New Deal

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Construction d'une route.

Le New Deal (en français nouvelle donne) est le nom de la politique mise en place, à partir de 1933, par le président américain Franklin Delano Roosevelt pour lutter contre la crise économique de 1929.

Le New Deal a pour but de sauver le système économique grâce à une intervention de l'État dans la vie économique et sociale. Pour cela Roosevelt et son équipe (le « brain trust ») pensent qu'il faut d'urgence sortir le pays de la crise grâce à une relance amorcée par des crédits et des commandes de l'État. Mais parallèlement ils estiment nécessaire de réformer le capitalisme grâce à une nouvelle organisation de l'économie qui répartit mieux les revenus et les richesses entre les entreprises et leurs salariés.

En fait il y a eu deux New Deal. Le premier, de 1933 à 1935, remet en ordre l'économie. Mais l'injection de capitaux est insuffisante pour relancer la consommation d'une manière durable. Une partie du patronat refuse les contraintes que l'État veut leur imposer en contrepartie de l'aide qu'il leur verse. De plus la Cour suprême des États-Unis dominée par les Républicains annule les mesures prises les jugeant anticonstitutionnelles. La réélection de Roosevelt en novembre 1936, assure l'application du second New deal (1935-1939) qui reprend les mesures précédentes tout en accentuant les réformes sociales.

Les mesures du New Deal[modifier | modifier le wikicode]

Mesures monétaires et financières[modifier | modifier le wikicode]

En janvier 1934, le gouvernement dévalue le dollar de 41%. Les produits américains deviennent moins chers pour les étrangers ce qui doit favoriser les exportations donc réduire les stocks de produits invendus, relancer la production, permettre l'embauche de personnel et augmenter les bénéfices des entreprises.

Le système bancaire est réorganisé par la séparation entre les banques de dépôt (dont les clients sont des particuliers) et les banques d'affaires (qui financent les entreprises sur le long terme). Ainsi l'épargne populaire est mise à l'abri des risques des investissements risqués. Une assurance est créée pour garantir les fonds déposés dans les banques. Une commission de surveillance de la bourse, créée en 1934, doit limiter la spéculation boursière, et éviter le retour d'une crise boursière comme en 1929.

Mesures en faveur des agriculteurs[modifier | modifier le wikicode]

Affiche de propagande sur les bienfaits du New Deal pour les agriculteurs (entre 1935 et 1937)
Construction d'un bâtiment en pierre, en Arizona, dans le cadre d'un programme du gouvernement : le National Youth Administration, en 1936

En mai 1933 le Congrès vote l'Agricultural Adjustment Act. C'est un ensemble de mesures qui doivent redonner un revenu convenable aux agriculteurs durement touchés par la crise. L'augmentation des prix agricoles est recherchée par la réduction de la production. Elle est obtenue par la destruction des stocks de produits après indemnisation par l'État fédéral. La réduction volontaire de production compensée par une prime versée par l'État va dans le même sens.

Les dettes des agriculteurs sont allégées grâce à une baisse des taux des crédits bancaires et à l'allongement de la durée de remboursement. Le manque à gagner pour les banques prêteuses est compensé par l'État.

Mesures en faveur de l'industrie[modifier | modifier le wikicode]

Formation de typographie : utilisation de machine à écrire.
Un barrage construit pendant le New Deal.

En juin 1933, est voté le National Industrial Recovery Act, ensemble de mesures devant permettre une reprise de la production industrielle donc de lutter contre le chômage. Pour éviter la concurrence et la baisse des prix qui en résulte, on encourage les entreprises à s'entendre pour harmoniser les conditions de la production et de la vente. On met ainsi en veilleuse la politique économique traditionnelle d'inspiration libérale qui favorisait la concurrence en limitant les possibilités d'entente entre les entreprises (les lois anti-trusts). Les entreprises qui adoptent ces codes de bonne conduite peuvent apposer sur leurs produits le label « aigle bleu » qui signale, aux acheteurs, leurs efforts de participation à la lutte contre la crise.

En échange les entreprises doivent réduire la durée hebdomadaire du travail (entre 35 et 40 heures en fonction des métiers) afin de favoriser l'embauche pour faire face à la reprise attendue de la production. Un salaire minimum est décidé. Les délégués des salariés, nouvellement créés, doivent négocier avec les employeurs des conventions collectives qui uniformisent dans les entreprises les conditions d'emploi (horaire, salaire, promotion...) et réduisent ainsi la toute puissance des patrons. Pendant le second New Deal, le pouvoir des syndicats de salariés est renforcé et le gouvernement fédéral peut intervenir pour arbitrer les conflits sur les conventions collectives.

