République romaine

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Cet article porte exclusivement sur le fonctionnement des institutions de la République romaine. Pour les autres aspects comme l'évolution politique, l'évolution économique, la conquête de l'empire, voir les articles correspondants. La liste est en bas de la page.

République romaine
(la) Res Publica Romana
509 av. J.-C. - 27 av. J.-C.
Drapeau Blason
Drapeau Blason
Évolution de la République romaine
Évolution de la République romaine
Informations générales
Régime République
Capitale Rome
Langue Latin
Monnaie Monnaie romaine
Religion Religion romaine
Démographie et superficie
Population 910 000 citoyens en 70 av. J.-C.
Superficie 19 500 000 km2
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La République romaine est la période de la Rome antique où le pouvoir n'était pas détenu par un seul homme, les citoyens élisaient leurs magistrats que le Sénat romain contrôlait. Cette période s'étend de la fin du VIe siècle à la fin du Ie siècle av. J-C où les citoyens élisaient leurs magistrats que le Sénat romain contrôlait.

Les citoyens romains[modifier | modifier le wikicode]

Comme dans d'autres pays, on appelle citoyen une personne qui a des droits politiques. Un citoyen a le droit de décider, généralement avec d'autres citoyens, des règles de vie commune des habitants de son pays (polis en grec). Tous les habitants d'un pays ne sont pas des citoyens. À Rome, pour être citoyen, il fallait d'abord être un homme majeur (donc les femmes et les enfants étaient exclus de la citoyenneté). Il fallait être un homme libre (donc les esclaves étaient exclus). Enfin, il fallait être né d'un père lui-même citoyen (ce qui supposait un domicile familial ancien dans la ville et les campagnes qu'elle contrôlait) : les étrangers à la ville étaient donc non-citoyens. La citoyenneté ne sera accordée aux hommes libres de l'Italie qu'en 89 av. J-C

Un citoyen romain a des droits mais aussi des devoirs. Il avait des droits politiques : droit de vote et d'être élu, droit de devenir prêtre, droit de faire appel au peuple dans les procès criminels. Le citoyen avait des droits civils : droit d'être propriétaire, droit de se marier légalement, droit de se plaindre en justice. Les habitants qui n'étaient pas citoyens n'avaient pas ces droits. En échange de ces droits, le citoyen devait se présenter au recensement qui déterminait selon sa fortune la place dans l'armée. Le citoyen devait défendre son pays en servant dans l'armée. Enfin, le citoyen devait payer l'impôt (jusqu'en 137 av. J-C) pour faire face aux dépenses publiques de l'État.

Un citoyen peut perdre ses droits s'il s'est soustrait au cens (c'est-à-dire à l'impôt) ou à ses obligations militaires ou bien s'il a violé le droit des gens. Un citoyen peut aussi renoncer à sa nationalité. Un esclave affranchi et un étranger naturalisé deviennent citoyens.

De plus, un citoyen romain se reconnaît à son identité (voir Nom romain), la tria nomina et au port de la toge.

Les assemblées de citoyens[modifier | modifier le wikicode]

Les citoyens agissent collectivement, pour cela ils se réunissent en assemblées. À Rome, sous la République, il y avait deux assemblées principales au recrutement et aux pouvoirs différents : les comices tributes, les comices centuriates.

Les Comices tributes, regroupaient les citoyens en fonction de leur lieu de résidence. Le roi Servius Tullius avait divisé le peuple romain en 21 tribus (4 dans la ville et 17 dans la campagne). Les comices tributes servaient à élire certains magistrats : questeurs et édiles curules (voir la section suivante) et surtout les tribuns de la plèbe (voir section suivante). À partir de 287 av. J-C, ils votent la plus grande partie des lois proposées par les magistrats. Les comices tributes se réunissent au Forum mais vont voter au Champs de Mars.

Les comices centuriates, regroupaient les citoyens en fonction de leur fortune. Le roi Servius Tullius avait répartis les citoyens en 5 classes de fortune. Chaque classe comportait un nombre inégal de centuries (il y avait 193 centuries à l'origine puis 368 à partir de 220 av. J-C), la première classe, la plus riche avait à elle seule 98 centuries (78 après 220 av. J-C). Le rôle des comices centuriates est d'élire les magistrats de rang supérieur : les préteurs, les consuls et les censeurs (voir section suivante), de voter les déclarations de guerre et de servir de cour d'appel pour la contestation des décisions de magistrats. Comme ces comices représentent le peuple en arme, ils se réunissent sur le Champ de Mars.

Les Romains avaient mis au point un système de vote, qui tout en maintenant en apparence l'égalité des citoyens en fait avantageait les plus riches d'entre eux. Dans les comices tributes, chaque tribu comptait pour une voix. Les citoyens de chaque tribu votaient d'abord entre eux et alors se dégageait une majorité qui gagnait la voix. Ensuite les tribus regroupées on faisait le décompte des voix de toutes les tribus. Dans ces comices les paysans dominaient mais étaient sous l'influence des grands propriétaires dont ils avaient souvent besoin. Les tribus urbaines étaient elles-mêmes contrôlées par les grands propriétaires qui s'étaient constitués une clientèle totalement dépendante d'eux. Dans les comices centuriates, chaque centurie représentait une voix. Mais les centuries de la première classe votaient les premières et on arrêtait le vote dès que la majorité était atteinte (97 centuries). Pendant longtemps seules quelques centuries de la deuxième classe parvenaient à voter pour compléter la majorité (à partir de 220av JC, la deuxième et une partie de la troisième classe votèrent effectivement afin d'obtenir la majorité). Les centuries des classes les moins fortunées en fait ne votaient pas. Ce système qui réserve la possibilité du vote à une minorité de riches citoyens s'appelle le 'système censitaire'.

