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Armée carolingienne

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Armée carolingienne
Illustration biblique montrant des guerriers carolingiens.
Illustration biblique montrant des guerriers carolingiens.
Nom Armée franque
Création 751
Dissolution 987
Pays Royaume des Francs (751-800)
Empire carolingien (800-843)
Après le traité de Verdun :
Francie occidentale (843-987)
Francie médiane (843-855)
Francie orientale (843-962)
Lotharingie (855-965)
Allégeance Carolingiens
Type Armée
Surnom Armée carolingienne
Bannière des Carolingiens.
Bannière des Carolingiens.
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L'armée carolingienne est l'ensemble des forces militaires du royaume des Francs sous la dynastie carolingienne, de 751 à 987. Particulièrement développée sous le règne de Charlemagne (de 768 à 814), elle appuie ses conquêtes militaires en Europe, et notamment la guerre des Saxons (772-804), qui fonderont un vaste empire. Plus tard, sous les règnes de ses descendants, elle défendra plus ou moins difficilement les royaumes francs contre les nombreuses invasions vikings, hongroises et arabes. Après la mort du dernier roi carolingien en 987 et l'avènement de la dynastie capétienne, l'armée franque abandonne la référence aux Carolingiens.

Composition[modifier | modifier le wikicode]

Si la plupart des soldats de l'armée carolingienne sont évidemment Francs, au fil des conquêtes de Pépin le Bref et surtout de Charlemagne, de nombreux soldats d'autres peuples rejoignent l'armée, notamment des Burgondes, des Bavarois et des Provençaux. Des Wisigoths sont notamment recrutés dans la cavalerie légère ; au cours du IXe siècle, ils seront toutefois remplacés par des Lombards.

Évolution[modifier | modifier le wikicode]

Prémisses : la réforme de l'armée de Charles Martel[modifier | modifier le wikicode]

Charles Martel représenté sur la Bataille de Poitiers, un tableau de Charles Steuben peint en 1837.

En 732, encore sous le règne des Mérovingiens, le maire du palais Charles Martel, aïeulLe Dico des Ados small logo current.svg des Carolingiens véritable maître du royaume, bat les Arabes omeyyades lors de la bataille de Poitiers. Après cette victoire, il décide de réformer l'armée mérovingienne pour la rendre plus efficace, en copiant notamment l'armée arabe qu'il a vaincue (qui était majoritairement composée de cavaliers).

Avant sa réforme, l'armée franque était principalement composée de fantassins qui devaient acheter leurs armes et leur équipement avec leur propre argent. Le chef de guerre ne pouvait pas obliger ses hommes à acheter un cheval, car cela coûtait cher et que tous n'en avaient pas les moyens. En résultait une troupe lente et difficile à rassembler. Charles Martel, lui, veut former une cavalerie franque importante, beaucoup plus rapide et meurtrière lors des combats. Il instaure donc un nouveau système militaire pour permettre la création de cette cavalerie.

Il confisque des terres qui appartiennent à l'Église, et les redistribue aux plus puissants de ses vassaux pour les enrichir ; en contrepartie, ces vassaux doivent disposer d'un cheval de guerre et apprendre à se battre comme des cavaliers, et évidemment de rejoindre leur suzerain si celui-ci les appelle à la guerre (service militaire imposé à tous les hommes libres du royaume). Ainsi, les seigneurs qui ont de vastes domaines peuvent former des bataillons de cavalerie composés de leurs vassaux ; et ces seigneurs obéissent au maire du palais, qui les convoque, eux et leurs vassaux, en temps de guerre1. Cette réforme permet non seulement de créer, comme le voulait Charles Martel, une grande armée de cavaliers, mais pose également les bases de la féodalité.

Sous Pépin le Bref et Carloman (741-768)[modifier | modifier le wikicode]

Charles Martel divisant le royaume entre ses deux fils Pépin et Carloman (enluminure du XIVe siècle).

Pépin le Bref, fils de Charles Martel, devient maire du palais en 741, conjointement avec son frère Carloman jusqu'en 747. En avril 742, Carloman prend une décision majeure pour l'armée franque : il interdit à tous les membres du clergé de manier les armes et de se battre. L'armée franque doit être laïque. En 747, Carloman lui-même se retire dans un monastère, laissant Pépin le Bref seul maire du palais. Ce dernier est donc le chef de l'armée du royaume, désormais réformée et plus efficace depuis Charles Martel, grâce à laquelle il réprime plusieurs révoltes (notamment celles de son demi-frère Griffon).

