Pologne et enfin la stabilisation de la ligne de front près de Riga (Lettonie) et des environs de Minsk (Biélorussie).

Elle est l'une des plus importantes défaites de la guerre pour la Russie et un désastre humanitaire, dont les troupes reculent de plus de 400 kilomètres, cédant une part importante de son potentiel industriel et causant un exode massif vers les régions centrales. Elles parviennent néanmoins à faire échouer les plans allemands, qui ne sont pas parvenus à imposer une paix séparée aux Russes1.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

Le 17 août 1914, le tsar Nicolas II lance une offensive groupée en Prusse-Orientale (territoire allemand) et en Galicie (territoire austro-hongrois). Faisant initialement face à des troupes désorganisées et inférieures en nombres, l'armée russe remporte une série de victoires contre ses adversaires, avant de se voir ralentir par l'arrivée de renforts et un redéploiement des Autrichiens. Les Allemands, suivant les préparatifs du plan Schlieffen, comptent alors sur une capitulation rapide de la France afin de pouvoir redéployer l'essentiel de leurs troupes sur le front russe, et d'éviter de devoir combattre sur deux fronts. Ils sont cependant dans une position délicate en fin d'année 1914, l'armée française étant parvenue à stabiliser la ligne de front malgré de lourdes pertes (bataille de la Marne, septembre 1914), et la mobilisation des troupes russes prient moins de temps que prévu malgré les lacunes de son réseau ferroviaire2. Face à ces difficultés, les Allemands repensent leur stratégie et comptent sur l'envoi d'offensives massives coordonnées avec leur alliée austro-hongroise afin d'épuiser les forces russes et les contraindre à conclure la paix.

Bénéficiant encore d'un fort potentiel industriel, ils parviennent à infliger de sévères pertes à l'armée russe lors d'une campagne dans les Carpates en janvier 1915, sans parvenir à desserrer l'étau aux frontières de la Hongrie. Les offensives printanières et de fin d'été dans les lacs de Mazurie et en Galicie permettent la reprise de la majeure partie des territoires austro-hongrois, et procure l'initiative aux armées austro-allemandes. Elles se trouvent désormais à portée des pays baltes et de la Pologne, secteurs faiblement défendus et voies d'approvisionnement vers les centres urbains de Petrograd et des régions centrales du pays1.

Déroulement[modifier | modifier le wikicode]

Le 13 juillet, une offensive est lancée sur la rivière Narew (au nord de Varsovie), que les Allemands atteignent le 20. Le 22 juillet, ces derniers franchissent la Vistule, située au sud de Varsovie, permettant une prise en tenaille de la ville. La 1e armée russe, en sous-effectifs et ayant perdu 80 % de ses soldats, se replie vers Varsovie et l'évacuation des civils polonais est ordonnée par les autorités. Les Allemands, avançant depuis le nord, atteignent la forteresse de Novogeorgievsk, et les Russes se retient de la forteresse d'Ivangorod. Le 5 août, menacée d'encerclement, la 2e armée défendant Varsovie se retire et fait dynamiter le pont Poniatowski pendant sa retraite, pour ralentir la progression allemande. Le jour-même, l'armée allemande entre dans la ville et attaque la forteresse d'Osowiec le lendemain, à l'extrémité orientale de sa source. Le 10 août, la forteresse de Novogeorgievsk est encerclée, et subit de nombreux bombardements. Elle se rend dix jours plus tard, le 20 août, laissant plus de 1 500 canons aux Allemands qui capturent 90 000 soldats1.

Le même jour, une offensive est lancée en direction de l'Ukraine par l'armée austro-hongroise, suivi le lendemain de la disgrâce du chef d'état-major Nicolas Nikolaïevitch de Russie par le tsar Nicolas II, qui dirige dès-lors personnellement les opérations. Le 25 août, la garnison de la forteresse d'Osowiec se rend, et les troupes austro-allemandes s'emparent de Brest-Litovsk après l'arrivée de renforts. Elles se dirigent ensuite vers la ville de Pinsk, sur la rivière Prypiat, ainsi qu'en direction des pays baltes, capturant Kaunas sur la mer Baltique le 22 août. Début septembre, les armées austro-allemandes poussent jusqu'au cours de la Bérézina et des environs de Minsk, s'arrêtant à la prise de Vilnius (Lituanie) le 19 septembre et aux limites de Riga (Lettonie). Le front se stabilise ensuite par un manque d'effectifs et un manque d'utilisation de l'artillerie. Les Austro-Hongrois s'emparent d'une partie de la Volhynie, avant que les Russes ne contre-attaquent et stabilisent le front1.

Bilan[modifier | modifier le wikicode]

Cette bataille est l'une des plus meurtrières pour l'armée russe, qui perd 500 000 soldats et deux fois plus de prisonniers. Elle provoque la perte de 15 % de son territoire européen, de son potentiel industriel et économique représenté par la Pologne, et entraîne un exode de populations de l'ordre de plus de 3 millions à la fin de l'année, voyant la Lituanie perdre la moitié de sa population (400 000 personnes). Elle accentue le manque d'armement dont a besoin l'armée russe, qui ne peut produire qu'un tiers des pièces d'artillerie nécessaires à son réarmement, ainsi que la dépendance matérielle à l'égard de ses alliés franco-britanniques, dont des accords seront signés pour soulager sa situation3.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

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