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Siège d'Alexandrie (47 av. J.-C.)

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Siège d'Alexandrie
César avant Alexandrie, une œuvre de Giovanni Antonio Pellegrini (1675-1741), montrant Jules César bouleversé par la mort de Pompée le Grand, l’œuvre est conservée au Birmingham Museum and Art Gallery, en Angleterre.
César avant Alexandrie, une œuvre de Giovanni Antonio Pellegrini (1675-1741), montrant Jules César bouleversé par la mort de Pompée le Grand, l’œuvre est conservée au Birmingham Museum and Art Gallery, en Angleterre.
Informations générales
Dates 48-47 av. J.-C.
Lieu Alexandrie-Royaume lagide
Issue Victoire romaine
Belligérants
Commandants
Forces en présence
Pertes
Inconnu
Inconnu
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Le siège d’Alexandrie est une série de petits combats aléatoires et de véritables batailles entre les forces de Jules César, de Cléopâtre VII face à Arsinoé IV et Ptolémée XIII, entre 48 et 47 av. J.-C. Pendant ce temps, César était engagé dans une guerre civile contre les forces républicaines restantes.

Le siège a été levé par les forces de secours arrivant de Syrie. Après une bataille contestant le passage du delta du Nil, les forces de Ptolémée XIII et d’Arsinoé furent vaincues.

Contexte[modifier | modifier le wikicode]

Fuite et mort de Pompée[modifier | modifier le wikicode]

Après la bataille de Pharsale, Pompée abandonna son armée vaincue et s’enfuit avec ses conseillers outre-mer à Mytilène et de là en Cilicie où il tint un conseil de guerre. Le conseil de guerre de Pompée décida de fuir en Égypte1, qui lui avait fourni l’année précédente une aide militaire1,2.

À son arrivée en Égypte, il est assassiné par Achillas et Lucius Septimius, anciens soldats de son armée, sous les ordres de l’eunuque Pothin et de Théodote de Chios3,4, conseillers du roi Ptolémée qui croyaient que César serait satisfait de l’élimination de son adversaire5.

Annonce de la mort de Pompée à César[modifier | modifier le wikicode]

César débarqua à Alexandrie trois jours après la mort de Pompée avec environ 3 000 hommes et 800 cavaliers auxiliaires germaniques, occupant avec arrogance une partie du quartier royal d’Alexandrie6,2. César fut horrifié, ou feignit de l’être, par le meurtre de Pompée, et pleura son ancien allié et gendre. Il exigea le paiement de dix millions de deniers pour une dette du père de Ptolémée, Ptolémée XII Aulète, et déclara son intention de servir de médiateur dans le différend entre Ptolémée et sa sœur Cléopâtre VII1,2.

Siège d'Alexandrie[modifier | modifier le wikicode]

Début du siège[modifier | modifier le wikicode]

Après la demande de paiement, Pothin envoya des ordres secrets convoquant Achillas et une armée d’environ 20 000 hommes à Alexandrie, où ils assiégèrent puis lancèrent une attaque totale sur le quartier royal. Les premiers combats ont été féroces, avec un incendie accidentel se propageant à la célèbre Bibliothèque d'Alexandrie, bien que les dommages à la bibliothèque aient probablement été minimes. Pendant le siège, Cléopâtre s’est cachée dans le quartier royal et est finalement devenue l’amante de César. À peu près au moment où la relation a commencé, César a également déclaré qu’il considérait la volonté de Ptolémée XII Aulète d’investir à la fois Cléopâtre et Ptolémée XIII d’un gouvernement conjoint sur le royaume. Ptolémée XIII n’est pas impressionné par la décision et incite à une émeute contre César2.

Après que l’un des esclaves de César ait découvert des communications entre Pothin et les assiégeants, César fit exécuter Pothin.

Pendant ce temps, Arsinoé IV, la sœur cadette de Ptolémée, échappe à César et rejoint l’armée égyptienne, qui la proclame reine. Elle organisa avec Ganymède le meurtre d’Achillas, puis prit le commandement de l’armée. Les réserves d’eau de César ayant été contaminées, il a été forcé de creuser des puits. Des renforts de sa 37e légion, une ancienne formation pompéienne, arrivèrent également par mer avec des vivres et de l’artillerie.

Bataille navale[modifier | modifier le wikicode]

Peu de temps après le début du siège, César fit une sortie contre le Grand Port et brûla la flotte alexandrine, endommageant ainsi la Grande Bibliothèque. Ganymède ordonna aux Alexandrins de réparer autant de navires que possible. Ils ont préparé 27 navires de guerre pour la bataille. César, ne voulant pas renoncer à sa supériorité navale, rassembla sa propre flotte, 19 navires de guerre et 15 navires plus petits, sur deux lignes juste au nord de la côte de l’île de Pharos. Ganymède sortit du port d’Eunostos et forma deux lignes en face de la flotte de César. Entre les deux flottes, il y avait des obstacles à la navigation en raison d'un chenal étroit permettant le seul passage, mais dont l'accès est dangereux. Les deux parties ont finalement maintenu leur position, aucune ne voulant s'y engager.