En 751, Pépin le Bref renverse le dernier mérovingien Childéric III et se fait couronner roi des Francs, fondant ainsi la dynastie carolingienne. Il entreprend alors une série de campagnes militaires qui impliquent naturellement l'armée franque, désormais officiellement carolingienne. En 755, il attaque les Lombards, qui règnent sur le Nord de l'Italie, et, après des batailles dans les Alpes, l'armée carolingienne parvient à traverser les montagnes sans difficultés. En 760, il attaque également l'Aquitaine, aux mains du prince Waïfre. L'armée franque de Pépin le Bref adopte alors une tactique de dévastation et de pillage, sans vraie stratégie sur le long terme2.

Sous Charlemagne (768-814)[modifier | modifier le wikicode]

En 768, à la mort de Pépin le Bref, le royaume des Francs est divisé entre ses deux fils Charles et Carloman. Ce dernier meurt en 771, laissant Charles seul au pouvoir. Celui-ci est bientôt surnommé « Charles le Grand », Carolus Magnus en latin, c'est-à-dire Charlemagne. Roi des Francs, sacré empereur d'Occident en 800, Charlemagne règne pendant 46 ans sur un empire qui s'agrandit considérablement par les armes ; sur ces 46 années de règne, 40 sont couvertes par des guerres. Pour mener autant de conquêtes, Charlemagne réorganise donc l'armée franque carolingienne, qui connaît son âge d'or.

Campagnes militaires et stratégies[modifier | modifier le wikicode]

Gravure de 1869 représentant une bataille entre Francs carolingiens et Saxons.

Dès 772, Charlemagne envahit la Saxe, où l'armée franque pille, massacre et détruit tout, surtout les idoles païennes des Saxons. C'est le début d'un long et sanglant conflit entre Francs et Saxons, qui durera trente-deux ans : la guerre des Saxons. L'année suivante, il s'en prend aux Lombards à la demande du pape, et les Saxons en profitent pour se révolter. À chaque fois, la stratégie employée par Charlemagne pour mater les révoltes saxonnes (qui surgiront jusqu'en 804) est la même : plusieurs bataillons de soldats parcourent les campagnes en y saccageant et exterminant tout, et se rassemblent progressivement en un point, tout en capturant les nobles et en amassant un large butin. Les Saxons, qui n'ont pas l'avantage en rase campagne, mènent une guérilla contre les Francs. Cette stratégie ne fonctionne pas à long terme, ce qui explique en partie les rébellions continuelles dans cette région3. Sous Charlemagne, l'armée carolingienne est réputée pour la terreur qu'elle fait régner dans les régions conquises ; il lui arrive même de déporter des populations, comme les Nordalbringiens en 794-799, alliés des Saxons4.

L'armée carolingienne subit également des défaites. En 778, après une campagne victorieuse en Espagne, l'arrière-garde de la puissante armée franque est prise par surprise et écrasée par des paysans basques à Roncevaux, où Roland, marquis de Bretagne, trouve la mort ; cet épisode est à l'origine de la Chanson de Roland, composée au XIIe siècle. En 782, l'armée carolingienne essuie un autre revers cuisant dans les montagnes de Süntel, en Saxe, à cause d'une mauvaise organisation de son commandement. Charlemagne répliquera en faisant exécuter plus de quatre mille Saxons la même année lors du massacre de Verden.

L'armée de Charlemagne bat également les Avars, un peuple asiatique établi en Pannonie (actuelle Hongrie) ; divisée en trois corps d'armée, elle envahit dans les années 790 les territoires avars en pratiquant l'habituelle tactique de dévastation et de pillage.

Organisation[modifier | modifier le wikicode]

En temps de guerre, lors du Champ de mai (un rassemblement guerrier qui a lieu au printemps), tout homme libre qui possède trois manses ou plus doit servir dans l'armée et jurer fidélité. Comme c'est à chacun d'acheter son armement pour partir en guerre, les plus pauvres (ceux qui ont moins de trois manses) doivent s'entraider financièrement pour qu'un seul d'entre eux rejoigne l'armée. Selon des estimations, l'armée carolingienne pouvait compter entre 10 000 et 40 000 hommes mobilisables.

Les Annales royales des Francs mentionnent deux types de soldats dans l'armée de Charlemagne : les riches hommes libres d'une région qui répondent à l'appel de guerre, qui combattent à pied, et le corps des cavaliers d'élite, issu de la réforme de Charles Martel, composé de nobles mobilisables en permanence.

