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Pierre Augereau

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Portrait de Pierre Augereau

Pierre François Charles Augereau, né à Paris le 21 octobre 1757 et mort à La Houssaye le 12 juin 1816, est un maréchal d'Empire.

Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Augereau au pont d’Arcole1, 15 novembre 1796

Probablement l'un des maréchaux de Napoléon dont les origines sont les plus pauvres, Pierre Augereau grandit dans les quartiers les moins favorisés de la capitale. Il en restera toute sa vie un homme de peu d'éducation mais ayant néanmoins la riposte prompte.

À 17 ans, de forte stature, il s'engage dans l'armée d'où il est vite chassé pour une faute inconnue, mais certainement grave. Il est réengagé par le marquis de Poyanne et reprend du service dans un régiment de carabiniers. Augereau déserte alors, passe en Suisse et devient mercenaire au service du roi de Prusse.

Là encore, mal considéré et sans possibilité d'avancement, il déserte et devient carabinier royal à Naples. Il y est nommé sergent et, une fois son engagement terminé, s'installe en tant que maître d'armes. Il épouse la fille d'un marchand grec et semble assagi quand la Révolution française vient tout bouleverser. En effet, le régime napolitain décide de chasser les Français si irrévérencieux envers leur roi. Il rentre donc en France, via un séjour au Portugal (où il se fait encore remarquer par son comportement), et à 35 ans, s'engage comme simple soldat dans les armées de la République. Un an plus tard, il sera général.

Augereau gagne les batailles de Castiglione, Legnano, Anghiari et Naumburg. Il participe aux campagnes des Pyrénées orientales (1793), d'Italie (1795), d'Allemagne (1797 et 1800), d'Autriche (1805), de Prusse (1806), de Pologne (1807) et de Catalogne (1809). Il est le principal auteur du coup d'État de fructidor, commande en chef les armées de Sambre-et-Meuse et d'Allemagne, et les places de Berlin, Francfurt et Mayence. Il est fait duc de Castiglione en 1808.

En 1814, il commande l'armée de l'Est et capitule pour se rallier au roi alors que, s'il avait obéi aux ordres, il eut pu avoir un poids important dans la campagne de France en prenant à revers les troupes de Schwarzenberg. Ce désistement lui vaudra d'être nommé pair de France par le nouveau pouvoir.

Pendant les Cent Jours, il reprend du service auprès de Napoléon qui refuse son offre et veut même le rayer de la liste des maréchaux. Il est mis en disponibilité en décembre 1815, abandonné de tous au vu de ses tergiversations. Il mourra peu de temps après dans son domaine de la Houssaye.

Anecdotes[modifier | modifier le wikicode]

  • Lors de la campagne de Prusse, un régiment français fit prisonnier un vieil officier sous lequel avait servi Augereau en Prusse. Il eut la délicatesse de ne rien en dire et le duc, sensible à ce geste (bien qu'il ne cacha pas son passé), le traita avec tous les égards possibles.
  • La première épouse du maréchal, Gabrielle Grach, était constamment malade et alitée. Le robuste guerrier veillait sur elle avec une grande tendresse dès qu'il en avait l'occasion. Une aile de son château lui était réservée, et les visiteurs devaient s'en tenir à l'écart. Lorsqu'il apprit sa mort, en 1806, il se trouvait à Francfort et en fut douloureusement affecté.

Générosité[modifier | modifier le wikicode]

Ce colosse, au demeurant fort peu scrupuleux sur les moyens d'acquérir des richesses, était d'une grande générosité. Il aida notamment deux autres maréchaux d'Empire : Jean Lannes, à qui on réclamait des comptes suite à un dépassement anormal du budget qui lui était alloué, en lui prêtant 300 000 francs sur lesquels il ne prit aucun intérêt ; aussi en prêtant à Jean-Baptiste Bernadotte2, sous les mêmes conditions, pour lui permettre d'acheter un domaine qui risquait de lui échapper. De plus, régulièrement, il recevait ses aides de camps dans son domaine de la Houssaye, mettait sa bourse à leur disposition, les logeait dans des suites et les laissait libres de leurs temps.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]

Source[modifier | modifier le wikicode]

  • Louis Chardigny. Les Maréchaux de Napoléon. Éditions J'ai Lu, 1984.

Notes et références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Arcole est une ville du nord de l'Italie. Ce pont n'est donc pas à confondre avec le pont d'Arcole, un pont français situé à Paris (qui franchit le grand bras de la Seine, au niveau de l'île de la Cité).
  2. Bernadotte, au départ simple sous-officier français, eut un étonnant destin car en 1818, après avoir grimpé les échelons sociaux, il est devenu roi de Suède et de Norvège et a régné jusqu'en 1844... [1]
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