Les magistrats romains[modifier | modifier le wikicode]

Dès l'avènement de la République en 509 av. J-C (plus vraisemblablement en -475), pour remplacer le roi, les Romains nommèrent deux magistrats qui au milieu du Ve siècle av. J-C s'appelèrent les Consuls. En 493 av. J-C, après le retrait de la plèbe sur la colline de l'Aventin, apparaissent les tribuns de la plèbe et les édiles plébéiens. Les censeurs sont créés vers 435. Enfin les préteurs apparaissent vers 367 av. J-C Toutes les magistratures étaient gratuites. À partir de la fin du IVe siècle les magistratures sont ouvertes à tous les citoyens (patriciens ou plébéiens). Le rôle des magistrats est de proposer les textes de lois au vote des comices, mais après avoir reçu l'avis favorable du Sénat.

Afin d'éviter un abus de pouvoir, les magistratures sont exercées par plusieurs magistrats en même temps (collégialité), ils ont des pouvoirs identiques et peuvent annuler les décisions des autres magistrats du même grade ou d'un grade inférieur. Les magistratures ne durent qu'une seule année et il faut attendre 10 ans pour pouvoir se présenter à une autre magistrature ; cela doit éviter la dictature. Les magistrats sont responsables devant la justice de l'action qu'ils ont menée pendant leur mandat (sauf les tribuns et les édiles de la plèbe et les censeurs (qui bénéficient d'une inviolabilité)). Les consuls et les préteurs ont le droit de vie et de mort sur les citoyens (utilisé dans la punition de la décimation pour les soldats romains vaincus).

Les magistratures doivent être parcourues dans un ordre défini (le cursus honorum) : d'abord on faisait 10 ans de services militaires après questeur, puis édile, puis préteur et enfin consul. Cette progression doit permettre de mettre en évidence chez les magistrats des qualités politiques différentes et de plus en plus exigeantes.

Pour en savoir plus, lis l’article : Cursus honorum pendant la République romaine.

Le Sénat de Rome[modifier | modifier le wikicode]

Pendant la République, le Sénat est la seule autorité permanente face à des magistrats annuels. Les sénateurs sont nommés à vie. Pour remplacer les sénateurs morts, les censeurs désignent les nouveaux sénateurs à partir d'une liste (l'album). Là figurent tous les anciens dictateurs, les anciens censeurs, les anciens consuls encore en vie. Ils sont classés par ordre de leur entrée en fonction, de leur rang social (un patricien passe devant un plébéien) et leur âge (un ancien passe devant un plus jeune). Les sénateurs étaient donc des gens âgés (mais à partir du début du Ie siècle av. J-C, l'âge minimum est rabaissé à 30 ans). Jusqu'au début du Ie siècle av. J-C il y avait 300 sénateurs, Jules César porta leur nombre à 900 (en y incorporant ses partisans et des non-Romains)

Le Sénat doit être consulté, et doit donner un avis favorable, par les magistrats qui souhaitent présenter au vote des comices un texte de loi. Le Sénat, aidé des questeurs gère les finances de l'État (les dépenses). Le Sénat dirige la politique extérieure de la république et contrôle les opérations des généraux. Enfin il nomme d'anciens consuls ou d'anciens préteurs à la tête des terres conquises (les provinces). Les séances du Sénat se tenaient dans une salle dont les portes restaient ouvertes mais où le public n'était pas admis. Jules César ordonna la publication des comptes rendus des séances, ce qui permit aux citoyens de savoir ce qui s'y passait. Les séances étaient présidées par un des deux consuls. Pendant les discussions, la parole était d'abord donnée au plus ancien des sénateurs (le Prince du Sénat) puis ensuite aux autres dans l'ordre de préséance indiqué plus haut. Pour voter les Sénateurs se déplaçaient dans la salle et se regroupaient selon leurs opinions.

La conquête de l'empire[modifier | modifier le wikicode]

C'est au cours de la République que les Romains conquièrent l'essentiel de ce qui formera l'Empire romain. Consulter ci-dessous la liste des articles qui traitent de la conquête.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Vikiliens pour compléter[modifier | modifier le wikicode]

Sur les institutions politiques de la Rome antique[modifier | modifier le wikicode]

Sur l'histoire de la République romaine[modifier | modifier le wikicode]

Sur l'histoire de Rome dans l'Antiquité[modifier | modifier le wikicode]

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • Georges Hacquard, J. Dautry et Q. Maisani, Guide romain antique, Hachette, 1952, nombreuses ré-éditions augmentées par la suite. Une source remarquable et inépuisable de documentation.
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