Quiconque ne peut partir en guerre doit payer une amende très élevée, l'hériban, prélevé par les missi dominici. Dans un capitulaire de 805, Charlemagne donne le montant de cette taxe : pour un homme possédant 120 sous en argent ou en nature, l'hériban est de 60 sous, c'est-à-dire la moitié. De même, pour un homme possédant 60 sous, l'hériban est de 30 sous. C'est une somme très importante : une vache, par exemple, valait environ deux sous.

Sous Louis le Pieux (814-840)[modifier | modifier le wikicode]

Portrait de Louis le Pieux, datant des années 810.

En 814, à la mort de Charlemagne, son fils, Louis le Pieux, lui succède en tant qu'empereur. Sous son règne, l'empire carolingien se fragilise.

Extrait du psautier de Stuttgart, réalisé vers 820-830, illustrant une scène de bataille. Les soldats sont représentés avec un armement carolingien.

Plusieurs révoltes secouent alors l'empire, comme celle de son neveu Bernard d'Italie, qui est toutefois écrasée par l'armée de l'empereur. Ensuite, ce sont les fils de Louis le Pieux eux-mêmes, et surtout Lothaire, qui se rebellent contre les choix de leur père en ce qui concerne l'héritage territorial. L'armée carolingienne, divisée entre l'empereur et les princes, est convoquée à de nombreuses reprises pendant cette période, mais ne combat pas toujours. Notamment, en 833, Louis le Pieux rassemble son armée contre celle de Lothaire et tient des négociations avec ce dernier dans un champ qui sera rebaptisé « champ du Mensonge » (Lügenfield en allemand), car de nombreux vassaux de l'empereur l'abandonnent au profit de Lothaire. Aucune bataille n'a eu lieu, mais l'armée carolingienne a changé de camp au détriment de l'empereur lui-même.

Louis le Pieux sera même renversé par son propre fils Lothaire, mais reviendra au pouvoir en 834. D'autres guerres civiles impliquant des armées carolingiennes morcelées affaiblissent l'empire jusqu'à la fin du règne ; dans les dernières années, Louis le Pieux peine à mobiliser suffisamment de soldats pour défendre les frontières.

Après la division de l'empire (840-987)[modifier | modifier le wikicode]

Guerre civile entre les fils de Louis le Pieux (840-843)[modifier | modifier le wikicode]

Enluminure du XIVe siècle illustrant la bataille de Fontenoy-en-Puisaye. Les armures et tenues représentées ne sont en fait pas carolingiennes, mais datent de l'époque à laquelle l'enluminure a été faite.

En 840, Louis le Pieux meurt. Très rapidement, ses trois fils, Lothaire, Louis le Germanique et Charles se battent pour l'héritage. En 841, Lothaire est vaincu par Louis et Charles (qui se sont alliés) à Fontenoy-en-Puisaye ; l'armée de Charles et Louis compte environ 700 cavaliers, celle de Lothaire un peu moins, ce qui fait état d'une armée carolingienne bien plus petite que sous le règne de Charlemagne.

En 843, est signé le traité de Verdun : les trois frères font momentanément la paix et se partagent l'empire. Lothaire reçoit la Francie médiane, Louis le Germanique la Francie orientale (ancêtre du Saint-Empire romain germanique), et Charles le Chauve la Francie occidentale (ancêtre du royaume de France). Il y a désormais trois royaumes carolingiens indépendants, et donc trois armées carolingiennes distinctes.

Les invasions vikings[modifier | modifier le wikicode]

Très vite, la situation dans les royaumes carolingiens se dégrade. De nombreuses invasions qui surgissent de toutes parts les mettent en difficulté. Tout d'abord, les raids vikings se font de plus en plus nombreux en Francie occidentale à partir de 840, ravageant le littoral à l'ouest. À l'est, les Magyars (Hongrois) déferlent sur la Francie orientale. Au sud, des pirates arabes pillent les côtes de l'Italie. Les différentes armées franques ont beaucoup de mal à les repousser. En 845, les Vikings prennent et saccagent Paris. Le roi Charles le Chauve, qui sait que son armée n'est pas capable de vaincre les envahisseurs, négocient avec ceux-ci pour qu'ils s'en aillent. La même année, des Vikings attaquent la Francie orientale, mais une armée saxonne au service des Francs les bat.