Euphranor, le commandant des alliés rhodiens de César, convainquit César que lui et ses hommes pouvaient passer et tenir assez longtemps pour laisser le reste de la flotte passer à travers le canal. Quatre navires rhodiens traversèrent le canal et formèrent une ligne contre les navires alexandrins qui se rapprochaient rapidement, les retardant suffisamment longtemps pour permettre au reste de la flotte de César de passer. Avec le canal dans le dos, César avait besoin de gagner parce que la retraite serait désastreuse. Bien que les Alexandrins fussent d’excellents marins, les Romains avaient un avantage décisif : en raison de la proximité de la côte et des dangers pour la navigation, il y avait peu de marge de manœuvre. Les navires ont été forcés de se livrer à un combat rapproché, ce à quoi les Romains excellaient. Deux navires alexandrins ont été capturés, trois autres ont été coulés et les autres se sont enfuis vers la ville d'Eunostos.

Bataille de Pharos[modifier | modifier le wikicode]

Après avoir remporté la bataille en raison de la supériorité navale de la flotte de César, celui-ci se tourna vers l’île de Pharos. L’île était cruciale pour contrôler l’accès aux ports et était reliée au continent par un pont, l'Heptastade, relié par un pont de chaque côté, par l’île et par le continent. César avait stationné une petite garnison dans la partie nord-est de l’île, en face du phare d'Alexandrie. Il ordonna à dix cohortes de légionnaires, à une partie de l’infanterie légère et à sa cavalerie gauloise de monter à bord de leurs navire et les mena à l’assaut de l’île pendant que sa garnison sur l’île attaquait simultanément les Alexandrins.

Après une bataille acharnée, les Alexandrins se retirèrent de l’île. César fortifia les défenses autour du pont contrôlant l’accès à Pharos, les Alexandrins faisant de même sur le continent. Le pont avait une grande arche à travers laquelle les Alexandrins pouvaient envoyer des navires pour attaquer les transports de César. Pour empêcher les Alexandrins de le faire, César devait prendre le contrôle du pont. Le lendemain de la prise de l’île, il envoya plusieurs navires avec des archers et de l'artillerie pour dégager le pont, puis il débarqua avec trois cohortes sur le pont. Il ordonna à ses hommes de commencer à construire un rempart sur le pont tandis que des hommes de l'île de Pharos apportaient des pierres pour bloquer l’arche. Les Alexandrins lancèrent soudain une contre-attaque sur deux fronts par terre et par mer pour reprendre le pont. Les capitaines de César décidèrent de prendre eux-mêmes l’initiative en débarquant des archers et des frondeurs sur le pont pour repousser les navires ennemis. Les Alexandrins, cependant, débarquèrent leurs troupes derrière eux et les attaquèrent par derrière. Les troupes légères de César furent rapidement dépassées par les soldats alexandrins lourdement armés. César fut pris en tenaille et ordonna à ses troupes de se retirer.

Dans la panique, l’embarcation de César a été submergée par des soldats, l’obligeant à retirer son armure puis à nager jusqu’au rivage, tenant sa main gauche hors de l’eau pour sauver des documents importants2. La bataille s’est terminée par une défaite ; Bien que l’île de Pharos soit toujours aux mains de César, le pont ne l’est pas. Il avait perdu environ 800 hommes (environ la moitié des légionnaires et la moitié des marins), mais le moral restait élevé et les hommes de César continuaient à repousser les attaques ennemies.

Renforts de l'armée de secours[modifier | modifier le wikicode]

Peu de temps après l'affrontement pour Pharos, des représentants d'Alexandrie demanda à César d’échanger Arsinoé contre Ptolémée XIII, prétextant une lassitude générale de la domination tyrannique d’Arsinoé et de Ganymède. Ptolémée XIII, feignant d’être renvoyé, fut relâché ; il rejoignit promptement sa sœur et exhorta ses soldats à continuer l’attaque contre César. Les contemporains considéraient cela en termes satiriques, disant que « la bonté excessive de César a été rendue absurde par la tromperie d’un garçon ».

De nouveaux assauts sur les positions romaines échouent. La situation commença à tourner en faveur de César lorsqu’il apprit en mars 47 av. J.-C. qu’une force de secours arrivait par voie terrestre de Syrie sous le commandement de Mithridate de Pergame à la tête d’une armée alliée avec un détachement de 3 000 Juifs fournis par le grand prêtre Hyrcan II et dirigé par Antipater l'Iduméen. Le détachement juif encouragea la population juive d’Alexandrie à soutenir César et après que les forces de Mithridate eurent pris d’assaut Péluse, les forces de Ptolémée XIII se redéployèrent vers l’est pour contester la traversée du Nil par Mithridate.

Conséquences[modifier | modifier le wikicode]

La couronne de Ptolémée revient à son jeune frère Ptolémée XIV et Cléopâtre. Arsinoé est emmenée à Rome  comme prisonnière, bannie au Temple d'Artémis à Éphèse, et exécutée sur les ordres de Cléopâtre et de Marc Antoine.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. 1,0 1,1 et 1,2 (en) Kathryn Tempest, Brutus : le noble conspirateur, New Haven, 2017.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 (en) Adrian Goldsworthy, César : Vie d’un colosse, Presses de l’Université de Yale, 2006.
  3. Jules César, Commentaires sur la guerre civile.
  4. Tite-Live, Epit.
  5. (en) Mary Beard, SPQR : une histoire de la Rome antique (1re éd.), New York, 2015.
  6. (en) Elizabeth Rawson, César : guerre civile et dictature, Histoire ancienne de Cambridge, Volume 9, 1992.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

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