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Communisme chrétien
Le communisme chrétien désigne un mouvement au sein du communisme associant la foi chrétienne aux principes du communisme (notamment le partage des biens). Il n'y a pas, à ce jour, de consensus sur quand sont apparus les idées et pratiques communistes se sont développé au sein du christianisme. Pour beaucoup d'entre eux, à travers le Nouveau Testament, Jésus tient un discours communiste. Ainsi, les premiers chrétiens et les apôtres établirent des petits communautés où leurs membres partageaient les biens entre-eux. Ainsi certains voient dans l'Église primitive 
une forme de mise en application du communisme et du socialisme religieux, faisant de Jésus le premier communiste. Toutefois, le Pape Pie XI a condamné le communisme athée en 1937, refusant toute association dans le contexte de la guerre froide.
Historique[modifier | modifier le wikicode]
Pour les Pères de l'Église, la société humaine actuelle est le résultat d'un déclin depuis une société bien plus égalitaire et aujourd'hui disparu. Ainsi, différents éléments tel que la phrase latine omnia sunt communia figurant dans les Actes des Apôtres et qui signifie tout appartient à tous permettent à un certain nombre d'historien que l'Église pouvait à ses débuts être assimilé à une forme primitive de communisme. De nombreux historiens ont soutenus cette thèse selon laquelle les premières communautés chrétiennes fonctionnaient sur un modèle communiste comme Ernest Renan dans le deuxième tome de son Histoire des origines du christianisme, tome consacré aux apôtres.
Pendant le moyen-âge, différentes groupuscules réformistes chrétien adoptèrent des idées se rapprochant du communisme. Au XIIe siècle, un groupuscule se forme près de Lyon et partagent tous ensemble les repas et applique le principe de la propriété commune en application des Actes des Apôtres, mais ils sont persécuté par l'Église comme des hérétiques et se réfugient dans le Piémont formant le mouvement vaudois. On peut également mentionné l'apparition vers 1300 des dolcinien, suiveurs de Fra Dolcino qui prêchaient pour la fin du féodalisme, la suppression de la hiérarchie du clergé séculier et la mise en commun de la propriété. De même, la révolte des paysans en Angleterre en 1381 sous l'impulsion de John Ball fut une source d'inspiration pour les socialistes anglais du XIXe siècle.
Dans le même ordre d'idée, Thomas More, considéré comme un saint par l'Église catholique, dépeint dans son œuvre L'Utopie, une société fondée sur la raison et la mise en commun de la propriété. De même, lors de la première révolution anglaise différents groupes comme les Bêcheux de Gerrard Winstanley revendiquent des idées s'apparentant au communisme, Oliver Cromwell eut à leur égard une attitude globalement ambivalente et souvent hostile. A cet même époque, Thomas Müntzer fut l'un des chefs religieux de la guerre des Paysans allemands, la figure de Müntzer et de son mouvement anabaptiste le fit considéré par des penseurs tel que Karl Marx et Friedrich Engels comme l'un des premiers communistes. L'Huttérisme qui naît aussi à cet époque prône un retour strict aux principes bibliques et vivent donc dans une société communiste (mise en commun de la propriété et de la production). De manière plus large l'anabaptisme est considéré par beaucoup d'historien comme une forme de proto-communisme.
La critique de la propriété privée se retrouve également au siècle des Lumières avec notamment Jean-Jacques Rousseau qui tout en ayant eu une éducation chrétienne calviniste se montre très critiques envers la propriété privée notamment dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes :
« Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eut point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant un fossé, eût crié à ses semblables: Gardez-vous d'écouter cet imposteur; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n'est à personne. »
Au XIXe siècle et peu de temps après la publication du Manifeste du parti communiste en 1848, Engels s'étonnait qu'au sein de l'Europe chrétienne le socialisme soit relativement bien reçu (Robert Owen en Angleterre ou Charles Fourier en France) ce qui n'était pas le cas du communisme. Alors même que les enseignements de Jésus sont souvent décrit comme proche du socialisme. Étienne Cabet fut l'un des premiers à se définir communiste tout en prônant une forme de communisme chrétien tout comme Wilhelm Weitling en Allemagne. En traduisant le Manifeste en suédois, Pehr Götrek remplaça la phrase Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! par « La voix du peuple. La voix de Dieu. » afin de coller à sa vision chrétienne très critique du développement de la société capitaliste.
Le mouvement mormon de Joseph Smith, fondé au XIXe siècle reposait sur la loi de consécration et l'Ordre uni qui était une forme de collectivisation de la propriété d'inspiration communiste (assez semblable aux kolhozes où les fidèles donnaient tout leurs biens à l'évêque qui leur redistribuait de quoi vivre, le reste étant donné aux pauvres. Cette application de la loi de consécration a évolué, mais certains fondamentalistes mormon continue de l'appliquer strictement.
Critiques[modifier | modifier le wikicode]
Relations avec le christianisme[modifier | modifier le wikicode]
Relations avec le marxisme[modifier | modifier le wikicode]
Source[modifier | modifier le wikicode]
- (en) Erik van Ree, Boundaries of Utopia - Imagining Communism from Plato to Stalin, Routledge, 2015.
- (en) Donald F. Busky, Communism in History and Theory: From Utopian socialism to the fall of the Soviet Union, Greenwood Publishing, 2002
- (en) Roland Boere, Red Theology: On the Christian Communist Tradition, Brill, 2019
- Jean Vioulac, « Communisme et christianisme. Un problème du marxisme », Philosophie, 2019/4 (N° 143), Lire en ligne
- Eugène Ehrhardt, « Idéologie communiste et christianisme. », Revue d'histoire et de philosophie religieuses, n°4-5, Juillet-octobre 1929. Lire en ligne
Liens externes[modifier | modifier le wikicode]
- Article dans le journal La Vie concernant des tags reprenant la phrase omnia sunt communia, vraisemblablement l'œuvre de communistes ou d'anarchistes
- Article du journal Le Monde en 1948 sur les relations entre les chrétiens et le communisme
- Texte de l'encyclique Divini Redemptoris du pape Pie XI en 1937 où il condamne le communisme bolchévique.1
Références[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Pour une étude de l'impact en France de cette encyclique, voir Germain Sicard, « L’encyclique Divini Redemptoris condamnant le communisme athée devant la Presse quotidienne parisienne (Mars 1937) », Mélanges Germain Sicard, Presses de l’Université Toulouse Capitole, 2000 Lire en ligne
Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]
- Saint Thomas d'Aquin, parfois appelé Doctor Communis
- Philippe Mélanchton qui tout en prônant une forme de communisme le considérait déjà comme réaliser par le commerce
- Thomas Müntzer
- Anabaptisme
- Ligue des justes
- Alain Badiou
- Étienne Cabet
- Sen Katayama
- Anarchisme chrétien
- Gauche chrétienne
- Révolte des Taiping, les Taipings étant considéré par le Parti communiste chinois comme les premiers communistes chinois.
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