La difficulté des Carolingiens à repousser les attaques vikings est due aux tactiques et à la rapidité des Vikings. Ces derniers ont des bateaux à fond plat, les drakkars, qui peuvent remonter le cours des rivières et repartir rapidement après les pillages. Les Vikings n'agissent pas en conquérants, mais en pillards. L'armée franque, elle, est habituée à des batailles frontales et à des sièges de forteresses ; mais leur organisation et leurs machines d'assaut deviennent bien inutiles face aux attaques-éclairs vikings. Les Carolingiens doivent adopter d'autres stratégies.

Dans les années 840, pour contenir les attaques vikings qui remontent les fleuves avec leurs drakkars, l'armée de Charles le Chauve utilise une stratégie dite d'« endiguement » : il place des troupes sur les berges des rivières, pour faire en sorte que les Vikings soient obligés de rester sur l'eau sans pouvoir attaquer les villages. Mais cette stratégie montre très vite ses faiblesses, puisque les Vikings réussissent facilement à repousser les troupes chargées de garder les rives.

Dans beaucoup de cas, les Vikings ne rencontrent pas de résistance, principalement à cause de la lenteur et de l'impuissance de l'armée carolingienne. Cette inaction est critiquée par les moines chroniqueurs de l'époque.

Pourtant, en dépit de ces difficultés, les Carolingiens remportent de très nombreuses victoires contre les Vikings, qui, bien souvent, évitent les combats. Dans ces victoires, l'information et la désinformation jouent un grand rôle : les éclaireurs francs observent les positions vikings, et lancent de fausses rumeurs pour perturber leurs ennemis. Cependant, l'absence de navires de guerre chez les Francs rend impossible la poursuite des Vikings et l'attaque de leurs bases, ce qui laisse toujours l'avantage aux Scandinaves. Ce harcèlement continuel affaiblit considérablement les populations locales et les différents corps d'armée qui doivent défendre les côtes.

Réorganisation[modifier | modifier le wikicode]

Peu à peu, la guerre devient l'affaire des plus fortunés. En 866, un capitulaire fait la distinction entre les hommes qui peuvent servir dans l'armée et ceux qui sont trop pauvres pour cela.

Les « pauvres » sont les hommes qui possèdent moins de 20 sous de biens ; ils paient un impôt, l'hostilitium5, qui date de Charlemagne, mais ils ne sont pas appelés dans l'armée en cas de guerre. Ils doivent toutefois aider la garde-côtière en cas d'invasion. En revanche, les hommes qui possèdent moins de 10 sous n'ont aucune obligation de combattre.

L'hostilitium payé par les plus pauvres devait initialement, sous le règne de Charlemagne, être payé en nature, c'est-à-dire en bétail et en blé : son but était de fournir des vivres aux soldats. Cependant, à partir du règne de Charles le Chauve, il est la plupart du temps payé en argent.

Par ailleurs, la mobilisation de l'armée royale (l'ost) est lente, beaucoup trop pour pouvoir repousser des invasions rapides. C'est pour cela qu'apparaît un nouveau type de conscription : la lantweri (littéralement : « défense du pays », qu'on retrouve dans l'allemand « Landwehr »). Il s'agit d'une convocation immédiate de tous les hommes du pays, sans aucune exception, pour défendre la patrie ; ne pas répondre à l'appel est puni de mort. Cette milice, composée majoritairement de non-soldats, est moins bien équipée que l'armée régulière, mais plus motivée car les recrues défendent leurs propres terres. Elle est conduite par les seigneurs et les missi dominici locaux, mais n'est bien souvent pas efficace, notamment en raison de son manque de discipline et d'expérience.

Cavalerie[modifier | modifier le wikicode]

Reconstitution d'un cavalier carolingien du VIIIe ‑ Xe siècle.

La cavalerie est la principale force armée des Carolingiens. Composée majoritairement de vassaux et d'aristocrates, elle compte aussi dans ses rangs de riches hommes libres. Suivant le principe de la réforme de Charles Martel, les riches vassaux qui possèdent plus de quatre manses sont obligés d'avoir un cheval pour servir comme cavalier dans l'armée, en temps de guerre.