En août 1935, est voté le Social Security Act, qui institue une assurance contre le chômage, la vieillesse et l'invalidité, premiers pas pour une protection sociale des salariés américains.

Mesures pour lutter contre le chômage[modifier | modifier le wikicode]

En plus des mesures décrites précédemment, qui en relançant la production devaient réduire le chômage, Roosevelt fait intervenir directement l'État dans l'embauche. Le gouvernement fédéral décide de financer des grands travaux d'équipement, dont les chantiers doivent permettre d'embaucher des dizaines de milliers de chômeurs. Le plus célèbre de ces chantiers est l'aménagement de la vallée de la rivière Tennessee par la Tennessee Valley Authority. Pendant le second New Deal, la National Youth Administration permet à plus de 750 000 étudiants d'avoir un emploi à des tâches intellectuelles.

Les résultats du New Deal[modifier | modifier le wikicode]

Le New Deal a permis de lutter contre la crise économique et de réduire le chômage. Cependant, dans beaucoup de domaines les États-Unis ne sont pas revenus au niveau atteint en 1929. En mars 1933, à l'arrivée de Roosevelt au pouvoir, il y avait 12,6 millions de chômeurs (soit près de 25% de la population active). En 1939, il y avait encore 8,8 millions de chômeurs (soit 16,5% des actifs). Les progrès sont appréciables, mais le plein emploi est loin d'être atteint. Beaucoup d'Américains sont toujours dans une situation très difficile.

En 1933, la production industrielle était tombée à 75% de celle de 1929. En 1939, elle parvient difficilement à 87%. Les effets dévastateurs de la crise ne sont donc pas effacés. La crise a accéléré la concentration industrielle en faisant disparaitre les entreprises les plus fragiles et les moins modernes. La productivité de l'industrie augmente de 20% par rapport à 1929. L'emploi change. Les effectifs des ouvriers industriels et surtout ceux des agriculteurs (moins 20%) diminuent. Le secteur tertiaire augmente de 15% et désormais les « cols blancs » représentent la moitié des actifs.

Ces résultats économiques en progrès mais insuffisants sont diversement « expliqués ». Les partisans convaincus du New Deal, regrettent l'insuffisance des capitaux injectés par l'État fédéral. Pour eux il fallait faire plus. L'augmentation considérable du déficit budgétaire aurait été de toute façon compensée par la reprise économique, donc des recettes plus importantes provenant des impôts sur les entreprises, les revenus et la consommation. Les adversaires libéraux du New Deal, dénoncent l'augmentation des charges pesant sur les entreprises. Cela aurait, selon eux, freiné de nouvelles créations ou le développent d'entreprises existantes.

Les difficultés sociales, l'incertitude du lendemain, provoquent le ralentissement de l'augmentation de la population. La natalité est en baisse et l'immigration est arrêtée. Avec 9 millions d'habitants en plus depuis 1930, la population des États-Unis atteint alors 132 millions d'habitants.

C'est surtout dans le domaine des mentalités qu'il y a eu un grand changement. Désormais l'intervention de l'État fédéral est acceptée lorsqu'il s'agit de sauver le système économique. Le gouvernement fédéral voit ses pouvoirs renforcés face aux États constituant l'Union et aux grands patrons (le Big Business). Les laissés pour compte de la période de prospérité et de l'administration républicaine, comme les agriculteurs et les chômeurs, sont désormais pris en charge et réinsérés dans la vie nationale. Cependant, les Noirs (soit 10% de la population) restent encore à l'écart. Les débuts de la « sécurité sociale » et le fort développement du syndicalisme donnent des moyens nouveaux aux salariés face à la toute puissance des patrons. Se met alors en place ce que l'on appellera l'« État providence » (idée qui aura une forte application, en particulier en Europe occidentale, après la Seconde Guerre mondiale).

Pour en savoir plus[modifier | modifier le wikicode]

Sources[modifier | modifier le wikicode]

  • divers auteurs, Dictionnaire d'histoire économique de 1800 à nos jours, Hatier.
  • Michel Mourre, Dictionnaire encyclopédique d'histoire, Bordas.

Vikiliens pour compléter sur l'histoire des États-Unis pendant la première moitié du XXe siècle[modifier | modifier le wikicode]

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