Un capitulaire de 792-793 fait la liste de toutes les armes que doit avoir tout cavalier franc : une épée (90 cm à 1 m), une épée courte (à simple tranchant), une lance et un bouclier (peut-être ovale). Il est aussi obligatoire pour les plus riches (ceux qui possèdent plus de douze manses) d'avoir une armure, appelée la broigne. Cette cuirasse est une cotte de mailles qui ressemble aux armures datant de la fin de l'Empire romain d'Occident. Le casque porté par les cavaliers carolingiens, proche du morion qui se développera à la Renaissance, n'a pas de visière.

Cependant, la plupart des cavaliers, même si ce sont des vassaux riches, n'ont pas les moyens de s'acheter une armure, ni parfois un casque. Tout cet équipement vaut en effet très cher : le cheval et les armes coûtent une quinzaine de sous, et, si l'on ajoute l'armure et le casque, le coût passe à 40 sous, ce qui équivaut au prix de 20 vaches (une vache vaut deux sous). Certains seigneurs peuvent toutefois équiper à leurs frais leurs vassaux.

Sous Charlemagne, la cavalerie compte, selon l'historien Hans Delbrück, environ 10 000 hommes, avec 5 000 à 6 000 cavaliers mobilisables en temps de guerre. Pour François-Louis Ganshof, il existe une distinction entre la cavalerie lourde et la cavalerie légère : la première, très peu nombreuse, est composée des plus riches aristocrates, qui ont assez d'argent pour porter une armure ; et la cavalerie légère, c'est-à-dire la majorité des cavaliers.

Flotte et garde côtière[modifier | modifier le wikicode]

Les Carolingiens ne sont pas de grands marins. Ils sont cependant menacés et obligés de se défendre sur leurs deux fronts maritimes : d'une part, sur toute la façade Nord et Ouest contre les Vikings, et, d'autre part, en mer Méditerranée contre les pirates arabes. Dans le Sud, les chroniques mentionnent des victoires navales franques contre les Arabes ; on en déduit qu'il existe une flotte carolingienne en Méditerranée. Par ailleurs, en 811, Charlemagne aurait, selon un texte, inspecté les navires de sa « nouvelle flotte » à Gand et à Boulogne, dans les mers du Nord. Étrangement, cette flotte disparaît de tous les écrits par la suite, et aucune autre chronique ne fait état de la moindre bataille navale en mer du Nord impliquant des bateaux de guerre francs.

À partir des années 820 commencent les attaques vikings contre les côtes de l'empire. Étrangement, ce sont les gardes côtiers qui repoussent les Scandinaves, et pas la flotte construite par Charlemagne, dont on ne sait pas ce qu'elle est devenue. La garde côtière de l'empire est restructurée en 835 puis en 837 pour lutter plus efficacement contre les Vikings. En 837, Louis le Pieux ordonne la construction d'une nouvelle flotte, en Frise (actuels Pays-Bas). Et pourtant, l'année suivante, aucune flotte carolingienne ne combat un raid viking en mer du Nord.

Le fonctionnement de la garde côtière de l'empire, qui à ce moment-là repousse la plupart des raids vikings, est mal connu. Elle est créée après 800 (avant, les ports étaient défendus par l'armée régulière), et elle est dirigée par l'aristocratie. En cas de raid de pirates, l'alarme est donnée (on ne sait pas s'ils utilisaient des cloches, des drapeaux ou un autre moyen de communication) et tous les hommes, libres ou non, doivent aider les gardes côtiers à repousser les envahisseurs. Tout homme libre qui ne répond pas à l'appel doit payer une amende de 20 sous, et tout homme non-libre dans la même situation doit payer 10 sous et recevoir plusieurs coups de fouet. Ce système de défense collective fonctionne bien jusqu'aux années 830, quand les raids vikings s'intensifient considérablement ; la garde côtière, submergée, ne peut plus contenir les assauts pirates. La garde-côtière devient inefficace sur la majorité du littoral, laissant les Vikings libres de continuer leurs assauts. C'est l'armée terrestre qui doit repousser la majorité des attaques.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Britannica, « Charles Martel » ;
  2. De la guerre au Moyen Âge, Olivier Hanne, p. 11 ;
  3. De la guerre au Moyen Âge, Olivier Hanne, p. 13 ;
  4. De la guerre au Moyen Âge, Olivier Hanne, p. 24 ;
  5. Persée, « Le polyptyque d'Irminon et l'impôt pour l'armée. »

Liens externes[modifier | modifier le wikicode]

Wikidata Armée carolingienne sur Wikidata

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • De la guerre au Moyen Âge : anthologie des écrits militaires, Olivier Hanne.
Article mis en lumière la semaine du 15 avril 2024.
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